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E P1 R A T A. 1‘AGE\LIGNE} AU LIEU DE I LISEZ : 3 8 Ptolemée Ptolémée 10 25 par pour 13 9 cahos chaos 25 5 2 2 2 2 2 8 8 8 8 8 66 2K tierces justes ma- jeures tierces majeures 94 3 ¤ â et = = ê = 1 103 18 ranime ramène I06 16 b" b' 107 21 ouvert c e ouvert 0 122 25 par pou1· 133 7 n’en est n’est 139 27 d’a]amine d’alumine ` 147 19 alcalis carboriates alcalins ' 1 75 7 Guiton-Morveau Guyton·Morveau 199 17 gouet, comestible gouet comestible 202 15 Amwardùmz occi- .Azzac0rdz`ur1zoccz2lerz- dentale. tale. 205 22 les plus marquées les plusmarquéesdes ' plantes 2î9 1 1 trois quatre . ` 220 20 deux trois 3 343 20 Pombre du Drusùs l’ombrc de Drusus 357 22 K7«i1·9p2 Kmftpn ,_ - ~ 358 I7 tbwyrs ” (bwa; 392 28 pâturages ., pâturages. 424 32 purigo prurigo
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SCIENCES PHYSIQUES. M E M O I R E SUR LES vmzruas NUMÉRIQUES DES NOTES DE LA GAMME Par M. Demznuun. :6 mms I897« ON a écrit en France, depuis un demi·sièc1e, un grand nombre de bons traités, véritablement élémentaires , sur toutes les branches de nos connaissances. L’instruction en est devenue plus générale, plus rapide et plus facile. Uenseignement c'cr12 de la musique est seul resté statioir- naire, ou plutôt, et sans excepter Pouvrage de d’Alembert, il n’existait en France , avant 1818, aucun livre et peut-être même aucune école où la musique fût méthodiquement enseignée. Le plus aimable des arts se communiquait par tradition , par imitation; on posait les règles, ou plutôt on les imposait sans en rendre raison. On avait quelques principes que Pon présentait en masse dans les solféges, au lieu de les amener un à un pa1· une gradation logique adroitement ménagée, et en ne supposant au_ lecteur ou à l’élève d’autres connaissances que celles précédemment acquises. En un mot, la pratique et Penseignement de la musique étaient une routine presqufaveugle de laquelle on ne voulait plus so1·tir quand on avait eu la force d’y pénétrer malgré les obstacles. Il n’en sera plus de `même · à l’avenir , du moins il faut l’espérer, et l’c.z·posz7ion rl’une nouvelle mëlhode p0url’e1zse1},rnenze1zt de la musique, publiée en 1818 par Calin , promet à cet égard la plus heureuse
" ( 2 ) révolution. Cet excellent ouvrage, très—bien développé par M. Geslin et par M. Jue , a fait sortir enfin la musique des routes ténébreuses où elle se traînait péniblement.'Son étude , éclairée du flambeau de la raison, dirigée à travers les premières difficultés pa1· le guide toujours sûr de l’analyse, est devenue enfin accessible à toutes les intelli- gencesF,·et Penfance elle-même peut arriver'au but en peu de temps. Calin n’a joui que de son bienfait; il est mort à l’âge de 36 ans, avant que la reconnaissance publique ait pu se manifester par Padoption générale de son mode d’enseignement. Mais son ouvrage reste; ses habiles commentateurs ne sont point restés au—dess0us de leur maître, et tout fait présumer que la musique sera cultivée en France aussi généralement qu’elle l’est en ' Allemagne et en Italie. Je considère le livre de Calin comme la base , ou au moins comme le point de départ de ceux qu’on écrira à l’avenir. Il est difücile en effet de rien concevoir de plus simple et de mieux raisonné. Si je ne me trompe point sur son influence actuelle et future dans Penseignement raisonné de l7art»musical , il arrivera que les erreurs, s’il en renferme, se propageront à la ‘faveur du grand nomb1·e de vérités qui les entoure `: le chef de l’école sera loug—temps cru sur parole. Or, en lisant attentivement Galin pour ma propre instruction, j’ai cru remarquer une erreur; et bien qu"elle ne puisse avoir une influence marquée sur les résultats, il suffit, pour moi, que ce soit une erreur, pour que je me basarde à la signaler. Si l’erreur est de,mon côté, je la partage avec un grandnombre de physiciens. Ils y renonceront avec imoi si l’ou veut bien prendre la peine de nous la rendre évidente. Après ces loyales déclarations pour ce qui me regarde, j'espère qu’on·ne se méprendra ni sur _ le ton sec et doctoral que je crois devoir prendre pour
( 3 ) ' abréger, ni sur mes motifs, ni sur mon véritable but: je ne cherche que la vérité. Voici le fait dont il s’agit: Partout, dans sa méthode, Galin atiirme que les inter- valles de même espèce entre les sons de la gamme sont parfaitement égaux. Il déduit même ce résultat de compa- raisons fort ingénieusement conduites entre ces sons. Cependant, depuis Pythagore et Ptolemée, tous les phy- siciens, tous les auteurs d’ac0ustique pure ou appliquée à la musique, admettent Pinégalité d’ut à ré, de ré à mi, etc. La différence, quoique légère, est sensible à , toute oreille exercée. Néanmoins pour la plus grande » facilité de Pinstruction , pour ne point accumuler mal- à-propos les difiicultés, on peut, sans inconvéniens, admettre Pégalité en question; mais à la condition, qu’arrivé à une certaine hauteur, on revienne sur ses pas pour mieux vérifier ces premiers produits de l’obser- vation et se ménager ainsi les moyens de rendre raison de certains faits qui resteraient sans cela inexplicables. Ce n’est point ce qu’a fait Galin. Non-seulement il persiste dans cette erreur , mais encore il cherche à l’étayer de calculs , nécessairement faux s’ils reposent sur des données inexactes. Calin 1·emet donc en question, avec toute la force de son autorité, la vérité des résultats adoptés depuis des siècles. Il nie formellement que nous ayons la connaissance exacte des longueurs des cordes qui rendent les sons de la gamme. Aux résultats formellement niés il oppose, page 80, une expérience qu’il promet pour la suite, puis, à la page 162, il semble Pinvoquer sans ' l’avoir donnée; mais il se borne à en olfrir le résultat comme une pure hypothèse. ` _ _ Je n’imiterai pas cette manière de discuter dont le reste, de Youvrage de Calin est d’ailleurs parfaitement pur. A
( 4 ) des assertions et des hypothèses je tacberai de répondre par le raisonnement aidé de Pexpérience. Entrous en matière. Deux cordes absolument eîgales en tout pom! donnent `deux ·sons identiques : c’est l’unisson absolu. Cela est pa1· trop évident. De longs fragmens rl’une même corde métallique , coupés è la même longueur, ont été trouvés de poids égaux, ce qui annonce Puniformité de leur diamètre et de leur densité. L’un d’eux, adapté à un sonomètre, 1·end l’octave grave du si sur la quatrième corde du violoncelle accordé sur le diapason d’acier. La longueur entre les cbevalets fixes est exactenzenz de 1147 millimètres; elle fait donc _ 120 vibrations en une seconde. Sous le milieu juste, exact, de cette corde, je place un chevalet mobile qui, la tou- chant à peine , n’en augmente point la tension; elle est pressée sur l’arète aiguë de ce chevalet par une autre arète aiguë. Tout étant parfaitement égal de chaque côté, je fais résonner soit alternativement, soit simultanément, les deux moitiés au moyen d’une peau Hexible passée dans des tuyaux de plume. On fait ainsi vibrer les deux cordes par un léger contact suliisant pour obtenir des sons peu intenses, et c’est à des distances égales du milieu qu’o11 opère. Par ces précautions et beaucoup d’autres relatives aux mesures et que j’omets pour abréger, ·on obtient des ' sons dont l'identité évidente pour l’esprit l’est aussi pour l'oreille. Mais si l’on déplace le chevalet mobile de deux millimètres à droite ou à gauche, la différence devient · sensible aux oreilles les moins exercées, ainsi que je m’en suis assuré sur plusieurs personnes. Si le déplacement du chevalet n’est que d’un millimètre, il faut avoir l’o1·eille assez délicate pour s’eu apercevoir immédiatement. La personne soumise à cette épreuve fermé les yeux, soit
( 5 ) pour n’être pas distraite par les objets environons, soit pour ignorer les déplacemeus feints ou’réels du chevalet et éviter ainsi de se prévenir dans le sens du changement qu’elle verrait opérer. Une oreille très-délicate est donc sensible à cette légère ditt`érence. Admettons que,ce soit la limite extrême de- la sensibilité de Foreille humaine, et calculons les rapports entre ces deux sons si peu dif- férens. Nous aurons ï + 1 — 1149 — 81 ¤«$8¤7 %fi— 1 — 1145 — L’oreille la mieux organisée est donc sensible à une différence de 4 vibrations sur 1149 ll , Pour comparer cet intervalle à celui représenté par le comma connu §%, et que nous prendrons partout pour 11nité, nous dirons que l’o1·eille est à peine sensible à un quart de ce comma, sur l’unisson. Nous avons vu qu’un déplacement dela millimètres était sensible aux personnes qui 11’avaie11t jamais essayé de comparer des sons. No11s trouvons, pour les sons ainsi comparés, l7ll”ll8l‘V3.llC É -0- 2 _ 1151 _ 81 \¤»56¤ -%-2 — 1143 _ Ces personnes là sont donc sensibles à une différence de 8 vibrations- sur 1151, ou à un intervalle 11n peu supérieur au demi-comma. On peut donc atlirmer que toutes les oreilles sont sen- sibles à un intervalle d’un comma entier, quand elles comparent deux sons voisins de l’unisson et qu’elles les entendent résonner alternatzbement. Je dis alternativement parce que, dans la comparaison des sons simultanés, l’o1·eille tolère de plus grandes dilïérenccs. L’erreur est I
( 6 ) sensible pour un déplacement de Éumillimètres dans le chevalet, ce qui répond à· 0,84 de comma. A 4 milli- mètres elle est plus qu’évidente, et répond à 1 comma et 12 centièmes. ' Il résulte de ces expériences, qn’un intervalle d’un comma entre deux sons que l’on compare, est très—cer— tainement appréciable et ne peut être négligé, au moins sur des sons présentés comme égaux. Il semble, d‘après ce résultat, que dans les comparaisons faites sur les sons, dans la méthode de Galin, on devrait s’apercevoir d’une dilïérence d’nn comma entre les inter- ` valles d’ut à ré et de ré à mi, si cette diiïérence existait comme les physiciens le prétendent. 011 trouverait de même les deux tétracordes ut ré mi fa ` sol la si zut inégaux, tandis que Pexpérience faite dans les cours n’y laisse pas apercevoir la moindre différence. , _ Cette conclusion déduite de mes expériences ne serait pourtant pas légitime. En eiïet, l’oreille n’est sensible à l’intervalle du comma ë qu’autant qu’on lui donne à juger deux sons invariables qu’on peut reproduire à volonté; encore faut-il que leur répétition alternative soit fréquente et rapprochée. ~Mais si l’on chante d’ab0rd ut ré mi fa, puis sol la si 2 ut, en prenant même le sol à l’unisson d’ut, il sera impossible de sentir les diltérences en question , car les conditions exigées pour mettre l’oreillc en état de bien juge1· du comma ne sont pas remplies, et si même ces diiïérences , dont Calin nie Pexistence, étaient doubles, il est fort douteux que ce mode de comparaison · soit propre à les mettre en évidence. ., i
( 7 ) Passons à l'octave. La corde A B A lc B de 1 I47 millimètres a été divisée au point C en deux parties telles que CI} est rigoureusement le double de CA. Je; fais vibrer CB et j’en chante l’unisson. Pendant que je continue à faire vib1·er C B , je chante ut, mi, sol, 2 ut, 2 ut, 2 ut, .... et je tiens cet ut octave pendant que je vais vibrer C A. L’unisson est parfait. L’0ctave me paraît encore excellente, rigoureuse, si je fais vibrer alterna- tivement ou simultanément, et sans chanter, les deux iparties AC, CB de la corde, à l’aide de deux plumes armées de peau, enfoncées dans les trous d’un morceau de bois , et convenablement éloignées l’une de Yautre. Je répète ensuite Pexpérience dans tous ses détails après avoir reculé le chevalet d’ut1 millimètre vers A. L’erreur est alors évidente; mais elle est moins sensible dans la simul- tanéité des sons. L’erreur est moins sensible quand le chevalet recule d’autant vers la droite. Cela doit être. La corde CA n’étant que la moitié de Cl}, une faible réduction sur sa longueur amène une différence très—grande dans le son qu’elle produit. Au contraire, la corde CB étant plus longue, doit être raccourcie d’une plus grande quantité pour faire sentir la même erreur. J’ai fait un assez bon nombre cl’expériences pour apprécier la sensibilité de l’oreille dans des circonstances variées. Je ue rapporte ici, et sans développement, que I celles qui ont trait au but que je me propose. J’en ferai le sujet d’un mémoire que faurai l’l1om1eur de présenter à la société, quand j’aurai accumulé plus de faits et expérimenté sur un plus graud`nombre d’individus pris dans toutes les classes. 4
( 8 ) Uexpérience précédente prouve que l’oreille est sensible à une erreur d’un tiers de comma faite sur un intervalle d‘octave. En elïet', on a Q- 1-147 -•- 1 81 ¤»3¤ ·-ï——————- = 2 X -— + 1147 — 1 ( 80 )· Je divise ensuite la corde en deux parties telles que CB soit à C·A comme 3 est à 2, et je place le chevalet au point de division C. Je fais résonner continuellement CD pendant que je chante ut, mi, sol, zut; zut, sol , sol , sol. . . Je compare ce sol au son rendu par A C, et j’ai Pnnisson parfait. Or, il est reconnu par tous les praticiens, et par Calin lui-même, que tout le monde a ou peut acquérir la faculté de chanter juste les notes ut, mi, sol, zut; 2 ut, sol, mi, ut, de l’accord parfait. Mais ici il n’est même pas utile d’avoir recours à Pinto- nation. Les cordes CB, AC entendues ensemble ou sépa- rément ne —laissent aucune incertitude sur l’accord de la quinte. Le chevalet déplacé de moins d"un demi-milli- mètre laisse de suite apercevoir la différence. J’insisterai V sur ce point parce qu’il est capital. H Pour mieux me mettre à l’abri de toute prévention , j’ai fait un grand nombre de fois Pexpérience suivante pendant le silence de la nuit. Une lumière est éloignée et me laisse voir à peine les mouvemens du chevalet, marqués par un index qui glisse le long d’un double décimètre dont les divisions sont absolument illisibles à une si. faible lumière. Je fais résonner les deux cordes à la fois ou séparément, et je tatonne jusqu’à ce que l’accord me paraisse bien pur. Lorsque j’en suis content, j’approche la lumière pour lire la division correspondante à llindex; je le trouve très—souvent au point précis de division. Je n’ai jamais trouvé un millimètre d’erreur,
( 9 ) bien que j’eusse soin de faire préalablement mouvoir le chevalet à droite et à gauche pour me mettre tout—à-fait dans Pignorance de sa position avant de faire vibrer les cordes. J’ai trouvé le chevalet un peu plus souvent à droite du point C qu’à gauche, et, dans ce dernier cas, sa distance au point C était toujours plus petite qu’à ' droite. Cette circonstance serait favorable à l’opinion de Calin , sur la valeur du rapport de quinte, si elle n’était complètement expliquée par ce que j'ai dit page 7 , rela- tivement à l’octave. MM. Rebier, Baumann , Laurent, Delannoy, qui ont la juste réputation d’avoir l’oreille extrêmement délicate et juste, se sont prêtés à cette expérience. Plusieurs per- sonnes absolument étrangères à la théorie et à la pratique de la musique, parmi lesquelles je citerai le docteur Chamberet, notre collègue, ont bien voulu se soumettre aussi à Pépreuve. Toutes fermaient les yeux ou les détour- naient alin de ne pas voir les mouvemens que je donnais au chevalet pour dérouter leur oreille. Jamais je n’ai pu tromper les artistes de plus d’un demi—millimètre. Les autres déclaraient s’apercevoir du changement au moment où le` chevalet était reculé au plus d’un millimètre vers la droite. D’après cela nous devons conclure que l’oreille d’un habile artiste est sensible à une erreur de quinze centièmes de comma sur l’accord ou consonnance de quinte, car on a A + 1147 — É- _ 3 80 ¤«!46! -§- II47 -1--% T T Quant aux autres personnes, elles étaient sensibles à trois dixièmes de comma sur cette consonuauce, car è 1147 — 1 __ 3 So ¤«29î -% 1147 -1- 1 — î
· ( 10 ) Le rapport de quinte adopté par Galin, d’après son hypothèse, est celui de Jîà 1. Comparons-le de même à É-, nous aurons ·¢1___ 3 80 0,25ot */5 = î ou seulement un quart de comma. · On voit donc qu’nne oreille non exercée peut, dans . des circonstances favorables , être sensible à l’erreur sur la quinte qui résulte de Phypothèse de Galin , et que cette erreur n’est point tolérée par l’oreille d’un artiste habile. Ce qu’il y a de remarquable en ceci, c’cst que l’oreille est excessivement exigeante sur la justesse de Paccord ou consonnance de quinte, tandis qu’elle souffre de plus grandes erreurs, quoique toujours très-faibles , sur l’uniss011 et sur Poctave. C’cst sans doute là une des raisons pour lesquelles on accorde par quintes les instrumens à archet. L’intervalle f pour la tierce majeure n"est point abso- lument repoussé par Galin. L’expérience souvent répétée et variée m’a rarement donné 2 millimètres d’er1·eur. Il m’est souvent arrivé , au contraire, de trouver le chevalet r au point de division. Cette consonnance est beaucoup moins tranchée que celle de quinte, sans doute parce qu’elle se rapproche davantage de l’unisson. Il faut une attention soutenue pour la bien saisir. Accordons cependant un mouvement d’un millimètre vers la gauche. On aura ainsi, par l’erreur inaperçue, % II47 -r- 1 _ 5 S1, 0-284 $1147-1 `î(É`)? ` c’est—a—dire un peu plus d’un quart de comma. Ces expêriencesque iyàïfêtü ici, exigent ,` pour être
( M r) bien faites, des soins minutieux. Une même corde donne des sons qui peuvent paraître ditïérens s’ils sont d’inten— sités inégales. Le point où 1’on pince la corde n’est pas du tout indifférent, ainsi qu’on peut s’en assurer, par exemple, sur la quatrième corde d’un violoncelle. Pincée à son milieu précis , puis à un pouce de ce milieu, elle donne des sons évidemment diiïérens (a). Hacléc perpen- diculairement par son milieu , elle suit les mouvemens de l’archet sans rendre aucun son. Ce fait remarquable s"est offert à la suite de la pensée, qui se présente tout natu- 1·ellement, que pour rendre tout égal il fallait toucher les cordes, dont je voulais comparer les sons , par leur milieu exact. Tai reconnu ensuite qu’il convient de l’ex— citer entre un nfœud et un ventre de vibration. Il résulte des faits ci-dessus que l’oreillc, mise dans les circonstances les plus favorables, est à·peu—près insen- sible à une erreur d’un quart du comme mais que,' t dans les mêmes circonstances, elle reconnaît très-bien Pexistence d"une erreur portée à`un comma entier. Dans ces expériences, les erreurs insensibles à l’oreille ont lieu dans les deux sens opposés. Si la corde est divisée en deux parties très-inégales, comme pour chercher la consonnancc de quinte ou d'octave, le déplacement du chevalet peut s’étendre plus loin du côté dc la plus grande · partie, et proportionnellement moins loin' du côté de la (cz) Le son qui·résulte des vibrations de la corde métallique du sono- mètre, pincée E1 son milieu iusle, est présquïnsaisissable. Il est eommc · un mélange de sons diiférens et distincts que Foreille saisit et abandonne tour·â-tour quand on en cherche l’unisson sur une liasse. Celui qui domine le plus ou qu’on saisit le moins mal est à-peu-près l'oetave de l’ut dièse, ` l’ut grave étant donné par la corde entière; mais le résultat varie avec le dianiètre , la tension et la nature de la corde. Ce phénomène mérite d’êne étudié.
( 12 ) plus petite. Cette observation est certaine pour l’octave et la quinte. Peut-on éviter d’en conclure que la position précise du point réel de division est exactement déter- minée par les nombres fractionnaires adoptés depuis si long-temps , nombres que l’on a sans doute cherché mille ~ fois à vérifier ou à trouver en défaut? Il est de p1·incipe reçu et évident pour tous ceux qui mettent la main à l’œuvre, que jamais les expériences , les mieux faites ne donnent des résultats mathématiquement identiques quand on les répète plusieurs fois sans rien changée en apparence aux circonstances de l’opération. Onitrouve des nombres qui tournent autour du véritable en s’eu écartant plus ou moins, selon les plus ou moins heureuses combinaisons de moyens et d’appareils. Si le terme moyen entre tous ceux ainsi obtenus est très-voisin d’un nombre entier ou d’une fraction très-simple, n’est-il pas trës—probable que ce nombre est celui que la nature a adopté? S’il fallait renoncer à cette manière de rai- sonner, il t`audrait renoncer aussi à toutes les lois adoptées en chimie, en physique, en astronomie, en mécanique. Il est évident aussi, pour tous ceux qui se livrent à l’étude des sciences, que la nature emploie toujours et partout les moyens les plus simples, les plus symét1·iques, les plus économiques dans la production de ses effets. On est forcé d’admettre le principe de la plus grande sim- plicité pour les cordes, qui donnent l’unisson, car il a toute Pévidence d’un axiome, bien que l’0reille ne le justifie pas d’une manière absolue, attendu que sa déli- catesse n’est pas infinie. Le rapport dc 2 à 1 est certai- nement le plus simple après celui de 1 à 1 ; il est admis sans réserve pour l’octavc, et cependant Pexpérieuce ne le donne pasjirrévocablement. A-t-on pou1· cela le droit de substituer une hypothèse En ce qu’elle indique si
_ É ( 13 ) puissamment, toute imparfaite qu’elle est? A·t-on le droit de prétendre, par exemple, que le rapport d’octave n’est point exprimé par :4, mais bien par E: 2,0004343 Il serait impossible de prouver par expérience la fausseté de cette prétention , ont plutôt Pexpérience viendrait l’ap- pnyer; mais comme elle appuierait également tout autre _ rapport aussi peu différent de 2 , il s’ensuivrait qu’on aurait à choisir entre une infinité de nombres. Il n’y a de ressource contre un pareil cahos que dans le principe de la plus grande `simplicité. Après le rapport de 2 à x , ,le plus simple est celui de 3 à 1. Les raisonnernens `précédens s’y appliquent mot â. mot, avec cette légère différence que ce rapport étant moins simple, n’est pas aussi évidemment celui choisi par la nature. On est ainsi averti de ne pas abuser du principe de la plus grande simplicité; mais comme ici on ne peut prendre de détermination sans y av0ir,recours, on est forcé encore de Padopter. L’intervalle § pour la quinte étant plus fortement indiqué par Yexpérience jointe au principe, que tout autre qui en diffère assez pen pour qn’on ne puisse pas en rendre l’erreur évidente, mérite par cela même la préférence, d’autant plus que l’expé- rience parle en sa faveur plushaut que pour Punisson sur lequel pourtant personne, n'oserait élever un doute. Si l’on_ admet É- pour Piutervalle de la quinte, il faut l admettre % pour celui de la quarte, car elle n’est que ia quinte grave_du son fondamental. Je me suis d’ailleurs assuré par ,l’expérience que l’oreille__ne,tolère pas sur lui une erreur plus grande qu’un _tiers de comma. _ En _abondant dans le sens de Galin et sans m’écarter du principe de simplicité , fotfrjirai plus bas une gamme peut-être plus séduisante que la sienne, et dans laquelle . 2 '
( ~4 ) le mi serait représenté par ty _ 81 F 5l Sr _ ·· . i i `rïf Z î ’ï= mais l’0reille ne tolérant pas sa comma d’erreur sur le rapport ‘de tieruceniajeure, 'il faut absolument rejeter cette gamme. *L’hypothèse de Galin conduit à un mi représenté par ' î` 'F ' ·` M h 3x___ 5 8l 0,036 _ '/“ r î (TJ)-, A 1 La diiïérence avec'§ est si petite, qAu’elle est tout-à- fait insensible à l’oireille ;_rnais aussi quelle complication! On he saurait reconnaître là les lois de la nature. ` i Ainsi j’adopte l’intervalle Qlpour la tierce majeure}, * parce qu’i[ est adopté par' Galin, parce qu’il est puis; samment indiqué' par Pexpérieuce, malgré ses erreurs inévitables, et parce qu’il obéit au principe de ·la plus grande simplicité. Je repousse le rapport commensurable §§, parce que ¢1’expérience le repousse elle-même; enllîu je n’accepte pas le rapport«;-1Ãîà cause de son excessive complication , bien que Pexpérieuce ne puisse pas décider la question, `et parce qu’on peut en présenter une foule d’autres`qui, aux mêmes titres, mériteraient la préférence. Pour examiner le rapport Q de la sixte majeure, j’ai divisé la corde en deux parties dans le rapport de 5 à` S. Pai fait vibrer ila~plus grande en chantant l’unisson, puis m’éleva'nt parrintonation jusqu’au la, ·j’ai toujours obtenu l"unisson sur l’autre partie , sans pouvoir yrecon- \4 naître d’er1·eur. Si'je recommence en reculant le chevalet d’un millimètre vers la gauche, ou de 1,5 vers la- droite, l’erreur devient sensible. En-faisant vibrer les deux cordes .
( 15 ) à la fois , j’ai à t1ès—peu près les mêmes limites ·d’erreur. Ces erreurs en sens contraires etauxquelles ·l’oreille est sensible, sont donc . · r. -~ ~ §· ix47 1. — 5 (·8lM>°·A2É)9 i- I V _ %¤47—¤î`3·.,,8¤ À r -§— 1147 —- 1,5, 54· ( 80 )¤`Ã4¤ * Bt T--- 2 - —-·· _—, 1147 + 1,5 3 81 · L’0reille ne peut donc, être trompée ,d’un ,demi—comma sur l’inte1·valle de sixte. J — _Des seulesvaleurs ut ;, 1 , :,,T§ , _sol, : Q, Lon déduit, comme on sait, les_ autres notes _de la Fgamme. En effet, Al’intervalle de tierce mineure, mi sol, est -} x % : Si donc l’on prolonge tantÀau—dessus qu’au- dessous d’ut cette série de tierces alternativement majeures . et mineures, on aura _ _ _ _ à ,_ 15i_56 3 `,35·15"_ .. *-:111]*-*-:-*:50 —' 2——·-· • 4 *4 5 2 2 4 8 — SIT, 5 6 5 5 %•g·:%, dwù grîyé; puis1.ë_:ë·; · 1 5 5 , ,· » . d’où lé? : E : larg-; :` É : fa.,Ce qui donne I 4 5 , i 5 Sl, 15 9; S 4 2 _S S _ 611 fa la ut mi sol si ré. i ' Les sons de ·la gamme seraient donc ainsi donnés par une suite d’aecords parfaits. Quelle analogie puissante en
(.16 ) t`aveur de nombres si simples, solidairesies uns des autres, et dont la justification mutuelle est si évidente! Q11e peut-ou désirer de plus régulier, cle plus symétrique? Quelle complication voudrait-on substituer à une pa1·eille uniformité ? I Ã On a voulu faire·adopier la gamme ut ré mi fa sol la to p, si 2ut, ou 8 9 IO Il xz v13 14 15 16, 0;,, aê: êxê zü ,, 8 4 8 2 8 4 8 qu’on déduit des harmoniques du son fondamental. Certes si l’on voulait abuser du principe de la plus grande sim- plicité en n’êcontant 'que lui et récusant tout autre juge, cette gamme, à ce titre, mériterait la préfé1·ence. Si même les sons qui la constituent, comparés à ceux de la gamme ordinaire, n"e11 ditféraient que d’une quantité absolument insensible à l’01·eille, il n’y aurait point à hésiter, et bien qu’elle ait un son de plus, il faudrait admettre le tout comme satisfaisant ix-la-fois et l’oreille et le principe. Si la gamme était, comme une langue, le produit d’une purei convention, elle s’altérerait avec le temps; elle varierait avec les caprices des hommes et dit’férerait d’u11 pays à l‘aut1·e. Il 11’en est point ainsi de notre gamme, qui se retrouve identiquement la même dans toute l’Europe. Elle est donc nécessairement naturelle, et cette conséquence, bien loin d’être contredite par le monocorde, est mise par lui ho1·s de doute, par cela mê111e qu’en le divisant en parties ayant des rapports très—simples, il en reproduit les sons avec une telle jus- tesse , qu’il est impossible d’y reconnaître la plus légère dilïérence. i ' A
( 17 ) Voyons donc si la gamme ci·dessus soutiendra l’épreuve de Yexpérience, au point de n’oti`ri1· que des différences également insensibles avec les sons correspondans de la gamme naturelle. On trouve · Il 4 8o)‘1·Ã7 13 5 So *038 7 __5 (81):*4)* î:§(Èi · î:§(É)’ Ã"Ã ÈS · Or, ces erreurs sont par trop grossières pour que le fa et l’un des la puissent être substitués à ceux de la gamme naturelle. , Cette gamme n’est donc point la gamme naturelle de la voix humaine. Que devient, d’après cette conclusion inévitable, le principe tant invoqué de la plus grande simplicité? N’est-il pas ici complètement èn défaut? La réponse n’est point embarrassante. Un principe, vrai en lui—même, n’est pas faux pour avoir été mal appliqué, et c’est le cas où nous nous trouvons. Les sons de la _ gamme que nous examinons sont identiquemeut Àrenclus par les parties aliquotes des corps sonores dans les ins- trumens à vent et à cordes; elle leur est donc naturelle et non à la voix humaine, parce qu’il y a loin de l’ex— trême simplicité de leurs formes à ce qui est pour nous une extrême complication dans les organes de la voix. C’est donc purement et simplement une fausse application, ou seulement une méprise sur Papplication du principe, puisqu’on veut tirer des organes composés de la voix une gamme qui est naturellement rendue par des ins- trumens d’un mode de construction tout-à—fait dilïérent. Pour nous la faire adopter, on a dit que la nôtre n’était qu’un préjugé de notre oreille gâtée par une mauvaise habitude. C’est comme si l’on disait aux instrumeus: Préférez notre gamme ut ré mi fa sol la si zut;
( 18 ) la vôtre n’est qu’un préjugé de vot1·e organisation , gâtée par la mauvaise habitude qu’ozit vos cordes et vos colonnes d’air de"se subdiviser en parties aliquotes. , , Il n’y a pas de sons rendus par une corde- qui. ne puissentêtre rendusupar la voix, soit à l’unisson, soit X l’ui1è ses octavesl Béciproquement, il n’v pas de sons renduslprar uneivoix qui ne puissent êt1·e rendus par une même corde convenablement divisée. On peut donc con- cevoir des" sons qui, pour être rendus par une corde', exigeraient qu’on· la divisât en parties incommensurables; j’en conviens; mais je me garderai bien d’en conclure que notre sol soit "dans ice cas relativement à une corde qui rendrait à vide la tonique de ce sol. Avant de con- clure , j’examinerais. Or cet examen prouve que le sol est rendu par les'} de la corde; d’un autre côté , une erreur trèsminime sur ce point est appréciée par l’oreille; je suis donc amené à conclure en faveur du principe de la plus”grande simplicité, sans être obligé de découvrir quelle connexité , quelles relations intimes’et secrètes il_ peut y avoir entre des organes si différens qui ont fait entendre ces sons identiques. Si, après cet examen, on- me prop0_se une division de la corde en parties incom- mensurables, telle que je ne puisse non plus y découvrir par l’expérience une erreur appréciable , je la refuserai , parce que je pourrai à mon tour proposer d’autres incom- mensurables qui- rempliront e11core'· mieux les mêmes conditions. " · ` ” ‘·'‘ De_même`qu’il faut se tenir en garde sur les applications d’un bon principe , de'mênie'il ne faut pas 'uabuserede l’impuissance·où est’l’o1·eille d’apprécier de·très-petites différences pour nous forcer d’accepter une expression com- pliquée eifécliange d’une autre extrêmement simple et qui remplit 'à souliait toutes les conditions. *-· ·` ' ‘`'' ;"·— F ’
( ï9 ) En nous proposant sa gamme, Calin nla pas exclu le prin- cipe dela plus grande simplicité. C’est sur lui , au contraire, · qu’il‘ s’étaie. Il dit, sans rapporter aucun fait ,— aucune expérience qui le prouve , il dit , ou plutôt ilisuppose que le demi-ton mineur est égal aux § du demi-ton majeur. · Il suppose que les tons entiers sont égaux; enfin il admet que I’octave est exactement rendue par la moitié de la corde. Galin n’au1·ait peut—être pas fait cette dernière concession s’il n’en avait eu besoin; mais passonsila dessus. De la combinaison de ces trois relations , il déduit Pexpression des notes de sa gamme. I Soient d le demi-ton mineur , et D le demi·ton majeur: on aura , d’après les suppositions ci-dessus, î ¢l3=D¤ et (Z5 D7=2, _ d‘où l’on tire 31 ._ 3x .,._, f3: J D=·l/23, ll'; I/zî., dD ·»= l/9,5, Il en résulte le tableau suivant: ' I
( =¤ ) V A L ESU R S " » NOTES. . VALEURS. e _, _ . r DIEFÉHENCES. _ ( A p ordinaires. _ ` . Ut 1 = 1,00000 1 = 1,00000 ' 0,00000 ‘ II 7 . Ré 2 = l,I1828 §··—= 1,12500 - 0,00672 Mi 2 : 1,2.5056 -§ = 1,25000 ,+ 0,00056 il · Fa 2 .·= 1,33733 Q = 1,33333 + 0,00400 2 ll Sol 2 = 1,49552. § = 1,50000 -·— 0,00448 ' 7 , il I La 2 = 1,67242 —§ : 1,66666 -1- 0,00576 Si 2, = |,87024 ài : I,875OO — 0,00476 ' Cette gamme diffère assurément très-peu de celle qui est généralement admise; mais on voit que les valeurs de ses notes sont très-compliquées. _ Pour la justifier, Galin dit que ce n’est point aux divisions de la corde qu’il faut appliquer le principe de la plus grande simplicité ; mais bien aux intervalles entre A les tons entiers qu’0n supposera égaux pour rendre leur rapport le plus simple possible, puis d’ad0pter le rapport de 2 à 3 entre les demi-tons. Il faut donc choisi1·, selon lui, entre admettre leuprincipe sur les divisions de la corde et avoir des rapports incommensurablcs entre les
< 21 ) intervalles, ou Pappliquer aux intervalles et avoir des rapports incommeusurables entre les parties de la corde. · On va voir que le choix ne saurait être douteux et qu’il doit être fait en faveur des divisions de la corde. Selon les valeurs numériques ordinaires des intervalles de la gamme, le ton majeur est §, le ton mineu_r ï- et, le demi—ton majeur §. Or , i 9 [6 )l,89503 A jo 16 >!.63§5¤ 4 i _ _ E = (E , `Q = (E . Si donc nous représentons par Tun ton entier et moyen entre ces deux là , et par D le demi-ton majeur Që, nous aurons T = D'·7’“77‘, puis " T = D¤·:~87v5 l . Ta = 1)},457550 ` T3 = Dsussazs T4 î D6,g151uo ` l T5 = Ds,61,zs-ys ' TG L: Dx¤,3;165o ' ` T7 == D"·‘°'i’5 , etc., etc. ' q A Chacun pourra choisir parmi ces équations celle qui conviendra le mieux à ses vues, en modiliant un peu l’exposant de D. Si je voulais choisir la troisième, par exemple, en atlirrnant, sans preuves, que trois tous valent cinq demi—tons majeurs , et que d’ailleurs les tons ' entiers sont égaux entr’enx , j`aurois à combiner les deux équations , T3·:D5 et T5D’=2 M ‘ pour en déduire une gamme que j’ott`rirais comme pré- térahle à la gamme ordinaire. Or cette gamme est préci- sément celle de_ Galin.,En_ ettet, des équations comtpilnées
( 22 ) d3=D’,d5DT=2 etdD:T latroisrème donnezd = -5; mettantcette valeur dans les •icux autres, 0n aura T3 : ED; et T5AD’ = 2.5. ._ S’il·m’avai|: plu cle déclarer que quatre tons entiers valent exactement sept demi-tons majeurs , j’aurais fait une autre application du principe de simplicité , et j’aurais eu V É [ · ` . « s _J__ A jm = 131 €1·r== 1>= = 2,;1·«»ù ·1* = z" et D = 2"Ã puis le tableamsuivant: _ » ^ . z VALEURS NOTES. VALEURS. _ _ D1F1=·É11ENcEs. ordinaires. Ut 1 = 1,00000 1 = 1,00000 0,00000 4 , . Bé 2 = 1,11945 ·% ; 1,12500 A- 0,00555 Mi 2-ÃT·= 1,25317 A § = 1,25000 -4- 0,003,17 i Fa, A 2 :1,33663r §ra_1,333S3_: -1- 0,00330 Sol 2 = 1,49629 2 Q ·==-1,50000 =— 0,00371 4K . La 2 :1,6750,3 ·}`: 1,66666 '-1- 0,00837 Si p I _2· É 1,67511 _ r=-= l,87§(?9`\ -1-,0,00011,
< 23 ) Ces valeurs , pour être plus' compliquées d’incommen- surables et plus voisines des 'valeurs admises que celle dé Calin , n’en sont pas pour cela plus admissibles, bien que les _dift`érences soient, pour la plupart, inappréciables à1’oreille. Les équations T4 i D7, T5 D' : 2 et d D : T que nous venons d’employer donnent D3 : H4. 'Nos suppositions reviennent donc à dire que quatre demi-tons mineurs valent trois 'demi-tons majeurs. “ ·' ' _ —· i On aurait encore desurésixltats très-satisfaisans si: l’ou sùpposait=· 5 " " D " '~ 5 " · , ,T7 : D_‘= avec T5 D‘ : 2 , d’où dl: D5, _. r Au lieu de comliiner Péquation de la f`0rme5_TI'i' :·Dtl avec T5 Dv“ : 2 , ai pourrait la combiner avec l’une Ades suivantes : I, i I ` *1*:%-_'T3o;% ros? , `T’=·É—` 4 T4D·:—É— · " T‘D:É T5D:É T;4D¤:.ï3·._ , I 3 W 18 _ ' V On aurait des valeurs qui diiïéreraient toujours très-peu des valeurs admises; "mais alors à quelle 'combinaison donnera—t-on la préférence? Si l’on voulait prendre la peine clé les épuiser toutes ‘et d’autres encore qu’on pourrait également faire reposer sur_le principe de simplicité et de Pégalité des tons entiers; on entrouverait sans°·doute qui mériteraient d’être'approf`on<lies; tmaisl ce utravail Tnè paraît trop peu utilepour j’aie le courage der Pentreprenclre. Il me suflit d’avoir prouvé que si Galin trouve··,'1 avec
( 24 ) raison, sa gamme d’autaut meilleure qu’elle diffère moins de celle que je défends , on peut en trouver une foule d’autres qui, à ce titre , mériteraient la préférence sur la sienne. — ` ' _, ‘ Il est pourtant une de ces combinaisons digne de quel- qu’attention , et je m’y arrêterai un instant. Je dirai même comment j’y ai été conduit. C’est un fait' d’expérience journalière qu’alors qu’on — monte tt l’octave de la tonique, l’oreille la désire si vive- ment, à partir de la note sensible, qu’on hausse invo- lontairement celle·ci comme pou1· arriver plus vîte à l’octave. C’est de cette remarque que je suis parti pour calculer une gamme en banssant la sensible d’un comma_et de l’essayer ensuite, soit au sonomètre, soit sur unébasse disposée comme j’aurai bientôt occasion de le dire en détail. Une gamme jouée sur cette basse, avec le seul chan- gement opéré sur le si,'était excellente; mais en la des- cendant, le si paraissait un peu trop aigu. Cette dernière remarque sutiisait pour faire renoncerà cette gamme. D’un autre côté, cependant, beaucoup de praticiens prétendent que le dièse et le bémol insérés dans un ton entier, sont · une seule et même note, ou qu’au moins la dilïérence est- si faible qu’on peut les confondre, ainsi que doivent le faire lm instrumens à archet qui jouent avec des instru- mens à sons fixes. D’autres veulent même que le dièse soit plus aigu que le bémol , ce qui a lieu en effet , comme nous venons de le dire, quand cette note rliésée est sensible · et qu’elle conduit à. la tonique. On se rapprocherait de _ ces opinions en élevant un peu le si ; mais alors Pinter- Valle ·du la au si deviendrait trop grand. De là à la pensée d’élever le,la , puis le mi, il n’y a qu’un pas qu’on franchit aisément quand on se permet d’innover.`J’ai donc eu ainsi la gamme suivante : . ·. —
( 25 ) ut ré mi fa sol la si 2 ut, 9 5 81 4 ` S 5 81 15 81 · ou 1 - -·—— - — —·—- ——·—- 2 · 8 4 So 3 2 3 80 S 80 0,,, 2 É- é··§ îl É 2 1 V 8 64_ 3 ~ 2 16 128 Les intervalles successifs sont · · ' 9 9 :16.80, 9. _ V 9 _ 1680 8 , 8 15 S1 S E 15.8l 9,_ 9 256 9_ 9 9 256 °“§ 8 248 8_8 8248 Les secondes sont donc toutes égales à %; les demi-tous majeurs à gé; les demi—tous mîneursà Q-§§; les notes et leu1·s intervalles ne sont que'des fonctions des puissances de 2 et de 3; enlin le dièse est plus élevé que le bémol. En eH`et, p 9 15 S1 16 80 U': -—·—·—' ·É= ——·——' “ 818881 "’ 15 817 È i t' 15 ’ S1 = 81 ‘~"9‘ 111* L=9(->.(—> = 2.) °“ 1-é, 8 — 18 811 (So - ' Si Pon com`hine les équations T5 D" : 2 et Ta D .—:·. Q , on trouvera T :% et D : Q';. Cette combinaison reproduit donc la gamme ci-dessus; mais Pexpérieuce s’opposc à ce qu’ou la substitue à la gamme ordinaire, ainsi que je l’ai fait voir aux pages 13`et 14. En laijouaut su1· la basse dont; j’ai'pa1·lé plus haut, elle a séduit plus ·d’u¤ artiste à la _ première audition; mais ils ne tardaient pas à reconnaître que le mi et le la étaient un peu trop hauts; bien quïils fussent contents du si ., en montant. Cette gamine ne
( 26 ) soutient donc pas l’épreuve de l’o1·eille. Cela tient surtout à ce que les tons entiers y sont égaux, tandis qu’ils ne le sont pas dans la gamme naturelle. ` Il résulte de nos expériences sur la sensibilité de Poreille, que si les tons de la gamme naturelle ont entr’eux , comme je le soutiens, une différence d’un icomma 5%] on doit pouvoir la rendre sensible et déciclerla question par une expérience directe facile à imaginer. C’est,ce qui a lieu en etïet ; c’est ce qui me reste à faire voir smais je ne veux arriver au but que par un long détour , en me`1iv1·ant à des digressions et en reprenant les choses de Plusjhaut. Propos0ns—nous de déterminer une série de sons qui · s’élevent du grave à Paigii au-dessus de 1’un quelconque ws sons de la gamme , au-dessus'de sol, par exemple , comme ceux-ci s’éIèvent au-dessus de leurtonique ut. ill suffira pour celade multiplier par É : sol ,,1:-1 série-de fractions: '~ l, :· ~,ï _· . _ ,— ~' . 9 5 4 V 3 5 15 ,- _ ·ë,z E E ”’ nous aurons ainsi i · é S 27 515 » I2 9 15 45 6 Z E î î Z F 9 É · · Ã — "S. *5 81 15 " ’ 9 5.; S15,·~ 3 °" Ã eâiïi É 2 ZE 2`Ã4" "î’ Ã'E·~«2' Z ou sol A ` ii 2utM 2v1‘é zrninr , Bi i` uvsol, ' ce qui fait voir qn’à l’exceptipn_de ·A et de B.,·.les sons eherchés faisaienlrdéjà partie de la, gamme·d’ut. Qt _,_ · ou -§ . È, n’est qu’un la élevé du comma %; nous ·l’écrirons ainsi : lac; B est aussi une note nouvelle : elle est la note sensible de lanouvelle tonique. On la désigne par 2 fat,
( 27 ) et l’on, a 2 fa' : zœol · êè, ou f`a” : sol- §. On voit donc qu’une note diésée a pour valeur les èâ de celle qui la suit 'dans l’ordre diatonique ,' et elle est plus grave qu’elle d’un demi-ton majeur; elle en est la note sensible. D’après cette notion exacte du dièse, il n’yia jamais lieu à'·diéser`le si, qui "est'lui-mêmeqsoncpropre~·dièse.§ quand la note qui le suit est un ut naturel dans la gamme do11t _ce si fait partie , puisque si est _un demiyton majeur plus grave que ut. En eiïet, on aurait si" : 2 ut · Q: % ` : si. De même , le mi est son propredièsé quand la note .. qui le suit immédiatement dans la_ gammegdont il fait , partie est un fa naturel ;i car mil est à un demi-ton majeur au#dess`ous du fa; d’ailleurs’ oniaurait mi" i fa ><· Nous aurons donc definitivement pou1··la gamme de sol , sol la" si ahut are, 2 mi ata" `asol, qui suit exactement les intonations de`la gamme naturelle d’ut. _ _ r »_ ; Dans cette gamme_qui_aisol pour tonique, la notevqui suit diatoniquemeut le mi n’est pas,,un fa natu1·el,)c’est un fa“. Un pareil mi peut êt1·e diésë , ret sa valeur est D H ri1i":fa“x É =`sol>< É É Il 1G i6 · 16 W; 'i6 " Pour arriver à d’autres gammes sans passgripala les mêmes détails, nous remarquerons que la tonique de la gamme nouvelle de sol est préèisément la dominante de la gamme d’ut, d’où nous sommes partis; ique la sus- tonique est affectée du comma c, _et _que la sensible est diësée. D,&PIèS cela, pour`passe1· _de_ la gamme dejsol uà celle, de sa dominante ré , il sutïira _d’écrire _d’abord., ré mi fa' »sol lac si 2.. ut _~ ~ 2 ré , q
(_ 28 ) puis d’aH`ecter la sus-tonique du comma c, parce que son intervalle À ré doit être d’un ton majeur -2 , et enfin cle diéser l‘ut qui devient sensible de ré. On aura donc ré mi° fa' M sol lac si J 2. ‘ut“ l 2 ré. Opéraut sur cette gamme en·ré comme sur la précédente, il viendra d’abord ' . la° 'si _: ut' _2 ré 2 mi°i 2 faf 2sol 2la°, puis, enappliquant la règle A î _ la° sic 2 ut'; 2_ré i 2mi° 2fa' 2 sol' 2la°. Ici ut', fa‘ et soliesont notes sensibles de ré , sol et la°. Si l’on veut que cette gamme soit en la naturel et non en _la”, il suiiira de diviser tous les sons par §§ , de-les abaiss`er d’un comma c. On le fera en Pécrivant comme il suit : la si 2 utf _2 réc_ 2 mi 2 fa,} 2s0|c“ 2 la. Mais on doit se dispenser d’écrire le signe c du comma qui abaisse le sol" , parce que ce sol' 11’entre pas comme sol dan`s cette gamme, mais comme son nouveau, étranger aux précédens; etexclusivement note' sensible dela dcr- nière note, quelle que soit cette dernière. Au contraire, il faut conserver le signe qu·i abaisse d’un comma le fa", lequel fa*‘ était originairement la note sensible du sol. Nous aurons donc pour la gamme dela, semblable è celle d’ut , lu ' la si 2 utc" 2 rêc 2 mi 2 fac' 2 soli la', ainsi qu’on peut le vérifier par le calcul. , · ‘En continuant ainsi on formera successivement les gammes de mi, si, t`a‘, ul", sol", 1·é“ , la“, mi“,' si’, fa" , etc. ,‘ etc. - .—
( 29 ) Nous venons de former les gammes dont les toniques s’élèvent de quinte en quinte au—dessus de la première tonique ut. Formons maintenant celles qui auront pour toniques la suite des quintes graves d’ut, et couimenirons par celle de fa. Pour l’obtenir il sutlira de multiplier par g : fa la série des fractions ‘ 9 5 4 S 5 15 . 1 É Ã É Ã N É É · z` Nous aurons ainsi i 4 3 ÉEÉ qmêëzi J s 2 s eus “ “ ser Z “`§_ ou i ' fa sol la _D 2 ut- aréc 2 mi zfa. Ces sons appartiennent à la gamme d’ut .j`à`l’exception du réc et du son nouveau que j’ai désigné par D. Ce son étranger à la gamme d’ut étant sons—dominanle dans la gamme de fa, est plus aigu d’un demi-tou majeur que celui qui le précède diatoniqnement. Or , de même qu’uue note est diésée quand elle est plus grave d’un clemi—ton majeur que celle qui la suit , de même nous dirons qu’une note est bémolisée quand elle sera plus aiguë d’un demi- ` ton majeur que celle qui la précède dans l’orclre diato- nique. Nous devons donc remplacer ici le D par une note qui s’0lJtient en multipliant par É le la qui précède. On I désigne ce nouveau son par si,, ou si bémol. En général, le bémol d’un son n’est autre chose que le son qui pré- cède, élevé d’un derni-ton ou multiplié par D’après l cela , il n’y a pas lieu à bémoliser lc fa et l’ut quand ils sont précédés du mi et du si naturels dans la gamme dont ils font parties; ils sont alors leur propre bémol. —
( 30 ) La gamme en fa naturel est donc fa sol la sil, 2 ut 2 réc 2 mi 2 fa. Si on la compare à celle d’ut, on verra , 1.° que sa tonique est la quinte grave d’ut; 2.° que sa note bémo- lisée est la sensible d’ut; 3.° enfin , que la note 1·é, abaissée d’un comma, est la sus—tonique d’ut. On voit donc que pour passer de cette gamme de fa à celle de sil, , quinte grave de 2 fa, on écrira d’abord si, zut 21'éc 2mi 2fa 2sol 2la 2si,,, e puis on. atl`ectera d’un bémol la quatrième note, et l’on abaissera la sixième d’un comma , ce qui donnera . sib- autî 2 réc zmib 2fa zsolc 2la 2si,,. En réitérant les mêmes opérations, et réunissant les résultats à ceux obtenus précédemment, on formera le tableau suivant : . I i ¢ il V M ·
` ( 31 ) ut ré mi fa sol la ni 2 ut sol lac si 2`Ut 2 ré 2 mi 2 fa" 2s0l ré mi“ fa? sol lac si 2 ut" 2 ré la si ut", 2 ré, 2 mi 2 fa", 2 s0l" 2 la mi IT s0l“ la si 2 ut°,, 2 ré" 2 mi si 2 ut’ 2 ré" 2 mi 2 fa" 2 sol“ 2 ]a“ zsi fa" s0l'° la" si 2 ut" 2 ré‘* 2 mi° 2 fa“ ut" 1·é*"‘ mi" fa" s0l“° la" si' 2 u1." s0l’ la“ ~ ' si", 2 ut", 2 ré" 2 mi°c 2 fa°" 2 s0l" ~ l‘é¤ mi' fu" s0l“ la" si" 2 ut“" 2 1·é“ la” si" 2 ui" 2 1·é“ 2 mi° 2 fa" 2$i)1“ 213} mi" fam sol" 12** si“ 2 ut" 2 1·é“" _r 2 mi“ si' 2 ut"° 2 ré“ 2 mî" 2 fam 2 sol" 2 la" 2 si" fa sol la si, 2 ut 2 rég 2 mi 2 fa si, 2 ut 2 rêc 2 mi,,, 2 fa 2 sol, 2 la 2 si, mi, fa'; sol la, si,° 2 ui; 2 ré 2 mi, la, si,° 2 ut 2 ré, 2 mi, 2 fa 2 sol 2 Ia, ré, mi, fa sol, la, · si, 2 ut 2 ré, sol, la, si, 2 ui, 2 ré, 2 mi,, 2 fa 2 sol, ui, ré, mi,c 2 f`a,,, W sol, la,c si, 2 nt, fa, s0],° Ia, si,, 2 uf,° 2"xLÈi,' 2 mi, ï 2 fh,
( 32 ) Il ne faut pas perdre de vue que dans ces gammes les deux dièses qui affectent les septièmes notes servent uni- quement à indiquer qu’elles sont les notes sensibles des huitièmes prises avec leur signe. Toute note qui porte un seul dièse est la sensible de celle qui suit dépouillée du même signe, excepté pour les mi‘ et les si“ qui sont les notes sensibles de fa“ et de ut” , lesquelles sont ·les notes sensibles de sol et de ré naturels. ' L, De même les deux bémols qui affectent les quatrièmes notes servent à indique1· qu’elles sont plus aiguës d’un demi-ton majeur que les troisièmes prises avec leur signe, bu qn’on peut les regarder comme des toniques relati- vement à ces troisièmes qui seraient considérées, sous ce point de vue , comme notes sensibles. Toute note qui porte un seul bémol peut être regardée comme tonique relativement à celle qui précède dépouillée du même signe, excepté pou1· `les ut, et fa, qu’on peut traiter comme toniques 1·elativement_ aux si, et mi, , lesquelles peuvent être traitées comme toniques relativement aux la et réc. D’ap'1·ès cela nous pouvons calcule1· les vaIeu1·s exactes des notes qui portent plusieurs dièses ou plusieurs bémols. Prenons ut"“ pour premier exemple. Nous aurons il ut"" = ré” x il 16 ; " [ or 1·é” : mix É ‘ 1G , , et mi : ê · 4.; Il 5 15 ° , donc, en multipliant par ordre, ut":-Z = 1¢°98b·»
( 33 ) cet ut"' est plus grave que ré 2 É = l,l25 , et plus aigu que ré, == lg = 1,0666. l 1 Prenons pour second exemple ut'“‘*. Nous aurons ut"” : ré" X É - é 1,6 , > 1·é““ : mi" X L 16 , mi" : th" X É 1 . ' 15 faq" ··· sol >< ïë 7 _ sol = - . 2 Dc ces équations multipliées par ordre, on peut tirer, 3 5 ;_° miu : ; • (-Èëyi :. l,318359; 5 3 2.° ré"' : È · 1,2359. Cettc valeur est comprise entre mi : 1,25 et mi, : 1,20. — 3 5 4 3.° ut°“° : -4 - = 1,1586. 2 16 Cet ut"“ est compris entre 4 ré : 1,125 et ré“ : 1,1725.
( 34 ) Prenons ut“"” p011r troisième exemple. Nous aurons l utuuuuuz réuuun X É 16 , résuuu = miuuu X É 16 , 111i“" fa”““ X É 16 , 5 f uuu î lau L a so X IB 1 5 sol"' : l;1“ X L- 16 , la' 2 si X lâ 16 , z 2 ·—, si X 15 16 · De là on tirera successivement, 6 15 3 1.° sol"- = 2 · :· *16479î Ce sol ”“ est entre la : 1,666 et lab : 1,600. ` si 15 4 _ I 2_¤ fauvl = 2 _ : 1,5449; , c’est entre sol : 1,5000 et s0l” : 1,562.5. 5 5 i se ,m1··=· = 2 - (L) = ¤,4484; 16 c’est entre Sûlg, : I,422l‘· et sol : 1,5000. I
( 35 ) 5 G L" ré““" : 2 : 1,3579; 16 c’est entre fa : 1,3333 et fa" : 1,4062. 5 7 5.° ut”“"'= 2 • = 1,2730; c’est entre mi : 1,2500 et fab = 1,2800. Prenons la W, pour dernier exemple. Nous aurons 16 law, = solw, X -3 16 solbb : fab x E l f _ _ 16 / 2. HI, — Hub X , _ 6 ` nn, : ré X È; I _ 9 fé —· ê d’où l’on tirera, g 1B 3 1.° sol H, : —- -— : 1,3653; c’est entre fa et fa', 8 15 · 6 Ã 2.° law, =_ â _ = 1,4563; c’est entre sol-, et sol. On trouvera , dans le tableau suivant, les vraies valeurs des notes de la gamme, celles de leurs dièses et bémols, et toutes élevées ou abaissées du comma ë.
[ ( 36 ) ` 80 *5 12 5 ulc : —, ré: ; L mine = I 81 .64 908 ut : 1 1-é¤C : É; fac = É 102 2 ul" : gl A mika : È fa = É 0 27 5 , .·· uI.“c : Éà nub : É fa}: = fi 20 ut“ : É mi} : É fa¤c = É 200 1 8 . 100 ` 5 N : ïl = _ .. 4 "¤ 2048 ”"° si f"°- ”‘ 5; , 56 · Fesc :'— ëg mi I. É f`a"° z g I2 6 rés = È mic : È; solbc = 2% 729 réac =· g fau = g Still, = gé 0 réc É lâ fab = ï 80];,*: 2 É Y 2 z ` é = 2 f ¤ = É = E n r 8 al, _ 125 solc 27 réa ï t mi°c ;_- â gg] I = É 9 2 . 25 F 6 5 3 ré": : L ' ·- L —· ii 108 min —` 512 SOIE _ 160
( 37 ) s0l” ·; É Si . : É)- 2 ui : É C 8 1 N 729 C 8 1 V 6 s0l“ = îî Sib : 2 ut : 2 1 s0I”° : É $ib“ = É 2 ut" = àà labo : ` É sic = É- ïî·—·· 81 27 8 1 5 656 1 lab = — si = — s0l“°" = -— 5 8 4096 la C — çi $11 —— É III. — --256° b _ 50 __ 1 28 lm _ 2 1 87 4,00 _ 4096 N 2187 lac 2 % 2 Ut"; — 2 187 Iam —- E la = É 2 Bh, = É? sim, = É 3 1 35 1 2 1 5 48 1125 "° 15 ““t"c 15 "tw 1024 5 Z15 151575 la“,, = E- si", = —- ut“" ·-—= --1 72 E4 131 072 ia' = É si" : É sibb : É _ 1 02 I 7 364.5 32305 8 192 1 2 —— I E ï-- T. ·7·—* au 2048 wc 1558.4 i !“*"*· 5515
( 38 ) Qu’on ne se hâte point de blâmer la longueur de ces détails élémentaires , car ils vont servir lau but que je me propose , et ils me donnent Poccasion de rectifier une erreur qui se trouve répétée dans tous les ouvrages d’acoustique que j’ai pu consulter. On y lit, en eH`et , que pour diéser une note , il faut la multiplier par -3, et la diviser par 3 pour la bémoliser. Cette règle est vraie lorsqu’on vent insérer soit un dièse soit un bémol entre ré et mi, ou entre sol et la, dont Pintervalle est d’un ton mineur Ã}; mais elle est fausse · dans les autres cas._ L’erreur est tl’un comma sur une l10t€ portant un ou deux dièses ou bémols. Elle s"élève à trois commas si la note est chargée de cinq dièses ou ` de cinq bémols; elle est alors d’un tiers_de ton , car -9- 8; 9,48141 10.- 8i 8,48lÃI ;·6— 81 5,19528 I â-(sl, ;—(s), s-(rs) Je vais â présent aborder plus directement mon sujet, mais je continuerai de raisonner dans la supposition que les tons entiers de la gamme ne sont pas tous égaux, saut; à le prouver ensuite par Pexpérience directe. Ie suppose qu’un chant soit écrit tout entier dans le ton d’ut majeur; ie suppose que le chanteur qui l’exécute ait une intonation parfaite, auquel cas_ l’exécuti0n ne laissera absolument ïrien à désirer, et le caractère du morceau sera rigoureusement déterminéf Si maintenant le chanteur recommence le même morceau avec cette seule â différence qu’il donne à la tonique ut, et par conséquent à tous les sons, plus ou moins d’acuité ou de gravité; que l’intervalle de la première tonique à la seconde soit d’ailleurs d’un ton ou d’un demi-ton ou d’une fraction quelconque de ton, il n’imp0rte, le caractère du morceau
( 39 ) n’en sera point changé. Qu’il soit chanté par un soprano, un ténor, une basse-taille, si les intonations sont tou- jours exactes, le morceau ne changera jamais de caractère. Si la mesure est vite et le chant pétillant, si des paroles folâtres Paccompagnent, il conviendra sans doute de~le faire chanter par une jeune fille vive et légère, et ce serait un contre—sens musical que de le faire chanter par une voix grave et tremblottante; mais à part l’eti"et qui pourrait résulter de cette opposition t1·op forte, le` caractère musical du chant n’en sera point changé si les intonations sont toujours pures et la mesure bien observée. · Il n’en sera plus de même , en geizcïal, sur un instru- I ment à archet, sur le violoncelle, par exemple. A chaque changement de ton, le caractère du chant sera vaguement , mais sensiblement nuancé, et, dans certaines circonstances que j’indiquerai, ces modifications pourront devenir évi- dentes. La cause première de ces variétés d’eft`ets réside dans Pinégalité des tons entiers de la gamme; la cause seconde est dans le doigté de Partiste, que je ne suppose pas être un virtuose célèbre. —‘ Comme la proposition que je viens d’énoncer est toute paradoxale, je ne crois pas devoir en abréger la démons- tration. ` Le nombre des sons diatoniques qn’on peut tirer d’une seule corde du violoncelle , que je prends pour exemple, est de quinze depuis le sillet jt1squ’au bas de la touche. Si on y ajoute leurs dièses et leurs bémols simples, on en aura 45, et par conséquent 180 pour les quatre cordes; Voilà donc 180 poszïions (1) que l,31`lIi$t€ est obligé de se (1) Ce mot a une acception restreinte parmi les musiciens instrumen- tistes; je lui donne ici Tacceptiun la plus étendue. . -·
( 4¤ ) mettre dans les doigts, et si l’on tient compte maintenant des positions bien plus nombreuses, bien plus compliquées · qu’il doit y ajouter sur deux , trois et même quatre cordes à la fois; s’il faut encore que les positions changent pour éviter les cacophonies, quand il joue avec des instrumens à sons tempérés, où, entre deux sons, le dièse et_le bémol se confondent, où tous les sons, enlin , sont plus ou moins altérés, on sentira combien doit être long , pénible , difücultueux , le travail auquel il faut se livrer sans relâche pour acquérir à force de temps, de patience et de courage, la faculté d’aller placer les doigts précisément aux points convenables et avec la vîtesse de l’éclair, sans · laisser , pour ainsi dire , la volonté , le temps de réliéchir et de commander. Quand nous marchons , nous regardons souventà nos pieds; nous choisissons Fendroit où nous voulons les poser: en un mot, l’action de la volonté y est souvent manifeste; il n’en peut pas être de même des mouvemens du musicien. Telle doit être la force de l’ha— bitude acquise , qu’il agisse pour ainsi dire , à son_insu, sans que le premier moteur , la volonté, qui attend pour se décider le rapport de l’œil et de l’0reille , paraisse prendre part à l’action. Peut-on maintenant exiger de l’artiste qu’il augmente encore ces difiicultés déjà presqu’insurmontables? Ille faudrait , cependant, pour qu’un morceau de chant joué dans tous les tons ne perdît rien de son caractèreet que tous les sons aient une justesse absolue. Si 1’on consulte , en elïet, le tableau des gammes dans tous les tons, page,3x , on trouvera huit sons qui doivent être élevés d’un comma et neuf qui doivent être abaissés d’autant, à part ceux qui sont affectés du double dièse. Si donc un morceau à mouvement lent, écrit cn ut majeur , sans caractère bien ' déterminé, et où les mi et les la seraient un peu prb-
( 41 ) digués, était joué en ré après avoir été joué en ut, les mi et les la joués comme notes naturelles seraient alors trop graves d’un comma, d’où résulterait pour l’oreille une inquiétude vague et prolongée qui ne laisserait plus de doute sur lfaltération du chant primitif. Si le morceau en ut contenait beaucoup de fa , de réiet d’ut , ces trois notes deviendraient trop aiguës d’un comma quand le morceau serait joué dans le ton de la majeur, et le chan- gement de caractère serait bien plus prononcé, toutes choses étant égales d’ailleurs. Ce ne sont point des assertions que je viens d’énoncer, ce sont des faits. M. Noguer a bien voulu composer un court morceau andente , en ut majeur, et où il avait un peu prodigué le mi et le la. Joué successivement en ut et en ré , ce morceau a manifestement changé de couleur , selon la déclaration des artistes présens que j’ai déjà cités. M. Baumann , dont on a applaudi les pro- ductions , avait, de son côté , préparé un morceau en ut, qu’il a transposé et joué ensuite en la; les ut, les-ré et les fa y étaient un peu multipliés , et l’etï`et a encore mieux répondu à mon attente. MM. Noguer et Baumann , qui ont pris et repris la basse tour à tour , prennent tant de soin , soit dans Penseignement , soit dans l’exé— cution , à distinguer les dièses des bémols , que les recom- mandations réitérées que je leur ai faites sur ce point, pour l’acquit de ma conscience, étaient aussi inutiles que déplacées. Je donnerai plus bas la preuve expéà- mentale que ce n’est point à des altérations sur les notes accidentées qu’il faut attribuer l’ett`et observé. C’est unique- ment aux commas dont ces habiles artistes ne devaient pas tenir compte, puisqu’ils\ exécutaient leur musique telle qu’ils l’avaient écrite , ignorant d’ailleurs Pexistence de ces erreurs d’un comma , attendu qu’on ne les a. signalées
( 42 ) nulle part que je sache , bien qu’elles se présentent d’elles-mêmes la première fois que l’on compare les inter- valles entre les sons de deux gammes dans le même mode. Ces erreurs d’un comma n’existeraient pas et l’effet observé n’aurait pas lieu si, comme le prétend Galin, les tons entiers de la gamme étaient parfaitement égaux. Ne suis-je pas en droit de conclure qu’elle est erronée l’opiniou de l’auteur respectable et justement regretté que j"ose me permettre de combattre. Je vais ici au-devant d’une objection qu’on peut mc faire. Ou peut me dire : si ces messieurs eussent été bien pénétrés et du caractère de leurs morceaux et du sen- timent de la tonalité , on n’eût observé d’auti·e nuance ` dans l’eH`et que celle qui peut provenir du plus ou moins d’acuité ou de gravité dans les sons. Je réponds qu’il ne U s':-igissaitj point d’une affaire de goût; il fallait, au con- » traire, s’assujettir à jouer la note pure, mi, la, ut“, ré, fa”, telle qu’elle était écrite , sans se permettre de les modifier en mi°, laf, ut°,,, réc, fa“,,. Et d’ailleurs, si, en ayant recours à l’intonation mentale et profitant de la lenteur du mouvement pour soumett1·e le doigté aux prévisions de l’oreille , on avait effacé les nuances obser- vées, la conséquence serait également favorable ou défa- rablé à. l’uue ou à l’autre opinion, sur les intervalles entre les sous entiers de la gamme. Un virtuose pourrait jouer le même ai1· dans différens tous sans que l’intonation en soutïrît le moins du monde , sans qu’on pût observer d’autre dilïérence que celle qu’on ne peut faire disparaître et qui dépend du degré d’acuité des sons et de leur timh1·e. J’en conviens; mais que l’on convienne aussi que les musiciens d’un talent o1·dinaire ne peuvent transposer dans ce1·tains tons sans qu’0n s’en aperçoive. C’est que le virtuose sait à propos élever ou
( 43 ) abaisser quelques—uns de ses sons d’un comma, et que les autres , par suite de Pbabitude presqrfinvinciblement contractée par leurs doigts, jouent les notes avec la même intonation dans toutes les gammes. Or si les tons entiers de la gamme, étaient parfaitement égaux, tout cela n’arri- verait pas , et l’on est en droit d’eu conclure qu’ils ne le sont pas. _ Un autre faitvvient à Pappuî de cette conclusion. Il est des virtuoses qui accordent leur violon ou leur basse par intonation et non par accords de quinte comme cela se pratique généralement. En voici, ce me semble , la ' raison: si l’ut du violoncelle est au ton convenable, en montant la troisième corde par accord de quinte, elle sonnera le sol exact, parce que l’intervalle d’ut à sol est une quinte juste Q. Par la même raison la seconde, montée par.accord de quinte, sonnera le ré exact; mais si l’on continue de même, la chanterelle sonnera le la" et non le la natu1·el. Donc toutes les fois que`l’on jouera la ` chanterelle à vide , elle donnera un la trop élevé d’un comma: il n’y a pas de remède à ce défaut. Au contraire," si l’on accorde la chanterelle par iutonation , elle fera entendre â vide un la exact; mais quand on voudra obtenir la consonuance de `quinte avec elle`et la seconde · corde, le lasera trop grave; or , il y a du remède à ce défaut; il suffit de placer le doigt près du sillet. S’il était bien constaté que des artistes célèbres accordent · leu1·s instrumens par intonation dans le but que je viens d’indiquer, il ne serait plus possible de nier Pinégalité entre des' tons entiers de la gamme. · ‘ I L’erreur que je combats est déjà plus que vaincue; mais comme elle remonte à des siècles, que Galin la propage , et que la plupart des artistes ou Pignorent ou ne veulent pas s’en occuper, ne sachant comment l’atta—
I ( 44 ) quer ou la défendre, je crois devoir prolonger encore la démonstration. La supériorité de talent d’un grand artiste , considérée sous le seul rapport de la justesse des sons dans l’exé— cution , dépend beaucoup , je le crois , du sentiment dont il est pénétré; sans doute , son oreille et son intonatiorr mentale sont ses guides indispensables; mais je pense aussi qu’on doit accorder une bonne part à l’habitude profondément contractée de placer les doigts ici plutôt que là; de telle manière plutôt que de telle autre, dans telle ou telle circonstance donnée et que les yeux recon- naissent à la lecture. Un grand artiste peut jouer juste sur un instrument très-discord, je le conçois pourvu que lc mouvement soit lent; mais dans la vîtesse cela me pxraît impossible , parce qu’alors la volonté seule ne sutiit plus sans le concours de Phabitude. Pour jouer devant le public un concerto rapide et diiiicile , un virtuose l’étudie long-temps: il faut qu’il le mette dans ses doigts. Pendant l’exécution une corde casse, il A v prend le violon du maître d’orchestre ; alors, le plus souvent, il n’est plus content de ce qu’il fait. Il peut arriver cependant que les deux violons aient absolument les mêmes dimensions , le même poids, la même forme; mais ils diffèrent par un point qui gâte tout : la distance . du clievalet au sillet est un peu plus grande ou plus petite dans son instrument que dans le violon d’emprunt. L’excellent doigté qu’il s’est fait et dont il a la profonde habitude , ne convient plus à ces cordes qui ont d’autres longueurs ; son oreille lui dit qu’il joue moins bien, mais il n’a pas le temps d’apprendre à jouer mieuinz dans ce moment critique, Phabitude, Hlle de la volonté, est plus forte que sa mère (x). " _ (1) ll paraît qu'on était convenu , autrefois, de donner 36 pouces de
( 45 ) Les consonnances, et surtout les cordes à vide, sont des guides , des repères indispensables po11r Pexécutant, et l’on peut croire que sans ces moyens de comparaison et de correction , le plus habile s’égarerait sensiblement. L’erreur cependant ne saurait aller bien loin quand même l’oreille cesserait d’entendre. En etïet , l’œil, le tact de la main jcontre le manche, Phabitude de donner telle ou telle étendue aux mouvemens , pour faire telle ou telle note, suffiraient pour jouer encore avec une certaine justesse. M. Baumann a bien voulu Ell faire l‘éprei1ve à ma prière. Mais en employant la sou1·dine, en monillanl: les crins de Parchet, en se bouchant les oreilles et en s’enveloppant la tête , il lui a été impossible d’être entendu, J sans entendre lui- même. Il a fallu avoir recours alu procédé suivant, qui, malheureusement, ne permet que ` la vérification d’une note isolée. Afin d’irniter en tout le jeu ordinaire et favoriser ainsi Pexactitude des mou- vemens, on meut Parchet sur un double linge appuyé sur les cordes ;_ on étouffe ainsi les sons qui pourraient naître soit de cet arcliet, soit des doigts qui attaquent diapason à la contre-basse, ii6 au violoncelle , 13 à l’:ilto et ra au violon. Il y maintenant sur ce point des différences très-sensibles , ear: fai vu des contre-basses où il était de 37 pouces et 1 à 3 lignes; des violoncelles où il n’était que de ai pouces rt ligues; des altos où il n’était que de I2 pouces et ro à rr lignes, et des violons où il était de 12 pouces et 2 à 3 lignes. Cela posé, supposons qulau violon du Vll'tll.0S€ les cordes al€Hl. Il PIHICCS jllSt€5 (IC lûllgllëllï, et q|l,Ell€S EH. aient rn et 2 lignes au violon d`emprunt. Quand il veut faire un la octave de la seconde corde, l'habiturle lui fait placer le doigt a6 pouces juste du sillet sur son violon, et il fait vibrer une corde dc 6 pouces. Sur le violon d.’en1prunt il ferait vibrer nue corde de 6 pouces et 2 lignes, ce qui lui donnerait un la trop grave de 2 eommiis et un cinquième, Ou une erreur d’uu quart\dè_ tonf ' 4
( 46 ) les cordes; alors , on joue sans rien entendre un morceau quelconque en ut majeur , et après une dizaine de mesures, plus ou moins; après avoir parcouru soit lentement, soit rapidement, les diverses cordes et toutes les dis- tances , on-s’arrête tout- à—coup sur une note dont on donne le nom avant de la faire entendre et de la vérifier sur la basse divisée dont je parlerai tout_à l’heure. cette basse sert à donner l’intonation exacte de la note de départ, inton:-ition que l’artiste prend sur sa basse avant qu’0n étouffe les sons. C’est une précaution dont nous avons reconnu l’utilité. Voici maintenant le résultat de cette expérience souvent faite sur le violoncelle par M. Baumann , et une fois sur le violon par M. Bebier. Si le morceau est lent, quelle que soit la note sur laquelle on s’arrête, on la trouve presque toujours juste et rarement e11 €I'I'€lI1' d’un demi—comma, dans les posi- tions faciles. Si après un grand nombre de mesures, on s’arrête sur une note voisine du chevalet, l’erreur monte quelquefois à un comma , et jamais à deux. Quand le mouvement est très-rapide et que la main s’élance du haut en bas de la touche pour attaquer la note à vérifier, on trouve parfois une erreur de deux commas, si l’on a joué long-temps avant de s’arrêter. Quand on parcourt ditférens tons et qu’on s’arrête avant d’être rentré en ut; quand le prélude est prolongé et rapide; quand les` doigts franchissent toutes les distances , on trouve encore plus de notes justes que de fausses, et l’erreur de ces dernières s’est quelquefois élevée jusqu'à un demi-ton` majeur. Enfin quand on réunit toutes les difficultés , celles des changemens de ton et de modes ., de la vîtesse, des grands intervalles , et qu’on se prive encore de la faculté de jeter un coup—d’œil sur la touche qu’on parcourt avec
( 47 ) la rapidité del’éclair, on trouve des erreurs qui peuvent s’élever à un ton entier , quand on se précipite du haut de la toucher jusques près du chevalet. L’erreur ne s’élève jamais à plus de deux commas dans ces cas extrêmes, si l’on s’arrête brusquement sur une position aisée. Ces expériences forcées prouvent évidemment que l’ha- bitude a une très-grande part dans l’exécution sur des instrumens à sons libres, puisqu’elle fournit des résultats satisfaisans lors même qu’elle est privée du secours de l’œil et de l’oreille. , _, Dans un orchestre de théâtre où les instrumens à vent se mêlent aux instrumens à archet, le_dièse d’une note se confond avec le bémol de la note suivante, et si l’on peut les différencier par la multitude de clefs et les arti- fices ide Pembouchure, ils ne sont jamais bien purs, surtout dans les tons autres que celui sur lequel l"ins- trument a été construit. Les instrumens à archet sont forcés dïimiter ces altérations, ce tempérament, et il en résulte que les morceaux écrits dans certains mouvemens et dans certains tous chargés de dièses et de bémols, prennent une pâleur, une teinte sombre qui concourt avec l’action dramatique à la production de l’eli`et prévu .. par le compositeur. C’est ainsi que des imperfections se transforment en beautés, et que l’art se crée des ressources · de sa propre indigence. Si, au contraire, chaque dièse, chaque bémol, chaque note enfin prenait Pintonation exacte qu’elle doit avoir dans le ton où l’0n_j0ue , l’exé- cution ferait naître des sensations plus vives, plus pro- forides, mais moins variées, peut—être, et pour les nuancer autant, il faudrait avoir plus fréquemmentrecours aux cliangemens de ton, de mode, et de mouvement; il · faudrait prendre plus de Soin pour faire pa1·ler on faire taire tel ou tel instrument dont le timbre favorise plus ou moins l’eft`et attendu.
( 48 ) Les tons des cor`des à vide dans Iles instrumens à archet sont les plus brillans, parce que" ce sont——ceux-là qu’dn joue le plus juste.··Les autres sont d’autant'plus ternes que leurs notes accidentées sont plus nombreuses, et par suite moins exactement ren dues. Ces distinctions n'auraient pas lieu si l’exécuti0n était absolument parfaite dans' tous les tons, et alors il serait impossible de s’àpercevoir qu’un mo1·ceau incon11u a été transposé avant Pexécution. Ces distinctions seraient moins saillantes., même dans Pimparfaite exécution , si les tons entiers de la gamme étaient tous égaux, car quinze notes au moins que l’on ‘ joue fausses seraient jouées justes. " , En mettant toujours à part le changement cl’eft`et pro- venant d’un changement de mode, ou de timbre` dans les_sons, ou de gravité , 'qu’y a-t-il de plus uniformef que le même air joué dans tous les tons sur la guitare? Sur cetlinstrument on ne peut point jouer faux, les gammes de tous les tons sont parfaitement égales, les tons entiers sont tous égaux et valent deux demi—tons,' car les sillets lixes sont distribués SUI` la touche suivant la loi du tempérament égal. De ce que les gammes sont parfaitement égales sur la guitare, il en résulte qu’un ‘ chant p1·end un caractère qui ne change pas malgré les transpositions; mais ce caractere serait modifié si ce chant était exécuté par une voix juste, et cette modi- fication , toute à l’avantage de la voix,‘dont les gammes sont-égales _aussi , mais où tous les tons ne sont ni égaux entr’eux ni composés de deux demi-tons, provient de; ce que tous les tons dela gamme sont égaux sur la guitare, et de ce que toutes les notes y sont conséquemment un peu fausses. E T De toutes ces remarques, il résulte qu’en général, et à part les cas particuliers , il y a peut-être plus d’avantages
·( 49 ) que d’iuconvéniens à jouer dans tous les tons les mi", la°, réc, etc., comme des mi, la, ré naturels, et même à estropier des dièses et des bémols, que de jouer dans la rigueur mathématique; on y gagne plus de variété d’etî'ets, mais on,y perd la vivacité du plaisir.'Quoi, qu"il en soit,;cette`routine, au lieu d’appuyer l’opinion de Calin , la combat, puisque ses etl`ets seraient moins variés et moins saillans si les tous entiers de notre gamme naturelle étaient parfaitement égaux. Tai dit, tout-à-l’heure, que la touche' de la guitare était divisée selon la loi du ternpérament égal. Tai cepen- dant vu des guitares de prix où cette division était manifestement fautive , tantôt en 11n seul endroit, tantôt en plusieurs. Les guitares qui sortent de ll2\t€llCl: de M. Delannoy, excellent luthier de notre ville , sont divisées avec une grande justesse, ainsi que je m’en suis assuré en calculant et vérifiant les distances du chevalet aux points de division (cc). A ce mérite s’ajoutc celui également im- (ll) Le diapason des guitares de M. Delauuoy est de 624 millimètres. D’après cette donnée , les distances du chevalet aux divisions de la touche sont en millimètres, 147,24 156,00 165,27 175,11 I85,5I 196,55 208,23 220,6t 223,73 247,63 262,36 277,96 294,49 312,00 330,55 350,2r 371,03 393,09 416,47 441,23 467,47 495,27 524,75 555,92 588,97 624,00. ' · » · Or, l'étendue du premier demi-ton moyen , savoir : 624 -— 588,97 :35,03 est à fort peu prêsrla dix-huitième partie de'624, car °î‘§‘: 34,6666, Ainsi, sur un instrument Z1 cordes quelconque accordé d’après le tempé- . rameut égal, le premier dcmi—ton moyen est à fort peu près la dix-huitième partie de la longueur totale de la corde. C'est sur cette remarque qu'est fondé le procédé géométrique suivant, employé par M. Delannoy, pour construire le patron qui sert à distribuer les sillets sur la touche, ,·
( 50 ) ' portant de la plénitude, de la tenue , de la rondeur et du moëlleux des sons que l’on peut comparer à ceux de la harpe. V D ' Si l’0n est curieux de savoir quelles sont les erreurs des notes de la guitare, du piano, de Porgue, de la harpe, accordés suivant le tempérament égal, il suflira, pour se satisfaire , de jeter les yeux sur le tableau suivant : A D F H M î B C `E G l , , ` AB est la longueur de la corde; on prend AD_ : î'§ AB. On élève sur A B la perpendiculaire AC : AD : 34 2/3 ou 35. Ou tire CB. En D on élève sur A B la perpendiculaire D E que l’on porte de D en F. En F on élève F G perpendiculaire sur A B , on porte F G de F en H .... et ainsi de suite. Il est évident que A C :. î'; AB; que DE LZ îë DB; que FG : fg FB, etc., etc. a"r
( 51 ) VaL" Rapports 5 Val." Rapports Valeurs des valeurs Valeurs des valeurs Notes. tem- tempérécs `Nnlcs. tem- lempérées exactes. aux valeurs exactes. aux valeurs pérées exactes· I .pé1·écs exactes. t · I 64 É 80 ¤J•54 au 1 1 1 SO b 45 2 5 K 135 Tx; 81 0363 1 3 gz 50 mg; ut E 2 § » sc 5 2 5 ` é [6 È-_ 80` 0,545 la 25 _â_ 8; 1,272 [ r " ÈÉ 2 Ã) S° 16 2 5) L 80 0,181 8 L 8 0,636 ré É 2' ‘ _ lab E 2* * I É îëï Sl LYS! 5 È 8; 0,727 re" 64 2 (80) la 3 2 È;) _ 6 .2 80 <~·7¤7 1 u 225 ig 3; mg: , 2 I I- _î _î n I I. ___ mlb 5 8 1) a I28 " (80) _ 5 A L 81 ¤·636 _ IG . 2 8; 0,ISl mx Z 2‘ ' gg 81;, E 2 ‘ ' f 32 F? So LJ7? _ l5 Il 8[ 0,545 ab 25 2 8 I) S1 —§ 2 · ,, I _ 675 _; 81 ¤»¤¤¤ 256 L $0 ¤,363 III.1° 2" 5; 2Hh, É 2** A fa É 2%; È 0,091 SP 2025 2% Si o,g05 I 3 80 1 024. 80 5 __ 8 A54 t f`a‘* É; 2 ‘6' (-Eï;)0 2 ut 2 2 I
( 52 ) A l’inspection de ces valeurs on voit que sur l’orgue, la harpe , le piano , la guitare, accordés selon le tempé- rament égal, tous les sons, excepté les ut, sont plus ou moins altérés. Il n’y a guères que les fa et les sol qu’on· puisse regarder comme exacts. Les moins défectueux après eux sont les ré et‘les si,. Les plus fautifs sont enfin les fa, et les sol" : l’€1'I’€\ll‘ sur ces dernières; notes s’élève à un comma et un quart. Or, il est de fait connu qu’il est fort difficile à un violon , à une basse de se contraindre assez pou1· bien accompagner une -guitare, un piano. il ` La raison en est facile à donner : si cette basse, si ce violon a Phabitude de jouer mathématiquement juste, il sera contraint de modifier toutes les notes, à la seule exception des ut; il sera obligéde baisser celle—ci , de hausser celle—là, d’un comma pour les unes, de plus ou ' moins d’un demi—comma_ pour·les autres. Ladifiiculté ' sera bien plus grande encore s’il joue habituellementiles mic, lac, ut",,, réc, fa"c, etc., etc., comme s’ils étaient des mi, la, ut”, ré, fa‘£,^etc., dans tous les tons. Les erreurs, alors, pourraient s’élever à deux commas et un quart : il n’y aurait pas moyen d’y tenir., _ La difficulté de bien accompagner un piano, une âui- tare, est maintenant évidente; elle est, d’ailleurs, très- connue, et elle p1·ouve invinciblement que si l’oreille tolère une erreur d’un comma faite rarement sur des notes qui passent avec vîtesse, elle est un supplice quand cette erreu1·, réduite même à la moitié ou au tiers, a lieu sur toutes ou presque toutes les notes qu’on lui fait entendre. i · · C’est donc à tort que la généralité des maîtres et des amateurs soutiennent et répètent que dans la pratique l’oreille est absolument insensible au comma % , et qu’il faut abandonner ces misères aux pédans, aux mathéma- ticiens. Il est fâcheux qu’une méthode d‘enseignement
( 53 ) comme celle de Galin soit entachée d’une semblable erreur. Il est temps de compléter, par d’autres expériences directes , la preuve que les bons artistes sont plus pédans, plus mathématiciens qu’on ne le pense. ` J’ai fait élever le sillet d’une basse et baisser le che- valet pour [que la corde filée dont"j’ai' fait usage soit exactement parallèle à la touche sur laquelle ïài collé un papier blanc.'J’ai placé le chevalet à une distanc_e du sillet telle que la longueur de la corde est exactement de 72 centimètres. Sur la ligne droite tracée sous la corde et qui divise la largeur de la touche en deux parties égales, j’ai porté les longueurs exactes descordes corresponë dautes à toutes les notes du tableau page 9 et à celles , du tempérament égal. Aux points de`division fai tiré des perpendiculaires de diverses couleurs , et le long desquelles je place les bords d’une petite planche courbe ou chevalet mobile et plat, et dont Pépaisseur 'est d’un à deux dixièmes de millimètre moindre queqla" distance qui sépare la touche de la corde.: Au moyen d’une lame de liège que je place bord à bord sur ce chevalet et surla corde, je suis sûr , en appuyant., de ne pointaugmenter la tension de celle-ci et de ne point errer de plus d’un h deux dixièmes de millimètre sur les longueurs qu’il convient de lui donner dans les diverses expériences. · ' ` La cheville est si bien ajustée, qu’elle tient la corde à une_ tension constante; mais comme cette tension peut varier par d’autres causes, je vérifie le son avant et après chaque expérience. En un mot, j’ai pris les plus ` minntieuses précautions pour évite1· toute erreur autre que celles dues à la non absolue sensibilité de l’oreille. _ PREMIÈRE Ex1:•Én1ENcE: L’archet passe légèrement sur la corde; Partiste exercé
( 54 ) qui veut bien m’aider chante Punisson qu’il nomme ut. Ma corde se tait, l’aide chante encore ut, ut, ut, puis il chante le ré que je compare à celui de la basse : ces deux ré sont jugés à Punisson parfait. Je fais entendre de nouveau l’ut dont l’aide reprend l’unisson ; je me tais, il chante ut, ré, mi; je compare ce mi qu’il tient au mi de la basse, et nous sommes à l’unisson parfait. En continuant ainsi, soit en montant, soit en descendant, j’ai vingt fois vérifié, avec dilïérentes personnes , les sons de la gamme donnés par les parties de la corde rigou- reusement, divisée suivant les rapports depuis long—temps adoptés. Je répète Pexpérience précédente; mais cette fois, je fais sonner le ré dont·l’aide prend l’unisson et qu’il appelle ut. ll passe au ré qui correspond au mi" de ma corde, et nous avons encore l’unisson. Son sol, qui correspond à mon la", donne également l’unisson. » Si je recommence. encore l’expérience en faisant entendre le la que l’aide appelle ut, je reconnais de même qu’il faut jouer 2. ut",,, 2. réc, 2 fa"c pour être à l’unisson de ses mi, fa, la. I [ i Q Si je joue avec intention un son trop aigu ou trop grave d’uu comma, ou même d’un demi-comma, Partiste s’en aperçoit à l’instant. Il se condamne d’abord, il de- mande à recommencer : il y mettra toute son attention; mais si je le trompe encore , il n’l1ésite point à m’accuser de jouer faux, ce dont je conviens en lui montrant à quelle petite distance du vrai point j’ai placé mon chevalet. Peut—0n faire une expérience plus simple , plus niaise et plus concluante que celle—là ! Ne faut—il pas être autre ~ chose qu’un entêté pour en récuser les résultats que chacun peut obtenir s’il veut y mettre le soin convenable? Mais poursuivons : r
( 55 ) La gamme de ma basse a été comparée à celle d’une des meilleures guitares de Delannoy. Le propriétaire de ce bel instrument a pu croire un instant avoir fait un marché onéreux, tant les différences entre la plupart de ses sons et les miens étaient sensibles , tandis que d’autres sons paraissaient exacts; mais comme à l’aide du tableau page 51 je pouvais lui prédire le sens et Pétendue des erreurs que je pouvais même effacer à l’avance, il est resté convaincu de Pexcellence de son instrument et de Pinévitahle mauvais etïet du tempérament égal. Ce tempé- rament est néanmoins le meilleur que l’0n puisse adopter pour un instrument où l’on confond les dièses et les bémols, et sur lequel on veut jouer dans tous les tons et les modes usités. DEUXIÈME EXPÉXUENCE: Ma corde est à Punisson de l’ut du violoncelle que tient M. Baumann. Il joue des préludes dans le ton de cette corde, puis il s"arrête sur un son que je vérifie et que je trouve toujours juste s’il joue avec lenteur;`mais qui est rarement en erreur d’un comma si le jeu est très- rapide et si les doigts franchissent les plus grands intervalles. Il joue une romance connue dans un ton donné; par exemple en ré. Il s’arrête sur un mi ou sur un la, et je trouve qu’il a joué mic et la°. C’est Poreille, c’est le sen- timent de la tonalité qui Pemportent ici sur·l’habitude. Mais s’il promène un prélude dans dilïérens tons et avec vitesse, et si, revenu en ré, il s’arrête brusquement sur ces notes, elles sont identiques- avec le mi et le la naturels. La même expérience a été répétée avec le même succès dans dilférens tons, par M. Baumann sur la basse , et par M. Rebier sur le violon. · Voici enfin Pexpérience la plus décisive. Elle a été faite,
( 56 ) répétée et variée vingt fois par MM. Baumann , Delannoy, Rebier et Noguer. On`accorde (deux violoncelles avec la plus grande exactitude. On a vu , dans la première partie de ce mémoire, combien l’oreille est exigeante sur la quinte. On joue par intonation avec tout le soin possible et en 'recommençant jusqu’à ce que toutes les oreilles soient pleinement satisfaites , une gamme sur la quatrième corde, et l’on s’arrête sur le la, dontrl’aut1·e violoncelle prend Punisson exact. Ce la, comparé à celui de la clian— terelle ài vide, a été jugé trop bas, ce qui `doit être. Pendant que l’autre violoncelle maintient ce' la de la gamme d’ut , le premier fait entendre le sol de la troisième corde à videà Il répète sol, sol, sol, ju'squ’à ce que Pin- tonation d’ut soit elïacée; alors, en·chantant ut tout jouant ce sol, on passe à la seconde note de la gamme de sol, seconde note` qui est à sol ce que ré est à ut. On s’ar1·ête sur `cette seconde note et`on la trouve, trop aiguë en la comparant au la tenu par l’autre violoncelle, mais on la trouve à l’unisson dula sur la chanterelleàvide. ·Etonnés· de ce résultat et craignant une surprise,·ces messieurs ont `répété entr’eu.x cette expérience qui piquait vivement leur curiosité. Ils sont restés convaincus que«le la de la gamme d’ut était un peu plus grave que celui de la gammewle sol. Dès-lors ils ont eux—mêmes provoqué les expériences, et l’on a pu `voir que i’ai largement usé de leur extrême complaisance et de leur temps. ~· . Nous avons reconnu de même que le mi, de la gamme de ré était plus aigu que celui de la gamme d’ut, etc., etc. Voyez le tableau page 31. " Je ne conçois pas comment ce procédé de vérification, si simple et si précis , n'a pas été employé par Galin avant d’afl·irmer avec tant de force et de persistance que tousïles tons entiers de la gamme sont parfaitement égaux.
(57 ) N O T E SUR LE NOMBRE DES MODES MUSICAUX. Par M. DELEzENNE. i A Mu x8:y. u Y PAI vainement cherché, dans les nombreux ouvrages que fai consultés, une définition complète du mode, en musique. Le passage suivant, que j’extrais d’un article de Framery, dans l’encyclopédie méthodique, est ce que- j’ai rencontré de moins vague sur ce point. « Mode signifie manière d’être : ce mot exprime un » arrangement convenu dans une série de sons. Àinsi la » gamme 'composée de deux tétracordes semblables est » dans un mode, et le mode est invariable; car si on » faisait un autre arrangement dans le tétracorde, ce » serait un autre mode. Ainsi lawgamme de Blanville, » mi fa sol la si ut ré mi, est dans `un autre mode » que notre gamme ut ré mi fa sol la si ut, quoique » composée des mêmes sons; mais ils sont dilïéremment » disposés. La gamme mineure est dans deux modes » à la.fois et peut-être dans trois. Le premier tétracorde az enf est ordinairement invariable; mais dans le second » la sixte et la septième sont majeures en montant et » mineures en descendant; ce-qui fait bien deux modes » distincts, puisque ce sont deux arran gemens diH`é1·ens._» ' Ce passage semble conduire tout naturellement à la définition suivante : Un mode est une suite de sons dont les ùzlervalles sont C€ll·Z‘ de la gammesdzte naturelle, disposés dans un ordre quelconque.
( 58 ) Les intervalles successifs de la gamme sont 9 IO 16 g I IO 9 16 8 g 15 8 - g 8 IS qu’on peut représenter par a b c d f g h. Il résulterait donc de cette définition du mode qu’il pourrait y en avoir autant qu’il y a de manières diH'é— rentes d’arranger entr’elles les sept lettres a b c d f g h. Ce nombre d’arrangemens ou de modes s’éleverait à 1.2..%.4.5.6.7 ou 5040 si tous les intervalles étaient inégaux; mais à cause que a:d: g, que b: f et que c : h, le nombre des modes dilférens se réduit à 2:0, car l.2·3·4.5·6.7 = 5.6.7 = gui q b 1 .2.3Xl .2Xl .2 Si l’on ne veut pas tenir compte du comma Q dont les tons majeurs et mineurs ·§ et $ dilïèrent _entr’eux, le nombre de ces modes se réduira à 2I , car ' V l.2.3.4I5 . 6.7 _ 6.7 _ 1.2.3.4.5x 1.2 _ 1 .2 _ zh Mais l’ordre arbitraire établi dans la succession des inter- valles a b c d f g h, entre les sons d’un mode, ne suüît pas pour le constituer. Pour qn’il soit praticable il faut qu’il ait une dominante, c’est—à-dire que la cinquième note d’une gamme d’un mode, quelconque , soit la quinte juste } de la tonique. Or, une quinte juste f : —§.ë.§.§— est nécessairement composée d’une tierce majeure %·Ã;°ï = É et d’une tierce mineure â-É.? : É, car § x É: É. Si donc
( 59 ) nous commençons les gammes de nos divers modes par une tierce majeure formée des intervalles ab ou b a, il faudra la faire suivre par une tierce mineure formée des intervalles est ou ac, ce qui donnera les quatre com·- binaisons (1)abca (2)abac (S)baca (/r)baac. Si nous les commençons au contraire par une tierce mineure a c ou ca , il faudra la faire suivre par une tierce majeure ab ou ba, nce qui donnera les quatre com- binaisons · (5)acab (6)caba (7)acba (8)caab. Ainsi les quatre premiers intervalles de nos divers modes · devront être l’une de ces huit combinaisons. Un mode doit encore remplir cette autre condition que la cinquième note au-dessous de Poctave de la tonique fasse une quinte grave juste aveclelle; cela nous conduira de·11ouveau aux mêmes huit combinaisons par lesquelles nos dilïérens modes devront se terminer; et comme dans » chaque mode il n’y a que sept intervalles, on voit que pour constituer nos modes il ne faudra écrire, à la suite de l’une quelconque de ces huit combinaisons, que celles qui commencent par la lettre qui termine celle-là, et n’écrire qu’une seule fois cette lettre commune. Ainsi, par exemple, à la suite de la combinaison (1) ou ab ca, on ne pourra écrire que les combinaisons (1), (2), (5) et (7). A`la suite de la combinaison (2), on ne pourra écrire que les combinaisons (6) et (8); mais comme il .
' ( 60 ) faudra efïacer l’11n des deux intervalles c c , qui d’ailleu1·s doivent entrer dans tout mode quelconque , ces deux modes seront É1 rejeter. En un mot, il ne faudra con-- server que ceux dans lesquels Pintervalle a entrera trois fois , la deux -fois et c deux fois. Nous aurons ainsi les seize modes suivans que nous distinguerous par des lettres. A abcabac E bacabac B abcabca F bacabca» C abcacab G bacacab D abcacba H baoacba I acbabac N cababac K acbabca ‘O oababca L acbacab Pm cabaoab- _ M acbacba Q cabacba . A ce tableau nous ajouterons celui des gammes d’ut de ces seize modes. · , 7
( 61 ) A ut ré mi fa sol la si 2 ut B ul: ré mi fa sol la sib 2 nlü C ut ré mi fa sol lab sibc 2 ut D ul: ré mi fa sol lab. si b 2 ut E ut rêb mi fa sol la si 2 ut F ut réc mi fa sol la sib 2 ut À G ut réc mi fa sol lab si bc 2 ui H ul: réc mi fa sol lab sib 2 ul: l ut ré mib fa sol la si 2 ut K ut ré mîb fa sol ‘ la sib 2 ul: L ut ré mib fa sol lab sib° 2. ut - M ut ré mib fa sol lab sib 2 ut N ul: rëb mi b fa sol la si 2 ut O ut réb mib fa sol la sib 2 ut P b ut réb mi b fa sol lab Y sib“ 2 ut Q ul: réb mi b fa. sol lab sîb 2 ut
( 62 ) A Pinspection de ces deux tableaux on reconnaît une relation curieuse entre les modes A et Q, dont les inter- valles sont rangés dans un ordre inverse. Il en résulte que les intervalles entre les sons de la gamme montante ‘ ut ré, mi, fa sol la, si, zut, sont respectivement les mêmes que ceux de la gamme descendante zut si la sol fa mi ré ut. Cette propriété n’est pas exclusive aux deux ` modes A et Q; elle appartient aussi aux modes B et M, C et H, E et P, F et L, I et O, qui sont également inverses l’un de l’autre. Les seuls modes D, G, K, N n’ont pas d’inverse; mais ils sont eux—mêmes leur propre inverse, puisque les intervalles également éloignés des L extrêmes y sont égaux. Lorsqu’on définit le mode : une suzte de sons dont les intervalles sont ceux de la gamme naturelle, dzZs·pose's dans i un ordre quelconque , nous avons vu qu’il y a 210 modes qu’0n peut réduire à 2I; . ( Quand on le définit : une suzte de sons dont les litter- valles sont ceux de la gamme naturelle, disposés dans un ordre quelconque, mats assujëtzis à cette contlitzon que les Iquùztes grave et azguë de la tomque sozent justes, nous i venons de voir qu’il y a en tout 16 modes. Pour savoir si les conditions exprimées dans cette dernière définition sutlisent pour constituer un mode, il faut examiner! si les seize modes auxquels elles con- duisent sont usités. `Si l’on s’en rapportait à l’opinion émise par Framery et citée à la page 57 , les trois modes mineures I, K, L, ou au moins les deux modes I, L , existeraient réellement. , D’un autre côté on lit dans le grand ouv1·age de M. Choron, Prùzcipes de composition des ecoles d’Italze : « Il est diificile de méconnaître ]’cxistence d’un troisième » mode dans lequel la sixte et la septième peuvent être
( 63 D » majeures ou mineures selon les cas : c’est celui de la »» cinquième note d’un ton mineur; mais comme il ne » peut être principal et que les auteurs classiques 11"en » ont jamais parlé, je me contente de l’indiquer ici sans » en traiter à part d’une manière théorique. Uusage en » apprendra l"emploi qui est très-fréquent. » Par cette dernière phrase, M. Choron émet assez posi- tivement Popinion que les modes N et P sont usités. Il n’y a pas de doute sur l78XlSlI€l1C€ et l’emploi du mode mineur L; M. Clioron et les musiciens compositeurs que j’ai consultés, pensent qu’il en est de même du mode mixte P. Quant aux modes I et N , leu1· usage n’est pas aussi bien constaté, non plus que celui du mode mineur K, ainsi qu’ou en jugera par le passage suivant extrait de Pessai sur le doigté du wiolorzcelle, par le célèbre M. Duport. « Il y a une difficulté qui se présente dans l’ordre de ` » la gamme mineure: les uns veulent la sixième note » majeure en montant, d’autres la veulent mineure. » Dans les auteurs j’ai trouvé la sixte ou sixième note » quelquefois majeure en montant, d’autres fois mineure. » Dans les gammes lentes, elle se trouve plus souvent » mineure en montant, et dans les gammes vîtes, plus » souvent majeure, toujou1·s en montant. » « On trouve aussi quelquefois la septième note majeure » en descendant, quoiqu’elle se fasse plus souvent mineure. » Or, il est de fait qu’on trouve dans Haydn, dans Mozart et dans beaucoup d’autres auteurs, une foule de passages en mode majeur, et où la septième seulement est mineure , et d’autres passages où la sixte et la septième sont mineures ensemble; cependant on n’a jamais conolu de ce fait que les gammes B , C , D soie11t les types d’autant de modes majeurs diH`ére11s, et que ces modes soient usités.
, ( 64 ) Par conséquent, ou bien les modes B , C doivent être admis comme les modes I, K,' N, O, puisqu’ils ont tous la sixtc majeu1·e pour les uns et la sixte avec la septième mineures pour les autres., ou bien ils doivent être rejetés to11s ensemble. Si nous nous déterminons pour le dernier parti qui , dans l’état actuel de la question , paraît le plus raisonnable , nous serons amenés à conclure (IUE si la définition qui nous a conduits auxseize modes ci—dessus renferme des conditions essentielles, elle ne les renferine pas toutes. ` Pour découvri1· quelles sont les conditions o1nises dans cette définition , nous chercherons une propriété commune aux modes A,`L, P, su1· lesquels il ne s’élève point _de doute, et nous examinerons si cette propriété leur est exclusive. ` Les sons des gammes A, L, P peuvent être disposés dans l’ordre suivant: A fa la ut mi sol si ré L fa la, ut mi, sol sibc ré P ré, fa lab ut mi, sol si,,“. Dans cette disposition ils offrent une suite non inter- rompue de tierces justes et alternativement majeures et mineures, en commençant par une tierce majeure pour les modes A et P, et par une tierce mineure pour le mode L. ~ Cette propriété caractéristique appartient également aux modes E, F, Q, Cal' ils donnent E , réc fa la ut _ mi sol si" F si, réc fa la ut mi sol Q l si, ré, fa la, ut mi, sol
( 65 ) en commençant par une tierce mineu1·e pour les modes E et Q, et par une tierce majeurne pour le mode F. Il est impossible de disposer les sons desgammes des dix autres modes en une suite non interrompue de tierces alternativement majeures et mineures et justes. Voici le tableau des gammes types de ces six modes. A ut ré mi fa sol la si 2 ut Modes majeurs. E ut réc mir fa sol la si zut U F sol la si zut aré amizfa 2sol. L la si ut réc mi fa sol zla Modesmineurs. P mi fa sol la si zut zré ami _ Q mi fa sol la si zut zréc zmi. Ce qui caractérise un mode, ce qui le distingue plus particulièrement d’un autre, c’est la place qu'0ccupe'nt, dans la série des intervalles qui l`e constituent, les deux semi-tons majeurs. Les divers arrangemens du ton ma- jeur as et du ton mineur b y ont une influence inliniment moindre : ils ne font pour ainsi dire que le nuancer légèrement, puisque ces tons ne diffèrent que du comma §. D’après cette considération, nous pouvons encore sup- primer les modes E et Q comme étant respectivement semblables aux modes A et P. Il ne nous restera ainsi que les quatre modes A, L, F et P, parmi lesquels le seul mode_F n’est pas généralement admis. Cependant, deux habiles compositeurs que j’ai consultés à ce sujet, m’ont déclaré qu’il se prête aux lois et aux combinaisons de Pharmonie. Il est au mode majeur principal ce que le
( 66 ) mode cle Blainville est au mode mineur. En elfet, les modes L et P ne diffèrent qu’en ce que la seconde est majeure dans le premier, et qu’elle est mineure dans le second; de même les modes A et F ne diffèrent guères qu’en ce que le complément de la seconde est majeur dans le premier, et qu’il est mineur dans l’autre. Enfin si le imode mineur principal a, pour ainsi dire, son mode accessoire , on ne voit pas pourquoi il n’en serait pas de même du mode majeur. " Cette discussion nous conduit enfin à une définition. précise du mode. Un mode est une suite cle notes dont les ùuervalles sont ceux de la gamme naturelle, disposés clans un ordre quel- conque ; mais asszqeîzes à ces deux conditions, 1.° qu’elles puissent être rangées en une suzte de tierces justes alterna- tzbenient majeures et mzheures; 2.° que les quàztes grave et azguë de la tonique soient justes. Si l’on range les gammes types des quatre modes dans l’o1·dre ciwdessous, on remarquera que les notes situées dans une même colonne verticale se suivent par tierces justes majeures et mineures alternatives, excepté pour les secondes qui commencent par deux tierces mineures consécutives, et pour les septièmes qui finissent de même. Cette disposition laisse encore voir d’autres propriétés futiles. ’ i L la si zut zréc zmi zfa zsol 2la A ut ré bmi fa sol la si 2 ut P mi fa sol la si ut ré mi F sol la si zut zré ami zfa zsol. , ~ I 1
( 67 ) Je donnerai, pour te1·miner, le tableau des gammes dans tous les tons des quatre modes L, A, P, F. On reconnaîtra, à leur inspection, que pour jouer abso- lument juste dans ces modes, il faut que chaque octave renferme respectivement 46 , 45 , 47 , 46 notes diH`érentes; Il en faut 56 pour les seuls modes mineur L et majeur A ensemble. Enfin il en faut BS pour les quatre modes. Ce résultat est bien propre à prouver la nécessité d’un tempérament, même pour les instrumens à sons libres, et à faire sentir combien on s"éloigne de la perfection dans le jeu des instrumens à sons fixes qui n’oî1t que I2 notes clilférexites par octave. ‘ i
L ( 68 ) 'I.Ii'l, Tél, Klik.], ifahl SOI', Iam, Sihb 2 Ut', tél, mi l, fàl, soll, Ial, sill, 2 utl,° 2 tél, mil, fa° s0ll,° lab si l,° 2 utl,° 2 tél,° 2 mil, fal, Solbc lal,l,° sil,l, 2 utl,° 2 tél,l,° 2 mil,l,° 2 fab F soll, lal, _ sil,l, 2 utl, 2 tél, 2 mill, 2 fal, 2 soll, lal, silf 2utl,°Y 2 tél, 2 mil, 2 fal, 2 s0ll,° 2 lal, sil, 2 ut 2 tél, 2 milc 2 fg 2 soll, 2.]al, 2 sil, ut ré mil, fa sol lab sil,° 2 ut ‘ W ré mic fa° sol la" sil,° 2 utc 2 ré mi fa" sol la si 2 ut 2 ré 2 mi fa sol lal, sil, 2 ul: 2 tél, 2 mil, 2 fa ' sol la° sil," 2 ut 2 ré 2 mil, 2 fa" 2 sol la si 2 ut 2 réc 2mi 2 fa 2 sol 2 la si 2 ut", 2 té 2 mi 2 fa! 2 sol 2 1a° ,2 si ut°‘ ré“°· mi“ fa" sol" l lac si° 2 utt :é* mi” fa" s0I" Ia" si 2 ut" 2 rét mi“ fam »· sol" ]a" si“ 2. ut" _ 2 ré" 2 mi" A (2* s0l“° Ia" si ` 2 ut" 2 ré 2 mi° 2 fa" s0l‘* la* si 2 ut",l 2 té‘* 2 mi 2 fa" 2 s0I“ 12* ·si" A 2 ut" 2 té" 2 mi“ 2 fa" 2 s0l‘*° 2 l2” Si" 2 ut“*‘“ 2 ré" 2 mi" 2 fa“"° 2 s0l"° 2 la“° 2 si‘ '
A ( 69 ) utl; rël, mil,l, falc soll, 1al,c sil, 2 ull, rél, mi l, fa soll, lal, sil, 2 ut 2 rél, mil, fac sol lal, sil,“ 2 ut 2 ré zlmil, fal, Solbc lal, sibl, 2 utl,° 2 Tél, 2 mil, 2 fal, i $01l, lal, sil, 2 utl, 2 tél, 2 mile 2 fa 2 $01l, lal, sil,° 2 pi; 2 rél, 2 mil, 2 fa 2 sol 213l, sil, 2 ut 2 rëc 2 milc 2 fa 2 s01c 213. 2 sil, ui: té mi fa sol la si i 2 uit ré mi° fa" sol la" U si 2 ut* 2 ré mi fa"' $01" la si 2 ut"`, 2 1·é“ 2 mi fa $01 la sil, 2 ut 2 réc 2 mi 2 fa s01 la“ si 2 ut 2 ré 2 mi 2 fa" 2 $01 la si 2 ut*c 2 ré 2 mi 2 fa“,, 2 s01" 2 la , si 2 ut" 2 1·é* 2 mi 2 fa" 2 $01* 21.3} 2 si ut“ ré“° mi“ fa" s01“° 12** si* 2 u1" i ré" mi“ fa" $01* la" si" 2 ut"“ 2 1·é* mi* fam s01“* 12* si" 2 ut" 2 ré" 2 mi" fa", s01‘*° la“ si 2 ut‘* 2 ré" 2 mi° 2 fa." s0l* 12* si“c 2 i1t”c 2 rë" 2 mi‘*c 2 fa“ 2 s0l* 121* si" 2 ut“°' 2 1·é“ 2 mi" 2 fa" 4 2 $01*** 2 la" si" 2 ut"': 2 ré" 2 mi“ A 2 fam 2 s01** 2 la" 2 si“
P ( 70 ) utb rébb mibb fam, , s0lb labb sim, 2 utb réb mibb fab solb lab sim, 2 utb“ 2 réb mib fab s0lb° lab sib° 2 utb° 2 rêb° 2 mib fab 'solbb lam,° sibb 2 utb° 2 1·ém,° 2 mibb° 2 fab solb labb sibb 2 utb 2 réb 2 mim, 2 fab 2 s0lb lab sim, 2 utb° 2 réb 2 mib 2 fab 2 Solbc 2 lab sib 2 utb 2 réb 2 mim, 2 fa 2 solb 2 lab 2 si b ut rêb mib fa sol lab sib° 2 ut ré mib fa': sol la" sib° 2 ut': 2 ré mi fa A sol la si 2 ut 2 ré 2 mi fa solb lab _sib 2 ut .2 réb 2 mib 2 fa. sol lab sib° *2 ut 2 ré 2 mi b 2 fa° 2 sol I la sib 2 ut 2 ré., 2 mi 2 fa 2 sol 2 la si, 2 ut 2 ré 2 mi 2 Fa" 2 sol 2 la° 2 si ut“ ré mi° f2“ s0l* la° si° 2 ut* ré* mi i fa" $01* la" si 2 ut°° 2`Féu _ mi“ fa“ s0l”° la' si' 2 ut‘ 2 1·é"° 2 mi’ fa‘* sol la" si 2 ut“ 2 ré 2 mi° 2 fa” sol" la si 2 ut",, 2`ré“ 2 mi 2 fa" 2 $01* 1a** si 2 ut* 2 ré“ 2 mi' 2 fa" 2 s0I“° 2 la" si‘* 2 ut“ 2 xé*° 2 mi“ 2 fam 2 s01”° 2 la“° 2 si“ U
F . ( 7 1 ) utb rébc mibc fâbc solb labb sibbb 2 utb rëb mibb fa solb lab sib 2 utb 2 réb mîb fa sol lab sibc 2 ut 2 réb 2 mib fab solb lab sibb 2 uîb° 2 réb 2 mibb 2 fab \ solb labb sib 2 ulb 2 1·ëb 2 mibb 2 fate 2 solb lab sîb 2 ul; 2 réb 2 mib 2 fa. 2 solb 2 lab sib 2 ulb 2 réa 2 mibb 2 fa 2 solc 2 lûbc 2 sib ut réc mi fa sol la sib 2 ut ré mi fa" sol la° si 2 ut 2 ré mi fa"b s0l‘ la si 2 ut‘*c 2 rëc 2 mi fa sole la sib 2 ut 2 réc 2 mîbc 2 fa sol ° la si 2 ut 2 ré 2mi 2 fa 2 sol la si., 2 ut"c 2 réa 2 mi 2 fa“,, 2·s0lb 2 la ·» si 2 uti, 2 ré” 2 mi 2 fa“ 2 sol' 2 la 2 si ut" 1·é“ mi" fa" sol“° la“ si 2 ut° ` 1·é“ mi"c fa" s0l‘* la" si" 2 ut‘* 2 1·é" mi" fa“" sol" la" si" 2 ut“” 2 ré" 2 mi" fal s0l“ la" si 2 ut" 2 ré" 2 mi 2 fa** , $01** 1a*b si‘*c 2 ut"b 2 ré" 2 mi"c 2 fa*c 2 $01* · la" si“c 2 u|;"“À 2 ré“ 2 mi““ 2 fa"" 2 s0l" 2 la“ ` si" 2 utlli 2 ré=l** 2 mil 2 fam 2 sol”|· 2 la" 2 sî“
( 72 ) _ OBSERVATIONS SUR LA MACHINE PNEUMATIQUE . - A DOUBLE CYLINDRE, Par M. Victor D E 11 0 D E. 16 rivaux 1827. ~ On croit assez généralement que dans la machine pneu- matique à double cylindre , Patmosphère tend à faire descendre un piston avec une force précisément égale â. celle qu’elle oppose à Pascension de Pautre. Pour nous convaincre que c’est là une erreur, exa- minons ce qui se passe pendant les mouvemens alternatifs de la machine. , Pour fixer les idées, supposons le récipient de la ma- _ chinerayant une capacité exprimée par g “è°· °“‘”·; supposons aussi la capacité de chaque corps de pompe égale à 1 ‘1ê°· °“l’· Exprimons par 1 la hauteur quelconque du baromètre pendant Pexpérience. Enfin , prenons la machine dans une position telle , que le piston que nous appellerons a·se trouve au bas du cylindre A, ayant le moindre volume d’air sous lui; et le piston que nous nommerons I: au haut du corps de pompe B, ayant par conséquentsous lui un volume d’air égal à Q du récipient et à la pression de 1. . Cela posé, commençons le premier mouvement; voici ce qui arrivera : « La. soupape qui est au bas du« corps de pompe B, et que nous appellerons b', se fërme;
( 73 ) La soupape semblable en A, et que nous appellerons a' , .s·’0zwrc ; ' La soupape b' a interrompu la communication du réci- pient avec le corps de pompe B; ·La soupape a' a ouvert la communication du corps de A pompe A avec le récipient. En continuant le mouvement, l’air contenu en B, ala densité 1 , s’est échappé par la soupape b (1). Et d’un autre côté , l’air du récipient s’étant dilaté dans le corps de pompe, la densité intérieure a diminué et ' l’air extérieur presse su1· le piston a , pour le faire des- cendre, avec une f01`CC égale à la différence de densité de l’air extérieur ou 1 avec la densité de l’air intérieur. Pour opérer le premier mouvement, il a donc fallu vaincre , 1.° Le frottement des deu'x pistons contre-les parois; 2.° Larésistance qu’opposait l’air contenu dans le corps de pompe B B1 la descente du piston qui le comprime , résistance égale au poids de la soupape b , plus les frottemens ; 3.° La différence de densité de l’air extérieur avec celui qui se dilatait dans Ie corps de pompe A. _ Pour plus de simplicité , nous ferons abstraction des _ deux premières valeurs pour ne nous occuper que de la troisième. Nous 1·aisonnerons donc comme s’il n’y avait point de frottemens. Pour connaître cette troisième valeur , il suffit de consi- _ dérer que la capacité du corps—de pompe a ayant été ajouté à celle du récipient, l’air de ce récipient où 9 a occupé un espace comme ?,' et comme Ia densité est (1) Par conséquent le poids de Patmcsphère n‘agi! point sur lui punr le faire descendre. ` , x ‘ '
( 74 ) en raison inverse de Pespnce occupé par le même volume , · il s"en suit qu’ar1·ivé au terme de sa course, le piston u avait sous lui de l’air à la pression $3. _ · On a donc eu à vaincre une résistance qui a augmenté suivant une progression dont le dernier terme était -5 d’atmosphère. Cet examen du premier mouvement nous apprend qu’on a eu à vaincre , sans aucune conuzemation, une résistance croissante , dont le maximum est È. F Voyons ce qui se passera au second mouvement. Souvenons-nous que le piston la est au bas de son corps de pompe , le piston a en haut du sien, ayant sous lui de Pair à $5- de densité. Dès que les pistons sont mus , la soupape u se ferme et laisse dans le corps de pompe de Pair à ;%,-, gui n’es‘ plus en communzbatzbn avec le rëczivient. La soupape b s’ouv1·e et établit la communication du récipient avec la capacité B. " Le secondmouvement étant achevé , le piston lv a sous · lui de Pair qui, d’abord à % , a été dilaté d’une manière identique à celle du premier coup de piston, c’est—à-dire A de %;; la densité alors est donc de ;%, et par conséquent la résistance qu’oppose Pair extérieur est de % , quantité qui est également le dernier terme d’une progression croissante. Voyons ce qui se passe de Pautre côté. Le corps de pompe A renfermait de Pair à la densité ;%,-. · Donc si le piston était abandonné à lui-même, il des- cendrait jusqu’à ce que Pai1· fût à une égale densité, en-dessus et en-dessous de lui; or , la pression extérieure étant 1 , il descendrait 5 de la hauteur du cylindre, et lâ il s’arrêterait. Il serait alors dans le même état qu’il était au mouvement précédent et ne donnerait aucune compensation. Mais dans les considérations que nous venons de pré-
( 75 ) senter sur le second mouvement , nous avons examiné chaque piston comme agissant isolément, il faut actuel- lement étudier leur ensemble. Au lever du piston lr 1’air du cylindre A est à ëg, et l’air du récipient, avec lequel b communique, est aussi à la même pression TÈ. A cet instant il y a donc équilibre. Mais dans l’instant indivisible qui suit celui-la , la densité en A augmente et celle en B diminue; il n’y a plus équilibre. Voici comment il est rompu. La force qui appuie en A pour faire baisser le piston de 5 du cylindre, va en diminuant pendant ce trajet, suivant une série dont le dernier terme est zéro. La résistance en B suit au contraire uneprogression ascendante qui augmente comme l’autre décroît. Au 20.° du trajet l’ePt`et de la compensation sera donc entièrement _ neutralisé. l Cet examen du second mouvement nous apprend qu’on a à vaincre, sans aucuzwjcompensatzbn, une résistance de ;% d’atmosphère pendant les £ du trajet. Or , l’2l1' se dilatant toujours à chaque coup de piston , suivant la proportion que nous venons d’indiquer, c’est· à—dire des és de ce qu’il était précédemment , on pourrait toujours par le calcul assurer sa densité après n coups d· piston ; de la on connaîtrait la résistance à vaincre, puisqu’elle égale la différence intérieure avec Patmosphêre; on déduirait aussi Peffet de la compensation ; car cet elfet a lieu jusqu’à ce que l’air renfermé dans le corps de pompe soit ramené à la densité de l’air extérieur. — Pour ne pas compliquer la marche du raisonnement, nous avons considéré comme nulles plusieurs forces qui, cependant, devraient entrer en ligne de compte. A (Pest ainsi que nous avons fait abstraction du frottement
( 76 ) des deux pistons ; que nous n’avons point tenu note de la résistance qu’0ppose Pair pour soulever la soupape de l’un d’eux. Ces quantités , peu importantes à la vérité, finissent cependant par se faire sentir lorsqu’on met en jeu la machine pendant un espace de temps un peu considérable`. Ioignons à cela l’eft`ort qu’exige'réellement l’ascension des pistons , et nous pourrons nous rendre raison de la fatigue` qu’on éprouve à manœuvrer la pompe pneumatique , fatigue qui , dès Porigine, avait donné un démenti formel à la théorie qui établitiune compensation complète. Cette observation recevra un degré d’intérêt de plus ., quand on saura qu’un ingénieur a publié le plan détaillé d’une machine considérable où la force motrice est une _ application de cette prétendue propriété de compensation dans la pompe pneumatique. Il a aecompagilé ce plan d’un mémoire assez étendu où tout serait vrai, si le principe sur lequel il s’appuie l’était lui-même. Nous ne savons si le projet conçu a été mis à exécution; mais comme il pourrait se faire qu’ou accordât à ces idées une confiance que l’on trouverait cruellement déçue , nous nous sommes empressés de rédiger cette notice. Puisse-t-elle être de quelque utilité; on a plus d’un exemple , même dans — notre ville , de ces sortes d’entreprises commencées aveuglément sur la foi de fausses propriétés des machines , et qu’on est forcé d’abandonner lorsqu’il s’agit d’en venir à Papplication. · M. Barrois , notrerparent et collègue , ayant appliqué le calcul à déterminer la loi des résistances et des compen- sations, nous osons dire que cette,notice, jointe à son mémoire , sera de quelque utilité pour la science et Pindustrie.
( 77 ) THEORIE ANALYTIQUE DE LA MACHINE PNEUMATIQUE., ` i Par IVI. TI1. BARRUIS. 2 Mars ISVB7. ' La machine pneumatique dont nous allons rechercher les propriétés , est à double cylindre}; nous ue la snp—· posons cependant ainsi que pourrliiçer les idées ; car nos résultats seront: également applicables à une machine à cylindre unique. Il suffira d’y compter pour un coup de piston , une allée et un retour de ce piston. Pour l’usage ordinaire, ces dernières machines sont incom- modes, parce que la force motrice qui y est très-grande en aspirant, est négative dans le retour du piston. Il faudrait, pour éviter cet inconvénient, employer un volant pour régulariser la force mot1·ice. Nous n’ignorons pas que , _dans les petites machines, les frottemens, dont Pévaluation est toujours incertaine, sont très-considérables pa1· rapport à la force employée I directement à faire le vide , et qu’ainsi il restera toujours de l’incertitude sur la force totale; mais la connaissance de cette force totale présente anjourd’l1ui un intérêt par- ticulier , parce que d’après le mémoire que notre collègue M. V."' De1·ode vient d’oft`rir à la société , un ingénieur _ a publié tous les plans d’une machine considérable des- tinée à servir de moteur, et basée sur une prétendue propriété des machines pneumatiques. M. Derode a cru devoir prévenir le public contre une chimère qui pourrait ruiner plnsieurs`fabric::ns trop conlinus. Son mémoire · 6
< 78 ) remplit parfaitement son but , en mettant par des raison- nemens à la portée de tout le monde, la fausseté du prétendu" principe en évidence. Ici le manufacturier est satisfait, le mécanicien géomètre peut ne pas l’être avant de connaître les diverses circonstances du jeu de cette machine intéressante : circonstances qui conduisent d’ail- leurs à une application d’anal·yse assez remarquable. Nous nous proposons de déterminer ici , en ayant égard au frottement des deux pistons , mais en négligeant l’ett`et du petit poids des soupapes , et le léger frottement que leur jeu occasionne , ‘ x.° La force vive p qu’il~f'aut employer pour donner un coup de piston , lorsque le baromètre du 1·écipient est à une hauteurh, donnée. ‘ 2.° La force vive qu’il faut pour donner un nombre quelconque n de coups de·pistou , en commençant lorsque le récipient est plein d’air à la pression atmosphérique. . S." De comparer cette derniè1·e force avec celle que l’on pourrait obtenir du vide opéré sous le récipient. En Pemployant à monter de l’eau; en calculant l’ascen'sion de l’eau par sa communication avec un espace vide , nous n’aurous pas égard à la vapeur qui se produit dans _ cette circonstance, parce que`nous ne choisissons l’as· cension de l’eau que pour calculer d’nne manière plus conimode tout l’etï`et dynamique que l’on peut obtenir du vide opéré. ‘ Nous supposons que dans tous les instans le mouvement change par degré insensible. Nous pourrons ainsi né pas avoi1· égard À l’inertie des masses des pistons et des autres pièces de la machine. ' ` Nous désignerons par H la hauteur du baromètre dans l’air atmosphérique. Ce baromètre , comme tous les autres , sera censé être à eau. Nous prendrons le décimètre pour
U ( 79 ) unité de longueur, et comme le décimètre cube d’eau pèse un kilogramme , les pressions, qui seront celles de colonnes d’eau, seront exprimées en kilogrammes, et les forces vives en kilogrammes élevés à un décimètre de hauteur. P _ , , Indépendamment des baromètres extérieur et intérieur dont les hauteurs sont H et h, nous supposerons que pendant le jeu de la machine, il existe dans chaque cylindre un baromètre è eau , dont la hauteur variera pendant la durée de chaque coup de piston. Nous repré- senterons en général par h' la hauteur variable du baromètre dans le cylindre où se fait Paspération, et.par h" celle de celui où s’opère la compression jusqu’à la tension atmosphérique, de llair aspéré par le c0up de piston . précédent. V · Nous désignerons encore par Vile volume du récipient, exprimé en décimètres cubes; Par ·v celui de chaque cylindre ; · Par'Z la hauteur de chaque course de piston; , Par r le rayon de chaque cylindre, et par av le rapport: de la circonférence au diamètre 2 on aura ainsi 1: : zi ra Z; Et enliu parf le poids qui est sur le point de vaincre le frottement du piston de chaque cylindre, dans une longueur unitaire de son contour. Ce poids sera pour chaque piston 2 zu rfi Cela posé, considérons·la marche de la machine, et désignons par 2. la hauteur , à partir du fond, à laquelle se trouve le piston aspirant à un instant quelconque; h' et h" sont à cet instant les hauteurs des baromètres placés dans les deux cylindres. , Supposons maintenant que ce piston mo11te d’une hau- teur iufinimentpetite ul z , et regardons la forcep comme composée de toutes celles infiniment petites _qu’il faut déve- _
I ( 80 ) lopper dans tous instans de la course des deux pistons. · ll est clair : ·- · ’· x.° Que la pression sur le piston aspirant est égale à son aire multipliée, pa1· la diltérence (H -·-— h' ) entre la hauteur du baromètre extérieur et celle de celui qui est placé·à .l’extérieur du cylindre aspirant; elle est donc ur! (H-IL'); x 2.;° Que sur le piston descendant, la pression de haut en bas estzvr¤ (H-li"); J · I 3.° Que tandis que le piston aspirant monte de la hauteur d 2., l’autre descend de la même hauteur. La force vive d p, nécessaire pour opérer ce mouvement infiniment petit d z ,_est donc en comptant le frottement des deux pistons: dprzwrî (H-h') dz—zr'r¤(H—-h") dz·;-4zrr_}`.dz. Au commencement de la course les hauteurs h' et h" étaient égales à lz; mais par -le mouvement qui a eu lieu, l’air s’est dilaté dans le cylindre aspirant et dans le récipient, et d’après le principe physique sur la dilatation ou la compression des gaz permanens qui conservent la même température; les hauteurs du baromètre sont en raison inverse des volumes occupés par le même gaz : on a donc Iii : -L2-li-, — V +· w r= z làans l’autre cylindre l’air se comprime jusqu’à ce que h" soit égal à H , alors la soupape .d’évacuation se lève ' et l’ai1·' y passe pendant le reste de la course; mais pour tout le temps de la compression , on a , en vertu du principe de physique que nous venons de citer, ’ VI IL" = —ë—É·-• Z —— z ,
( 81 ) Eu substituant ces deux expressions, il vient, ' h . V = H - ———- cl E7 d P N rs ( V + zu r2 2. ) I Z .. ars (H -— ;·· ) dz-r·4w rf.d:; Z — z · ce qui donne en intégrant ~ I V A. `p= ars îHz—— -i-î- l(V+z¤r¤z); za r —wr¤ É Hz-4-hZl(Z — z) ï +42:rfz-a-const: (1) en comptant Ia force p à partir de Pinstant où la course du piston commence, on a · I V Co11st:: zz rl %L·ZV—«-ILZIZE arri et · h V V + w r= z 2 H Z — —— Z -»î—- P wi ( v ll Z ... - uraâ Hz-1-IzZl—%;+4·¤r·fz . expression dans laquelle le p1·emier polimone exprime la force exercée pour monter le piston aspirant à la hauteur z; le second, la force qui a été fournie par la descente du piston comprimant, et le dernier terme exprime le frottement des deux pistons. Comme on veut avoir la force exigée par une course entière de piston, les inté- ~ grales pour le premier polimone et le dernier, doivent (r)! est ici , comme dansle reste de ce mémoire, la caractéristique des Iugarithmes naturels ou népérîcns.
( 82 ) être prises jusqu’à z =Z, et celle du second polimone ne doit être comptée que jusqu’au point où là soupape d‘évacuation/ commence â se_ lever; car après cela les pressions exercées par l’air en-dessous et en-dessus du piston sont égales; mais l’air contenu dans ce second cylindre., qui, au commencement, était à la pression IL, sera comprimé àla pression atmosphériquell, l0rsqu’on aura Z I2 Z — 2. : î _ H — h ou z : Z -——- ,, H ’ on aura donc pour la force qu’exige un coup de piston, lorsque le'har0mètre du récipient est à la hauteur Iz , / IL V V+ ·¤ ra Z } 2 H Z- ·——· I-—-——— P W *· É V ; . I ··-·¤r• g Z + Zh.lîîI- ê -o-4 ·¤r·fZ en réduisant et, mettant ·v pour er re Z. - V I p:4¤rfz—o- < Vl .%É, -4-·v > h-—·vh.lî;- qui est la formule cherchée. l _ Il est à remarquer que lorsque le vide est parfait, ou que 71,::0, il n’y a_plus, pour donner un coup de piston, €l’autre résistance à vaincre que celle du frot- tement ; car il est d’aborcl évident qu’alors le terme (V I -:-,53-, +*:1) h , s’évanouit , et on reconnaît que-oh . l E- qui se présente sous la forme indé-
( 83 ) terminée 0 >< 0© est aussi nul: car en faisant Iz : É, —- h 0 .l % devient ; et en diiïérentiant par rapport à t les deux termes de cette fraction pour _ ·vH ·v , ` en trouver la véritable valeur, 1l vient ——-::— qui Hz z 1 est 0 quand II est inüui ou que h : 0. Il est Dfacile en effet de comprendre que lorsque le vide est parfait, la pression de Pair sur les deux pistons est toujours égale , et qu’ainsi le piston descendant fait gagner la force nécessaire pour monter le piston aspirant. (Test probablement cette propriété qui a trompé Pingénieur inventeur de la grande machine dont nous avons parlé; il aura cru que cela avait également lieu pour toutes les tensions de l’air contenu dans le récipientî Lorsque le vide est parfait les coups de piston que l’on peut donner ne produisant aucun 'elïet, il n’est pas étonnant qu’ils u’exigent pas d’aut1·e dépense de force que celle nécessaire pou1· vaincre les frottemens. Cherchons maintenant quelle force il faut développer pour faire le vide à une tension déterminée h , en com- mençant l’opération lorsque le récipient est plein d’air e K atmosphérique. ll est clair que ce sera la somme des forces qu’il faudra employer pour donue1· le nombre n de coups de piston, qui fera le vide à la tension désignée. Or, après le premier coup de piston , la tension de l’air sous le récipient est H L- après le second H (—l-)’ · V+#v, V+ ·u 7 _ e V 3 après le troisième H ( ———— ) et ainsi de suite. V + 7.: A
( Si ) Ou a donc V fl I : H i-— L · ( V + ·v > 1 % d'où l’on lire n = ··-·-·· V [ _î V -•- ·u On voit par ces expressions, 1.° Que pou1· faire le vide parfait il faudrait un nombre infini de coups de piston; car il faut pour cela que h soit zéroetl’ona n: ——L\7¢l—==o©. I ; V +111 / 2.° Que le nombre de coups de piston restant le même , ' le baromètre du récipient reste toujours à la même hauteur, lorsque les volumes du cylindre et du récipient varient en conservant entre eux le même rapport. Car` r I Q on a I h : H ( I _'_ ï ) ` V Connaissant n par la dernière formule, il sullit , pour avoir la force que nous cherchons, de prendre la somme ‘ de celles nécessaires pour donner les n premiers coups de piston,-ou·la somme des valeu1·s de p dans lesquelles on aura mis successivement pour h les hauteurs du baro- mètre au commencement des divers coups de_piston; savoir : . V V 2 ' V —¤ Hp ,`,···«~ H î'_—'Tn V -+- rv W + v Y + o '
( S5 ) nro n n 1 orareer——-——.-:.¢z O t ` ` f" t la ' V uvea1s1,e asau pu g V+v , que la force exigée pour donner les n premiers coups . de piston , est ' 4¤rfZ+(VZœ+v)H —O —•-4w2•·_fZ+(Vlœ+v)H¤ —1,rH¤¢ .la -0-4wr/Z+(Vl¤+v)H«=——vHÀ§.la¤ —+-4¤rfZ+(Vlœ+v)H¢3—vHaî’•.l¢3 —i- 4 zz rfZ -•- (V l ce -+- 'u)H«"·‘(—1iH¤”".Za“". Eu considérant cette suite dans le sens vertical, on trouve que la somme des premiers termes est 4 ¤.Ãz.r:fZ; que les seconds forment une progression par quotients dont la somme est _, °` I lî ul] H (V l ou ·+· 12) —ï— I -'¤¢· ' et que la somme des troisièmes termes est égale à la série A —'uH.l¤¤1a+2¤¢=-1-3x3 ..... +(ïL-·l)¢¢”"â qui peut aussi se sommer. Pour cela on fait s=¤¢+2¤1¤-•-Su? ...... —•-(n—r)z"", V 1 . . . de . J puis on multiplie les deux membres par —- et on intègre a le second : il vient alors _ · fs.·(l¤ a¢—a"_. î-—:¢—s-¤z=+¤¢3 ..... —I-WI""-î——i7 Q · ¤¤ 1 — az
. ( 86 ) en difïéreutiant ensuite et supprimant le facteur :1 u commun aux deux membres,-on a J _ (1-u) (r—n«"")-4-n——¤s nz `-. s ( [ —- 4; )$ ' a d’où $=‘;ï1ïï‘)“"“, ( 1 -— ce )5 Si au lieu, de ne compter la force que pour rz coups de piston , on la prenait pour un nombre infini de coups, nombre qui est nécessaire pour avoir un vide parfait, 0n.auraît eu évidemment ' S du ne V . S I- I - et + en ¢ —x—¤¤ ' œ_(r—¤)= et .s· : ——l-—·. • ( ‘A — " )’ , , `Suhstituons maintenant dans 1’ex ression de la force P . employée pour les n. premiers coups de piston ., les sommes que nous venons de trouver : il viendra 4¤rfZ+H(Vi¤+v):—ï' I î N _- H 7) l z o¢—1z¤¢¤-•-· (n—x)¤¢"+‘• ( 1 — =· )= ' En mettant dans cette ex ression our as sa valeur P P V ' _ ï- on trouve, après diverses réductions et Slm• V + v _ ( e plifications , · H V — 4 77lVfZ+ïî î HV'! •I-· (v+7))nr*v"; pour Pexpression de la forceucherchée. _ ` "
( 87) · Si le nombre rr était infini on aurait, en substituant dans Pexpression générale les sommes que nous avons obtenues , _ 4·¤z1,rfZ·•—-H lî —H»v lil 1 — œ ( 1 — on )% = 4¤nrfZ -1- H QV-+-71), force qui est celle infinie que le frottement a occasionnée ; plus une autre qui est précisément la même que celle qu’on pourrait obtenir au moyen du vide fait dans le récipient et un des cylindres: car il est clair que ce vide peut être employé à faire monter un volume d’eau (V-1-mf), , égal à celui du bide, à la hauteur H de la colonne d’eau qui balance le poids de Yatmosphère. C’est un fait assez remarquable qu’un nombre infini de coups de piston n’exigent qu’une force finie. Cherchons maintenant quelle force on pourrait obtenir de la dilatation de Pair qui occupe le récipient et un des cylindres, l0rsqu’on adonné n coups de piston, et que la hauteur du baromètre est, d’après ce que nous avons vu, . H l-.. (V + 11 )" Pour cela supposons que la dilatation opérée soit em- ployée à faire monter de Peau de manière à produire le plus grand etïet dynamique possible, et que Peau soit en mouvement pour monter dans le récipient. Désignons par ac le volume rl’eau qui y est déjà entré, et par h la hauteur variable du baromètre à Pinstant considéré. A cet instant Peau peut entrer dans le récipient, en s’élevant d’une hauteur au plus égale à (H - In), diffé- rence entre les hauteurs des baromètres extérieurs et
( S8 ) intérieurs ; et le volume d’eau qui est entré dans cet instant est dx : l’eH`et dynamique est donc ( H —-· h) d x. Par Pintroduction du volume d’eau œ, l’espace occupé par l’air se trouve réduit à V + ·v — .z·, et la hauteur la vn du baromètre est à sa hauteur primitive , ' en raison inverse des espaces occupés par l’air dans les deux états. On 0. donc h — H.V" V+··v _ H V" —(V+v)" V+v-.z·—(V+v)"_"(V+:zJ—·z·)- L’<-Elément de la force vive que le vide peut produire est donc H V" I É H - · —————-——-— È d ac , (V+*v)""(V+·v—·x) _ dont Pintégrale est H *n ; H.z·+ l(V+;·u-ac) -1-const: En commençant à compter la force lorsque x = 0 ou lorsque l’eau est sur le point d’entrer, on a Y c0nst::—É)—Fl(V+v). I Ainsi la force comptée depuis l’origine jusqu’à l’instant où il est entré un volume xp est " H V" Z V + v —- x x+_(V+·v)"" V+v ' l Pour avoir toute la force que le vide peut produire,
( 89 ) il faut, prendre Pintégrale jusqu’à l’instant où Pair qui occupe le récipient et le cylindre est à la pression atmos- phérique. Or, en désignant par .z" ce, volume, il est clair _ que cela a lieu lorsque V H ...—ll._.. V-:-·u_-—.x'=(V·•-·v) (V-n-71)**, ' H Vu OU QUE ·Z"ZV•|-'ZJ-Eîzzîîl. Sulistituant cette valeur pour .7:, on :1, pour la force cherchée , . . _ I V", H 4 V , -~ —-————- l( "`°’) (v···»»)··-·"` . Vu V" V+'v—-(V-|·'v—-—-——— ——î l (V -1- ·u )'··* ( V + 7J ) V ·—i——·· ï-L H V = -··-—- V '· — Ve Ve I —ï (V-i-·v)"" *7)) qîn V—o-vi' expression identique à celle que nous avons trouvée de la force nécessaire pour opérer le même vide, lorsque le frottement est regardé comme nul. Ainsi, quelque soit le nombre de·coups de piston que Pon aura donné pour faire le vide , si les frottemens sont nuls; en tirant du vide opéré le plus grand eH`et dynamique possible, on retrouvera toujours exactement _la force dépensée. _ On devait s’attenclre à cette dernière conclusion, car s’il est impossible de gagner de la force vive, il ne l’est pas moins d’en perdre autrement qu’en Pemployant inutilement. '
( se ) · i ` M E T H 0 D E _ Pour determmer la quantité d’eau qu’un puits peut fournir, et le mouvement de son nzveau pendant qu’on puise. Par Th. Bannoxs. sl MU !Ba6. ON distingue deux sortes de puits : ceux qui sont forcés; qu’on nomme pzdts artésiens, et ceux qui ne le sont pas. Les eauat qui alimentent ces derniers tiltrent à travers les couches supérieures de la terre en trop peu de temps pour ne pas se ressentir de Pirrégularité des saisons; aussi arrive-t-il souvent qu’elles manquent après avoir été pendant long-temps plus que sufüsantes. En général- ' elles ne sont pas abondantes, et il arrive quelquefois qu’elles_c0ntractent un goût et une odeur désagréables par leur contact avec dilïérentes matières qu’elles ren- contrent sur leur passage. Ces puits non forés étant ` construitsdans les couches mêmes qui contiennent les eaux souterraines qui les alimentent, couches qui sont le plus souvent de sable ou d’argile, reçoivent les eaux de sources nouvelles au fur et à mesure que leur niveau descend; et ces sources découlant irrégulièrement et à des hauteu1·s dittérentes, il est impossible d’appliquer la théorie au mouvement de Peau dans cette espèce de puits; au moins tant qu’on ne connaîtra pas la force et le niveau de chaque source; il n’y aura donc que Pexpërience directe qui pourra faire connaître si un puits non foré peut sutlire à Pusage auquel on·le destine. . Les puzts artësiens sont ceux glans lesquels ou apercé q
( 91 ) avec la sonde du mineur ou du fontainier, un ou plu- sieurs trous traversant les ditïérentes couches dont la terre se compose, et dans lesquels on empêche l’entrée des eaux provenant des couches supérieures de la terre, de peur qu’en se mélant avec les autres, elles ne leur donnent un mauvais goût. On a reconnu que'ce n'était que dans les couches de calcaire craieux 'qu’il convenait \ de rechercher avec la sonde une eau bonne et abondante. Cette eau, après avoir été très-long-temps à transsuder à travers des couches sensiblement imperméables, pénètre dans les parties où la pierre éprouve quelqu'altération, et dans celles qui se trouvent à la jonction des différentes couches de terrain. C'est à cause de ce long espace de temps qu’elle emploie à arriver dans les couches qui la contiennent, que le niveau des puits artésiens ne varie que fort peu d’une saison à Pautre,. et même d’une année pluvieuse à une année de sécheresse: c’est au moins ce qui s’observe dans les départemens du Nord et du Pas- de-Calais, où, dès qu’un de ces puits a pu une fois servir à un usage, ou est certain qu’il pourra toujours le faire, surtout si on puise continuellement en grande quantité; ' parce qu’alors l’eau en passant rapidement aggrandit les fissures qu’elle traverse. Il arrive cependant quelquefois qu’une source diminue sensiblement, indépendamment de Pinfluence des saisons. On peut remédier à cet incon- vénient avec un piston à soupape que l’on attache à une perche ou à la tige d’une sonde., et que l’on fait mouvoir dans la buse de forage. (Voyez Pouvrage de M. Garnier, , intitulé : de l'./(rl clzgfbntrzînzër sondeur ou des puzïs arteiviens.) L"eau` des puits artésiens provient ordinairement des terrains supérieurs; elle s’y infiltre àtravers des couches sensiblement imperméables, et se trouve ensuite renfermée ' dans des couches perméables ix Peau contenues entre des
( 92 ) couches sensiblement imperméables dont elle suit la pente. Elle se trouve ainsi conduite ordinairement vers les terrains inférieurs. Lorsqu’elle rencontre un trou de sonde, elle s’y élève à une hauteur qui dépend du niveau des eaux supérieures , de la facilité avec laquelle elle peut s’écouler, I ou dans quelque valléevoisine, ou dans d’autres trous . de sonde, et peut-être aussi de l’action capillaire des matières avec lesquelles elle se trouve en contact; à une hauteur, enfivn, qui balance la pression qu’elle exerce contre les parois des canaux qui la contiennent. C’est le · niveau qu’elle prend par l’eli`et de ces diverses causes, et qui est particulier au trou de sonde, que j’appellerai rzzbeau des eaux souterraines. Lorsque les eaux souterraines arrivent dans un puits, ce n’est qu’à raison d’une supériorité de leur niveau sur celui du puits : elles coulent avec d’autant plus de vîtesse que la dilférence est plus grande, et cette vîtesse reste toujours la mêmepour une même différence de niveau, parce que le volume des eaux souterraines étant très-grand, et pouvant être regardé comme inlini par rapport à celui qu’on tire d’un puits, conserve le même niveau, quel que soit le temps pendant lequel on ait puisé. L’eau tra- versant toujours les mêmes fissures, entre donc dans le puits de même que si elle s"écoulait d’un·réservoir ayant un niveau constant, let communiquant avec lui par une , ouverture de formeinvariable. Ainsi, d"après les principes de Phydraulique, les volumes d’eau que la source fournit à puits arte'szen dans des tenzps egaux, sont er2tr’eu.z comme les racines carrc'es des hauteurs dont le niveau przl mitzf est _abazZsseÉ ,D’après le principe précédent, si l’on était parvenu, par une observation exacte , à connaître le volume d’eau V que la source pfournit par minute lorsque le niveau est ,
· ( 93 ) abaissé d’une hauteur unitaire, ou obtiendrait le volume qui seraitifourni dans le même temps lorsque Pabaissemeut serait d’une hauteur quelconque, en multipliant V par la racine carrée de cetteliauteur. Voici un moyen propre à obtenir V avec exactitude : nous regardons le puits comme cylindrique, et nous représenterons Paire de sa base par zz. Supposons qu’0n ait tiré du puits, d’une manière quelconque, une quantité d’eau aussi grande que les moyens qu’on a à sa disposition l’ont permis, et qu’on ait par-là abaissé le niveau dlune certaine hauteur que j’appellerai Q, et qui ait été mesurée avec soin : qu’0n cesse alors de tirer l’eau et qu’on observe le temps 4- ilécessaire pour que la source ait remonté le nivéau des trois quarts de la hauteur Q dont il avait été descendu; a . V je dis que V = 7 En effet, supposons que l’eau étant en mouvement, soit après le temps quelconque t , remontée de la hau- teur :,. Pendant l’instant suivant infiniment petit dt,,le volume d’eau fourni par la source sera V |/§ — z, et Paccroissement de la hauteur étant rl z, ce volume est égal à ¢z.dz; on a donc _ . rl z , (I [ = JL-i— I · · VV€—¤ ce qui donne en intégrant 2 zz . -— z t = — —-—i<—,É-L + const: z et t étant nuls à-la-fois, la constante est égale à · 7
( 94 ) 2 a — , î I tt püI‘ CODSEKIIIBHIÈ ' _2 a ·- —— ,:1:-(V; ·- g/@—z. V Faisons maintenant 2. â s·, Z sera le temps observé ·:_: nous aurons donc a — zz. — ·r:-7 g/tf et V:—l/ê, . X, · ., comme nous l’avons annoncé. P · Nous allons maintenant donner une autre formule , qui, avec les données de l’observation précédente, pourra faire connaître toutes les circonstances de Pabaissement du niveau d’un puits pendant le temps qu’ou pompe. Pour cela, représentons toujours par rt Paire de la base du uits et en outre dési nous P 1 g ParZ la profondeur de l’ouverture du tuyau d’aspiratiou de la om e en-dessous du niveau des eaux souterraines P 1 1 ou de celui que prend le puits lorsqu’0n est long-temps · sans pomper; Par 2 Pabaissement du niveau a rès r«u’on a om é P 1 P P pendant un temps quelconque t, un volume d’eau ·v par minute, en commençant lorsque le puits est au niveau des eaux souterraines ; . -Et enfin par T le temps le plus long pendant lequel la pompe devrait fonctionner pour remplir le but auquel on la destine. Considérons maintenant le mouvement de Peau après un temps quelconque t. Pendant Pinstant suivant, inti- niment petit rlt, le volume d’eau aspiré par la pompe est ru . d t , et Pabaissement du niveau étant z_, celui fourni
( 95 ) par la source est V . cl L : iliîî . dt; leur dif- I férence < ru — É ) . dt est égale au volume d'eau T infiniment petit a . vl z qui se trouve de moins dans le puits après Pinstant dt : on n donc, ,1, Z _2·_;t;._ = iii:. ·v·-zz}/C: ·rv—a|/zz h ·r · Faisons maintenant pour intégrer cette équation v v — a : .70, nous aurons en ditïérentiant l’équati#.m, a¤Cz:.(·r1,¤—.z·)•,quîen estdéduite, i 2 ‘|’ ’U 2 ” a.d'z:— ——--d.7c+—-xd·z:· #1 ê #1 C ' et en substituant dans Péquation primitive dt : - î Éî ,,_ ij d _, , r zz C .z· a Z puis en intégrant , et représentant par l la caractéristique _ des logarithmes naturels , :2. ·: v 2 r x t:.- —--l.z·+-î+c0nst: #1 C #1 ê ou en substituant pour sc sa valeur
( 96 ) L=—ë;gl(«p-ai/Ã)-«··¥ï"i-Llëî-—r·const. z‘et t étant nuls lorsqu’on va commencer à pomper , ·on a ` C0z1St:ï?l(¢v)—ïï9 ·' , aë eê '· ~· et par conséquent ,=-ï1,:2;;¤£âi-2,\/L, aë ' ·r v ·§ On peut, à l’aide de cette formule et de Pobservation faite sur le temps r que lasource emploie à faire remonter le niveau des trois quarts de" la hauteur Q dont il avait été descendu, x·econ11aît1·e facilement si un puits artésien , dont l’eau a la hauteur Z au-dessus du trou du tuyau d’aspiration , peut fournir pendant le temps T un volume d’eau v par minute : car , en mettant dans la formule Z pour z, 2 donnera le temps après lequel le niveau sera descendu à l’ouverture du tuyau d’aspiration, et suivant` qu’il sera plus ,grand ou moindre que T, le puits sera ou ne sera pas suiïisant pour son emploi. S’il est insuiiisant , on connaîtra le temps pendant lequel il est possible de pomper un volume d’eau rv pa1· minute; ou si on voulait Papprofondir d’autant qu’il serait nécessaire pour qu’il pût remplir le but proposé, il suttirait de remplacer t par T, z donnerait la profondeur que devrait avoir l’ouve1·- ` ture du nouveau tuyau d’aspiration eu—dessous du niveau ordinaire; · ` I Pour plusieurs usines , et notamment pour les machines à vapeur , la pompe doit aller constamment, ou au moins i
( 97 ) I · pendant un temps très-long. Il est clair que plus on pompe, plus le niveau descend; mais pour que t ne devienne pas imaginaire, il faut que ·r v — zz |/îz soit constamment positiiî Ainsi le niveau ne peut jamais être pins bas que celui dont la profondeur est déterminée par la racine de z. dans Péquation ·: 7; —- zz : 0, qui est ·:.’ ·v’ 'v‘ Z z ——- OU. ·—• az C V2 Telle est la limite des niveaux; suivant qu’elle sera plus petite ou plus grande que Z , la pompe pourra ou ne pourra pas puiser pendant un temps indéfini. A cette limite le niveau reste stationnaire et la source fournit exactement ce ne la om e enlève : car lors ue l’abais· ti P P 7 (l sement de l’eau est z, la source fournit —— zz __ ·— T2 au V}/2 = É;/za et pour z: -îq c’est 1- zz C il 7 .1) _·‘* ··î.: :- 'U- ' ·r zz |/ C Quoique l’al.«aissemeut du niveau ne puisse jamais _ _ _ ·:’ 'vz _ atteindre la l1m1te îq lorsque la pompe aspire un grand volume (Veau par rapport à celui contenu dans le puits, cet abaissement devient bientôt très-proche de sa limite, et reste alors sensiblement stationnaire. C’est ce qui s’oliserve dans les puits des machines à vapeur , et ce que notre t`ormule indique également, comme on peut le reconnaître dans Papplication suivante. ·· Soit un puits dont llaire de la base égale -3 mètres
( 8) ‘carrés, et dans lequel, aprîs avoir fait baisser le niveau de 0“‘*‘·, 81, il soit remonté des trois quarts de cette hauteur en vingt minutes. D’après notre première for- mule, si le niveau restait constamment abaissé de imë"', la source fournirait par minute gli? , ou 0, 135 mètres cubes, et pour un abaissement quelconque, elle n fournirait 0, 135 mètres cubes , multipliés par la racine carrée de cet établissement. Supposons maintenant que le puits étant à la hauteur ordinaire , on en tire par minute trois hectolitres d’eau, ou 0, 300 mètres cubes; en appliquant notre seconde for- mule on trouvera que le niveau sera descendu des hauteurs marquées à la première colonne du tableau suivant, après les temps marqués à la seconde. , À Mètres d’abaissement après, ‘ Minutes. ' 0, 09 • 1, 00 · 0, 25 2, 96 B 0, 49 i 6, 25 0, 81 q 11, 28 1, 00 14, 60 1, 44 23, 36 i 2, 25 44, 33 3, 24 1 heure 24, 00 4, 00 2 18, 51 4, 41 3 13, 09 ( 4, 84 5 57, 00 4, 937. jamais. On remarque dans ce tableau qu’après 2 heures 18 min. le niveau est déjà descendu de 4 mètres , et que jamais cependant il ne descendra de 4, 937 mètres. Notre formule peut encore servir â calculer le temps v
< 99 ) nécessaire pour faire certains épuisemens. Si, par exemple ,, on voulait faire descendre le niveau du puits précédent de 4 mètres. On verra d’abord que puisque sa source fournit 0, 135 mètres cubes lorsciue lfabaissement du niveau est de 1 mètre , elle fournira l0rsqu’il sera descendu de 4 mètres , o, 135 . ou 0, 270 mèt.cub. : c’est le volume d’eau qu’i1 faudra continuellement tirer par minute pour maintenir Pépuisement lorsqu’il sera fait , et il serait impossible de le faire si l’on n’aspirait par minute un volume d’eau plus grand. En se donnant ensuite pour v dit`f`érentes valeurs , on formera le tableau suivant : VOLUMES D’EAU TEMPS EMPLOYÉS v0LU1\1Es D’EAU i tirés pour faire baisser tirés pour opérer par minute. le niveau de4mèt. Pépuisement. 2, 70 hectol. infini. Infini. ` · 3, oo ·2. h. 1S, 51 m. 415, 53 liectol. i ‘ 4, 00 59, oz ' 236., 08 5, 00 38, 15 195, 75 7 On voit par la troisième colonne l’écon0mie q11’il y a à opérer les épuisemens avec le plus de promptitude qu’il est possible.
( 100 ) ` I? D E S C Pt I P TI 0 N D’une mécanùjue à creuser et couper les tables rondes en marlvre. Par M. VEBLY [ils, architecte. 15 nîacizmnniz 1826. LE temps que l’on passeaà tailler les tables en marbre étant très-long, et la main—d’œuvre 'coûtant beaucoup, j’ai pensé qu’une mécanique pouvait aisément remplacer le sculpteur. ‘ Cette mécanique serait construite de la manière suivante: A une forte poutre on fixerait une barre de fer de S p, centimètres carrés, terminée à sa partie supérieure par Ill'! T (planche 1."’) , et à son inférieure par une partie ronde avec écroux et rondelle. A cet arbre serait sus- pendue une roue en bois, placée horizontalement, garnie au-dessus d’une armure dentelée, et au-dessous d’un rabot en fer A, portant à chacune de ses extré- mités B le profil dela moulure que l’on désirerait donner à la table. Ce profil est lui-même terminé par une partie courbée et aiguë qui doit servir de scie. Cette roue serait mise en mouvement par une roue de rencontre et une manivelle à volans; une forte table serait placée au-dessous de cette roue; elle porterait la pièce de marbre à creuser. 'Avant de mettre la machine en mouvement, on pose du sable et I’on jette de Peau sur la pièce de marbre, aün de Puser, creuser et scier, et l’on continue ainsi jusqu’à parfaite confection.
( 101 ) M E M O I H E _ Sur I’e'la.s·tzbzïe' de l’aù·, employée comme ressort , et sur son npplzbatzbn au perf:ctz'omzenzent de quelques maclzùzes. Par M. DEL1SLE· ro smrrruxmz 1826. IL arrive souvent en mécanique que l’0n accumule en peu de temps une certaine quantité de force pou1· la mettre en réserve et la dépenser ensuite peu-à—peu; c’est ce qu’on fait en montant une montre, une pendule à ressort ou à poids, ou toute autre machine semblable. Souvent aussi il est nécessaire d’ajoutcr successivement, et avec le temps, un certain nombre d’eH`orts dont la somme, mise instantanément en jeu , produit un eH`et subit de percussion , ou imprime à des corps une vîtesse extrême, mais de courte durée; quelques machines à battre les pieux, les fusils à vent, beaucoup de machines à ressorts ou à contre-poids ottrent des exemples d’une semblable disposition. , Les moyens employés le plus ordinairement pour accu- muler les élémens d’une grande puissance , sont les contre-poids et les ressorts métalliques ou autres. Les' cordes élastiques tordues sont tellement abandonnées, que, malgré 'notre supériorité sur les anciens dans les sciences mathématiques, nous en sommes réduits, pour sauver notre amour—propre, à nier, ou au moins à révoquer en doute les eitets des machines avec lesquelles Archimède défenclit Syracuse. Enfin l’air comprimé dont '
( 102 ) ’ on pourrait tirer si grand parti, n’est guères employé que dans le très-petit 11ombre de fusils à vent qui existent, et pour les réservoirs d’air des machines hydrauliques. Ce moyen cependant est susceptible d’une foule d’appli- cations utiles; 1.° comme ressort d’amortissement de Forces vives qn"0n aurait intérêt à détruire , il offrirait une résistance toujours croissante, sans jamais être absolue, et qui n’aurait d’autres limites que la solidité du'vase dans lequel s’opérerait la compression ; 2.° comme 1·éser- voir de forces accumulées pou1· un certain usage.; il ne présenterait , il est vrai , ainsi que les ressorts ordinaires, _ qu’nne force décroissante, mais qu’on pourrait toujours rendre constante ou même croissante, suivant qu’on le jugerait convenable. i Une des principales causes de destruction, dans un grand nombre de machines, est la manière brusque avec laquelle on arrête presque tout-à-coup un mouvement, souvent très-considérable, pour le faire cesse1· entièrement ou lui donner ensuite une direction contraire : dans des manœuvres semblables, exécutées la plupart du temps sans précaution , il arrive fréquemment que les machines se détraquent; les dents des roues, les chaînes ou autres pièces se brisent, et on dépense beaucoup en temps et en argent pour remettre les choses en état. Différentes dispositions ont été proposées pour remédier à ces incon- véuiens; mais sans les décrire ni prétendre les critiquer, nous exposerons celle que nous croyons pouvoir être utile dans beaucoup de circonstances. — Cette disposition consiste en un axe nz la (pl. 2,fg. L") dont la position peut varier suivant les localités, mais dont Vextrémité qui porte la roue dentée zz peut faire un mouvement suîiilsunt pour engrèner ou désengrèner àj
( 103 ) volonté cette roue (a). Le même axe porte aussi un pignon b dont les ailes engrènent la crémaillière cd; cette dernière sert de tige à deux pistons c, d, hermé- tiquement ajustés dans les cylindres ef et gh qu’ils peuvent parcourir librement, sauf la résistance que doit leur opposer Pair atmosphérique qu’ils renferment, les extrémités de ces cylindres par lesquelles entrent les pistons étant seules ouvertes. Les pistons sont percés parallèlement à leur axe d'un ou plusieurs petits trous fermés sur les bases de ces pistons par des cuirs un peu tlcttans qui, servant de soupapes, permettent à Pair d’entrer dans les cylindres, mais non pas d’en sortir. Enfin une petite ouverture n, pratiquée à chaque cy- lind1·e, détermine l’endroit où la compression de Pair doit commencer à avoir lieu. Au reste les cylindres sont fixés invariablement avec toute la solidité convenable à la force de la machine, et un contre-poids i maintient ou ranime les pistons à égales distances de Paxe du ' pignon I:. ` Dans cet état de choses, si on engrène la 1·oue a avec Pune des roues de la machine en mouvement, le pignon b imprime1·a un mouvement de translation à la crémaillièrc cd, et Pun des pistons, celui d par exemple, compri-; mera Pair contenu dans le cylindre gh, et de cette com- pression résultera une résistance toujours croissante jusqu’à la cessation complète de tout mouvement. Dans cet instant commence la réaction de Pair comprimé dans le cylindre g h , laquelle oblige la machine à marcher en sens contraire, (zz) Les deux extrémités de Paxe pourraient également tourner dans des crapautiines fixes I, m, et la roue a être constamment engrènéc, sauf à Pajuster de manière à lui permettre de tourner indépentlannnent de son axe , auquel un cliquet la lixerait lorsque l'un et Pautrc devraient tourner en même-temps. ‘ r
( IO4 ) ensorte que le moteur, quel qu’il soit, aura peu de peine à produire, dans cette nouvelle direction, une quantité de mouvement égale à celle que possédait tout le système dans sa direction primitive. Lorsque l’air enfermé dans le cylindre n’a plus de ressort , on désengrène la roue a pour la laisser sans mouvement jusqu’à ce qu’il soit nécessaire ·de l’employer à un nouveau changement de direction. Pour faire cesser entièrement le mouvement Ide la machine il faut empêcher l’air comprimé de réagir; c’est à cet usage que sont destinés les robinets kk, par lesquels on laissera échapper l’air lorsque tout le système étant en repos se trouvera, au moment de commencer à se mouvoir, dans une autre direction; dégageant alors la roue a, le contre-poids z' 1·amenera les pistons à des distances égales de l’axe ab; c’est-à—dire en nn. Si l’appareil que nous venons de décrire n’avait pour objet que de détrui1·e à volonté le mouvement dans une machine qui agirait toujours dans le même sens, il est évident qu’il ne faudrait alors qu’un seul cylindre à 1·obinet au lieu de deux. Un appareil analogue, mais ` beaucoup plus simple , pourrait être adapté aux machines dont le moteur produit naturellement un mouvement de va-et—vient, dont on aurait à l‘€d0l1t61‘ des secousses à chaque changement de direction, comme dans quelques machines à vapeur dont le mouvement n’est pas transformé. Soit A 2) le cylindre de la machine , B la verge du piston, C le balancier mobile autour du point D; E et F seront deuic cylindres à air, de la nature de ceux· décrits ci—dessus, solidement unis à la machine; G et H les pistons de compression , et enfin n l’endroit de chacun des cylindres échancrés E et F où commence la pression. Il est évident que chacun de ces cylindres étant convena-
( 105 ) blement placé relativement à la course du piston B, toute percussion de ce piston dans le cylindre â vapeur à chaque extrémité de sa course devient impossible, et que, de plus, la force employée à comprimer Pair dans un certain sens est immédiatement restituée au mouvement de la machine dans le sens opposé, circonstance qui tend à accélérer et à régulariser ce même mouvement. Quant à la force des cylindres , à leur longueur et au diamètre qu’il convient de leu1· donner, ils dépendent, ainsi que les dimensions de la roue et du pignon, dc Pappareil 1.'°) , de la puissance des machines aux- quelles les appareils seront destiués, et du temps plus ou moins long que l’on pourra accorder au changement de direction ou à Panéantissement du mouvement. Nous I'CI“|]21l‘qtl8l’0DS ici que, quoique mathématiquement parlant, le ressort de l’air doive rester toujours le même (saufles ditï`érences causées par les variations de lawcolonne atmosphérique et de la température), il n’en est pas moins vrai que , dans la pratique , on ne doit pas espérer de conserver à ce ressort une longue durée; en etï`et, quelles que soient les précautions prises pour rendre imperméables le piston et le robinet, la déperdition qui ne peut manquer d’avoir lien resserre, dans des limites assez étroites en durée, l’usage que l’on peut faire de l’élasticité de l’air en qualité de ressort. Dans l’une des notes d’un mémoire sur la navigation par la vapeur, adressé à Son Exc. leministrc de la marine en juin 1823 , on avait établi sur le même principe une disposition,qu’on croyait propre à amortir les effets du 1·ecul des pièces d’artillerie. La commission chargée de l’examen du mémoire ayant trouvé que, quoiqu’il y aurait beaucoup d’inconvéniens à employer Pappareil proposéà bord des vaisseaux, il pourrait
( 106 ) réussir dans d’autres situations et méritait une attention particuliere? On transcrira ici la description de cet appareil, non pour appeler du jugement très—bien mo- tivé de la commission, mais pour livrer au domaine public ce même appareil, ou tout autre qu’onpourra déduire du même p1·incipe pour le perfectionnement des machines. ·' « On propose, pour détruire la force vive du recul, >¤ de placer à chacune des extrémités des bragues un » cylindre en fer coulé aa' (Hg. 3), 0uve1·t seulement » à l’un de ses bouts; le fond de ce cylindre , dont on » voit le plan en a", est débordé par quatre oreilles » percées chacune d’un trou : dans les trous bb entrent » et sont fixées à vis et écrous les branches bb', qui » glissent librement dans les trous b’b' d’une plaque en · » fer b" de même figure que le fond du cylindre, et » au milieu de laquelle est assujettie à vis et à épau- » lement la tige du piston c: les branches bb' se réu- » nissent au-dessus de la plaque b" pour recevoir un » crochet rl avec lequel on. doit saisir Parganeau. Les » branches ee' , fixées dans les trous e e de la plaque b" »» avec vis et écrous, glissent à leur tour dans les t1·0us » e’e’ des oreilles du fond du cylindre, et se réunissent » au-dessous de ce fond pour embrasser l’anneauf qui » doit unir cette espèce de pompe à l’une des extrémités » de la brague. i » Cela posé, lorsque la brague fe1·a,eH`ort pour arrêter » le recul de la·pièce, le piston glissera dans le cylindre » en comprimant l73.i1‘ enfermé dans l’espace ac, ainsi » la force vive du recul t1·ouvant une résistance toujours » croissante, mais non absolue , agira constamment par » pression et finira pa1· s’amortir entièrement sans causer » aucun `désordre. Lorsqu’0n 1·emettra la pièce en batterie,
( *07 ) » Pélasticité de Pair comprimé repoussera le piston; mais » comme il pourrait arriver que ce dernierneùt, pendant » la compression , laissé échapper un peu d’air, un ressort » à boudin d’une force convenable Pobligera à reprendre » sa position primitive, et Pair perdu sera remplacé par » celui auquel un petit trou traversant le piston donnera » passage : ce petit trou sera fermé par un cuir légè- >• rement flottant, (inté par ses extrémités à la base infé- ¤~ rieure du piston. » La compression de Pai1· peut donc être employée avec avantage pour arrêter une machine en mouvement dans un certain sens , et commencer à lui donner une impulsion contraire sans occasi0nne1· de secousses destructives , et aussi à arrêter t0ut—à—t`ait la machine en détruisant le ressort de Pair au moyen de robinets. Mais s’il ne s’agissait que d’arrêter simplement une machine graduellement et sans retour en sens inverse , on pourrait, au lieu d’air, employer de Peau dont le peu de compressibilité serait remplacé par Pécoulement qui aurait lieu, par un ou plusieurs petits oriüces. Le piston ab (fg. 4) entrerait par le bout ouvert ce d’un cylindre cd, lequel cylindre serait enveloppé d’n¤e bache efremplie d’eau. Le piston I2 occuperait habituellement Peutrée ci du cylindre, où il serait ramené et maintenu par un contre-poids ou un 1·essort. Au moment où Pon voudrait en faire usage`pour ar1·éter la machine, s0it`au moyen d’un appareil sem- blable ou analogue a celui représenté par la figure 1.'°, soit de toute autre manière appropriée à la localité, ce piston refoulerait Peau contenue dans le cylindre avec ·une force égale à celle qu’on aurait à détruire dans la machine, et obligerait cette eau à passer du cylindre dans la bache par les petits orifices g, g, g, avec la vîtesse· due à une hauteur représentée par la force à détruire.`
( 108 ) Mais cette force ira toujoursi en décroissant en même- temps que là résistance augmentera, car le piston_, en. avançant, bouchera successivement to11s les orifices qu’il rencontrera jusqn'au d€1`l’\l€1‘ inclus (si le mouvement n’a pas été détruit avant qu’il l’ait atteint) ; passé lequel orifice tout mouvement devra cesser. Il ne s’agira donc que de prop01·tionner la force et la grandeur du cylindre, ainsi que la surface et le nombre des orifices, à l’efl`et à produire. _ _ Le mouvement détruit, on 1·endrait indépendant de la machine en repos le piston ab , qpe le contre-poids ou le ressort ramenerait en cz`. L’eau de la bache pouvant rentrer dans le cylindre , non-seulement par les orifices gg, mais encore par un ou plusieurs trous h ménagés dans la base fermée de ce cylindre, et à l’égard desquels un cuir flottant, placé intérieurement, ferait l’of’lice de soupape. Si la force qu’on aurait à détruire était douée d’une grande vitesse, on se1·ait obligé d’employer des cylindres à air d’une certaine longueur, autrement ces cylindres éprouveraient à la [in du mouvement une secousse assez ( vive : au surplus la nature de la machine qu’on aura à traiter indiquera si on doit rendre cette secousse la moindre possible en allongeant les cylind1·es, ou si l’on doit, au contraire, en' les tenant assez courts, leur faire supporter cette commotion pour rendre le temps d’arrêt de la machine d’autant plus brusque et presque instantané. Dans tous les cas , et particulièrement dans le dernier, il y'aura un grand dégagement de calorique dont on ne peut, sans le secours de l’expérience, apprécier les effets. Cependant il est probable que si Pair co1nprimé dans les cylindres était fort humide, la chaleur développerait aussitôt rune grande force de répulsion dont il serait peut—être _ ’ possible de tirer avantage. /
( 109 ) N O T E Sur l’assazizz3·senzent des ëlzzblzîrsemens cïzazpffîâ par le moyen de la vapeur. `Par M. 'DELISLE. 30 novzmnr x826. Dans les établissemens où l’on réunit un grand nombre d’individus, on apporte ordinairement assez peu d’attention dans le choix des moyens de chauffer et surtout d’aérer les espaces occupés. La plupart de ces établissemens sont maintenant chaulïés pax: la vapeur; satisfait de pouvoir, à peu de frais et d’uue manière commode et sûre , élever la température des lieux de rassemblement, on n"a pas remarqué les dangers de la stagnation de Pair, parce il qu’en entrant dans les ateliers ainsi chaufïés, on éprouve une sorte de suftocation; on est tenté de l’attribuer à Pélévation de la température, tandis que cette élévation V y est souvent moindre que dans un antre lieu , où cependant on respire librement. Les grands courans d’air que forment les foyers ouverts et les poêles se trouvant supprimés , les gaz produits par l’expiration et la transpiration des individus enfermés ne trouvant plus aucune issue , ont bientôt vicié l’air dans lequel ces individus doivent cependant vivre quinze heu1·es au` moins Sur vingtëquatre. Il est vrai que dans quelques établissemens on renouvelle l’air sans incon—_ vénient , soit par des ventouses plus od moins multi- pliées , soit en ouv1·ant de temps à autre les portes ou , les fenêtres ; mais dans les filatures de coton ces moyens ` S x
( ixo ) ne sont pas praticables; aussi lorsque la température extérieure oblige à tout fermer soigneusement et à chautter les salles à la vapeur, l’altération de la santé des ouvriers se manifeste promptement par la pâleur et la perte de l’appétit , auxquelles se joignent bientôt des accidens plus graves; il n’y a d’autre remède à ce mal que l’établis- sement d’un courant d’air assez puissant pour que son renouvellement ait lieu en raison du nombre des ouvriers et de la quantité d’air nécessaire à la consommation de I chacun ;' mais la ditïiculté consiste à empêcher que ce courant ne nuise à la qualité du coton, qui exige une température assez élevée et peut—être aussi une certaine ' humidité. Pou1· obtenir deux résultats qui semblent inalliables au ` premier abord; il faut disposer tellement les choses que U le courant soit sutiisant et continuel, sans qu’ilen résulte ' aucun mouvement sensible dans l’air delatelier, et que sa température et son humidité soient constantes. Le courant peut être établi a11 moyen de ventilateurs semblables à celui représenté sur le dessin ci-joint , et placés de distance en distance; chacun d’eux expulsera, i à chaque mouvement de va ou de vient du levier, une quantité d’air égale au volume du prisme triangulaire formé par le déplacement du diaphragme mobile. Il ne sufârait pas quelles ventilateurs chassassent autant d’air de la salle que les hommes qui l’l1abitent en con- somment, ou plutôt en vicient par la respiration , 1.° parce que cêt 'air chassé ne serait pas précisément et uniquement celui qui vient d’être exhalé à l’instant par les ouvriers; :·..° parce que la transpiration d’hommes qui travaillent , produit aussi des gaz délétè1·es en quantité inconnue et qu’on croit devoir évalue1· à quat1·e ou cinq fois celle provenant de Pexpiration, eu égard à l’odeu,r /
( 111 ) qui accompagne ces gaz. D’aprês ces considérations , on estime la quantité d’air`à expulser de l’atclier, e11 un certain temps , à neuf fois au moins celle nécessaire à la consommation des hommes pendant le même temps , pour que le séjour de cet atelier soit réputé sufiisamment sain. D’autres considérations pourraient autoriser à modifier Pévaluation ci-dessus; dans le cas où les salles seraient fo1·t élevées, peut-être le coefficient 9 serait-il un peu fort, comme aussi serait-il trop faible dans le cas con- traire , qui est lc plus fréquent ; au surplus Pexpérience, q.u’on fera bien de consnlle1· , indiquera les limites con- · venables aux différentes localités. Il n’y a rien de plus variable diun individu à l’autre, et même dans une seule personne, que la quantité d’air introduite dans ia poitrine à chaque inspiration , et pour la détermine1·, la_tl.1éorie et l’exp'érience sont également en défaut: nous admettrons cependant les données ap- proximatives de Thomson avec d’autant moins de scrupule que l’erreur ici ne saurait être dangereuse. Supposons donc , avec cet auteur, 20 inspirations par minute et 655 centi- mètres cubes d’air inspiré chaque fois, on aura pour _ une minute 13100 centimètres cubes; pour une heure · 786 décignètres cubes, ou 786 litres, c’est-à-dire à peu près uuflkilogramme, et enfin , pour un jour, 18864 i décimètres cubes ou litres , environ 24 lcilogr. Supposons que les `hommes enfermés dans une salle soient au nombre de trente, nous aurons, pour la totalité des aspirations pendant une minute , ISIOO centimètres X 30 :393000, et pour une seconde , 6550 centimètres cubes, quantité · qui, multipliée par 9, donne 58950 centimètres cubes, ou, en nombre rond , 60 décimètres cubes ou litres d’air à chasser de l’atelier par chaque seconde. Si donc deux ventilateurs devaient expulser ces 60 décimètres, il faudraitt I i
( 112 ) qu’à chaque seconde le déplacement du diaphragme de l’un et de l‘autre décrivît 11n solide de 30 décimètres. On fera remarquer ici que les calculs ci—dessus ne mé1·itent pas une grande confiance , et q11e si on pouvait doubler ou tripler le mouvement de l’ai1· sans occasionner de courant _déf`avorable , et sans trop abaisser la tempé- rature, il ne faudrait pas hésite1· à chasser de la salle, _ à chaque seconde, 4 ou 6 décimètres cubes d’air par V homme au lieu de deux. On remarquera encore que, toutes choses égales d’ailleurs, l’expulsion de l’air devra être moindre lorsque la température extérieure se1·a très- basse, et devra augmenter lorsque la salle sera éclairée artilîciellement; au surplus Pexpérience apprendra dans quelles circonstances il sera conve11able de faire jouer tous les ventilateurs , ou de suspendre legmouvement de quelques-uns. · ' Ce n’est point assez de chasser au_-dehors Pair vicié de l’atelîe1·, il faut aussi donner accès à l’air extérieur 'qui doit remplacer le premier, sans qu’il produise de cou1·ans nuisibles par la vitesse et la température; on atteindra ce but en offrant à cet air extérieur des ouver- tures nombreuses et fort petites , et qui, si elles étaient fort rapprochées dans quelques endroits, pourraient de plus être masquées intérieurement par un caneîgis qui diviserait encore le courant. ` Après avoi1· pourvu au renouvellement de l’air respi- table, il convient de s’0ccuper de celui de 'Phumidité , s’il est vrai qu’elle soit nécessaire à la filature du coton. Le chauffage àl a vapeur en fournit immédiatement le Z moyen par Pouverture d’un certain nombre de robinets adaptés au tuyau conducteur; un thermomètre et un- hygromètre serviraientà régler la température et le degré d’humidité que Pexpërieuce appreuclrait être les. plus convenables. i
( 113 C’est à des ventilateurs ·de l’espèce de ceux décrits dans cette note, que les médecins de l’hôpital militaire de Dunkerque attribuèrent en partie la faiblesse de la mortalité dans cet hôpital, en 1814 ; cependant il recevait directement tous les malades qui arrivaient par mer de la Hollande, de Hambourg, etc., et n’évacuait au dehors que les hommes en état d’être transportés. n (Eg. 5 , 6 , ;· , planche 2.) Ventilateur horizontal. (Fig. 8 ) Ventilateur vertical , n’occupant aucune place dans l`atelier; ou peut le mettrc dans une croisée inutile. · a b. CoH`re. . c d. Diaphragme mobile composé d’un châssis couvert d'une toile et de papier collé dessus. c e. Pivot du diaphragme. e Levier qui donne le mouvement au diaphragme de rl en g, et lui fait décrire à chaque oscillation le prisme triangulaire c d g, cuhant environ So décimètres. h. Ouverture des côtés du coffre et par lesquelles entre l'air; ces ouvertures sont fermées intérieurement par des bandes de peau chamoise, · assez épaisses, qui se recouvrent comme ou le voit en i. k. Ouvertures qui laissent échapper l’air au dehors; elles sont fermées extérieurement comme les précédentes. i — lm. Châssis couvert d’un canevas pour divise! l'air et arrêter la pous- sière. De semblables châssis doivent garantir les côtés du ventilateur horizontal. ri. Contrepoids qui ramène le diapliragmede la figure 8 dans la position verticale. Quoique les dimensions soient les mêmes dans les dcux ven- tilateurs , le ldernier ne chasse au dehors, à vitesse égale, que lat moitié de l`air qu`expulserait le ventilateur horizontal.
( 114 ) N O T E · Sur les anzélzbmtzbus dont es! susceptzhle le syszème actirel des ëgozîts de la ville de Dwzlrerque. K ` Par M. DELISLE. a5 0'c r o nan ¤8¤6. . Les gaz délétères qui s’exl1alcnt pendant les chaleurs de l’été par les bouches des nombreux égoûts de la ville sont bien certainement l’une des principales causes des maladies qui aûligent en ce moment la population de Dunkerque. Cette cause 11’est , à la vérité , que secondaire , et demeure presqu’inaperçue lorsqu’une haute température , long-temps prolongée , ne favorise pas la fermentation putride des matières végétales et animales qui s’accumulent dans les conduits, ou lorsque des pluies abondantes viennent de temps à autre recouvrir ces matières ou les entraînera avec elles. L’établissement d’un grand réservoir d’eau au moyen duquel on formerait des courans rapides dans les conduits souterrains, ne me semble pas praticable, attendu qu’aucun aiiluent n’amène d’eau près de la ville à une hauteur assez considérablerpour atteindre le but, et que dans le cas même où la chose serait possible , les conduits existant ne pourraient supporter les etïorts de l’eau qui les détrui- raient eu peu d’l1eures. Quelques·unes des bouches des égnûts ont déjà été disposées convenablement sur un principe de saine physique; mais chacune de ces bouches ai occasionné une dépense assez,]. forte , dépense que les ressources de la ville ne permettraient
( 1 15 ') pas de faire en une seule année., ni peut-être en quatre, à toutes les autres bouches qui la réclament. J’ai cru remarquer en outre que les ouvertures des nouveaux appareils sont assez petites pour faire craindre Pengorgement dans le cas d’une pluie très-considérable ou d’un dégel subit. Ces considérations m’engagèrent à chercher un _mode moins dispendieux de fermer ces foyers de destruction par une application plus simple du princ_ipe déjà mis en · usage. C’est le résultat de ces recherches que je vais exposer succinctement dans'l’espoir qu’un autre pourra encore trouver mieux , et mettra ainsi Padniinistration dans la possibilité de remédier promptement au mal sans excéder ses moyens. — Les châssis en bois des anciennes bouches sont généra- lement assez mauvais , et devraient, pour la plupart., être renouvelés si on les déplaçait; mais la plupart aussi pour- l`àl€|]t encore servir plus ou moins de temps si on n’y touchait pas, ce'qui zlimiuuerait d’autnnt la dépense à faire immédiatement. L’opération qui imc paraît conve- nable., consisterait seulement e11 une ouverture à faire au-dessus. de chaque embranchement et près du châssis de la grille; à construire., dans Pembrancliement même, un petit mur d’une brique et demie, avec mortier de ciment ou de tras, et bien lié avec les murs latéraux; ce petit mur·s’éleveraît jusqu’à 15 ou zo centimètres de l’intrados de la voûte ou du dessous des madriers qui couvrent Vembranchenxent, il serait soigneusement enduit: des deux côtés avec le même mortier. A 15 ou zo centi- mètres de ce petit mur, ·et à io centimètres en contrebas Nota. On pourrait aux deux petits murs substituer deux plaques en fer c¤ulé,soig¤œusemem eucnmées dans les parois de 1'cmbranclnunem.
( U6 ) de sa surface supérieure, on placerait un madrier en chêne (ou une pierre ) , enchassé avec soin , par chacun de ses bouts , dans les parois verticales de Pembranchement, et sur ce madrier, qui aurait 22 centimètres de largeur, on éleverait un autre petit mur d’une brique, en même mortier que ci-dessus , jusqu’à aflleurer le dessous du châssis de la grille; après quoi, replaçant les madriers ou reconstruisant la voûte , `on comblerait Pexcavation. Ce travail étant fait , toutes les matiè1·es plus pesantes que l’eau se déposeront dans le fond du réceptacle, d’où on les extraira de temps en temps par l’0uverture qu’0li`rira la grille , rendue mobile si elle ne l’était d’avance : llextraction faite , les habitans des maisons voisines se1·ont tenus de verser une quantité d’eau telle , que sa surface atteigne le déversoir de l’appa1·eil. Pour que cette quantité d’eau ne soit pas trop considérable et plus souvent: renouvelée , on remplira , s’il y nlieu , la partie inférieure du réceptacle jusqu’à ne laisser que 20 ou So centimètres d’espace entre le dessous du madrier et le pavé du nou- veau fond ; enfin , quelques débris de pavés de grès auront été placés au pied du mur inférieur , pour`que le déver- sement continuel de l’eau ne dégrade pas la maçonnerie. Il résultera de ces dispositions que les miasmes putrides ne pourront plus s’épancher que par les embouchures inférieures des égoûts, et que la ville se trouvera garantie de la malignité de leur influence'; cependant ces miasmes ainsi concentrés pourraient compromettre les ouvriers chargés des réparations; mais en faisant , au besoin , usage de chlorure de calcium, et en rfentreprenant des travaux ~un peu considérables de 'cette espèce que vers la tin de Phiver , on évitera aisément tous les dangers qu’ils pourraient offrir. A. Conduit priaripal (planche 2, fg. g).
( H1 } B. Embrànchemem. , Il C. Grillc. D. Mur à construire dans Yemlarannhement, sur 1 f ou si briques. E. Madrier et petit mur gu‘il soutient. F. Pavé du nouveau fond du réceptacle. . G. Exhaussemens des'murs latéraux lle Pemhranchement et madriers gtfils supportent. H. Déversuir. I. Tas de débris de pavés pour rompre la chûtc de l'eau.
( IIS , , N O T E SUR LE PHYTOLACA. Par M. KUHLMANN. I 3 uovnnnma 1816. ` J’ai fait quelques tentatives pour appliquer sur les tils ou tissus la belle couleur pourpre des baies du phytolaca. Voici en peu de mots les résultats que j’ai obtenus: Le suc pourpre des baies du phytolaca éprouve par les réactifs , les modifications suivantes : Les acides , même concentrés , né font qu’aviver davan- tage ·sa couleur pourpre , et ne lui fout éprouver aucune altération par un contact prolongé. Les alcalis faibles fout virer sa couleur au violet, et —· les alcalis caustiques et concentrés la détruisent entièrement en quelques heures. Le proto sulfate de fer en contact avec le suc de phy- n tolaca lui donne une belle nuance violette; mais la déco- loration a lieu par un contact prolongé, probablement parce qu’en se peroxidant le fer absorbe de Poxigène à la matière colorante , et détruit ainsi l"harmonie de ses principes constituaus. Le chlore agit sur cette couleur comme sur toutes les autres couleurs végétales. ` Tant que j’ai cherché à fixer la couleur du phytolaca sur le lin , le coton ou la laine , mes efforts ont été inu- tiles; ces corps ont totalement refusé de s’en charger , quel mordant que j’aie employé. J’ai été un peu _plus heureux pour la soie. '
( Mo ) Le mordant d’alun m’a fourni, à la teinture , une couleur hortensia assez agréable , et préparée par le permuriate d'étain,‘la soie s`est teinte en un lilas foncé. Ces deux nuances , très-faciles à obtenir , résistent fort bien aux réactifs chimiques, et sous ce rapport peuvent être considérées comme des couleurs fort solides et con- venables pour la teinture des soies; mais dans la teinture de ces couleurs il faut éviter avec précaution de porter le bain à Pébullition ; car , par cette température élevée , la couleur_du phytolaca brunit et S,3ltèl'€· Je n’ai pas encore ' pu éprouver la tixité de ces couleurs par l’action directe et prolongée des rayons solaires; mais je crains que cette iniluence ne soit, comme c’est l’ordiuaire , analogue à celle d’une température élevée, et dès—lors le phytolaca serait à ' rejeter totalement du nombre des matières teintoriales. J’ai toujours cru à propos de vous communiquer ce peu d’observations : ce sont des faits qui, connus, peuvent . épargner la perte d’un temps employé à d’ultérieures recherches sur cette matière. Dlaillenrs, la connaissance des 1·ésultats infructueux forme aussi partie d’une étude approfondie. . J’ai pu me convaincre depuis que ces craintes n`étaiénl que trop fondées, Faction prolongée de la lumière faisant éprouver à ces couleurs une allé- ralion sensible. _ I ’ . · f
r ( 1.,20 ) N O T I C E SUR LA FABRICATION DE L’ACIDE SULFURIQUE. Par M. KUHLMANN. _ 3 Avnxr. 1827. UEXPLICATION des réactions chimiques qui stopêrent . lors dé la combustion du soufre dans les chambres vitrioliques , est un des titres Iles plus honorables acquis au nom scientifique de M. Clément Desormes. Lafabrication de l’acide sulfurique, confiée le plus souvent à' des manufacturiers chimistes, a été l’objet de tant d’observations., qu’il est aujourd’hui peu d’arts in- dustriels qui, ayant été autant étudiés, soient par con- séquent aussi perfectionnés. Néanmoins 100 parties de soufre qui, théoriquement, doivent fournir, par leur combinaison avec Poxigène, " 249 parties d’acide sulfurique anhyclre , et par conséquent 328 parties d’acide à G6° de Beaunée ou 1840` de densité, ne rendent, dans la fabrication courante, que deux cent soixante et au plus deux cent quatre-vingt-dix parties d’acide concentré. Une grande différence se remarque dans la quantité de produit qn’obtient telle fabrique et telle autre, et dans la même fabrique, avec les mêmes pro- cédés de fabrication , la quantité d’acide obtenue d’une même quantité de soufre, varie beaucoup sans que, le plus souvent, le fabricant puisse se 1·endre compte d’une pareille différence. · Ayant souvent réfléchi sur cette anomalie, je vais aujourd’hui consigner lc résultat de mes observations
( 12x ) à cet égard. Il existe dans la fabrication de l’acide sulfu- rique deux méthodes qui diffèrent l’une de l’autre, en ce que dans la première, dite à combustion continue, le soufre se brûle extérieurement par un petit courant d’air, qui fait pénétrer l’acide sulfureux dans la chambre de plomb où cet acide se transforme en acide sulf11- rique, par Pintermédiaire du gaz nitreux. L’acide sulfu- 1·ique formé est absorbé par une couche d’eau qui couvre le fond de la chambre et qui se charge peu-a-peu d’acide , jusqu’à ce qu’il se soit produit de Palcide sulfurique de 40 ou 45 degrés de densité, après quoi Pacide n’est plus absorbé avec autant de facilité, ce qui nécessite de maintenir toujours le liquide au fond de la chambre à une densité assez faible, par des additions successives d’eau. Ce procédé présente Pavantage d’nn travail continu et régulier; à mesure qu’il pénètre dans la chambre vitriolique une certaine quantité d’acide sulfureux, il s’écbappe, par une cheminée établie à l,€Xl1`êI'I1llé de l’équipage, une quantité de gaz convenable pour pro- duire le courant. Cette cheminée entraîne, outre l’azote de l’air et l’acide nitrieux superflu, une grande quantité d’acide sulfureux et d’acide sulfurique non condensé; néanmoins le fabricant donne quelquefois la préférence` à ce moyen de fabrication ,' parce qu’avec une chambre de plomb àcombustion continue, l’on peut brûler une plus grande quantité de soufre dans un même laps de temps que dans une chambre à combustion intermittente de même dimension , et cet avantage contrebalance en partie celui d’une combustion mieux utilisée. L’acide que l’on` . retire de ces chambres est beaucoup plus coloré que celui produit par le deuxième moyen de fabrication. · Cette seconde méthode ,— que je C1’OlS préférable , est dite à combustions intermittentes. Des chaudières nommées
( 122 ) patères, disposées sur_un autel dans l’intérieur de la cham- bre , reçoivent un chargement de soufre en quantité pro- portionnée à la capacité dela chambre; ce soufre est allumé, et la production d’acide nitreux est provoquée à mesure de la combustion. La chambre hermétiquement close, se 1·emplit bientôt. de vapeurs d’acides nitreux et sulfureux , et lorsque la totalité du soufre est convertieen acide' sulfureux, une grande quantité de vapeur d’éau est lancée dans la chambre avec assez de force pour y [établir un mouvement dans les gaz. Une petite pression a presque toujours existé jusqu’ici dans la chambrefmais bientôt la vapeur d‘eau se condensant et entraînant avec elle l’acide sulfurique produit par son secours , il s’établit une'1·aréfaction telle qu’il est nécessaire de laisser péné- trer dans l’intérieu1· une certaine quantité d’air pour' rétablir l’équilibre. Au bout de quelques heures de con- densation; l‘acide sulfurique condensé étant tombé sous' forme de pluie, Pathmosphère intérieur est presque tota- I lement dépouillé d’acides sulfureux et sulfurique; cet atmosphère consiste principalement en azote et en deuioxide d’azote, tout Poxigène ayant servi à con- vertir le soufre en acide : alors·des‘portes latérales et des soupapes sont ouvertes pour renouveler l’air' dans la chambre et' recommencer une nouvelle opération. L’acide qui se produit ainsi est dans la plupart des fabriques à une densité de 45 à So" , et sa coloration est beaucoup moins grande que celle de l’acide préparé par la première . méthode. La densité de l’acide dans ces chambres à com- bustions intermittentes peut cependant varier considéra- blement; car lorsque par quelque travail intérieur l’on a vidé une chambre, avant de recommencer les opéra- tions, l’on est _dans l’usage de couvrir d’eau le fond de la chambre à un ou deux pouces de hauteur, afin rde
( 123 ) protéger les plombs. Tai remarqué que dans ces derniers cas, le soufre des premières comlziustionsîlne produisait presque pas d’acide sulfurique; que le résultat était un liquide fort coloré et ayanti une odeur d’acide sulfureux beaucoup plus ‘marqnée que le produit de fabrication ordinaire; je reconnus que du degré de l’acide renfermé- dans la chambre dépendait beaucoup la quantité d’acide sulfurique retirée du soufre , et que si la conden- sation des vapeurs avait lieu plus facilement lorsquerle liquide, au fond des chambres , était peu concentré, c’était parce que la plus grande partie de l’acide sulfureux ` était absorbée en pure perte , et haussait ainsi le degré des eaux ; le fabricant qui évalue la quantité d’acide concentré qu’il doit obtenir d’ap1·ès la quantité d’acide faible, est induit en erreur, dans cette circonstance , car je me suis convaincu que de Pacide ainsi coloré perdait jusqu’a 10 , p. § dans la concentration, tandis qu’avec les mêmes moyens ‘de concentration, je ne perds que 2..% à 3 p. %, en agissant sur des produits plus purs. Ce qui précède vient aujourd’l1ui éclairer sur,les résultats comparatifs que produisent les deux moyens de fabrica- tion et sur les différences qui peuvent exister, selon les circonstances , dans les quantités du produit obtenu. Dans la combustion continue, j’attrihue une grande perte ' à cette absorbtion, car le liquide ne peut jamais être fortement concentré, et par conséquent doit se colorer facilement. W Dans Pétablissement que j’ai fondé à Loos, persuadé que pour pe1·dre le moins possible d’acide sulfureux par dissolution , il fallait mettre les gaz de la combus- · tion en contact avec le liquide le plus concentré, je fais monte1· la densité jusqu’à 54 et même 56°, et non seu- lement j’obtiens des résultats plus satisfaisans, mais encore
·· ( 194 ) mon produit presqu’incolore blanchit plus facilement à la concentration et acquiert des qualités plus vendables. Il est cependant une limite à laquelle il faut s’arrêter; c’est le point où l"acide dans les chambres deviendrait assez concentré pour attaquer plus facilementles plombs et les soudures. L’inc0nvénient que je viens de signaler serait beaucoup moindre si tout l’acide sulfureuxi pro- - duit était au moment de sa p1·oduction converti en acide sulfurique; mais la quantité d’acide nitreux mise en contact n’est pas assez grande; elle suftit seulement pour opérer cette conversion en 130 opé1·ations successives, servant d’auxiliaire pour porter pen à peu Poxigène de l’air sur l’acide sulfureux. Jeme suis convaincu que la colo1·ation de l’acide dans les chambres vitrioliques était bien due à l’absorbtion de l’acide sulfureux, par une expérience directe. En fai- sant passer un courant de gaz sulfureux par de l’acide sulfurique parfaitement incolore, ce liquide se colore en brun; l’absorption et la coloration sont d’autant plus ' grandes que l’acide sulfurique est à un moindre degré I de concentration. Depuis long-temps j’avais 1·emarqué_ qu’en chauffant' de l’acide sulfurique avec du l'D€1‘Cll1`C , le liquide surnageaut se colorait en un brun foncé, comme si des matières organiques avaient été introduites dans ' l’acide : Cette coloration est encore évidemment due à la dissolution d’une certaine quantité d’acide sulfureux dans le liquide; car l’él1ullition prolongée de ce liquide ' ` le décolore, de même que`l’addition d’un peude salpêtre ou d’acide nitrique. L’acide nitreux` qui se produit dans ce dernier cas convertit”l’acide s'ulfureux en acide sulfu- · rique et` la décoloration a lieu`subitement ; le même effet se produit sur dé liacide coloré. Un inconvénient non moins' grave que Pabsorption de
( 125 ) Pacide sulfureux a lieu quelquefois dans la fabrication ' de l’acide vitriolique, et peut faire varier la quantitépde produit; c’est la production des fleurs de souûe. Cette production résultant du manque cl’oxigène lors de la · combustion, provient de ce que les capsules renfermant le soufre ont été chaulfées trop rapidement, et que l’oxi- gène de l’air des chambres n’a pas pu avoir accès en assez grande quantité pour brûler tout le soufre et le convertir en·acide sulfureux. De la lieur de soufre se forme et elle vient se jeter dans l’acide. Ce soufre n’ayant ,_ pas une densité beaucoup plus considérable que celle de l’acide, est tenu en suspension si intimement, que j’étais d’alJ0rd disposé à croire qu’il se dissolvait : entraîné avec le liquide dans les vases de concentration, l’action de l’acide agit su1· lui pendant Pébullition et le transforme en acide sulfureux, aux dépens d’une grande quantité d’oxigène qu’il lui cède, étant décomposé lui-même partiellement en cet acide gazeux. J’ai même remarqué plusieurs fois que du soufre s’échappait aussi à l’état de vapeur et venait se condenser contre les parois inté- rieures des vases distillatoires, affectant une forme cris- l talline. La perte uejîpeut faire le fabricant par ce vice dans Popération egitrès-considérable; car , non-seulement il n’utilise pas le soufre sublimé, mais encore il perd — deux fois autant d’acide pur pour chasser ce soufre dans la concentration. Je ·dis deux fois autant, car pour transformer en acide sulfureux cent parties de soufre , il faut gg,4o d’oxigène qui, enlevés à l’acide sulfurique, transforment zoo p21‘l§lBS de cet acide seclen acide sulfu- _ reux. Cette perte est donc plus considérable encore en acide à 184o' de" densité; en outre le gaz sulfureux se ` produisant à la température de Pébullition de l’acide T V 9 '
« ( 126 ) ' concentré, se sature à cette haute température de vapeurs d’acide, et les entraîne avec lui. V Il est aussi essentiel de pousser la concentration jusqu’à · ce que tout le soufre soit converti en acide sulfureux; car, tant qu’il en reste des traces, Pacide sulfurique ne peut se décolorer, la cause de production d’aeide sulfureux . n’ayant pas cessé. Ces dernières considérations sur la fabri- cation de l’acide sulfurique me permettent aujourd’bpi de résoudre un problême dont la solution m’embarrassait beaucoup; voici le fait: _ · _ Un blanchisseur de cette ville ayant fait venir de Rouen de l’acide sulfurique faible, dit eau de chambre, dans le désir d’épargner les frais de concentration , se servit de cet acide pour la préparation du chlore; mais il fut bien- tôt arrêté dans ses essais par un obstacle très—grave. Il trouva dans ses tubes de dégagement et dans,les cuves où la dissolution de chlore se faisait, d’assez fortes quan- tités de soufre capables d’entraver ses opérations. Ce résultat qui, d’abord, me semblait incro_yable,·est anjourd’hui ‘tont expliqué , si nous admettons la possibilité de trouver dans des acides mal préparés une forte dose de soufre; car le chlore formant avec le soufre du chlorure de soufre, peut avoir entraîné ce corp? combustible , et bientôt t’avoir abandonné par le contact de l’eau. ` Un seul essai infructueux peut sulïire pour discréditer un procédé utile et économique; Cal', depuis que de pareils résultats ont été obtenus, malgré l’avantage d’une économie de pres de IO p. § qui 1`éSHltB de l’usage des acides non concentrés, le fabricant en question a renoncé à leur empioi en protestant contre les innovations. ' a . ‘ · .
( 127,) ~ M É M 0 1 R E SUR LES PRINCIPES COLORANS DE LA GARANCE. Par M. KUHLMANN. x.¤‘* ium l8É7· Un grand nombre de travaux ont déjà été consacrés à l’étude de la matière colorante de la garance; je fis en’ 14823 , au laboratoire de M. Vauqnelin , une suite d’expé- riences sur cette racine, et mes résultats ont été vérifiés depuispar MM. Robiquet et Colin , qui, le 22 août 1826, firent lecture , à la société philomatique, d’un mémoire consignant leurs nouvelles observations. J’avais remarqué que la matière colorante de la garance , · peu soluble dans l’eau, était entièrement séparée de sa dissolution dans ce liquide, au moyen d’une faible addition d’acide sulfurique; que le précipité orange qui avait lieu , contenant cette matière colorante, la cédait à Faction de l’alcool et qu’il en résultait une dissolution de couleur e orangée. Un peu d’acide sulfurique resté adhérent au précipité orange, se trouvait entraîné dans la dissolution alcoolique , et dans le but de l’en séparer , je proposai de mettre cette dissolution alcoolique en contact avec un peu de bicarbonate de potasse pulvérisé; l’action du bicarbonate I de potasse ayant fait vire1· la dissolution à une·}Jelle couleur rouge ,· je pensais avoi1· obtenu la matière colo- rante pure, et ce qui m’al’fermissait dans cette opinion, c’est que par une évaporation convenable de mes disso- lutions alcooliques , il se formait à la surface du liquide un produit ayant Paspect cristallisé.
I ( 123 ) MM. Hobiquet et Colin, en répétant mes expériences, ont trouvé que le produitique j’ai obtenu retenait une certaine quantité de carbonate de potasse , et qu’il devait à cet excès d’alcaÈi sa nuance rouge. Je me suis depuis convaincu de mon erreur; elle est résultée de l’opinion que j’avais , et qui est généralement admise, que le bicarbonate de potasse est entièrement insoluble dans l’alcool concentré. Si l`alcool retient un pen de potasse en cette circo ustance, c’est probablement en faveur d’nne matière grasse p articulière que renferme la garance. MM. Robiquet et Colin donnent un procédé de préparer la matière colorante_de la garance , qui présente des diiïé- rences avec celui que j’avais imaginé d’abo1·d. Ils remarquent 4 aussi, dans cette substance , la propriété de cristalliser par sublimation , et proposent de l’appeler alizarine.. Telles étaient les données queles sciences avaient fournies aux manufacturiers, et l’on devait espérer de voir bientôt jaillir des applications utiles de ces principes préliminaires. C’est dans cette vue que j’ai entrepris ce nouveau travail, dans lequel je me suis principalement proposé de séparer , toute la' matière colorante de la garance , et déterminer ainsi la quantité qu’un poids donné de garance en contient. L’espoir de contrib'ner par mes observations à éclaircir des questions qui intéressent si puissamment un grand nombre (Parts industriels , me lit oublier , en cette cir- constance ,‘·tou'tes les difficultés que devait me présenter · un pareil travail, difiicultés qui ne sauraient être appréciées que par les personnes qui ont fait quelques tentatives C dans le but‘de résoudre ces questions. Il me semblait d'ab0rd qù’une matière pure ayant été obtenue par MM. Bobiquet et Colin , il ne 1·estait plus qu’à déterminer la quantité de cette matière que renferme un 'poids donné de garance, mais j’entrevis bientôt Pimpossîbilité de me
( 129 ) servir du procédé de ces savans chimistes pour cet objet. Dans mou analyse chimique de la garance , publiée en iS23., je remarquais une couleur jaune très-soluble dans l’eau , eu outre de la matière que MM. Robiquet et Colin ont appelée alizarine et qui jouit de peu de solubilité dans ce liquide. _ ` Pour obtenir cette dernière matière , je proposai de procéder à un lavage préalable de la garauce à Peau froide pour séparer la plus grande partie de cette matière colorante que j’appelais fauve et sur laquelle je ue crus pas essentiel de faire beaucoup d’essais, la croyant inutile dans la teinture. MM. Robiquet et Colin observent dans leur mémoire qui forme une vérification du mien que la première eau de lavage contient déjà de la matière colorante, et ce lavage étant fait avec peu d’eau, ils ont obtenu une liqueur brune qui s’est prise en gelée après quelque temps de repos. C’est de cette gelée convenable- ment traitée par l’alcool, l’acide sulfurique et l’étl1er, ou par Pétber seulement qu’ils ont retiré l’alizarine dans son état de pureté. Je fus étonné en répétant ces expériences du peu (l,îlllZHl`lî1C que je retirais des _ garances , et dans le but d’épuiser la garance de toute la matière colorante, je procédai a un second lavage W à Yeau; la liqueur fut encore colorée, mais plus faible- ment, et n’ayant plus de viscosité comme `aa premier lavage., il ne se produisit plus de gelée, de"so1·te qu’il n’y eut plus moyen d’en retirer de Palizariue : la garance cependant ne s’était pas décolorée; elle avait acquis une couleur d’un `rougeviolacé assez foncé pour ne pas me laisser de doute sur l’existence d’uue grande quantité de couleur dans ce produit. Je renonçai donc ii trouve1· dans le proeédé de MM. Bobiquet et Colin les ·· élémens nécessaires pour parvenir au but proposé, et
\ ( 130 ) après plusieurs tentatives fabandonnai le lavage à Peau ; car il me semblaitque par Pintermédiaire de ce véhicule une certaine quantité de couleur se fixait plus intimement sur I la racine et la soumettait â `une véritable teinture. Je dus recourir à un dissolvant différent et je trouvai dans l‘alcool toutes les propriétés requises pour enlever à la racineqde garance toute la couleur quelle contient, sans que Pinconvénient _dont je viens de parler se produise; en effet, jamais dans le cours des lavages à l’alcool, la garance ne prend la couleur violacée qui se produit par Peau., et ce qui est à remarquer, et à l’appui de mon assergon , c’est qu’il est extrêmement difficile d’épuiser ’de tonte couleur par le lavage alcoolique la garance lavée préalablement à Peau sur laquelle, par conséquent, il s’est fixé de la matière colorante , tandis que de la garance qui n’a pas subi l’action de cet agent se décolore avec la plus grande facilité. De'termz}zer la quantité dlalzàarzize. Je traite donc la garance par l’alcool à chaud; la disso- ' lution que j’olJtiens est tellement colorée qu’elle est d’un brun foncé, quoique de couleur orangée, l0rsqu’elle est · étendue. Par plusieurs lavages successifs à l’alcool , j’extraîs de la garance toute la matière colorante , et il ne reste ` après ces lavages qu’une poudre grise qui , à la teinture, ne fournit Èasela moindre trace de couleur. Il est toutefois nécessaire pour parvenir à ce résultat de procéder à un grand nombre de lavages. Bien certain d’avoir dans mon ` liquide tous les principes colorans, feu fis un examen hiensérieux : ce liquide étendu d’eau devenait laiteux , Faction des alcalis faisait virer sa couleur au rouge violet et l’acidc lui donnait u11e nuance orange plus Vive. Je concentrai ma liqueur alcoolique, et pour ne pas pendre l’alcool employé, je le recueillis par voie de dis~
( 131 ) tiltatiou ; après avoir chassé la totalité de l’alcool, je versai dans mon liquide devenu visqueux une petite quantité d’acide sulfurique et je l’étendis d’eau; par ces additions il sei produisit un dépôt insoluble orangé et extrêmement abondant, dans lequel je dus naturellement reclierclier la présence de l’alizarine, ayant déjà remarqué la précipi- tation de ce principe colorant ,·· de ses dissolntions par i l’3.Ctl0ll d’un acide. ` La liqueur acide qui surnageait le précipité était d’un i jaune citron, et je m’assurai par des essais multipliés qu’elle ne contenait plus une quantité notable d’alizarine. Certain d’avoir séparé par cette précipitation toute‘l’alizarine ren- fermée dans la garance , je lavai ce dépôt orange par / décantation et à plusieurs reprises jusqu’à ce qu’aux réac- tifs il n’y eut plus dans les eaux de lavage d’indice de la p1·ésence de l’acide sulfurique. Ces eaux de lavage devenaient · entièrement incolores et n’entrainaient pas sensiblement d’alizarine, ce corps jouissant d’une presqu’entiè1·e iuso- l- lubilité dans l’eau froide. Mon précipité orange bien , lavé` fut recueilli sur un filtre, traité pa1· l7étl1€l' qui le dissolvit presqu’entièremcnt , et la dissolution étherée laissa déposer par évaporation des cristaux d’alizarine bien carac- térisés; en soumettant ce précipité orange convenable- ment desséclré à la distillation sèche , l’alizarine se sublime et cristallise contre les parois intérieures de la cornue ou du tube en belles et longues aiguilles brillantes d’un jaune doré. ’ ` Une circonstance rend cette dernière opération assez délicate : la garance renferme une grande quantité d’une matière poisseuse acidule qui, étant insoluble ou peu i soluble dans l’acide sulfurique faible, reste mêlée à l’ali- zarine et se décompose pendant que t’alizarine se sublime lors de la distillation. Il est à craindre que `la décom- position de cette matière grasse n’entraîue aussi la décom-
( 132 ) posit_ion d’une partie de Palizarine; car j’ai trouvé des garances qui contenaient tant de cette matière, que la distillation de toute la masse de ce résidu insoluble ne me fournissait presque pas de cristaux d’alizarine. Il serait facile d’éviter la présence de cette matière dans le précipité orangé, en laissant un peu d’alcool dans 1’extrait avant de le délayer dans l’eau acidulée; mais cet alcool, en facilitant la solubilité de la matière grasse, augmenterait aussi celle de l’alizarine, et ne permettrait pas en conséquence de l’obtenir en totalité. Cette matière grasse semble bien intimement combinée à Palizarine , car quelque tentative que j’aie faite pour l’isoler de la matière colorante rouge, sa dissolution acquérait toujours, par l’action des alcalis, une couleur rouge vineuse qui pourrait bien appartenir à cette substance ellejmême. Cette matière acquiert par ·l’ac-· tion de l’acide sulfurique une couleur verte. En traitant par des lavages à l’alcool ou à I’éther un mélange d’alizarine et de cette matière grasse , les premières portions d’alco0l ou d’éther se chargent de la plus grande partie de la matière grasse , et l’évapo1·ation spontanée de ces liqueurs, au lieu de donner des cristaux d’a.lizarine bien nets, ne donne qu’une espèce de végétation de couleur brune, grasse au toucher et acquérant une couleur vineuse par l’action des alcalis : les parties qui ont subi 11n ou deux premiers lavages donnent ensuite des cristaux b1·illans et se subliment presqu’entièrement par la chaleur. D’après ces considérations l’on voit que ,· poura déter? miner bien exactement la quantité d’alizarine, il faudrait pouvoir éviter les inconvénicns signalés; mais comme il est difficile de s’y soustraire entièrement, je crois plus convenable de laisser un peu d’alcool dans l’ext`1·ait et de perdre ainsi un peu d’alizarine.; que-de recueillir ce produit mêlé d’une grande quantité de matière étrangère. A S’il s’agissait de préparer l’alizariue sans avoir égard
( 133-) aux quantités que renferme une garance donnée, il serait à/mou avis convenable de laver d’abord la garance à grande eau pour séparer les parties très-solubles, et de traiter ensuite-la garance lavée et séchée par Palcool, ainsi qu’il est dit précédemment. Il est vrai que par ce procédé l’on perd un peu d’alizarine, mais la quantité n’eu est pas considérable, et le lavage du précipité orangé résultant de l’action de l’acide sulfurique faible su1· l’ex- trait alcoolique deviendrait beaucoup plus facile, la plus grande quantité de la partie jaune que renferme la garance ayant été séparée d’ab0rd par le lavage à l’eau. L’on voit, d’après ce qui précède, que par le procédé de MM. Robiquet et Colin , l’on ne saurait extraire de la garance qu’une petite quantité d’alizarine, puisque pour préparer Palizarine en grand je néglige ces quan- tités. Le premier lavage aqueux de la garance semble toutefois entraîner une plus grande quantité d’alizarine que les lavages suhséquens, probablement parce que cette matière tinctoriale se dissout en faveur du liquide visqueux, ainsi que l’observent MM. Robiquet et Colin; peut-être aussi s’y trouve—t—elle à l’état d’une division extrême, ce qui expliquerait la coagulation qui a lieu dans les pre- · mières eaux de lavage. Je reproduis facilement `la même coagulation en délayant dans une petite quantité d’eau l’extrait alcoolique de garance; la liqueur , d’abord trouble, se prend au bout de quelques heures en une masse trem-· blante , ayant la consistance d’une gelée de groseille (ii). Examinons maintenant les p1·opriétés de l’alizarine, en (lt) Je dois remarquer ici que dans le cours de mes expériences il m'eS% arrivé d‘0b\enir, sans pouvoir depuis reproduire le même résultat, une matière blanche un peu jaunâtre, insoluble dans l`ea.u , soluble dans l'aleool et l’èxl1er, n'acquérax11 aucune couleur; par les acides ui par les alcalis gp enliu cristallisêe en paillettes micacées, semblables, quant à la forme, aux · paillettes cristallines de Talizarine que MM. Robiquel et Colin obtiennent
,( 134 ) rappelant celles que MM. Robiquet et- Colin ont déjà consignées : /~ - .Pr·oprie'le's de l’alz`zarùze. . , La couleur de l’alizarine est d’un jaune doré ressemblant assez à la couleur de la gomme gutte; elle cristallisé facilement en paillettes par évaporation de sa dissolution éthérée; elle cristallise en belles aiguilles brillantes par la distillation sèche; à froid elle jouit d’une presqu’entière· insolubilité dans Peau; à chaud il ne. s’en dissout pas beaucoup, et ses dissolutions aqueuses ont une nuance rosée. Sa dissolution dans l’éther est très-facile; sa solu- bilité dans l’alcool est assez grande, moindre cependant que dans l’éther. L’action de l’eau sur la dissolution alcoolique concentrée en sépare la plus grande partie d’alizarine; cette séparation est plus prompte encore par le secours d’un`acide; l’alcali au contraire facilite sa dissolution et lui donne une belle nuance bleue violacée. L’essence de térébenthine la' dissout aussi parfaitement bien. Tous 'ces caractères rapprochent cette substance de la nature des matières résineuses. À raison de sa p1·esqu’in- solubilité dans l’eau, cette substance u’a pas de saveur bien marquée, _et son odeur faible ne présente aucun caractère tranchant. Ap1·ès avoir séparé le principe colorant purifié de la garance, je voulus aussi essayer quels résultats il me donnerait à la teinture. _ Tobtins de fort beaux violets, mais la couleur rouge que me fournit Palizarine employée comme matière tinctoriale, affectant toujours une nuance bleuâtre après Pavivage, et ayant fait des efforts inutiles pour obtenir par Yévaporation de la solution èlliérée de cette matière coloranle. Je crois seulement rue rappeler que ce produit s'est formé dans de l`eau pure , dans laquelle j'nvais clélayé de la gelée dont il vient d'ê\rc question.
( 135 ) sur coton la belle couleur écarlate dite rouge d’Andrinople, je dus rechercher si la garance ne renfermait pas un autre agent qui pût modifier la couleur fournie par Pàlizarine; je reviens à l’opinion que j’ai émise dans mon premier travail sur la garance, qu’il existait dans cette racine un second principe colorant que fappelai fauve. Dans le désir de recueillir sur sa nature et ses propriétés quelques données, je soumis à dilïérens essais la liqueur jaune acidule provenant du lavage de Pextrait alcoolique, et dans laquelle je devaislnaturellement la rechercher. 'L’action de Pamrnoniaque donnait à cette liqueur une couleur aurore: j’y versaî de Pacétate de plomb, ce qui développait un précipité abondant de sulfate de plomb, que je séparai par le filtre. La liqueur Hltrée était d’uu jaune orangé pur , et à mon grand étonnement je vis qu’une addition d’amn10niaque précipitait dé cette disso- lution une belle, laque rose; je m’aperçus que cette laque était bien formée par cette couleur que fappelais jaune ` ou fauve, en combinaison avec l’oxide de plomb; car cette laque lavée à grande eau, légèrement ammoniacale, étant traitée de nouveau par l’acide sulfurique faible, la couleur se reproduisait dans son premier état, c’est-à- dire ,, redevenait d’un jaune de citron. Je n’ajoutai que la quantité d’acide sulfurique nécessaire pour convertir l’oxide de plomb en sulfate, et isoler par con- séquent le principe colorant. Ma liqueur , légèrement , acide et d’un très-beau jaune de soufre, fut saturée par un peu de sous-carbonate de potasse, et la dissolution colorée prit une belle nuance d’un orangé couleur de feu. Pévaporai la liqueur jusqu’à siccité, et pendant cette évaporation je remarquai les faits suivans : Que la liqueur orange exposée à la chaleur fonçait considérablement eu couleur; que contre les parois de la capsule il se déposait des couches de la matière des-
( 136 ) séchée, effectuant une très-belle couleur rose qui dispa- raissait par la redissolution. Le p1·oduit obtenu à l’état d’extrait convenablement desséché fut traité par l’alcool bouillant qui se cliargea d’une couleur jaunne un pen oran gée, y et qui entraîna tonte la matière colorante pure , ne laissant dans la capsule que des _parties insolubles d’une couleur brune, Ma liqueur alcoolique fut évaporée à l’air, et me fournit un extrait visqueux que je considère comme la matière colorante jaune dans son état d’isolement. A _ Xanlhùie. _ Quoique mon opinion ne soit pas encore bien basée sur cette matière, pour éviter de longues pér.iph1·ases, . j’appellerai , dans la suite de ce mémoire, cette matière colorante jaune xanthine de ë»v9a·; jaune , brillant, couleur de feu, ce nom, désignant bien les diH`érentes nuances que prend cette matière par l,Zllllll.1EllCB des agens chimiques. Avant d’étudier les propriétés de cette substance, je _ vais décrire le moyen de la préparer, auquel, après quelques essais, j’ai donné la préférence sur celui que je viens de consigner. î- Après avoir préparé une dissolution alcoolique des principes solubles de" la garance , l’avoir évaporée jusqu’à entière siccité, je traite l’extrait que j’obtiens par de l’eau froide, qui dissout la xanthine, et laisse dans un état d’insolubilité Palizarine et une grande partie de la matière grasse. Je_ Iiltre la liqueu1· jaune sufiisamment étendue d’eau, et y verse un excès d’acétate de plomb. Par cette addition se développe aussitôt une précipitation très-abondante d’une combinaison de l’oxide de plomb, avec la matière grasse et Palizarine qui ont pu être dissous. Ce précipité étant séparé par le filtre; dans le liquide qui a une couleu1· orange , je verse dc l’eau de Baryte jusqn’à ce qu’il y en ait un petit excès sensible au papier réactif.
( 137 ) Par cette addition il se développe un précipité extrêmement abondant d’oxide de plomb, entraînant avec lui toute la xanthine, et si exactement, que le liquide surnageant est entièrement décoloré. Ce précipité est d’nne couleur rose ou rouge d’autant plus foncée que l’on a ajouté une plus faible quantité d’acétate de plomb en excès , et que par conséquent la fécule colorante se trouve répartie sur une moindre quantité d’oxide de plomb; je lave â l’eau distillée par décantation ; mais à mesure que l’excès d’alcali disparaît, j’ajoute aux eaux de lavage , avant leur emploi, quelques gouttes d’eau de Baryte, et je P1‘éVi€IlS parfai- tement de cette manière la redissolution de la matière c0lo1·ante qui s’eFfectuerait un peu sans cette précaution. Il reste bien un peu de Baryte après le lavage, mais cette Baryte doit en être séparée par Faction de l’acide sulfurique- que je fais réagir, comme dans le procédé déjà décrit, sur`le précipité rose. Par Paddition d’un · petit excès d’acide sulfurique, la couleu1· rose se détruit, il se dépose du sulfate de plomb, et la liqueur jaune surnageante, qui est légèrement acide, doit être saturée par Peau de Baryte. Par cette saturation la liqueur, de jaube qu’elle était, prend une couleur aurore très—riche, et il se forme un léger dépôt de sulfate de Baryte. La saturation complète de l’acide ayant eu lieu par la Baryte;. sans qu’il soit nécessaire de filtrer, j’évapore à siccité la liqueu1· orange, et je traite l’extrait obtenu par de l’alcool bouillant. L’alcool ne dissout que la xanthine , laissant , dans u11 état d’insolubilité une matière étrangère de couleur brune, le sulfate de Baryte, et même le peu de Baryte qu’on a pu mettre en excès. La dissolution alcoo- lique dtune belle couleur jaune orangée, parfaitement neutre et dépouillée de tous corps étrangers, étant éva- ` porée, fournit la xanthine dans l’état de pureté, sous , la forme d’un extrait orange. '
. ( 138 ) Voici quelles. sont les propriétés les plus saillantes de cette matière particulière : _ Proprieîës de la xwztlzzhe. . Elle est très-soluble _dans l’eau, sa dissolution a_ une saveur sucrée, laissant dans la bouche une amertume fort désagréable; elle est soluble dans l’alcool et peu soluble dans l’éther;' les alcalis fout virer. à l’orange, rougeâtre sa dissolution, et les acides la font virer ··au i jaune citron. L’acétate» de plomb neprécipite pas la xanthine de ses dissolutions , ni le sous-acétate, ni aucun des sels métalliques que j’ai essayés; mais elle est en- traînée et forme des laques rouges ou roses d’un grand éclat, avec différens oxides métalliques que l’on précipite de sa dissolution mêlée au sel métallique. La xanthine pure appliquée sur du coton mordaucé lui communique une couleur orange fort brillante, et 1’on n’y>remarque aucun œil ·bleuâtre; cette nuance forme une ·'opp'osition tranchée avec celle fournie par llalizarinc qui est toujours bleuâtre ; aussi la xantbine , dans la teinture , semble-t-elle jouer un rôle des plus, essentiels. Quoique directement la xanthine ne fournisse qu’une couleur orange au coton, il est possible que, par l’etl`et `dcs avivages, cette couleur se transforme en rouge ou rose., car nous avons vu que sa dissolution pouvait donner des laques roses ou rouges, et qu’uue haute température influait sur Pintensité de ses nuances. . _ 5 " Il est même possible_qu’en combinaison avec l’alizarine , la xanthine éprouve dans sa fixation des modifications par- ticulières , car du concours des couleurs violettes et oranges qu’at¥ecteut isolément les deux principes colorans, par Pinfluence des alcalis , il devrait résulter une nuance sombre , les trois couleurs primitives se trouvant 1·éunies.,
< 139 ) tandis qu’il est peu de couleurs aussi vives que celle du rouge d’Andrinople. ‘ La quantité de xantbine varie dans les différentes garances; celles de Hollande, de Provence , et surtout celles d’Alsace, en contiennentplus que les garances de Chypre , de Smyrne , de Barbarie; c’est du proportionne- ment de ces deux matières colorantes dans les garances que résulte le plus ou moins d’aptitude de ces garances pour telle teinture, ou telle autre. , Cozzszlzïratzbrzs generales sur les Zeziztures de gamhce, et prirzczjmlemént sur le rouge d’Andr·1iz0pIe. Dans le cours de ces expériences sur les principes colorans de la garance, je n’ai jamais pe1·du de vue le but principal de mes essais , j’ai comparé ces résultats de laboratoire avec ceux que me donnent journellement les garances_dans l’emploi que j’eu fais en fabrique. J’ai émis l’opini0n que les deux principes colorans concouraient à la forma- tion des belles nuances que nous fournit la garance. Dans les rouges pleins d’un ton orangé , la xantliine semble jouer un rôle des plus importans. Quant aux violets, il paraît que Palizarine presque seule con- court à leur formation , et que `la xanthine est inutile , quelquefois même nuisible à la pureté de la couleur. Qu’on admette ou non Pinlluence de la xanthine dans la teinture, il est toujours constant que les principes colorans de la garance dans leur état d’isoleme11t sont jaunes, et qu’i]s ne deviennent rouges que par leur combi- naison avec le mordant d’alamine, et violets avec le m01·-— dant de fer. C’est ce qui résulte bienxévidemment de Pexpérience suivante zjîimaginai de fire bouillir du coton teint en rouge d’Andrinople, et parfaitement avivé, dans de Véther sulfurique ,' et je ne fus pas peu surpris de voir le coton iléchir de nuancé et pâlir; tandis que l’étl1er se
( ¤4¤ ) colorait, non pas en rouge, mais en jaune orangé; examinant cette liqueur étherée,j’y décovuvris la présence·del’àlizarine réunie à la gcanthine. La même expérience faite sur du _ coton teint en violet lme fournit de même une liqueur orange , renfermant presque Palizarine seule, et le coton dépouillé de sa couleur resta avec son mordant vferrugineux. Je fis les mêmes expériences sur du coton teint sans avoir été préparé aux bains huileux , et le résultat fut le même , · seulement l’étl1er se chargea moins facilement de couleur , _ parce qu’il n’existait plus en combinaison avec la couleur , la partie huileuse qui, dans le premier cas, en se dissolvant , dans l’étber entraînait avec elle la solution de la matière colorante. Il n’est donc plus de doute ; les matières colo? rantes de la garance., oranges toutes deux dans leur état d’isolement, prennent différentes couleurs plus ou moins vives en se combinant à ditférens oxides métalliques. Nous avons dit que la couleur violette ne semblait pas réclamer pour sa formation toute la quantité de xanthine qui se fixe dans le rouge : lors donc qu’avec un bain de garance nous teignons en violet, nous obtenons d’abord des violets plus ou moins fauves , selon que la garance employée présente dans sa composition plus ou moins de xanthine. Pour donner ensuite à ce violet sa couleur vive et pure, nous devons chercher à séparer la xanthine qui s’est fixée. Quel moyen employer ? j’éprouve ici une grande satis- faction a expliquer Faction des bains acidules que j’emploie depuis long—temps pour aviver les violets. Qu’arrive-t·il lorsque je fais bouillir du coton teint en violet dans une eau légèrement acicluléel par l’acide sulfurique ? la xanthine se dissout, tandis que Palizarine reste, et si par Faction momentanée de l’acide sa couleur est virée au fauve , la couleur violette reparaît avec plus de vivacité par un bain de savon subséquent. Des résultats analogues
( 14¤ ) sont obtenus pour les couleurs roses ; car pour les dépouiller de la nuance orange qu’elIes contractent il la teinture , l’on est dans l’usage de les passer dans un bain bouillant de crême de tartre, ou dans de l’acide sulfurique faible, lorsqu’on agit sur des cotons huilés. La connaissance de cette action réciproque qu’exercent dans la teinture les deux parties colorantes , et les notions acquises sur leurs propriétés particulières, m’ont suggéré de tenter en grand l’essa.i suivant : persuadé qu’une grande quantité de xanthine nuit dans la teinture des violets, je tentai un moyen d’enlever à la garance une grande partie de sa xanthine et j’y parvins par plusieurs lavages à l’eau froide , en opérant sur la garance comme on opère sur le safran. J'eus toutefois l’attention de faire servir mes eaux de lavage jaunes pour la teinture du rouge ordinaire : la garance, ainsi lavée à plusieurs reprises, avait acquis une nuance violacée et ne contenait plus qu’une petite quantité de xanthin'e; je la fis servir à la teinture des violets, et ' j'obtins sans avivage une couleur des plus vives , infini- ment plus agréable que celle que me fournissait la même · espèce de garance qui n’avait pas été soumise au lavage· Les différences dans les résultats obtenus des garauces lavées ou de celles non lavées sont assez marquées pour que je ne désespère pas de voir un jour ce procédé généralement adopté pour les couleurs délicates , les lilas , les violets, et peut-être les roses. Ce sera aussi un moyen de pouvoir se passer au besoin des alizaris de Smyrne ct de Chypre, dont la qualité, est de contenir moins de xanthine, qualité que nous pourrons faire acquérir à nos garances de Pro- vence en donnant un lavage préalable , et affectant toutefois a la teinture en rouge les eaux de lavage pour ne pas eprouver de perte. · ·La connaissance acquise des- propriétés des matières io
( ¤4¤ ) colorantes de la garance pourra aussi nous être de quelque secoursn dans l’analyse d’uu grand nombre d’opérations que le teiuturier exécute machinalement parce qu’il en a reconnu ·l’eHicacité. Quoique je m’écarte un‘ peu ·du p1·incipal sujet de ·ce mémoire , je ,vais passer en revue les dilïérentes opérations que comprend la teinture de [ garance. , 2 Jllordans. Les matières colorantes de la garance ont une forte tendance à se combiner avec un grand nombre de corps et à leur communiquer diverses nuances. Sans Papplication _ d’aucun mordant un tissu trempé dans un bain de garance se colore en un rouge violacé; la racine elle-même acquiert par l’intermérliaire de l’ea.u une autre couleur, en vertu de la fixation d’une certaine quantité de sa matière eolorante. Cetteattraction est grande, snrto_ut pour quel- ques oxides métalliques ., Palumine, l’oxicle de fer. De l’alun en gelée qu’on fait bouillir avec les principes colorans de la garance , prend une couleur rouge : cette couleur se porte sur le tissu lorsqu’on l’a imprégné d’un mordant alumi- neux : la laque violette se fixe sur le tissu lorsqu’il a reçu un mordant de fer. · ‘ _ AIzm· ' Un fait qui est notoire dans la teinture de garance', c"est que si le mordant appliqué est acide ou n’est pas convenablement saturé , les couleurs`olJtenues sont pâles, les rouges sont bleuâtres , et la raison est facile à trouver : ne vie:1t—elle pas de ce que la xanthine. ne se fixe pas facilement lorsqu’il existe une petite quantité d’acicle dans le bain, et de ce que Yalizarine acquiert plus d’insolu— bilité par l’eH"et de cet acide. Aussi, s’agit-il d’avoir un rouge plein, nous donnerons un mordant d’alun saturé;
( 143 ) le rouge doit-il être clair et bleuâtre, nous laisserons son acidité à l’alun. De là je conclus que l’on a tort toutes les fois que pour obtenir des roses bleuâtres l’on sature le mordant, car en lui laissant 1m ·peu d’acidité, Pon préviendrait plus spécialement la fixation de la xanthine. De ce qu’il est nécessaire pour obtenir des couleurs bien nourries de dépouiller le mordant de tout l’acide qu’il retient , je déduis une explication de la manière d’agir des bains de craie ou de bouze de vache que l’on donne assez habituellement aux tissus mordancés par l’acé- tate d’alumine avant de les soumettre à la teinture; j’ai employé même avec avantage pour la teinture des éche- veaux cle coton des bains `de soude après l’alunage , afin d’éviter l’excès d’acide. Dans la teinture des cotons en 61 et surtout celle en ronge d’Anclrinople, l’0n est clans l’usage de donner avant Papplication du mordant d’alun un bain chaud de noix- de galle; quel est le but de cette noix de galle? Sert-elle de mordant? Je ne le pense pas; la noix de galle, à mon avis , a pour unique but de former avec Palumine une combinaison insoluble dans Peau qui se fixe sur le coton et permet plus facilement le lavage de l’acide qui devient libre n’étant plus retenu à Pétat salin. i Noix de galle. X La noix de galle est tellement indispensable dans la teinture en rouge d’Andrinople foncé , que même les roses _ sont pâles et violacés si le mordant d’alun n’a pas été fixé par le bain astringent. ' La noix de galle , dont le but est de faciliter la fixation sur les tissus d’une plus grande quantité d’alumine , devient à peu près superflue lorsque nous remplaçons l’alun par l’acétate d’alumine qui cède plus facilement sa base au tissu. ·
( 144 ) Dans les imprimeries d’indiennes l’on est dans l’usage de passer les toiles imprin1ées en mordant d’acétate d’alu— mine , dans de l’eau tiède où l’on a délayé de la bouze de vache. Je pense que cette bouze de vache renferme quelque p1·incipe astringent, et qu’elle fixe le mordant de même que la noix de galle. I Apprëls huzïeuœ. Les apprêts huileux dans la teinture en rouge d’Andri· nople ont pour but non-seulement de servir de mordant pour la couleur de la garance, mais surtout de donner à la couleur rouge du coton la propriété de résister aux agens chimiques dont Paction s’exe1·ce pendant les avi- vages et les rosages. Je dis que l’apprêt huileux agit comme un véritable mordant; en elïet, du coton huilé sans pré- paration d’al11n ni de noix de galle , fournit à la teinture une couleur rouge assez foncée , solide , mais sans éclat. L’apprêt huileux agit aussi par la grande tendance qu’il donne au coton à se combiner avec les oxides qui servent de mordant. Je citerai à l’appui , que du coton huilé, trempé dans une terrine renfermant une dissolution de sulfate de fer , absorbe en un instant le fer , et avec une telle avidité., que les parties qui ont d’abord touché le bain sont les plus colorées : de là viennent souvent des taches dans la teinture. En trempant dans cette terrine de la même manière du coton non huilé , le même eiïet n’a pas lieu àbeaucoup près. Ualiinité de l’l1uile pour la matière grasse est telle., que je fis un jour l’essai d’agite1· du coton huilé dans de ` l’ean contenant si peu de fer , que le prussiate de potasse ' , le rendait à peine sensible; le coton soutira le fer à ce degré de division et la teinture de ce coton présenta du lilas. Ce même coton acquérait, en le trempant
( 145 ) dans une dissolution de prussiate de potasse légèrement acidulée , une couleur d’un bleu de ciel bien nourri, tandis que du coton non huilé , passé dans le même mordant , ne présenta aucun résultat, ni par la teinture de garance , ni par l’action du prussiate de potasse. Ces considérations me rappellent un fait qui m’ét0nna beau- coup et qui prouve que cette aflinité pour les oxides métalliques , doit exister non-seulement dans les corps gras, même aussi dans les corps résineux. Dans une cuve E en cuivre, renfermant de l’eau, on avait abandonné une branche de bois résineux; au bout de quelque temps, sans que la liqueur de la cuve présentât aux réactifs une quantité appréciable desel de cuivre, les parties résineuses extérieures de ce bois s’étaient colorées en un beau vert , dû à l’oxide de cuivre. Il faut donc qu’ici Patlinité de la résine pour le cuivre oxidé ait été assez grande pour soutirer les parties métalliques de la liqueur à mesure de leu1· dissolution. Teinture ct avivages. Lc garauçage est encore dans la teinture une opération. dont peut dépendre la qualité de la couleur'; nous voyons qu’il est utile de faire arriver graduellement le bain de _garance à la température élevée, et de donne1· à cette opération toute la durée nécessaire pour que la matière colorante alizarine, peu soluble dans l’eau , puisse avoir A le temps de se fixer peu à peu , la dissolution devant avoir lieu à fur et mesure de la combinaison des partie dissoutes. _ Mais pourquoi dans la teinture des cotons en rouge emploie-t-on le plus souvent le sang de hceuî';. ce sang a-t—il pour but d’entraîner , e11 se coagulant, quelque partie nuisible , ou est-il destiné à tenir plus facilement
< 146 ) ·\ en suspension l’a.lizarine insoluble , et hâler ainsi sa dissolution. Cette dernière opinion mé semble la plus raisonnable, sachant qu’il est indispensable., pour main- tenir toujours la garance en suspension , d’agiter le bain pendant toute la durée de la teinture, en y manœuvrant le coton. La teinture ne pourra pas présenter les résultats désirés , si la saturation de mordant n’a pas été conve- nable , c’est-à—dire, s’il prédomine de l’acide. Pour prévenir cet inconvénient, je prends souvent le parti de donner d’abord un bain de teinture avec une très-faible portion de garance ; le coton ne gagne dans cé bain qu’une couleur très-pâle; mais au deuxième bain la couleur devient plus nourrie que si l’on avait réuni dans un seul bain toute la garanee. Un simple bonzage me semble pouvoir produire le'même elïet. Pendant la teinture , la température s’élève peu à peu jusqu’au bouillon ; arrivé au bouillon, la plus grande quantité de la garance doit être Iixée; mais l’action d’une vive ébullition développe mieux la couleur et lui donne plus d’inteusité. C’est surtout Pavivage qui découv1·e — la couleur; car, jusqu’alors, nous n’avions qu’une nuance plus ou moins orangée et peu foncée. Cet avivage donne aussi à la couleur plus,de fixité; c’est ce qui résulte bien évidemment d’un essai que j’ai fait dernièrement. Dans l’habitude de donner un bain acidulé aux violets et lilas, qui doivent avoir un œil bleuâtre , j’ai toujours grand soin de ne donner ce bain acidule qu’après un premier avivage au savon; m’étant avisé de donner ce bain acidule avant l’action de ce bouillon de savon , lje trouvai ma couleur entièrement détruite; et cette même couleur , traitée comme je le fais habituellement, résista · convenablement; la même_cliose a lieu pour les bains
( 147 ) acidules des roses: avant Favivage Faction de Facide se fait sentir plus énergiquement. L’action des agens chi- miques qui entrent dans le bain d’avivage, influe beaucoup sur les résultats, mais Faction de ces produits ne serait pas à beaucoup près la même, si laihaute température ne leur servait pas d’auxitiaire. Itsera d’autant plus facile de donner à du coton rouge une grande vivacité, que la matière colorante sera fixée plus intimement sur le coton et sera mieux garantie contre Faction des bains alcalins, pour que~l’on puisse sans inconvénient élever la température dans les avivages. _ Je dois naturellement rappeler ici la grande utilité des · bains huileux. Il ne me sera pas difficile de démontrer que Fhuile agit puissamment, en arrêtant Faction des bains alcalins et acides; il me sutlira de citer le fait suivant, dans lequel cette force conservatrice est fournie à la couleur par une autre matière , qui, comme Fhuile , est difticilemeut atteinte par les acides et les alcalis. Après la teinture d’un échantillon de coton nou huilé, et avant de le soumettre à aucun avivage, j’en imprégnai une partie d’une dissolution alcoolique de résine laque ( gomme laque ) , et j’avivai le tout ensemble ~ après avoir fait sécher. Je vis flécliir avec rapidité la c0uleu1· qui n’avait pas été garantie par lé bain résineux, tandis que celle qui avait reçu cette préparatioii persista long-temps sans perdre de son intensité , et acquit de la vivacité. Je borne à ces (liil?é1`€l'|S raisonnemens mes observations sur les teintures de garance; il se peut que j’aie avancé quelqu’opinion basardée, mais j’ajouterai pour ma jus- tification que je n’ai nullement la prétention de créer des théories nouvelles; qu’en consignant des idées que
( 148 ) m’a suggérées la pratique de la teinture, je ·n’ai eu en vue que Pavancement d’un art qui contribue si puissamment à la prospérité de notre industrie. · _ - I La société industrielle de Mulirausen a décerné à l'auteut de ce mémoire une médaille dïncouragcment.
( 149 ) N O T I C E · Sur les mojens de déterminer la qualùé et Ia valeur de la garance. I Par M. Kuunmamv. 1.** JUIN |82y. ' Tnouvzn un moyen prompt et facile de déterminer comparativement la valeur d’une garance à une autre, c’est le but que je me suis proposé dans ce petit sup- plément de mon travail sur les garances. La garance cultivée dans diiïérens climats présente, relativement à ses propriétés tinctoriales , des ditïérences si considérables, qu’il n’est pas de genre de teinture où — 1 l’on puisse employer sans préjudice toute garance indis- tinctement. L’on n’emploie pas avec le même résultat des garances de Provence et des garances d’Alsace, des garances de Hollande et des Alizaris de Cliypre. Ces · différentes garances sont distinctes dans le commerce , et leur valeur cotée diH`éremment est dans un rapport assez constant. Il existe en outre, dans les garances de même espèce et tirées du même pays, plusieurs qualités qui peuvent encore présenter à l’empl0i des différences bien variées. Ces dilïérences dans les qualités proviennent du plus ou moins de réussite dans les récoltes, mais surtout des diverses méthodes de préparer cette racine pour son emploi dans la teinture. Aussi les garances portent-elles dans le commerce plusieurs dénominations pour les dis- tinguer les unes des autres, et le teinturier qui en fait
( 150 ) usage les achète sur la foi d’une marque ou d’une quali- fication, faute d’avoi1· le moyen d’en examiner à priori la qualité. Ce 11"est donc que par la non réussite de ses opérations qu’il acquiert une expé1·ience bien coûteuse sur le produit qu’il a acheté, sans pour cela être à même d’éviter à l’avei*1ir de pareils désagrémens. Un moyen prompt et facile de déterminer compara- tivement le pouvoir colorant d’une garance à une autre, serait pour la teinture une acquisition précieuse, et la recherche d’un procédé aussi utile est bien digne de fixer notre attention. I = La solution de cette question présente bien des difli- cultés , et si je ne me puis glorifier de les avoir applanies, du moins j’aurai la satisfaction d’avoir dirigé mes etïorts vers un but aussi utile; je m’empresse donc de consigner mes observations sur·cet objet. —· ·La garauce renferme une couleur jaune oraugée à laquelle j’ai donné le nom de Xanthine (iuvâag), et une autre couleur qui devient bleue par Piniluence des alcalis, et que MEI. Robiquet et Colin out appelée Alizarine. ` · Laiquantité de ces deux principes colorans, que je crois également utiles dans la teinture, n’est pas dans le même rapport dans ltoutes lesgarances du même pays, et à plus forte raison dans les garances de climats différens. Dans la même racine, telle partie cofntient plus de matière orangeque telle autre. · · -Ces garances étant livrées dans le commerce le plus . souvent à l’état-Qjoulu, il est ditliciler de s’apei·cevoir ·d’ab0rd 'si, dans la poudre? de garance, il n’a·pas=·été introduit par fraude des matières étrangères. —· Les caractères extérieurs doivent être écartés entièrement dans 'l’examen=des garances. en poudre, car le degré de coloration de ce produit dépend du degré d’hm11idité `et
( ISI ) des différentes préparations que l’on peut faire subir à cette matière dans le but d’en foncer la couleur. `Uu procédé de déterminer la valeur tinctoriale compa- rative de plusieurs garances, doit non seulement indiquer la richesse colorante, mais encore le rapport entre les quantités d’alizarine et de xauthine 'que` renferment ces garances. ` ` ' Le concours de ces deux matières colorautes complique singulièrement la question. Ce n’est pas seulement l’in- tensité de la couleur qu’il s'agit de déterminer, ctest encore la nuance que cette garance devra`fournir à la teinture. Un moyen sûr S€1`3.lt tl’isole1· les deux principes c0lo1·ans qui sont d’uue préparation longue et diflicile; mais il ne peut pas convenir, car avant tout il s’agit de trouver un procédé simple et facile. Depuis que je m’occupe un peu dela teintu1·e , souvent, pour apprécier la valeur d’une garance, j’ai pris le parti de l’essayer par la teinture `d’un petit écheveau dc coton passé au m01·dant; et en proportionnant` la quantité de garance à la quantité de coton en poids, j'étais parvenu à me créer un mode d’essai` assez régulier. ]’obtenais avec différentes garances des nuances variées d’après les- quelles je pouvais juger par comparaison. Malheureusement ce procédé est un peu lent et présente cet inconvénient qu’il ne m’indique pas, en employant le mordant de rouge, quel résultat l’on doit obtenir pour les mordans ferrugineux; de sorte que souvent je me trouvais dans la nécessité de répéter mes essais comparatifs de`teinture avec du coton ayant reçu un mordant de fer. J e remontrais quelquefois des garances qui, sans présenter des résultats bien favorables pour la teiutu1·e en rouge, donnaient de belles nuances de violet au second moyen d’essai. . Les incouvéniens que je vous signale m’ont engagé à
( 152 ) porter mes vues su1· un autre moyen, et après plusieurs essais infructueux qu’il est inutile_de relater ici, je me suis arrêté au procédé suivant, qui me semble 1·empli1· l’objet de la question : je pèse exactement un gramme de racine de garance convenablement divisée, je l’introduis ensuite dans uiielfiole ou un petit ballon, et je verse dessus un peu d’alcool que je fais bouillir un instant avec la garance; la liqueur prend une couleur fauve très- foncée, et après quelques minutes de repos je décante et verse une nouvelle quantité d’alc0ol sur la garance; je fais bouillir; je décante de nouveau , et ainsi de suite, je produis quatre lavagês successifs qui n’exigent que So à 40 grammes d’alcool , et qui déponillent entièrement la garance de sa matière coloraute. Je réunis toutes les liqueurs alcooliques dans une éprouvette (*) graduée, et j’y ajoute autant d’eau qu’il en faut pour arriver à 100 degrés., c’est—à-dire au volume de 100 grammes d’èau distillée, la graduation présentant un gramme par degré. Je verse ensuite dans la liqueur jaune ou fauve quelques gouttes de dissolutionide potasse ou d’amm0niaque , j’agite la liqueur, et d’après Pintensité de la couleur et la nuance plus ou moins bleue qui se produit, j’évalue la propriété colorante de la garance. D’aprës l’intensité je juge dela quantité de matière colorante, et d’ap1·ès la nuance je ` juge de la propo1·tion entre la quantité d’alizarine et de xanthine. Pour faire des essais comparatifs de différentes garances, il suüit d’avoir plusieurs cloches alizarimétriques, et d’opérer en même-temps sur les diliférens échantillons de garance pour comparer les nuances obtenues. Cette éprouvcttc graduée, que fappclle alizarimêtre, n’est autre chose qu’une cloche à pèse-liqueur, présentant une échelle de graduation par millilitres ou grammes d‘eau distillée.
( 153 ) S’il s’agissait de juger seulement de Pintensité des nuances, ce qui a lie11 toutes les fois qu’0n doit opérer sur différentes qualités de la même espèce de garance, je p1·op0se1·ais de prendre pour point de départ une qualité dont le prix soitconnu, de lui faire marquer 100 degrés à Palizarimëtre pour servir de termede comparaison , et de faire les autres essais comparatifs en ajoutant l’alcali avant d’3l‘l'ÃlV€l' à 100 degrés, et ne mettant de l’eau que jusqu’à ce qu’on ait atteint le degré de coloration de Palizaritype, d’en mettre jusqu’au-delà de 100 degrés, si la garance était plus riche en couleur. La valeur compa- rative se1·a de tant p0u1· cent en plus ou en moins du prix de la garance servant de point de comparaison, que Palizarimètre marquera plus de 100 degrés ou moins de 100 degrés. Quant aux conclusions que l’on tirera de ces essais relativement à la qualité tinctoriale des garances essayées, rien de plus facile, car plus la garance contiendra d’ali— zarine , plus aussi elle conviendra p0u1· la couleur violette. L’on objectera peut-être que ce procédé d’essai exige, de la part de l’opérateur, un œil exe1·cé à juger des nuances et de l’inte11sité des couleurs : je répondrai à cela que les personnes dans le cas de faire ces so1·tes d’essais seront le plus souvent des teinturiers, qui ne doivent pas éprouver de diilicultés à cet égard. Du reste_ les résultats sont assez trancliés ’par mon p1·o- cédé alizarimétrique, pour qu’il ne soit pas même nécessaire d’avoir u11 œil bien exercé pour en juger. Tai donné la préférence à ce moyeu d’essai sur u11 grand nombre que j’ai te11té , parce que seul il m’a présenté la facilité et la promptitude dans Pexécution, caractères indispensables à un appareil d’essai qui doit servir à un fabricant.
( 154 ) A EXAMEN CHIMIQUE D’une concretion retz}·e'e d’wze tzmzcur .sz2ue’e un peu au-dessous de la partzb zuzlërùzzre de l’h_ypoc0ndrc droit ¢î’zmef21nnzc. Par M. LACABTEHIE. 18 MAI ISB7., CETTE concrétion , presque ovoïde et de la grosseur d"une noix., avait ses extrémités un peu tronquées. Exa- minée extérieurement, elle était verte et olïrait par inter- valle des points blancs. Divisée transversalement, on a, observé quatre couches concentriques : chacune avait une ligne d’épaisseur et était d’une couleur dil`t`é1·ente. La première, externe , était verdzîlre, la seconde, d’un jaune pâle, la troisième, blanche, et la quatrième était d’un jaune un peu plus intense que la seconde. Elle était insipide, inoclore, et pesait 8 grammes. Coupée longituclinalement, cette concrélion présentait, à la partie centrale de l’une de ses extrémités, une véri- table géode dont les cristaux partaient de la circonférence de la quatrième couche et venaient, en convergeant, composer, par leu1· réunion, un faisceau de longues libres droites, tellement accolées les unes aux autres , qu’elles semblaient ne former qu’un seul et même corps. Après ce premier examen, nous avons séparé avec beau- coup d’attention les divisions cristallines, nous les avons . explorées , et voici ce qu’elles nous ont présenté de particulier. Toutes étaient recouvertes d’une couche extrêmement mince d‘une substance brune, et sur laquelle existaient
( 155 ) des corpuscules blancs qui, vus à la loupe, étaient hérissês d’une foule de petits filets déliés incolores, opaques, et dont la nature, était semblable à celle de la troisième enveloppe. Cet instrument nous lit apercevoir plusieurs petites lames blanches micacées et disséminées sur divers points. - Quoique cette coucrétion se laissait 1·ayer par l’ongle, on ne pouvailrcependant pas la briser en la comprimant fortement entre les doigts , mais on la réduisait facilement I en poudre par la trituration , particulièrement sa partie _ centrale, dont la compacité était moins grande que celle des couches qui la précédaieut. · Pressée entre les dents, elle les empâtait à la manière de la ·cire. · Les propriétés physiques de cette concrétion nous étant bien connues , nous l’avons soumise à l’action de différens agens chimiques et nous avons observé , 1.° que l’eau n’en dissolvait pas la plus petite quantité; 2.° que l’alcool et l’éther exerçaient su1· elle une action dissolvaute marquée, surtout à l’aide de la chaleur; 3.° qu’approcl1ée de la flamme d’une bougie , elle s’enflammait comme les résines V en répandant beaucoup de fumée noire; 4.° qu’exposée I à une température de 130 à 137° c., elle entrait en fusion; et si l’on augmentait la chaleur de manière à la porter à Pébullition, elle se réduisait en vapeurs blanches, en exhalant une odeu1· analogue à celle des graisses; 5.° traitée par les acides sulfurique, nitrique et hydro-chlorique, il n’y avait pas effervescence, mais chacun d’cux déterminait sur la partie jaune une couleur trës—distincte. Le premier a offert successivement trois couleurs: verte, jaune verdcître et rouge jbncé; le second a développé uu beau wzblet, et le troisième a donné lieu à un rouge ormzgci Nous fe1·ons bientôt connaître le
( 156 ) · corps qui, avec ces acides, jouit de la faculté de pro-· duire cette série de phénomènes. · D’après ce qui précède, bien que nous n’avions agi que sur une très—petite quantité de ce corps , nous avons pensé que nous étions suffisamment éclairés pour en entreprendre l’analyse. Du reste, une matière jaune inso- luble , restée sur le filtre , nous lit prévoir, par une quantité très—minime, que sa composition ne pouvait être que très—peu compliquée; c’est ce que les expé1·iences suivantes nous ont confirmé. Quelques grammes de cette concrétion, traités par l’alcool bouillant, ont été presqu’entièrement dissous, et la liqueur filtrée a fourni, par le refroidissement et sans qu’elle ait été préalablement évaporée, une grande quantité de cristaux rayonnés qui, en se réunissant, prenaient la forme de lames blanches et brillantes. Cette matière cristal- line était sans odeur et sans saveur ; elle était insoluble dans l’eau, soluble dans l’alcool, mais plus à chaud qu’à froid. La potasse liquide n’a pu en opérer la dissolution; Pammoniaque caustique s’est comportée de la même manière que cet alcali. _ Quoique ces propriétés nous 'suffisaient pour que nous eussions de fortes présomptions de croire que ces lames ' nacrées fussent de la cholesterine, il nous restait encore, pour n’avoir aucun doute -sur sa nature, à nous assurer si, traitée par l’acide sulfurique concentré, elle deviendrait rouge orangé, et jaune amère et astrzizgente par l’acide nitrique. Les essais que nous avons faits à ce sujet nous ont donné, des résultats qui coïncidaient parfaitement avec ceux que M. Chevreul a obtenus; conséquemment nous ne pûmes plus douter que cette substance ne fût de la cholesterine. p Cette ,matière'lamelleuse étant évidemment reconnue
( 157 ) · pour de la cholesterine, nous avons recueilli la partie jaune dont il a été fait mention plus haut, et nous l’avons soumise à I’action de l’eau bouillante. Ce véhicule ne l’a point attaquée, du moins il est resté incolore, et les 1·éactifs par lesquels il a été interrogé n’ont'fhit naître aucun changement; ce .qui nous a indiqué que l’eau avait été tout—à—fait sans action. Uinsolubilité de cette matière jaune dans l’alc0ol et Peau nous fit penser qu’elle pouvait être de la même nature que celle de la matière jaune de la bile; mais les réactifs , avec lesquels‘ elle fut mise en contact, dé- montrèrent qu’i’l n’y avait aucune similitude entre leurs caractères chimiques, et nous allons rapporter les expé- riences qui constatent qu’il n’existait point identité entre ~ ces deux substances. V Brésumant que l’insolubilité de cette matière jaune était due à son union intime avec un ou quelques sels, nous .l’av0ns fait bouillir avec de l’acicle nitrique très-étendu d’eau , et, après quelques secondes d’ébullition, nous avons eu, sans apparence de décomposition d’acide, une F liqueur incolore, et qui, cette fois, a précipité par Pammoniaque , l’0xalate d’ammoniaque, les nitrates de mercure et d’argent et le s0us—acétate de plomb. Chaque précipité a été 1·ecueilli et nous avons reconnu, par divers essais, que l’acide phosphorique et la chaux combinés ensemble étaient, avec une autre substance dont il sera. parlé plus tard, les seuls corps avec lesquels elle était unie. ,Etant parvenu à constater la présence du phosphate calcaire , je traitai alors la matière jaune, non par l’eau, puisque la solution saline n’avait pris aucune teinte jaune , mais par l’alcool. Ce dernier véhicule ne fut pas plutôt en contact avec cette substance jaune}, qu’il se colora, en dissolvant toute la quantité qui lui avait été soumise. Il
( 158 ) A La grande'solubilité de ce principe colorant dans l’alcool ne permit plus d’admettre Panalogie que j’avais cru pou- voir d’abord établir entre lui etvla matière jaune de ·la bile, et les faits suivans me firent encore voir combien elle s’en iéloignait. ' Cette matière jaune, bien desséchée, est passée succesè sivement du ver! au jaime ·ver·a':îl1·e, et de celni—ci au 1·0uge_fI7rzcë; par son contact avec l’acide sulfurique, elle a pris une couleur ·ui0Iette'par l’acide nitrique, et ormzgéc pa1· l’acide hydro-chlorique. Ces couleurs étaient abso- lument semblables à celles que nous avons signalées en commençant ce travail-, et qui avaient été développées dans la‘même circonstance sur _la concrétion. La potasse liquide n’en a dissout qu’une très-petite quantité, et le solntum n’a point précipité 811 flocons bruns rverdcîlres par les acides. Projetée sur des charbons ardens, elle·n’a. _ pas répandu d’odeur fétide; chauffée fortement dans un A tube de ve1·1·e, uneipartie s’est vaporisée et l’autre a été décomposée en donnant lieu à une vapeur épaisse. Deux morceaux de papier, l’un de tournesol rougi et l’autre de curcuma, placés alternativement sur l’extrémité ouverte de Pappareil, 117ont éprouvé aucun changement. Si cette concrétion eût été, plus riche en matière. jaune, nous l’eussions distillée; mais la quantité était si petite qu’il ai fallu la fractionner considérablement pour avoi1· toutes 'les données que nous venons d’exposer. Nous pouvonis cependant présumer , par les papiers colorés qui sont restés intacts et par l’odeur qui s"est exhalée lorsqu’on ` l"a projetée Slll' les charbons ardens , qu’elle n’aurait pas fourni de carbonate d’amni0uiaque. - l Puisque les age_ns chimiques nous donnaient avec cette matière jaune desirésultats opposés à ceux qu’ott're la matière jaune de la bile, nous avons cru .,`ne connaissant
( 159 ) aucune autre substance avec laquelle on pût la comparer, devoir la regarder comme étant d’une nature particulière. En faisant; évaporer la solution alcoolique jusqu’à siccité dans le but de connaître l’action des acides sur la matière jaune, je remarquai, sur ditïérens points de cet extrait, une inliuité de globules de mercure. Témoin rl’un fait aussi important et craignant qu’0n en doutât, je pré- sentai â MM. les professeurs et aides-majors de l’hôpital, ainsi qu’à la société des sciences de cette ville, la capsule qui contenait la matière dans laquelle se trouvait dissé- miné Ie mercure. La présence de ce métal dans cette concrétion ne laissait . aucun doute sur le traitement que cette femme avait subi; mais ce traitement avait—il été spécialement prescrit pour la tumeur dans laquelle cette matière c0ncre?z'omze'c avait été rencontrée, ou pour une maladie tout-à-fait syphi- litiqne? D’après les informations que je 1·ecueillis près de M. Léonard, chirurgien-major, deuxième professeur, qui me pria d’analyser cette concrétion, je puis certifier que la femme qui est l’objet de cette observation patho- logique a fait usage du mercure à. l’intérieur et à l’extérieur,,·et que ce médicament n’a point été ordonné dans Pintention de combattre cette dernière maladie, mais bien pour faire disparaître des ulcères syphilitiques situés aux parties génitales; et M. Léonard ne sut que la person11e était porteur d’une tumeur que lorsque l’aH`ection vénérienne fut radicalement guérie. Je ne sache pas que ce métal ait été encore démontré dans une concrétion , du moins toutes les analyses que j’ai consultées et faites sur un très-grand nombre de ces corps anormaux n’en font nullement mention. V La marche que j’ai suivie ne peut donner aucun doute sur le vé1·itable état sous lequel le mercure existait dans
( 160 ) la concrétion. Les diverses expériences auxquelles la matière jaune a été soumise 11’auraient pu déterminer une revivitication , en— supposant qu’on· voulût admettre le me1·cure à` l’état de sel. _ »· •» lle dois faire observer que ce métal n’était _contenu que dans la quatrième couche, ce dont je me suis convaincu en examinant séparément les trois premières. _ ·‘ i En résumant cette analyse on voit, 1.° que la con- crétion était composée en grande partie de cholestérine; en elfet, elle en constituait à elle seule les 7]8; 2.° que ce prizzc1}2e ùmnëdial organique était coloré par une matière jaune qui formait une_ sorte de laque avec le phosphate de chaux, lequel la rendait insoluble dans l’alcool; 3.° que cette laque renfermait le mercure dans une division telle qu’il n’a pas été possible de le découvrir, même avec un microscope; et 4À°. entln, que ce métal n’a été. véritablement décélé que lorsque la matière jaune , séparée du sel calcaire par l’acide nitrique étendu , a été amenée en consistance d’extrait sec.
( 161 ) SCIENCES NATURELLES. ESSAI HISTORIQUE ET CRITIQUE SUR LA` PHYTONYMIE, 0U NOMENCLATURE VEGETALE. Ã A Par M. FÉE. sg riavmxn xflsy. « LA Botanique, disent les détracteurs de cette inté- ressante partie de l’hist0ire naturelle, est une science de mots; elle fatigue la mémoire, glace Yimaginàtion et tue le génie. ¤ Cette accusation , si souvent répétée , est injuste; la physiologie végétale, qui étudie les lois parhlesquelles vivent les plantes, admet toute l’étendue des hautes con- ceptions humaines, et doit être considérée comme la plus importante branche de la botanique. Les plantes naissent, viventnet meurent; la nature leu1· fait parcourir la série de phénomènes à laquelle les êt1·es les plus élevés dans — l’échelle de la c1·éation sont soumis invariablement. Etudier la structure et Porganisaiion des végétaux, suivre leur développement successif , déterminer les causes de leu1· dépérissement et celles de__ leur mort, lvoilà la philosophie _de la science. Elle est indépendante des systèmes et ne veut de mots que ceux qui servent à peindre les idées; sa marche est lente, mais sûre; toute entière dans la `_ nature,;elle ne demande que des observateurs attentifs qui sachent deviner ses œuvres et lès célébrer dignement.
( 162 ) Celuijlà est vraiment botaniste quitapprécie convena- blement la physiologie ,végéta.le. C’est elle quiiéclaire de son flambeau Pagriculture, source féconde de la prospérité des états, et Phorticulture à laquelle l’homme doit ses plus innocens plaisirs. Elle guide le praticien dans le choix et la récolte des substances admises dans la thérapeutique, le colon dans l’élection des terrains propres à assurer la naturalisation d’une foule de végétaux précieux. Pourrait-on nommer encore science de mots, une science Fondée sur des faits,;°et si riche en applications importantes? Mais après avoir étudié la structure intime des végétaux , il faut encore apprendre à les connaître et à les classer. Alors commence la partie technique de la botanique, que nos savans ont peut-être en etïet un peu trop hérissée de mots. C’est sans doute ici le lieu d’examiner si la botanique peut, ou non, être mise à la portée des gens du monde; nous nous prononcerons pour la négative et nous dirons pourquoi. ` ’ Les sciences diffèrent des arts, en ce que les premières sont le résultat des opérations de l’esprit et le fruit de Pobservation; les arts ne sont que Pœuvre de la*main ou Papplication de théorèmes isolés. Les sciences se lient . entr’elles par une série non interrompue de raisonnemens; les arts sont fondés surtout sur des faits isolés, dont on profite sans’s’inquiéter toujours des causes qui les ont produits; ceux-5là ne sont susceptibles que de perfec-L tionnenietnt, tandis ·que les autres le sont d’agraudis- sement. On peut donc savoir un art plus pu moins parfaitement , tandis qu’on ne peut connaît1·e une science qu’après 811 avoir saisi Penserhble. Si nous appliquons ces vérités à la botanique ,` nous _verrons que l’étude ‘ d’uue` plante suppose celle cl’uu système et celle des organes
( 163 ) qui servent à le baser : or, n’est-ce pas là la botanique toute entière? ` W C’est ce qui explique `comment il arrive qu’on trouve si peu de personnes ayant des demi-connaissances sur cette matière, et ce qui a fait cesser ·de compter la botanique parmi les sciences faciles. Il est vrai que chaque jour on semble ajouter à ces difticultés par les vicissitudes de systèmes aussitôt reuversés qu’imaginés. Il n’est guères aujourd’hui de botaniste qui ne soit no- vateur_; des gen1·es inn0mb1·ables sont créés à l’aide de genres_démemhrés ou détruits; la phytonymie ou nomen- clature végétale u’ayant point de règles fixes, et chaque auteur. travaillant pour son compte, il en résulte une synonymie effrayante qui fera de la botanique un laby- rinthe inextricable. T Les amis de cette science, vivement afiiigés d’un tel état de choses , peuvent prévoir Pinstaut on la botanique sera abandonnée par tous les bons esprits; c’est pour retarder, autant que nos faibles moyens nous le permettent, cette décadence prochaine, que nous voulons faire un examen critique de la phytonymie, et proposer quelques règles moins arbitraires que celles qui sont suivies maintenant. V Les premières plantes que Yhomme nomma, furent celles qui âtü1'ë‘1`€l1t son attention par des propriétés nuisibles ou des propriétés bienfaisantes. Ces mots pri- mitifs devaient indiquer les usages auxquels ces plantes étaient appliquées, le rôle qu’elles jouaient dans l’écoî- nomie civile et religieuse des nations, etc. On conçoit que ces noms doivent perdre leur origine dans celle de la langue des peuples: Qüwwësfagzzs, dérivé de ¢»£»y«• je niange; /Epi;-ws avena qui vient de Bpépz, alzbzent, parce que cles plantes fournissaient u11e nourriture aux hommes avant
( 164 ) que les céréales fussent établies en cultures régulières; voilà probablement quelques—pns des noms primitifs grecs. Quant aux noms hébraïques ou égyptiens, on sait peu de chose sur la manière dont on les forma. Il est probable cependant que la marché de l’esprit humain dut être uniforme chez tous lespeuples, et que les noms caractéristiques prédominèrent chez tous. On nomma d’abord Herbe, herba, mie, la plupart des graminées; Champignon , fungus, pdxns, tous les champignons; Fou- gère, Jiflix, vr·rs)sç, toutes les fougères; mais aussitôt que l’on eut reconnu la flexibilité et la tenacité dn Iqygeuîn Sparlum, il fut nommé Kuâwuprov, lin propre 21 fcure des liens; quand on se fut aperçu que le capillaire, étant plongé dans l’cau, ne s’hurnectait pas, il reçut la quali- fication d’/Idiantuzn , oîâiwron, qui ne peut s’/'zumqecler, etc. etc. L’lzczb1ïat, la durée des fleurs, des ressemblances exté- I rieures avec certaines parties d’animaux connus, servirent principalement à établir cette nomenclature vacillante. Malheureusement la nécessité de nommer les plantes I dut précéder la science botanique; et, comme cette nomenclature p1·imitive ne put être le résultat d’une convention consentie par tous les auteu1·s, elle se sur- chargea de noms qui Pembrouillèrent, et la tirent ce que nous la voyons aujourd’hui. L’Orient, si anciennement civilisé, no`us olïrira sans doute, dans ses divers dialectes, Fétymologie de plusieurs noms de plantes admis plus tard dans les langues grecque et latine; mais , malgré le séjour prolongé des Anglais dans l’Inde, peu (l,0lIi'1'îlgéS sont encore traduits, et ceux.qui le sont ne peuvent éclairer qu’un fo1·t petit nombre de questions étymologiques. · r i La Bible a énuméré un assez grand nombre de plantes, et l’on voit que toutes celles qui s’y trouvent mentionnées
` ( 165 ) sont des plantes utiles; témoins; Polivier, dont la colombe messagêre de paix rapporta un rameau en signe de récon- ciliation entre le ciel et la terre; le safran, le nard, le galbanum, le baumier , la canelle, le ladanum , le santal, le bois d’aloës, mis au rang cles parfums les plus exquis, et dont quelques-uns même étaient exclusivement réservés au Seigneur et brûlés devant l’Arche Sainte; le papyrus, dont les ltuniqtles servaient dès-lors à faire du.papier, et les tiges à la construction de barques légères, mais sufii- santes pour la navigation intérieure; le coton, connu sous le nom de Byssus, et dont.,les Hébreux savaient faire des étoffes moëlleuses; le liguier, le jujubier, la vigne, l’amandier, le grenadîer , le pistacliier et le dattier, qui croissaient dans leurs vergers et leur donnaient des fruits; l’orge , le froment, Pépautre , le sorgho, comptés parmi leurs céréales ; l’ail , l’ognon , Péchalotte, le corchorus olzïorziis , la lentille , la fève , le melon , la citrouille, qui composaienlrla presque totalité de leurs légumes; le solarium ùzsanzuzz, la mandragore; nommés parmi leurs poisons les plus redoutables; le cumin, la coriandre, le cassini lzgzzea, la canelle, la nielle, fort estimés comme condimens; les narcisses, le lawsonàz, le lys, cultivés à cause de la fragrance de leurs; fleurs. Peu de noms hébreux se t1·0uvent dans la nomenclature moderne; on y voit cependant Byssns qui vient de Bntz; Cassin de Kelzioth, Hyssopzzs (1) de Ecaob, et quelques autres que nous omettons à dessein. (r) Salomon qui connaissait, dit-ou, depuis le cèdre jusqu’à Yhyssope, ne nous a laissé aucun traité qui puisse justifier à. nos yeux. ce prétendu savoir. Les modernes, aiin ‘de chercher une opposition plus grande entre le cèdre et l'l1yss0pe , ont prétendu que cette dernière plante était une petite mousse du genre Gymnoslomum , nommée aujuurd'l1ui Gymnoslomum truncm'u.lum; mais des voyageurs out, avec plus de raison , désigné le Thymbm spicnla de Linné : labtée commune sur les murs dc la cité sainte.
( 166 Le peuple Hébreu, dont la gestinée fut si singulière, et chez lequel se perd le berceau de notre religion, n’a exercé cependant qu’une faible infiuence sur notre- civili- sation; il n’en est pas `de même des Musulmans, qui menacèrent plusieurs fois l’Eur0pe de la subjuguer. Les Maures, établis dans l’Espagne â laqiielle ils donnèrent des maîtres, passèrent les Pyrénées, et si ·le bras de Charles-Martel ne les eût écrasés dans les plaines de Tours, la France fût devenue peut-être musulmane, et notre langue ainsi que nos mœurs eussent été ,— sinon _chan_gées, ` 'du moins modifiées et rendues méconnaissables. Séparés des Espagnols par une barrière insurmontable , par la religion , les ,Maures donnèrent aux vaincus une marque de tolérance bien rare, et que les soldats de Cortez et ceux de Pizarre xfimitèrent pas, lorsqueïla faiblesse des Indiens et Pimperfection de leurs a.1·mes de guerre , livrèrent un nouveaufmonde à l’Espagne. Mais si les Arabes laissèrent le culte du Christ aux peuples de la péninsule , ils n’en modilièrent pas moins la langue, qui reçut quelques—unes des lettres gutturales des Maho—, métans. Avicenne., Averrhoës , Abulfadli ., _éc1·ivi1·ent plusieurs ouvrages importans su1· la médecine , Palchimie et l’histoire naturelle. L’Europe entière , plongée dans les ténèbres de la plus profonde ignorance , adopta les noms des plantes qui s’y trouvaient mentionnées, ainsi que - les termes scientifiques qui y étaient employés. L’influence que, dans le moyen âge , les Arabes-Maures exercèrent sur l’Eur0pe fut prodigieuse; celle que les Arabes de l’Arabie proprement dite firent sentir à la Grèce , et celle-ci à l’Italie, ne furent guères moindres. Eux seuls communiquaient avec l’Inde par la Perse; le commerce des parfums et celui des médicamens étaient en entier dans leurs mains; circonstance qui explique pourquoi
£ 167 ) les écrits de Théophraste et ceux de Dioscoride con- tiennent un si grand nombre de noms de substances dont Pétymologie se trouve dans les langues semitiques; tels` _ sont :`AgaIIzzchi, Azadcrach , Balasan, Ban , Bonducj Fagarah, Hlzamamah ,` Jasmin. , Kali, Kaizkïzarzz, Kharulz, Kobebah , Kolon, Jllahhalcb , Sakhr, Sandal, Sebestan, Semmhl, Tanuzr-hendi , et une foule d’autres , presque tous introduits dans la langue grecque , à laquelle nous les I avons 'empruntés. Le peuple arabe a été long-temps en possession du droit É‘l’impose1· des noms aux plantes. Les Mahométans sont dans cette croyance , que Dieu parla arabe à Adam en lui faisant connaître les vertus médici- U nales des végétaux , qui prirent leur nom de leurs pro- priétés afin que Papplication en devînt plus facile àl’homme. La langue hiéroglyphique des égyptiens est à peu près perdue; mais si les travaux de M. Champollion-Figeac étaient suivis de succès , il est probable que l’ou trou- verait plusieurs noms égyptiens de plantes dans la langue des Arabes ; car ces peuples ont communiqué de tout temps avec les nations répandues sur les deux rives du Nil. l Les Grecs du temps d’Homère, n’avaient encore dans leur langue aucun nom d’origine arabe; les Homérides (Homère, Hésiode, Orphée) mentionnent beaucoup de plantes, dont les noms sont primitifs; nous ne répon- drious pas néanmoins que quelques-unes de ces plantes, originaires de l`Europe, n’aient donné leurs noms à la la langue arabe. ` · Homère célèbre plusieurs plantes utiles et plusieurs plantes agréables; mais peu de ces noms sont passés dans la nomenclature moderne; on y retrouve pourtant l’â¤'¢$ïs>.¤; , qui n’est plus pour·nons la [leur des tombeaux; le Ãpiis, chêne , qui nous donne Pétymologie de notre mot Druide ; le ïâvaâ , grand roseau , connu des bota-
(· 168 ) nistes sous le nom d’Aru1zd0 Doiilwc , et qui est si commun dans le midi de l’Europe·; le_7m-:3;, sorte de rhamnée dont le ifruit était si agréable qu’il étaignait le doux amour du sol natal; le mwiaêvmes, platane , dont la feuillet, avec ses nombreux sinus, nous présente une 1·es· i semblance si exacte avec la figure du Péloponèse. Hippo- crate , Théophraste, Dioscoride et Pline , sont les pères de la nomenclature du moyen âgei Parmi le trèsîgrand nombre de plantes que décrivent leurs ouvrages , il en _, est dont les noms perdent leur étymologie dans la nuit des temps., et qu’on tenterait vainement d’expliquer. Quelques savans ont mis Pancienne langue celtique à contribution. Dans le nombre des étymologies que cette langue fournit, il en est d’ingénieuses; mais le plus grand nombre 4d’entr’elles est loin d’êt1·e satisfaisant : vouloir tout expliquer est sans doute un travers de l’esprit humain; cependant, comme on lui a dû d’importantes découvertes, ce travers doit paraître excusable., Il existe deux nomenclature botaniques : l’une qu’on veut. avec raison rendre universelle; l’autre particulière à chaque pays et dont la réforme est presque impossible: ~ celle—là est la nomenclature vulgaire; la première, la nomenclature scientifique. ` Les sciences suivent tardivement les progrès de la civi- lisation et ne s’étalJlissent que quand les premiers besoins sont satisfaits , et lorsque l’agriculture ardonné À la société ce bien-être sans lequel tous les efïorts de l’_esp1jit humain doivent se diriger vers les arts mécaniques. Il s’ensuit quetoutes les nomenclatures ont dû commencer par être des nomenclatures vulgaires. La langue des peuples méridionaux, plus souple, plus 1·iche ou plus harmonieuse que_ la nôtre, dût fournir des noms vul- gaires faciles à retenir; aussi les écrivains ne firent—ils aucune dilticulté de les adopter. Ce qu’ils ont fait , nous
( 169 ) n’eussions pas manqué de le faire; mais le moyen de conserver à des plantes les noms de bonnet à crapaud , bmuzet à rvaches, toupie à cochons , morsure du dzhble, craclzat de lune , archee céleste , etc. etc. ? Il a donc fallu (les noms populaires donnés dans tous `les pays étant aussi 1·idicules les uns que les autres) que les modernes cherchassent dans les langues mortes, des noms plus convenables. Le latin et notamment le grec s’ofl`rirent d’abord; car, après les temps de barbarie , c’était dans les manuscrits grecs et latins qu’il fallait 'recueillir les débris des sciences , auxquelles le fanatisme et Panarchie la plus complète nous avaient rendus étran- gers, Le latin surtout devint la langue des hommes ins- truits; dès-lors l’Europe entière, rangée sous une même bannière et parlant la même langue scientifique , marcha " à la conquête de la vérité. Il eût été nécessaire de n’adopter comme noms bota- niques que les noms anciens qui pouvaient, avec cer- titude , être rapportés à des plantes connues. On négligea cette sage précaution; aussitôt une nomenclature arbi- traire de noms bouleversa les traditions nominales, donna lieu à d’interniinables controverses et à des dissertations sans nombre, où la vérité se perdit au milieu des opi- nions les plus contradictoires et des systèmes les plus extravagans. Il est rare que les noms donnés par Théophraste et ` ses successeurs, et adoptés pa1· les modernes , désignent une même plante ; ainsi l’O:zolea, le Crepzs, l’Eb»- chrysunz de Pline, de Galien et de Tliéocrite, ne sont ni des fougères ni des synanthérées, comme on le voit A dans la nomenclature actuelle. Ce grave inconvénient, ainsi que le désir mal dirigé, (l1lIlll]lS€l' pour des genres distincts, des noms qui chez les anciens n’étaient em-
( 110 > ployés que comme noms synonymes d’un`e seule et même plante, élevèrent entre la botanique ancienneet la bota- nique moderne, des diflicultés insurmontàbles qui nuisent à Pinterprétation des auteurs , et souvent même la rendent impossible. · · ` 2 Toutes les nomenclatures anciennes ou modernes , établies~pour les diverses branclies de l’l1lSt0ll`E·!lB.ll1I'Bl.l8 organique, et particulièrement pour la botanique, ren- ferment, outre' les noms d’une origine inconnue ou incer- taine , des noms patronymiques , des noms vulgaires nationaux auxquels on a donné des désinences latines ou grecques, des noms destinés à rappeler quelques parti- cularités remarquables de la plante, des noms de durée ou de localité, ou enfin qui indiquent le rôle économique, médical, etc. · Les noms patronymiques peuvent être divisés en noms dogmatiques et en noms propres historiquesf » ' Les noms dogmatiques appartiennent presque tous à la mythologie grecque. Dans l’enfance du monde, les temples furent toujours élevés dans les lieux ombragés. Après t avoir consacré aux dieux la fontaine et la grotte mysté- rieuse, ilétait naturel de mettre sous leur protection les arbres qui les ombrageaient; c’est à cette profonde véné- ration qu’on eut long-temps pou1· les forêts , qu’elles durent peut-être leur conservation. En attachant l’existence d’une Dryade ou d’une Hamadryade à celle d’un arbre , on Jempêchait sa destruction. Les premiers législateurs des hommes établissaientleurs dogmes sur de grands prin- cipes d’hygiène ou d’économie publique; pour faire aimer les plantes , ils les souxnirent, avec tout le monde orga- _nisé, à Pinflnence des fables; elles furent associées aux mystères des cultes;'en Égypte, on alla même jusqu’à en adore1· plusieurs; en Grèce, on se conteuta de les
( 17* ) dédier aux dieux, et ces dédicaces étaient raisonnées. Le hêtre, jàgus des Latins et qvwyéc des Grecs, qu’on doit regarder comme le roi des forêts , fut consacré au roi des dieux , qui reçut de là le surnom de Phëgone; l’oli- vie1·, symbole de la paix, de la clémence, et en général de toutes les vertus paisibles , fut dédié à Minerve, déesse de la sagesse. Apollon, qui dispense Pimmortalité aux poëtes et aux guerrie1·s , fut couronné des feuilles du laurier toujours vert. Enfin on consacra le cyprès à Pluton , sans doute à cause de Pimmobilité de ses rameaux qui, par leur disposition pyramidale et leur sombre couleur, paraissent autant de monumens funèbres élevés en Phon- neur du dieu des ombres. L’étymologie de plusieurs noms génériques rappelle ` des fictions mythologiques : Hyacinthe , Adonis, Narcisse, Cyparisse , Myrsiné, Daphné , Myntha , donnèrent leur nom à des plantes. Pline`nous fait connaître la Mercu- riale, la Centaurée , la Circée; Dl0SC0l'ld€ parle de la Némésis. Les modernes ont souvent puisé leurs noms de genres dans la mytholwiei, et le choix qu"ils ont fait annonce en générahbeaucoup d’esprit et de discernement. C’cst I ainsi qu’ils ont nommé Cerbera, du nom du chien des enfers dont la morsure causait la mort, une plante rangée parmi nos plus violens poisons; Danais , une autre plante ·dout les pistils, organes femelles, paraissent traiter les étamines, organes mâles, comme les Danaïdes ont traité leurs maris. Atropos , l’une des trois Parques, a donné son nom à l’/Ilropa, solanée dont les effets sont souvent mortels. C’est 'dans les forêts qu’il faut chercher la Diazzclla des modernes; dans les eaux qu’on trouve leur Nymphaza et leur Nayns; leur Protea a des feuilles satinées qui modifient leurs formes comme Protée savait modifier les siennes, etc. etc. `
( ¤72 ) Dans les premiers siècles de Péglise, les Chrétiens placèrent les plantes sous la protection des saints, comme les mythologues les avaient misesqlsous celles de leurs divinités; mais la sévérité d’un dogme de vérité inter- disant toute fiction , aucun lsouvenir ne put s’attacher à ces noms qui, rejetés des botanistes , ne furent conservés que comme des dénominations spécifiques vulgaires; telles sont les plantes nommées œil du Christ, oreille de Judas, bqyau du diable, herbe de la Sainte Trinité, Lysde St. Brjuno, soulier de _N0tre-Dame, traduction bizarre du Cyprzivedium des Grecs, ejaine du Christ, jîuïe du diable, et une foule d’autres encore plus extraordinaires , qui se ressentent de la barbarie du moyen âge. On trouve néanmoins dans la nomenclature moderne quelques-uns de ces noms; tels sont ceux de Passgflora, Angelzba, Gratiola, etc. etc, A La nomenclature ancienne nous montre quelques noms historiques; ce fut aux rois que l’0n lit d’abord la dédi- cace de plantes nouvelles; Théophraste _et Dioscoride DOUS ont C0llSEt‘Vé les 110mS de l'vl)çi7\7«€tz, de l'¤üa·m·wptor, · de la Àvnyâwar, ·de^la ysvvravi, du reuixpsor, CODSa.ç1`éS à ia. mémoire d’Achille, d’Eupator, de Lysixwque, de Genius l ' et de TBUC€1`;,E1lPhOfhE, médecin du roi Iuba, a donné SOI! IIOIH à.l'2v$Ép,6m. ·, Clnsius est le premierauteur qui, après la renaissance des lettres, offrit llcxemple d’une dédicace botanique. Cet honneur fut rendu à Co1·tusus, son ami; Tonrnefort imita quelque temps après Clusius, et créa _.le genre Bigmmia, du nom du célèbre et savant abbé Bignon. Depuis ces botanistes , les noms patrouymiques se sont multipliés à l’inlini_; Padulation lit ,iutroduire dans la » synonymie une .foule de grands noms, et l’amitié une foule de noms obscurs. ' On trouve_,comme génériques, 'plusieurs noms qui rap-
< ¤7?> ) pellent des dames : telles sont les genres Blackwellia, Monsonzh, Pommereulùz , "MBFIIQIZH, Lilzertia, etc. Ces dédi- caces sont très-méritées. Lady Blackwell consac1·a son immense fortune à Pachèvement d’une iconographie bota- nique , qui est encore aujourd’hui l’un des ouvrages les plus complets que nous possédions et le plus souvent cité. Lady Monson découvrit dans ses voyages un grand, nombre de très-belles plantes; on lui doit, entr’autres découvertes, celle· de la sensitive : singulier hasard qui fait trouver par une femme celle de toutes les plantes qui mérita le mieux l’épitl1ète de pudique! M.‘“° Pommereul se distingua ·par plusieurs travaux botaniques estimés; M.°u° Mérian a acquis de la célébrité comme entomo- logiste enfin M.°'H° Libert, née Belge, a su enrichir la Flore nationale d’u¤e foulc de plantes nouvelles, appar- tenanttoutes à des genres difticiles. — Les noms tirés des langues vivantes , set latinisés, ne « peuvent donner lieu à aucune observation intéressante. Des relations' plus étendues dans des pays lointains et inconnus aux anciens, ayant agrandi considérablement le domaine de la botanique, il en est résulté dans la » nomenclature Pintroduclion •:l’une foule de noms vulgaires , empruntés p·resque tous aux idiômes des peuples chez lesquels croissaient les nouveaux végétaux. Malheureu- sement ces noms Qdurs et barbares sont difficiles à retenir et à prononcer. A Le fàczbs, la couleur , Podeur , `la saveur, Phnbztat, une ressemblance plus ou moins grande avec quelques parties d’animaux connus , la symétrie, la durée, quel-: ques singularités remarquables et plusieurs autres consi- dérations, ont.donné_naissan,ce aux, noms. caractéristiques ` dont nous ferons connaître Pinconvénient; ce sont pour la plupart des adjectifs devenus substantifs : asyzer, Aspem ; 12
( I74`) crassus , Cra.s·.suIa ; glaber, Glabrarzkz; Izirtus , Hîrtella; fœtzrlzrs , Fœtùlia ; (,;lll}yJ]lOI'llIÉllS ,” Cmizphorosina ; moschatzzsi, Jllosc/zntellirm , etc. Il est des ·noms qui indiquent l’usage rnédicinal : Tussilago, Scropïzulmjiq, qui calme_ la toux ( tzmùn ) i, qui guérit les scrofules ( .s·ç1·0phulqe ) ; ,Alcea vient de éA»»î, remedfum; Lapsçma , idejumîfu, purgq , etc. etc. D’autres rappellent l’emploi économique ;;The0- V lzroma aè 9:5;, dieu q, et de Bpâpm, aliment, semble dire aliment des dieux. Sapizztéus est syncopé de Sapo indzbus, savon indien , etc. etc. · p ' ` Il serait trop long et trop fastidieux de faire connütre ` toutes les données qui ont servi à établir la nomencla- ture bonatique; il paraîtra sans doute plus intéressant de faire remarquer les divers changemens qu’elle a subis. On peutreconnaitre deux époques principales à lanor menclature : celle des Ànoms spéciiiques et celle des noms de genres. Lapremière époque s’élend de .Théopl1raste à Clusius,ic’est-à-dire , sur un espace dep plus de_1S siècles; la deuxième époque se divise" naturellement en deux périodes : celle de la noméiiclaturerdes genres, qui date de Clusius` et s’étend jusqu’Ei Linné, et, celle de la nomenclature des genres et des espèces, ou la·nomen— clature Iiinnéenne. _ , .e · Clusius , le premier, réunit les plantes sous un nom commun, qualifié de générique, mais sans y adjoindre d’abord d’épilhète caractéristique. On accompagna bientôt! ce nom del qualilications vagues ; tellesl sont.celles de major, mîrzur , media , mas , fœnzùzq, prùmr , secgrula, altem; Bauhi11 et Tournefort proposèrent les premiers ces innovations; ce sont elles , mais su1·tout les phrases concisesqui se trouvent dans les ouvrages de ces grands botanistes, qui préparèrent l’établissement de la nomen- clature linnéenne , ainsi nommée du nom Linné qui la
< 175 ) fonda. Ce grand homme, honoré du titre de prince des botanistes., mais qu’il serait bien plus juste de qualifier de prince .·des naturalistes , établit Ia langue méthodique que l’on parle a.ujourd’hui dans les sciences. Il réduisit: chaque dénomination à deux noms , dont 1’un est commun à toutes les espèces dénommées , et l’autre sert de signe distinctif à chacune d’elles. Guiton-Morveau et Lavoisier ont fait Papplipation la plus heureuse de cette métliode à la chimie. · ‘ Le grand avantage de la nomenclature liunéenne est de soulager la mémoire ., en permettant d’exprimer en _deux mots ce qu’on ne pouvait rendre qu’à l’aide d’une phrase plus ou moins longue. Ainsi ·Linné nomma ALSINE medùz., ce que G. Bauhiu appellait ÀLSINE cha- mœdry_f0lz`a josczzlziv pedzbulis oblongis zizsidentibus; CAM- PANULA media., ce que le même auteur nommait CAM- PANULA vbzrlgalforjblizlr urticœ , 'vcl major et asjverzbr, etc. etc. Linné a donc , en simplifiant si prodigieusement la synonymie., et en la rendant régulière., offert le plus puissant moyen de mnémonique que le génie ait jamais pu donner à l’homme. Aussi dans Phypothèse même où le naturaliste suédois aurait borné sa carrière scientifique à la création de sa nomenclature ., son nom n’en serait-il pas moinsplacé à côté des plus grands noms : tant une nomenclature sage et raisonnée a d’infiuençe sur la marche des sciences. . ` ' Linné s’appropria comme noms génériques., la plupart des inoms adoptés avant lui; mais s’il profita des travaux de ses devanciers ., il mit tant d’habileté dans le parti qu’il en tira ., tant dÈ\discernement dans le choix des matériaux déjà préparés *, que personne ne peut lui refuser le titre de créateurî Il donna une grande vogue aux dédicaces botaniques , et personne n’a su mieux que
( ¤76 ) lui combiner les rapports qui les motivent. En voici un exemple entre plusieurs que nous pourrions choisir : deux frères illustres qui, sans voir jamais s’altérer les nœuds. d’une amitié d’autant. plus sainte qu’elle était accompagnée d’une plus étroite consangninité , et d’autant plus ditiicile, à rendre durable qu’ils ambitionnaient une même sorte de gloire , Jean et Gaspard Bauhin , donnèrent leur nom à un genre de légumineuse remarquable par la disposition de ses feuilles , composées de deux lobes étroitement unis et portés sur un seul pétiole. Linné n’a-t-il pas évidemment cherché à immortaliser Pamitié fraternelle, et à en présenter Pimage? C’est ainsi que de nos; jours on a donné_le nom de Humlwoldtztz laurzi fblia à une plante de Ceylan, dont les feuilles lancéolées et toujours vertes sont semblables à celles du laurier; comme po11r avertir la postérité que les contemporains d’un, grand homme n’attendent pas. toujours sa mort pour lui décerner une couronne. On a reproché à Linné d’avoir nommé Bu/bnia, une plante près de laquelle aime à se cacher le plus hideux des reptiles , afin d’outrager , par.un 1·approchement inju- rieux, celui de ·qui l’on a dit : Majestati naturœ par ùzgénùmz. Une foule d’auteurs ont répété cette assertion mensongère, que·nous ne cliercherions pas à réfuter si plusieurs contemporains u’avaient paru -y ajouter foi, en lui donnant place dansides ouvrages qui sont entre les mains de tout'le_monde. · . ` t Cette imputation odieuse a pris naissance dans la diffé- rence de mérite des deux grands hommes. i H wUn savant aussi méthodique 'que Linné, ne pouvait guères apprécier le principal mérite de ,Bu_ti`on , celui d’avoir~ une imagination brillante, à laquelle il dut ce style enchanteur dont le naturaliste suédois ne pouvait
( *77 ) goûter les charmes. De. son côté, Button poûvait-il apprécier des travaux qui semblaient mettre des entraves au génie , et qui tendaient à faire substituer des phrases synoptiques et des méthodes , à ces expressions éloquentes qui le placèrent si haut comme écrivain. Mais, quoique suivant une 1·oute ditïérente, trop de gloire fut le partage de ces deux hommes pour _supposer que l’uu d’eux put commettre une injure grossière, et que l’autre pût croire qu’elle fut réellement commise. " ` Nous avons appris de M. de Rosen, vieillard octogé— naire , `compatriote et disciple de Linné dans les dernières années de la vie de ce grand natura°liste , qu’il s’iudignait ' avec tout le feu de la jeunesse de ce que l’on pût croire à la possibilité d’un outrage dont Button aurait été l’objet. » Button, disait Linné, n’a point reculé les bornes de » la science, mais il sut la faire aimer; n’est-ce donc » pas aussi la servir utilement? » It ajoutait que s’i| n’avait pas cru devoir dédier une plante à l’un de ses antagonistes (1) , du moins n’avait-il jamais voulu l’in— jurier. Le caractère honorable du vieillard de qui nous tenons cette anecdote et celui du savant illust1·e dont il ' est fait mention, disposent à croire que cette dénégatiou ' était sincère, et nous l’accueillons. La gloire des grands hommes appartient à la postérité toute entière, et quand i_l faut venger leu1· mémoire, il serait odieux d’eutendre demander quelle fut leur patrie ; en travaillant à agrandir la sphère des connaissances humaines , ils sont devenus citoyens du monde. i Les auteurs qui ont adopté la méthode linnéenne, ( ne sont pas d’accord sur le mode à suivre relativement (1} Ce u'est point Buffmia qu’il faut lire, mais bien Bufonîa, comme ]'a toujours orthographié Liuué. -
( 178 ) à la formation des noms génériques. Adanson exigeait xles_noms. qui ne portassent avec eux aucune signifi- cation; et l’on assure que, pour mieux suivre cette méthode, il tirait au sort les syllabes qui devaient les former. Bergeret, au contraire , voulait q·u’un 'inot pût donner tous les caractères du genre; pour parvenir la; son but, il désignait chaque organe et ses principales modifications par des lettres. Il résulta de cette mé- thode des noms aussi difliciles à prononcer qu’à retenir; nous n’Qen citerons que trois ou quatre par égard pour , des oreilles françaises; ce sont leslm0ts`a§jzb0l:a:nai}zn· terzïron , ausgwagyczbaeba , khoqcyabùz/zzzshez , ·weIy’Xva— fuam'zae;`1e nom de la rose , jîâàbv des grecs, rosa des latins, si douxdans toutes les langues, se trouve être l’nn de ces` quatre noms. · " Il nous semble nécessaire de choisir pour noms généi ' riques, des mots d’une longueur médiocre, d’une proë nonciation facile, sans signification arrêtée, à moins . que le genre n’oH"re un caractère très-remarquable qui puisse garantir jusqu’à un certain point contre la possi- bilité de le retrouver dans un autre genre. ‘ Il nous serait facile de démontrer que tous les noms caractéristiques sont vicieux ; s’il fallait justifier les noms debhenoporlùmz, patte d‘oie; de myosotis, oreille de souris; de saururus , queue de lézard; d’andr0p0g01z , barbe d’l1omme, on serait fort embarrassé. ' Les noms qui rappellent la saveur ou la couleur, ne sont pas plus justes ; une foule de plantes méritent les noms de pîcrzk (m»¢p6;)' amer ; de glyczize (yhvxéç) doux; de blxtum ()37uirev) insipide; un grand nombre d’entre elles peuvent se nommer crassulzz, asperugo ; il en est e à peu près de même des trzhlmm, crucùznella , etc., et des noms qui indiquent Pkabgïat : la Parrzassia ne vient
< *79 ) pas exclusivement sur le Parnasse , et se plaît surtout dans les terrains bas et humides de l’Europc ; le Smyrnzizm etle Smnolzgs se trouvent ailleurs qu’à Smyrne et à Samos ., et nos jeunes paysannes n’0nt pas besoin d’aller à Colchos pour recueillir le Colchzyue. l Les noms qui rappellent les propriétés médicales, sont souvent plus dangereux ., car ils consacrent les plus gros- sières croyances: la pzzlnzoizaire , l"ar·1És~tbl0cIze , la scro- phulaire , l’a.vplenù=:, ne gnérissent, ni ne, soulagent les maladies indiquées par leu1· origine étymologique. Il est de ces noms dont l’absurdité est parfaite; ceux de lziemcizmz et de chelzklomhm en sont un exemple: ils _ dérivent d’«'èP«i et de pgmïniu, épervier et_hiroudelle ., parcel qu’une croyance populaire voulait que le suc de ces_ plantes servîtt à ces oiseaux pour rendre la vue à . leurs petits, s’il arrivait qu’ils naquissent aveugles. Malheureusement ces noms qui ne justifient pas leur origine étymologique et ont Pinconvénient de présenter C des idées fausses, sont nombreux. Comment y remédier aujourd’hui? cela u’est plus guères possible ., et peut-être le bien qui en résulterait serait- il inférieur à tous les inconvéniens ; mais cetteiréforme , maintenant impossible ou dangereuse, peut s’el}`ectue1· plus tard avec facilité. Cinquante mille plantes sont aujourd’hui connues; ce n’est guères, d’après des supputations exactes, que le tiers environ de celles qui figureront dans nos ouvrages généraux. Commençons donc à adopter une marche régu- lière , afin qu’un jour les noms vicieux ., formant une faible minorité relativement à la masse ,` puissent être ' changés sans qu’il en résulte un bouleversement total. Nous pardonnera—t-on d’émettre à ce sujet quelques idées que nous croyons propres àtracer la route qu’il faudrait suivre désormais P .
( 180 ) Ifabscnce , la présence et le nombre des cotylédous dans les plantes, les ont fait séparer en acogyletlones, nz07zoco§yle'do1;es. cl: di- ou potycotyleïlones; nous voudrions que toutes les désinences des noms de familles , propres à chacune de ces classes, fussent régulières; que , par exemple: _ Les acotylédones eussent la terminaison ren i : fucz`, fmgz', musci, etc._; _ Les monocotylédones, celle en a : amoma, gmnzûza, carzba, etc.; · _ ~ ~ Les polycotylédones, celle en œ : ·vzïzbeœ_, gultœwe , myrmpeœ , czislaçeœ , crucürœ , etc. V Peu de changemens seraient nécessaires pour arriver de ce côté tr la plus grande régularité possible, et ces shangemens sont faciles et sans danger. Quant aux noms génériques, nous voudrions qu’à l’avcnir on donnât aux genres acotyléclous de nouvelle formation , une terminaison en 'ltlll; aux genres mono- cotylédons une désinence en a; aux genres dicotylédons une désinence en u.s·. ' On conçoit que, par ce moyen , on ne pourrait nommer un genre , ni désigner une famille sans qu’on apprît en même temps à quelle grande division du règne végétal ils appartiennent. Nous avons toujours pensé que , pour des plantes remar- quables par la simplicité de leurs organes, pour les cryptogames par exemple , des noms caractéristiques étaient possibles et présentaient même de Pavantage sur les autres. C’est ce que nous avions cherché à établir dans un mé- moire lu à la société de pharmacie de Paris ,en 1820; nous proposions d’adjoindre au nom du genre, celui de la famille ; mais , ayant connu plus tard que M. A. du Ifetzt- Thouars avait adopté cette innovation dans _une
( 181 ) monographie des orchidées, où Pon voit qu’il nomme rymbidorcluiv , ce qu’on appelait seulement qymlzùlûnn ; disorchzk , ce qu’011 appelait disa, etc., nous suspendîmes toute publication à ce sujet. C’était à la famille des mousses que nous avions appliqué cette nomenclature. Il en résultait des noms qui semblaient t1·ès—propres à servir de mnémonique , ainsi qu'qn,·pourra en juger par les exemples qui suivent : nous nommions le genre phascum, atretolzryum (mousse imperforée); le sphagnum, diato- mobryum ( mousselà capsule coupée en travers); le wezîvsùz , odontoxybrywn (mousse à dents aiguës) , etc. Nous avions réservé au genre bryum , le nom de luyoqypus , pour indiquer que cette mousse était le type nominal ` et fondamental de la famille. Celte méthode est certai- nement applicable à la cryptogamie , mais elle ne peut être présentée que par une personne dont Pautorité soit du plus grand poids et appuyé d’un grand ouvrage. Ce que nous avons fait pour les mousses, et ce que M. A. du Pelzï—Th0uars a fait pour les orchidées, prouve ' que cette dernière règle peut s’étendre à'toutes les familles du règne végétal ; mais la nécessité où l’on se trouverait alors de changer une foule de noms beaucoup trop longs et qu’il faudrait former péniblement d"après les lois grammaticales, arrêtera bien des gens; il devient par cela indispensable ·d’y renoncer pour la cryptogamie même; car il n’est pas convenable d’appliquer à l’une des parties de la botanique , une règle qu’on ne voudrait point étendre à toutes. Cependant, le moyen d’intro— duire peu à peu ce mode de nomenclature , serait de s’en servir dans les monographies, genre de travaux où la syno- nymie est souvent renouvelée en entier. Nous avons indiqué les noms caractéristiques pour la cryptogamie , et çeux—ci pourraient devenir exclusifs;
( n8z ) mais nous croyons qu’on doit presque se les interdire pour la phanérogamie, à cause de la multiplicité des organes et de la presque impossibilité où l'on est de trouver un caractère saillant; les noms patronymiques sont à coup sûr les meilleurs, à moins que Pon ne puisse trouver uù caractère différentiel absolu, ce qui est fort rare. Les auteurs modernes semblent avoir adopté cette base pour leur nomenclature, et l’on peut s’en assurer dans le prodrôme de M. Decandolle et dans la partie bota- n nique du voyage de M. de Humboldt, où Pon trouve un si grand nombre de dédicaces botaniques. Cette marche, loin de contrarier les idées pilosophiques , s’accorde très—bien avec elles. r À ` Il est°digne, en effet, du siècle où nous vivons, d’at— tacher Pimmortalité à des êtres dont la reproduction est assurée pour toute la durée`du globe; on s’arrête avec intérêt devant ces homonymes des grands hommes. Qu’une plante s’appelle potygonum, asperula , chrysdiztlwnzum , et vous aurez seulement 1’idée d’un végétal à plusieurs ge- nouillures , à surface rude ou à' fleurs jaunes: on parle seulement à vos sens; mais, si ces plantes se nomment Hzjvpocratzh , Aristotelzh., Catania, H}·gilz`a , soudain des idées morales et religieuses se réveillent en vous : c’est Hippocrate, Aristote, Caton 'Virgile; et supposant un instant réels les dogmes de Pythagore , vous cherchez dans des plantes consacrées à ces hommes à jamais illustres , l’utilité , la grâce ou la beauté. ' ‘ Q On s’est'astreint de nos jours à donner auxigenres de nouvelle -formation , des noms de botanistes, ide voyageurs ,`·dè naturalistes ou de médecins; il paraît juste sans doute de récompenser de préférence ceuir qui se sont livrés 'à l’étude de la nature , ou qui l’ont favo- risée. Mais pourquoi ne pas accorder le même bonheur
( 183 ) aux hommes qui ajoutent à la gloire nationale , soit dans les lettres, soit dans les sciences, soit dans les arts? Cependant que cet honneur si grand de donner son nom Erquelques-uns des êtres de la création , 116 soit accordé qu’à ceux qui en sont réellement dignes et qui développentrde grands talens ou de grandes vertus. Ne tirez pas de l’oubli les noms qui ne méritent pas d’en sortir; n’oubliez'pas que, dispensateurs d’uue sorte d’immortalité, vous devez vous servir de ce droit pour récompenser ou pour punir ; Hétrissez du nom de Néron ou de Caligula , les Upas de Java ou les Euphorbes des déserts africains , afin que leur nom seul, en inspirant l’eli`roi , puisse avertir le voyageur de pe qu’il doit redouter de plantes qui ont reçu des noms en horreur dans la mémoire des hommes. On peut craindre, il est vrai, en prenant des noms propres pour la base de la nomen- - clature phanéroganique , de voir· promptement s’épuiser lesànoms illustres; car les noms génériques se multiplient avec‘une telle rapidité que l’on peut porter En près de 9,000 ceux qui ont été créés depuis la renaissance de la botanique jusqu’à nos jours; chaque auteur se croit - l’arbitre du travail des auteurs qui l‘ont précédé; comme il est possible en botanique de faire successivement dé chaque organe le caractère fondamental d’u¤ genre , on conçoit combien il devient facile d’édifier et de détruire; Il serait bien temps de mettre un terme à tant d’inno— vations , et ce qui nous reste à dire sur les moyens d’arriver à ce résultat, pourra passer pour une utopie; mais on me la pardonnera en faveur d’un zèle ardent , pour une science que faime. Je voudrais donc , et plusieurs botauistes ont exprimé le même désir, qu’il fût possible d’assembler une sorte de congrès botanique dans l’une desprîncipales villes de l’Europe; et nous ne pensons
' ( ·84) pas qu’il fût indigne de la sollicitude des Souverains de favoriser un semblableiprojet; chaque contrée y enverrait ses botanistes les plus éclairés , qui travailleraient de concert à faire un .synops1Ãr· de toutes les_plantes connues , en proposant les innovations qu’il leur paraîtrait conve- nable d’adopter dans Pintérêt de la science; c’est alors qu’on pourrait établir la nomenclature sur des- bases durables; le travail de cette grande commission serait adopté comme un code, et les innovations subséquentes seraient repoussées comme on repousse les innovations de langage; aussi l’on ne verrait plus comme cela arrive trop souvent, un hypnum devenir un leptorlon, un nec/cem, un octolzlepharum, un orthotrzbhum , puis un pilotriehum , un pofytrzehum , un pterigymmdrum, un pterogonùrm , et enfin un laszh; ou bien encore un apzi¢m’ passer suc- cessivement dans `les genres czbuzarùz, pastùzaea , peuce- dmzum , seselz', spzelmqnnia , tragoselzizum , trzizia , pour figurer définitivement dans le genre pzhzpùzella. On m’ob- jectera peut-être la difïiculté de faire recevoir ce travail comme définitif; mais, comme il deviendrait nécessai- rement· le plus parfait que l’on possédât, il` trouverait dans cette perfection même une cause suffisante d’adoptîon. Il serait_bien entendu que ce congrès devrait se réunir d’époque en époque pour sanctionner les améliorations et les découvertes faites ou proposées _dans l’intervalle du temps écoulé. Il résulterait nécessairement d’une marche semblable, ~ que les auteurs dont la vie s’éc;oule à débrouiller les synonymies , à signaler les doubles emplois , ou à rectifier les inexactitudes , ditigeraient leurs travaux vers des F branches non moins importantes des connaissances l1u— maines ; certes la botanique est une science du plus haut intérêt, et cependant il est douteux qu’elle rapporte e11 utilité réelle tout ce qu’on y dépense d’inteI|igcncc ct d_c temps. la
( 185 ) OB SEHVATIONS Sur le lV[ucor crustaceus, Bulle C/1. Egerita crustacea, De C. Fl._jî·.” Oidium rubens, Lùzk. Obs. Sepedonium I `caseorum, Lùzk. Spec. Sp 0`reudonema caseï, Desmaz. Jllënz. Par M. J.—B.-1-I.—J. DEs1v1Az1E111zs. _ 15 nxâcenxxme 1826. Dans un mémoire particulier j’ai prouvé, il y a peu de temps, que cette cryptogame avait été mal observée par Bulliard, et que De Candolle, dans sa Flore, en la plaçant dans le genre ./Egerzïa de Persoon, ne paraissait pas l’avoir étudiée, puisqu’il reproduit. presque littéra- lement la description de l’auteur de l’Hz3t0z}·e des Cham- pignons de la France. J’ai fait remarquer que le genre Egerzïa, qui a pour type l’/Egerzïa candzkla du Synopsis jùngorum, n’0fFre aucun filament et n’appartient pas à la famille des Byssoîdées; que l’.«Egeritzz pallzïla, du même ouvrage, pourrait bien n’être qu’une variété de l’/Egerim cmzdida; que les ./Egerim aurmzlùz et cimmbarziza, de De Candolle, étaient des Sporalrichuriz ; enfin, que la place des Egerzïa puzzctybrnuk, epzlxylon , De C.; pczraszï- tzba, Biv: ; cœsia, Pers: , et perszcùuz , Fries , me paraissait encore très—incertàine, parce que ces p·coductions—n’0nt pas été décrites ou étudiées der manière à lever tous les doutes. — ` , J’aî dit encore, dans lc même Mémoire, qu‘aprês , Dc Candolle , Link , que j’ai cité plus haut , avait exiamîné
( 186 ) au microscope la cryptogame dont il est ici question, et l’avait placée dans le genre Oidzüriz., caractérisé par des flamens lgyssoikles, rameuœ, erurelacës en toqqfès, et I dont les ea:treWteÉs sont composeës cl’artzZ·ulati0ns ovoikles qui, en se separaut, semblent tlevenzï autant de sporules. J’ai ajouté que ce rapprochement plus heureux prouvait cependant que Link n’avait pas encore saisi exactement Porganisation de cette production singulière; et, soit qu’il en observa plus tard des individus adultes ou en mauvais état, soit qu’il prétéra s’en rapportera ce qu’avait dit Bulliard sur la ressemblance que l’on pouvait trouver entre ses Mucor crustaceus et chrysospermus , le professeur de Berlin , dans la continuation du Species de Willdenow, place enfin notre petite fongosité dans le genre Sepedonium. qu’il avait créé pour le second Mucor de Bulliard, dont la structure est encore très-différente de celle du premier, ainsi que me l’a démontré un examen microscopique soigné et souvent répété. C’est d’ap1·ès cet examen que I fai créé le genre.Sporendonema,· et que j"ai reconnu que “ l’espèce unique qu’il I‘€Ili`€l'.l'I1€ jusqu"à présent a pour caractères essentiels : des tubes ou fflamens courts, sùnples ou rnmeux, continus, presque hyalàzs, dresseîv, groupeîr, de È de nullfmèlre de grosseur, contenant dans leur ùzte'- rieur, et presque toujours dans toute leur etendue, de très- grosses _sporules rougenîtres, arrondzes, un peu ùzegales en dzamètreet souvent jar! serrées et comprùnees les unes contre les, autres, mais placees bout à bout sur une seule ligne , 'tle manière que les filamens paraissent comme pourvus de `clozsons très-rapproche'es. La sortie des sporules a lieu par le sommet des filamens qui, après la dissémination, de- viennent tout-·à-fait hyalins et un peu plus étroits. Quelquefois aussi les sporules sont mises en liberté par la destruction de la menlbrane excessivement mince qui
( 187 ) constitue ces mêmes lilamens. Le Sporendonema casei, dans l’état frais, a un aspect velouté, et non glabre, comme le dit Dé Candolle de toutes ses Egérites. ll naît blanc, se développe lentement et reste long-temps beau sur la croûte des fromages , où il s’éténd en larges plaques d’un rouge de cinabre des plus vifs. Dans cet état, il se conserve parfaitement bien dans les collections crypto- gamiques. M. Léman, qui, dans le Dictionnaire de Levrault, a parlé de 1’Oùlàm1. rubans sans se douter que cette Byssoïde était 1’1Egerita crustaceu. de De Candolle , pense que cet Oztliunz pourraît être une espèce de Trichoderma; mais on voit, par ce qui précède, combien cette opinion est erronée. — Uorganisation du Sporendonema casei est d’autant plus remarquable qu’elle vient corroborer Popinion que j’ai émise ailleurs sur la naissance interne des sporules de plusieurs plantes de la même tribu. En eH`et, mes 1·echerches m’ont prouvé depuis long-temps que toutes les Byssoîdées ne sont point exospores, et je pense même aujourd’hui que lorsqu’on aura observé avec plus de persévérance et d’exactitude le mode de développement des sporules dans la famille entière , on trouvera qu"elles sont toutes formées et renfermées quelquefois, pendant un temps assez long, _ dans l’intérieur des tubes, et qu’elles se répandent au dehors, ou par Pextrémité supérieure de ces tubes, ou par leur destruction. Un grand nombre de faits, recueillis dans mes observations mic1·oscopiques , viennent à l’appui de cette opinion que je développerai dans un mémoire ` spécial , où je démontrerai aussi les rapports intimes que cette organisation établit entre plusieurs Byssoîdes et quelques Hydrophytes filamenteuses, continues ou arti- culées. _ »
( 188 ) Ex2x.1c.·.·1·1o1~: nus mouxms. (Planche 3.) A. Sporezidoncma cascz', de grandeur naturelle, vu sur la croûte d’un fromage salé. B4 Filamens, vides ou remplis de sporules`., vus à la lentille (Yun millimètre de foyer. ` C. Qùelques-uns de cès filamens, viis à la lentille d’un demi-millimètre de foyer. On remarque danslcette ' figure plusie`11·rs'sf•'oi·ules sorties des tilamens.
( 189 ) SUR LE PILOBOLUS CHYSTALLINUÉ D E ·T 0 D E , ET LE SCLEROTIUM STERCORARIUM · DB DE CANDoLL1·:. l Par M. Dmsmazxnnns. l I9 JANVIER I8zy. / Je viens de lire dans les Annales des Sciences naturelles du mois d’octobre dernier, une Notice de M. Durieu de Maisonneuve, sur le Püobolus crystallzhzas de Tode, que Scopoli, dans son Flora carnzblzba, publié en 1772 (tome 11, p. 494) , signala le premier, je pense, sous le nom de Mucor OLIZQIMIZS. Bien que cette notice ne renferme rien d’impo1·tant qui n’ait été dit, ou par les botanistes que je viens de citer , ou par Wiggers, Relhan , Dickson, Bolton , Bulliard, Roth , Persoon , Sowerby , de Candolle , Nées, Fries, Link et un grand nombre d’autres Myco- logues qui nous ont donné même de ice. Pzîobolus neuf ou dix ligures plus ou moins bonnes; bien que M. Durieu. de Maisonneuve nous laisse ignorer la.contexture de son pédicelle et de la membrane vésiculeuse qui en est une continuité; bien qu’il se taise sur ce que l’on peut voir sous la lentille dans le liquide qu’eIleic0ntient ; sur l"01·=- ganisation intime du corps charnu et noir (rporzmge), qui la surmonte; sur la forme et la grandeur Ade ses sporules , dont Bolton et Nées ont donné des figures dilïérentes et. assez médiocres; enfin , sur d’autres détails · 13 `
(é 1 0, ) microscopiques , d’autant plugis essentiels à connaître , qu’il _n’est pas possible aujourd’l1ui d’aborder avec assurance les tamilles des plantes` cryptogames aphylles sans avoir le microscope sous les yeux; la notice dont il est ici. question me paraît recommandable en ce qu’elle peut contribuer à fixer les opinions diverses que l’on aémises sur ce que devient, dans l’état adulte, le petit corps charnu , je veux dire sur la manière dont il se sépare du pédicelle renilé qui le soutient : cette notice , d’ailleurs, prouve dans son auteur le talent assez rare de bien observer V à la vue simple et de décrire avec précision , exactitude A et clarté , ces espèces polymorphes et insidieuses qui, p si souvent, viennent se jouer de nos systèmes. Quoiqu"il en soit des omissions que je viens de faire remarquer , et qui sont importantes dans une mono- graphie, ce n’est point pour m’occ11per plus au long desicaractères du Pilabolus crystallixzus et pour chercher à déterminer sa place encore très-incertaine dans l’ordre naturel, que j’ai écrit cette note; je me propose de faire connaître ailleurs les observations que je possède sur ce charmant petit être ; mon but aujourd’hui est de réclamer en Afiaveur du pauvre Sclerotium stércorarùrm , sur l"exis- tence duquel`M. Durieu de Maisonneuve conserve quelques doutes , en supposant qu’il` pourrait bien n’être que le peïùlzàm du Püobolus .,>·Ol)S€I‘Vé après la èiziymritiorz de son Pëcëplack jirgace. i Malgré le nombre prodigieux de végétaux cryptogames dont on surcharge , souvent mal à propos, le catalogue des êtres naturels , je suis trop déSil'€llX d’y voir main~ tenir les bonnes espèces, les espèces hien caractérisées, pour ne pas prendre la défense de cette humble fongosité, et neipas prouver que de Candolle, dont le tact est, fin et si sûr en botanique, n’a point Énconsidérémenti
( 191 ) mentionné, déc1·it et figuré (1), une espèce imaginaire, reconnue depuis la publication de la Flore française et du tome second des Mémoires du museum, par le profond Mycologue suédois dans son Systcriza mycologzbum , et que j’ai fait·paraître en natu1·e, il y a deux ans environ, dans les Plantes cryptoganzes du nord de lai France. Si je cite ici cet ouvrage, c’est pour donner des preuves matérielles et palpables de l’existence de cette Sclérotacée , dont on trouvera de complets et beaux individus au N." 30 du premier fascicule de la collection. A la première ins- pection de ces individus , on verra combien est immense la distance qui sépare le Püolaolus de Tode du Sclerotium stercorarziun °dont on doit la découverte à Léon Dufour. Après le savant lichénographe que je viens de nommer`, j’ai obse1·vé un grand nombre de fois le Sclerotium ster- comrium, en mai, juin et juillet, dans les bouses de _ vaches, mais là seulement Lorsque ces bouses ont ` été réunies en tas dans iles prairies , on trouve notre fungus dans son intérieur, à plusieurs pouces et même à plus d’un pied de profondeur. A ces indications exactes de station, j’aj0uterai, en terminant ici ma petite récla- mation, que ses péridium ou tubercules sont globuleux, bosselés , ou un peu aplatis et de forme irrégulière., offrant toujours un enfoncement particulier très-1·emar- qiiable, et quinze à vingt fois, au moins, plus gros que les sporanges du Pz`lolzoIz.¢.s·, c’est-â-dire, de la grosseur d’un pois ou d’une petite noisette. Uenveloppe ou l’épi- derme des péridium naît lilanche , passe au roux, au brun,puis au noir mat. Elle est souvent un peu cliagrinée ·~ (1) Mêm. du Mus., iSx5, pl. (Ã , fig. ly, a et L. ( (sn) De Caudulle indique ce Sclerotium sur la terre mèmewecouverle par les houses.
( ¤9z ) ou rngueuse dans un âge avancé ., mais constamment indéhissente et fortement adhérente à la chair qui est compacte, ferme, d’un blanc assez pur et de nature parenchymateuse et homogène. (Pest dans les parties de cette chair les plus voisines de Penveloppe, qu’après bien des essais infructueux je suis parvenu enfin , à l’aide du plus fort grossissement d’un honnmicroscope , à découvrir des sporules extrêmement petites et hyalines. Mais comme dans cette position elles sont peu développées, je n’ai su apprécier exactement leur forme ; cependant je la crois sphérique. Il aurait été à désirer que je pusse les observer lorsqu’elles se trouvent répandues à la surface même de la plante; mais on conçoit que la station qu’elle s’est choisie s’o.pp0sera toujours à cettenobservation., et que par les lavages successifs'qu’on doit lui faire éprouver pour la dégager entièrement des parties de la bouse qui lui restent attachées, on enlève les corpuscules 1'€P|'O— ducteurs qui doivent la couvrir extérieurement I0rsqu’elle est arrivée à son parfait développement. ` » ·7\
( 193 ) A N O T I C E , SUR LES PRODUCTIONS NATURELLES DE L’iLE DE JAVA. Par M. A. FÉE. 3 rtvnnzn x8¤y. AVÃNT que Java soit définitivement soustraite à la domination hollandaise, nous croyotis utile de faire connaître quelques-unes des particulariteés qui se rattachent à l’histoi1·e naturelle d’un pays qui, avant peu, n’aura. plus de relations directes avec notre vieille Europe. La plupart des détails que nousallons donner à nos-. A Iectiursvseront empruntés au célèbre ouvrage de MM. Battles (1) et Crawfurd. Ce livre, peu ou point connu· en France, a été publié tout récemment en Angleterre sous le titre de description de Java et des autres îles de Parchipel indien. Les auteurs méritent la plus grande i confiance, tous deux ayant long—temps habité Java lors- de Poccupation anglaise. M. Raffies y exerça les hautes fonctions de gouverneur général, et M. Crawfurd celles de résident à la cour du sultan¢Amang-Kou. J Jziiia est, comme chacun sait, une île de Parchipel indien , située entre les 6° et g° latitude sud et les I02° 4o" et ll3° 4o’ longitude est. Elle regarde au ·nord l’île de Bornéo, au nord-est les Célèbes, à l’est les îles de Ball et de Madura, et au nord-ouest Sumatra. Elle a de 40 à 60 lieues de largeur sur 260 de longueur, et une super— , iicie de 15,000 millescarrés. . lr) Cc savant aduulnistxatcur vieu! dc mourir i Londres.
(-194 J ' Vue en mer, Java présente l’aspect d‘un vaste amphi- théatre qui s’abaisse du midi Au nord. Un archipel de I petites îles qui proviennent d’alluvions formées aux dépens des montagnes intérieures, s’étend le long des côtes septen· trionales; les côtes méridionalesisont fort escarpées et d’nn abord cliiiicile. Plusieurs chaînes de montagnes par- courent la terre ferme. On y voit un grand nombre de volcans , et s’il faut en croire le rapport des voyageurs , les éruptions du Vésuve et celles de l’Etna sont peu de chose comparées aux éruptions du Tankuban-Prahou, du ` Sambawa et du Pçpan. On nomme ainsi les principaux volcans de l’île. `l_ ,r On conçoit qu'avec une semblable constitution géo- logique, Java doit être désolée par les tremblemens de terre. Les désastres de Palerme et de Lisbonne Ndont l’Europe garde un si triste souvenir , ont présenté moins d’horreurs en mille ans que Java n’en·a olïert en cin- t quante. Ainsi devient redoutable une île où la nature étale ses plus riches parures et se mont1·e prodigue de ses dons._ 4 Uétymologie du nom de l’île doit prendre place dé- - sormais dans les fastes botaniques. On prétend, sur le continentrinclien , qu’elle/ vient du mot Jawa-wut, nom d’un Panzbum. qui faisait jadis la base de“l’alimentation des habitans. Suivant Popiniop la plus accréditée de _nos jours, l’île des `Jabodins, dont les Grecs et les Romains font -~··« mention, serait, non Sumatra, comme on l’a cru long- temps, mais bien Java. Ce n’est point ici le lieu d’exa— miner la validité de cette opinion hypothétique etlpourtant vraisemblable. Le zodiaque des peuples de l’Inde est le même que le nôtre , et les signes en sont disposés dans le même ordre : c’est comme en Europe le Bélier, le Taureau , les Gémeaux, le Papillon , le Lion , la Vierge , la Balance , le Scorpion, le Sagittaire , la Chèvre (ou le Capricorne),
( 195 ) le Pot à l’eau (ou le Verseau), et les Poissons. Cette particularité établit incontestablement Pantiquité `des relations qui ont existé entre l’Inde et l’Europe.` Java n’a jamais été possédée en entier par les Hollandais, aujourd’hui menacés de se voir enlever cette riche colonie. On a écrit à tort, dans plusieurs journaux , que des soldats i Français passés au service du roi des Pays-Bas en l8I5,v et envoyés à Java, avaient, en embrassant la rcause des sultans tributaires des Hollandais , préparé les revers des armes belges; il n’eu est rien. Des rcuseignemens positifs . que nous devons à M. le comte Albéric de N. ....... tendent à prouver que nos compatriotes restèrent fidèles à leurs nouveaux drapeaux, et qu’ils rendirent même de grands services à la puissance qui les avait adoptés. Le mal est donc ailleurs; la mauvaise admînistrationdes gouverneurs , Péloignement de la métropole, Pinsalubrité de la capitale et les progrès que les naturelsont fait dans les arts européens, voilà les principales causes de la décadence de la dominati_on hollandaise à Java. Quoiqu’il en soit , il ne reste maintenant aux Hollandais que le territoire de Batavia, grande et.belle ville honorée du nom de la métropole, et qui renferme une population nombreuse décimée chaque armée par le cholera-morbus. Avant de faire connaître les productions naturelles de ' Java, disons un mot de ses hahitans. On trouve parmi eux plusieurs races _d’l10mmes évidemment distinctes; cependant la seule race vraiment aborrigène est la. race tannée; c’est donc la seule dont nous parlerons sous le nom de Javanais ou de Javans. - La taille des Javanais n’excède pas 4 pieds io pouces; · les Femmes out deux pouces de moins ; la tête fait un peu plus du sixième de la hauteur totale du corps ; les cheveux sont longs, roides et uoirsi les yeux, peu ouverts, `
, ( -96) sont de couleur noire. Les cheveux blonds ou rouges, les yeux bleus ou gris, sont regardés comme des mons- truosités. On a remarqué que les pieds et les mains étaient bien moins développés que chez les hommes de la race caucasique; les doigts des pieds s’écartent en éventail et ont quelque chose de la souplesse des mains de derrière des quadrumanes, ce qui peut être attribué à Phabitude de marcher sans chaussures. L’angle facial n’a que 80-82°. La bouche est fort grande et la cavité buccale très-vaste. Les narines sont aussi fort ouvertes. Peut-être ce système respiratoire est-il combiné de manière à permettre l’ins·· piration d’une plus forte colonne d’air atmosphérique, afin de compenser l’etfet de sa dilatation , résultat néces- saire d’une grande élévation de température, du moins est—il certain que tous les peuples équinoxiaux ont une bouche bien plus fendue et des narines bien plus ouvertes que chez les races d’h0mmes qui vivent loin de la ligne. Nous abandormons cette observation à la sagacité des physiologistes. P ( î Les Javanais diffèrent certainement des Chinois. Le caractère de leur physionomie tend plutôt à les rapprocher des Siamois et des peuples du royaume d’Ava. La taille, Pexpression des traits, la couleur de la peau, sont sem- blables. A Siam et à` Java, un amant qui veut louer sa maîtresse, ne trouve rien de mieux pour lui plaire, que de comparer son teint à l’éclat de l’or. Ce n’est. plus la i reine des fleurs qui fournit le terme de comparaison , c’est le 1‘0.l des métaux. Quoique la vie soit sensiblement plus courte à Java qu’en Europe, néanmoins Pépoque de la puberté et celle 'cle l’entier développement est la même, ce qui semble contrarier cette loi naturclle de laquelle il résulterait que la durée de la vie est en raisoxrdirecte de la durée de p
( *97 ) Paccroissement. MM. Raiiles et Crawford prétendent que les Javanaises sont fécondes toute leur vie. Cette assertion trouvera sans doute des contradicteurs , et nous la répétons ici sans lui donner notre approbation. Examinons maintenant les êtres des deux règnes qui présentent de Pintérêt au naturaliste , et ajoutons, s’il se peut, quelques faits nouveaux à la masse de ceux destinés à faire prévaloir un jour la loi des analogies, seul moyen de préparer Punîon nécessaire des sciences chimiques! et des sciences naturelles. On trouve à Java des tigres , des chacals , des rhino- céros , plusieurs belles espèces de cerfs inconnues à i l’Europe , une multitude de singes de toutes grandeurs , etc. Les forêts sont remplies de perroquets; l’énorme casoar , Pélégant oiseau de paradis, dont les belles plumes sont devenues un objet assez important de commerce, Pargus faisan , ainsi qu’une multitude de gallinacées, s’y font remarquer. Les rivières et les côtes de la mer sont très-poissonneuses. Le caïman infeste les eaux douces, et des serpens de toutes les grandeurs et de toutes les nuances, cachés dans la sombre épaisseur des bois, se font redouter des êtres vivans , tantôtà cause de leu1· force prodigieuse et, de leur dimension gigantesque, tantôt à cause de l’ac— tivité de leur venin. . L’éléphant , le chameau ," le cheval, le buffle, l’âne ,_ la chèvre et le porc y ont été transportés et s’y trouvent ' à l’état domestique. , · V . Java fournit au commerce une belle` lacque que 1’0n · recueille sur divers arbres, et notamment sur les Jîcus; de la ci1·e , de l’écaille de tortue , une assez grande quan- tité d’ambre gris et des perles. Les nids de Phirondelle salangane, Hfrwzdo esculczzm
( ¤98 ) L. (1), que la gourmandise des Chinois paye si cher , abondent dans les cavernes de la côte sud et se trouvent â des profondeurs perpendiculaires de plusieurs centaines de pieds. P0u1· parvenir à les recueillir, il faut braver d’assez grands-dangers et montrer une certaine întrépidité. Armé d’une torche de caoutchouc allumée , mais dont la Hamme est cachée par une sorte de petit_ chapiteau , le Iavauais qui va à la recherche des nids de _salangane se laisse glisser dans Piutérieur des crevasses ténébreuses, soutenu par une longue corde, il tatohue , et lorsqu’ilv croit toucher un nid, il découvre satorchc, la flamme b1·ille un instant, et le nid est détaché. Si la torche était toujours enflammée , les oiseaux effrayés quitteraient pré- cipitamment leur asile pour n’y plus revenir. On ramasse les nids d’hirondelles deux fois chaque année. Les plus blancs sont les plus estimés; on vend comme qualités inférieures ceux qui sont tachetés de sang ou mêlés de quelques plumes. Cinq cents grammes de ces nids valent ordinairement 300 francs (2); La quantité de végétaux qui couvre le sol de Java est vraiment prodigieuse. On trouve des plantes depuis le bord des mers jusqu’au' fond des volcans; elles disputent le sol aux flots de l’Océan et aux neiges des montagnes, et comme si ce n’était pas assez d’envahir la terre entière, on voit l’arbre gigantesque se couvrir de lianes; la liane nourrir des orchidées et des loranthus. Ces végétaux , ramitiés à l’infini , font en quelque sorte un vaste buisson (I) Rostrum nigrum; cnrpux supra fuscum , subtus albirlum ; cazurln apice glba; pedes fuxci. Linn., I p., édit. Gmel., I., xoxj. (s) L’opini0n de MM. Battles et Crawfurd semble sfélcigner de cette des pliarmncologues, qui veulent que ccs nids soient élaborés avec des thalassiophytes du genre gelizlium, passés à l`é|.at mucilqgineux par suite ¢l'unc décomposition.
·1, gv. ( *99 5 d’une forêt entière : et la hache seule peut s'y ouvrir un passage., On cultive à Java plusieurs variétés de l’Or_yza sauva, L. Le riz est pour les Javanais ce qu'est le froment pour nous. L’excédant de la récolte passe sur le continent indien. Le froment est cultivé dans l’île; nous ferons remarquer en passant qu’il y est nommé trigo. Ce nom est portugais et espagnol, ce qui semble indiquer que l’époqne de l’in— troduction defcette graminée à Java ne remonte pas plus haut que Pexpédition de Yasco de Gama dans l’Inde. Le Jawa-wut, Pambnm üalzbzmz i" Linn. , et le maïs, Sagur1g(1), sont aussi au nombre de leurs céréales. _ Ou trouve en grande culture Pigname, et l’on donne ce nom à Java aux racines des Dàzscorea rrnahylla, Linn.. et D. alala, Linn. , le manioc, Jalropha Jlrîanjhot, L., aussi célèbre comme poison que comme aliment. `Le gouet, comestible, Amm, escalenlum, L. La pistacl1e de « te1·re asiatique, Araclziv aszëztzba, Lour. FI. Coch. 522, espèce très—voisine `de notre arachide, et qui , comme elle, renferme dans ses Semences une huile douce que l’on extrait avec beaucoup d’avantages. Plusieurs haricots, les Phasolus ma.:cz'mu.s, Linn. , et radialus , Linn. La batate , Convolvulus Batatas, L. , dont la racine féculente L'0pinion la plus vraisemblable est celle qui veut. que le mais soit indigène du nouveau monde. Cependant nous ferons remarquer que le mot mexicain mahy, adopté par les Européens , ne se retrouve dans aucun du nombreux dialectes de l`_0rient; nous ajouterons encore que l'ou nc peut préciser à Java l‘èpoque de lîimroduction de cette belle graminée parmi les plantes céréales. Peut—on regarder comme possible que la tra- dition nomiuale soit déjà perdue, lorsque l’ou voit que le froment a conservé à Java le nom portugais de trigo (triticum), et n'est—il pas raisonnable de supposer que le mais cst propre aux continens de l'Asie et de l’Amériquc.
( zoo ) et sucrée cst alimentaire et pe11t, par la fermentation, donner des boissons estimées et, de l’alcool. Le basilic tubéreux, Ocymum tuberosum, dontlles racines charnues et succulentes prennent place parmi les légumes (1). Le; cocotier, Cocos nucüra, Linn. Enfin le sagouïer, auquel` on doit la fécule si connue sous le nom de sagou, et qui mérite bien que nous en disions quelque chose; ' Le sagouîer est un arbre de la famille des palmiers nommé par Rottboll Mctrozylon Saga; c’est le Sagas Humphii de Willdenow. On en reconnaît quat1·e variétés-, qui sont le sagouïer cultivé, le sagouïer sauvage, le sagouïer inerme et le sagouier épineux. Les botanistes n’ont jusqu’ici décrit que le type. Le sagouier cultivé et le sagouîer inerme sont les seuls que l’on exploite avec quelque avantage. L0rsqu'ils ont atteint ‘l"âge de 14-16 ans, on les abat, on les coupe par tronçons que 1’on fend pour en retirer plus commodément la moëlle, qui est lavée à grande eau. Ce liquide se charge de la fécule; on le passe à travers un tamis à mailles peu serrées, on laisse reposer, on décante, et l"on a le sagou, qu’il ne s’agit plus que de faire égoutter et solidilier dans des ' moules de terre chauffés. La forme de ces moules est tantôt arrondie et tantôt cylindrique , ce qui donne au sagou qu’on tr0uve_sur les_marchés l’aspect de petits gâteaux arrondis ou celui de longues baguettes assez semblables aux pâtes d’Italie destinées à faire le macaroni. Le marc fibreux qui reste sur les filtres sert à engraisser les porcs; on l’entasse par monceaux afin de favoriser le développement d’un champignon charnu très-estimé des A friands, qui cependant lui préfèrent une grosse larve d’un (1) Cest la seule labiée qui soit alimentaire; les autres ue servent que de coudiment. ·
( 201 ) goût exquis. Elle se 'vend sur les marchés et ne se trouve que dans le marc de la moëlle des sagouiers. Quand on destine le sagou à l'exportation , 011 le broye à l’aide de meules fort semblables à celles qui servent à parler l’orge ; il prend alors Paspect de la graine de coriandre et passe dans le commerce de l’Europe (1). Le sagouïer n’est que naturalisé À Java, mais il y vient bien. Les autres possessions hollandaises de l’lnde abondent en sagonïers. Ceram en oiïre de vastes forêts, ainsi que Sumatra. Le sagou qui se prépare dans la province de Siak est fort estimé; les grains sont gros et moins durs que celui qui nous arrive en Europe. ` La famille des palmiers renferme encore deux arbres importans l’un est l’arec , Areca Catechu, L. , que nous avons cru devoir~ nommer ailleurs Areca Betel, parce que son fruit, qui ne fournit point le cachou de nos phar- macies, entre dans. la composition du bétel, sorte de ~ masticatoire fort célèbre dans l’Inde; l’autre est le rondier · ou lantar , Arenga saccImr_üra, Lahill. , dont la sève r fermentescible donne une liqueur vineuse agréable. Les plantes oléifères de Java sont le Cwzarium commune, Linn. , de la famille des térébenthacées; indépendamment de l’huile fixe contenue dans son amande, l’écorce laisse exsuder une téréhenthine qui se solidilie en perdant son huile essentielle; il en résulte une résine qui ne dilïère point de la résine des Moluques, dammar-pzdi des indi- gènes, laquelle est produite par le Canarium. balsamüèrzem de Willdenow. Nous avons parlé de Parachide, il nous reste à nommer le ricin , Bzbùzus commumls, Linn., qui (1) MM. Raiiles et Crawfurd annoncent qu‘ils »n’0nt vu employer nulle part le procédé indiqué par Humpb , procédé qui consiste à faire subir nnc *0rte dc totréfncliou à la féculc dans de grandes bassiues de cuivre nu de tôle. `
( 202 ) ~ fournit l’huile à brûler la plus fréquemment employée à Java. i ` Les arbres fruitiers des Javanais sont,nomlgreux; ils possèdent l’a1·bre à pain , `Artocarpus inczlm, Lînn. fils, le mangoustan , Garcmùz Mangostana , Linni , de la famille des guttiférées dont le fruit est si estimé dans l’lnde qu’il y a reçu le nom de roi des fruits; le dourian, Durio zibethimus, Lin;1. , le jacquîer, Artocarpus Jaca, Lamk; le manguier, Jlfangpîzra milzëa, Linn.; les goyaviers, ' Psidùzm pyryèrzan , Lina. , et pomzkrum , Clus.; le papayer, Carica Papayn, Lînn.; les anones, Amma squamom, Lînn., l asiatica , Lînn. , murzbatd , Lînn. , etc. ; les bananiers, Musa pamdzkzkzca, Lînn., semùzgfêra, odorata, et nana, Lour. Plusieurs czïrus , le tamarin ,’Tamarz}zrlus ùzdica, Lînn.} les anacardes, Anacardium occidentale , Lînn., Yet le Semecarpus Amzcardzùm, Lînn. Les produits végétaux que Java fournit au commerce sont en grand nombre; voici les principaux d’entr’eux: Les amomes, l’arrac`k, le benjoin; les bois d’aloës, le café , le camphre de Sumatra , le caoutchouc, le copal , le gengembre, le géroHe, la muscade et le macis, le poivre noiret le poivre bétel, le sagou, le sandragon, la résine du Dammara, les santaux, le tamarin, le sucre de canne, etc. etc. ' ce MM. Baiiles et Crawfurd éclaircissent peu de points obscurs de Phistoire de ces produits, et cependant 1·ien n’est plus embrouillé que Porigine de nos amomes, de , nos bois d’aloës, de nos santaux, de nos sandragons, etc. Les botanistes ne connaissent que le fruit du camplirier de Sumatra; Parhre qui donne la résine copale n’a point encore été trouvé. Le mode de préparation du caoutchouc W ·a donné lieu à plusieurs contradictions; quoique nos aauteurs se taisent surzces questions importantes, on leur`
(, 203 ) doit la connaissance de quelques particularités curieuses. Le luenjoiu, Sgyrax berzsoùz, L., est uu arbre qui se plaît dans les plaines, au boxid des rivières. C’est en pratiquant des incisions à son écorce qu’on obtient le baume qui porte le nom de benjoin; il est d’ahord fluide et blanchâtre, puis solide et rufescent; à douze ans l’arbre est épuisé et doit être abattu. Le camphre de Sumatra est produit par le Drgyobalanops nromcztica (1), Gœrtgt. , arbre dont la synonymie est fort embrouillée. On ne le trouve point à Java, mais il y- arrive de Sumatra pour les besoins de ses habitans. b Les limites géographiques de ce camphrier sontipeu étendues; il ne se trouve qu’à Sumatra et à Bornéo, vers le 3° de latitude boréale. Le camphre est d’abord liquide et sort à l’aide d’une simple incision. Cette huile essentielle est très-recherchée des Indous et des Persans; mais elle est fort rare. On a cherché à prouver qu’elle servait aux Egyptiens à Pembaumement des momies. Si cette assertion pouvait être prouvée, elle donnerait une nouvelle preuve de Pancienneté des relations qui ont existé entre l’Egypte et les îles de Parchipel indien. Ce n’est point à l’aide d’incisions qu‘0n obtient le camphre à Sumatra, ce procédé donnerait de faibles pro- duits à cause de la rapide volatilisation de cette huile (r) pryobalazwps Camphora, Colebroolce; Dipterocaqzus aromnlàa, Goçrln. Fil.; D. indica , Gœrtn.; Pterigium teres , Corr. ann. mus. VIII, p. 39; , L G5. Capour Barros des Malais, Inno des lxabiiaus de Sumatra. Les genres Dryolmlanops, Diplerocarpus et Pierigium ont été établis sur un fruit appartenant à la collection du célèbre Banlss; nous les réuuissans ici dans une même synonymie, car c’est à tort que les pharmncologues , l¤S'0n| Nnëidëtêl comme distincts. '
_ ( 2<>4 ) essentielle On lc recueille à Pétatlconcret en abattant le campbrier à ·une certaine période de sa vie. La valeur du camphre de Sumatra est à celui du Japon comme x : 2o`, et les sortes commerciales sont entr’eIles ::25 : 14 et :: -14 : 4. _ [ _ Le caoutchouc de Java est fourni principalement par le Bleus elastzbaa, Linn. l J L’huile volatile des feuilles du Nlelaleuca Leucadendron, Linn. , connue en Europe sous le nom de cajeput, est à` vil prix à Java, Varbre qui lai fournit y formant de vastes forêts. On Pobtienf par distillation. ` Le agéroilier, Caryaphyllus aronuztzbur, Linn., a été transporté à Java, mais il n’y `est pas dans un état pros- père; il est, comme on sait, originaire des Moluques, et réussit trës—bien tt Amboine. La'culture en a fait dis- tinguer cinq variétés: le géroliier royal, le g. femelle, le g. à tronc pâle, le g. loory et le g. sauvage; celui-ci n’est point estimé. ‘ · Un géroflier vigoureux dotme par au de 5 à 20 livres de fleurs. On a vu un de ces arbres parvenu au diamètre de 8 pieds environ, fournir jusqu’à Go livres de fleurs. Quelque temps avant sa mort (2) il en produisit 140 livres; (1) Ilécoulement d’une huile essentielle aussi légère et aussi iluide IIl8Sl. PBS SHTIS €X€l'[IPiE, El Cellli que ]l0I.lS iillûllâ Citûf DORS SEXE fûllllli par la famille dcs laurinées. Le journal des sciences d’E«limbourg parle d’une huile éthérée native de laurier, dont la légèreté est prodigieuse. On fohticnt par l‘incisiou de l’écorce d’un Zaurus qui forme de vastes forêts dans la région située entre l'Orénoque et le Parima. Les lralzitans dela Guyane espagnole nomment improprement cette huile, huile de Sassafras. Il Clt IIBUIFCJ de SUPPDSEI qlllëilû SB (}0ilCl‘êl€ avec i€ ÈGHIPS CD HUB SOl'l€ de cnrnpl1re.F (s) La durée moyenne de la vie d‘un gérollier est d’euvirou ceut ans. .
( 205 ) mais ce fait isolé· doit être regardé comme` étant un véri- table phénomène. ' Lorsque les Moluques appartenaient aux Hollandais, elles livraient annuellement au commerce de l’Eur0pe de 2 à 3 millions de clous de gérolle. Auj0urd’hui que la culture du géroflier est répandue dans plusieurs colonies, ces mêmes îles n’en ont versé, pendant les années 181/,, 1815, 1815, 1817 et 1818, que 360 mille livres. Il en a été de même du muscadier: dans la seule année 1615 il est sorti de Banda 400,000 livres de noix (amandes) muscades et 150,000 livres de macis, tandis que l’exp0r— tation n’a été , de 1811 à ISI4 , que de :115,000 livres de noix et 253,000 livres de macis L’indig0, tel que le préparent les Javanais , est dans un état semi-liquide. On ne pratique point à Java le procédé suivi par les Européens dans leurs colonies; on se contente de faire macérer les feuilles et les Qeurs des indigotiers dans l’eau , puis de faire bouillir le maecralum avec de la chaux vive. Les plantes qui servent à obtenir (1) ll résulte de ont aperçu qu’une grande quantité de rqtrscades aldti être- brûlée. Voici sur quels calculs nous basons notre assertion. Le fruit du muscadier étant supposé composé de quinze parties , le macis ou arille y entre pour deux, la coque pour cinq et.,l`au1ande pour huit, d'où il suit que 253,000 livres de macis n`out _pu être fournies que par I,0l9,000 livres d·Bll|.3Btl8$· Or, Banda 11`ayant livré au commerce que ar5,ooonlivrcs, il reste ygy,¤oo livres dont il faut justîtîer. Si l’ou suppose qu'elles aient scrvi à l'extractiou du beurre de muscade, V il faut. admettre que l‘on a versé dans le commerce 96,040 livres de ce produit, car 5oo grammes de noix rnuscades donnent Go grammes l d'l1uile concrète. La consommation du beurre de muscade 11'est pas assez considérable pour justifier l’emploi de 96,0,00 livres d`un aromateudont les USIECS Sûnl U'èS·b0l’l]éS , SI.lI.`lDI1i qtlâlld DH SOI`|gC HIÃX ÃIIHDIÉUVTES (IC] falsificateurs qui triplent toujours les produits susceptibles d’être altéré: en y introduisant les s/3 de substances étrangères. 4 ` 1 ,
( 206 ) · Pindîgo sont d’al,»ordl'I1zrl1gr_yfëz·a/11127,Linn., puis le Manix- ' Janin tinctorzh ., de la Rtmillc des apocinées. La culture de ces deux végétaux est fort soignée par les Javanais. On les sème en juillet; la première coupe a lieu en septembre. , Un article d’importation très—important est fourni par le poivre noir. L’arbustc qui fournit cette·baie'se plaît sur les montagnes granitiques; il'réussit moins bien sur les montagnes de formation secondaire. Le p0ivrier` est en plein rapport dès la cinquième année; il décroît vers la quatorzième etrmeurt vers la vingtième. Chaque pied rapporte environ Soo grammes de fruits dessécliés. ‘Le massoî est un arbre fort commun à Java; on l’y· nomme duin; son écorce est`un comestique recherché. · Quelqueslocalités de l73.l‘Cl`liPCl indien fournissent des substances estimées : le santal se plaît sur les montagnes de Timor; la résine copale abonde à Palawan; et le`laurier sassafrasœrfest pas rare à Banca. » Le docteur Horstield a publié la liste des agens thé1·a- peutiques usités à Java; tous appartiennent au règne végétal. Ce n’est guères qn’en Europe que l’0n se sert ' des,minéraux on des animaux comme remèdes. Cette , listelétabiîe sur les propriétés les plus marquées (1), , constitue en entier la matière médicale des Javanais; elle·est^ trop importante pour que nous ne nous em- pressionsi pas de la donner. _, lt oflhiinportance to establish by experimental enquiry lheer degree of. cflîcacy and utility. Dac!. Horsfelrt, ·
( =¤7 > MATIÈRE MÉDICALE DES JAVANÀIS. l. STIMULANS. Acorzzs Cnlanzus (1) , Linu. -— Anzonzum Cardczmomum , Linn. ; A. Zcrumbeth et A. Zùzzzïzar, Linn. (2) — Aàzzidœ Allughas , Bosc (3). —- Anqyric Protiunz , Linn. — Baccharzk ùzdica, Linn. — Curcuma rolunda , Linn. — Kœmpfèria Gczlanga et rotzuzda, Linn. — Lzzurus ]\TalaI7athr·um, Lil'|l'1· — Piper Cubeba, Linn. ; P. longum, Linn.; P. medium, Jacq.; P. peltatum , Linn. (4). — Solanum indzbum, Lima. (5). — Tacca pinrzatzfida , Lim':. — T/Hex Negundo , Lînn. ; V. trg]Zora, Vahl. - I*Vintera aromatzba, Murr.; W.? Melambo ...... ? _ . 2. STIMULANS DOUX ABOMATIQUES. Arzdropogon Schœmmthus, Linn. — Ocymum Basilzbum, Linn. — O. gratzissimunz EI: terzuàïqrurn, Linn. . 3. STIMULANS NAKCOTIQUES. Opium, en javanais Apium. — Damrzz jèrox, Linn.; D. fasluosa , Limi. -— Caizizabis sativa, Linn._(G). — Mani}- permum Cocculus', Linn. — Salmzum, mlgeum, Linn. — Slrychnos Coluizrziza , Linn. — Cerlwera Jilanghzzs, Lim"!. (I) Sans doute la variété usiaticus radice fenuiurc , Thez. zeyl. VI, le uaembu de Ilheed. malab. Il, gg; I., 48. (2) On en connaît à Java Jeux variétés, le grand cl le petit; il y :1 des sous-variétés distinguées par la couleur. È (3) C'es\ le Zinziber nigrum de Gœrmcr. (A) Le docteur Horsfield parle encore d‘un piper tcrreslré que nous ne connaissons point. Q (5) C'est lc Solanum torvum de Swartz. (6) Le chanvre , plante économique pour nous , Iigure dans ia matiere médicale de guns les peupics de l’Inde.
( `2D8 ) 4. STIMULANS TOPIQUES. Cassziz alain, Lirm. — Euphmîlzia Tzbarullz`, Linn. — Iron; coccùzezz, Linn. — Guilandùza Morzizga, Linn. e Plumbago rosea , Linn. Plusieurs lahiées et plusieurs ombellifères européennes cultivées dans l’Inde. ii 5. 'œomzqvns. .4 Arzktolochzîz irzdzba, Lirm. ·=- Chzbmmthus spzbatus. .... ? Brucea suinalrenuîr, Spreng. — Gmelùuz aszîzizbzz, Lînn. — Lobelùz Plumiefz`, Lim!. — Mclolhria ùzdzba, Linn'. — Mzhzusops Elengi , Linn. — Ocymium tuberosum. . L . . . — Ophioxylon serpentùzunz, Lirm.; O. Spmz ...... ? — Ophzbrrhiza Mughos, I:lflI). — Oxalzîr sensüzlra, Linn. — Sozzlmhm amara , Linarck. — Talvermi czlryblùz , Linn. - , Volkamerzz irzcrmziv ,i Linn. 6. ASTBINGENS. Areca Catcchu , Linn; (x) è Eglë Marmèlos, Corr, — Eschzhomerze grandylora ........ ? — Cellzir orzènlalzîr , Linn. — Camarùuz cquzkclùiblzka, Linn. fils. — Garcùzia Mmgoslana , Linn. — Guarea glabra et macrophylla , WahL - Irz0cm·pu.r edulis, Forst. — Lawsonia zhermzk, Lînn. — Mclastoma malalmthrzba, Linn. — Phyllwzthus Emblzba , Litm. — M0rz'nda citryïnlùz , Linn. — Nclumlzium speczbsum Willd. — Psùïium p_yi·#rum, Linn. — Piero- cazyaus Draco (2), Lirm. — fTecz0nia`gmndir, Lînn. — Sterculia fœtida , Linn. — Salzdoricum ùzdicum,`Cavanîi. (3). (1) Peut-être veut-on ici parler du cachan ihing-temps attribué ce palmier, mais que l’0·sait être préparé avècles fruits du Mîm0.xa=Calechu, L.- (n) C‘est de la résine sangdragnn dont on veut ici parler. (3) Le docteur Horsfield compte encore parmi les astringeus, mais hàus 4 désigner d`espèce , un mimosa, un tcrminalia et un tctmccra. ` /
( 20g ) 7. DXUHÉTIQUES. Bromelzh Ananas, Lim]. — Cmzariunzj cozmmme , Liun. ·—- Cyperus rotnndus , Linn. — Elœocarpus larzceolatus. . . .? — Escnbccïrùz alzissima. — Hydrocogylc nsùztùsa, Linn. — Plgyllarzthns Mïuri et urùzaria , Lili!]. — Polyscias umbcllala, F orsi. — Splzœranlhus zizdicns , Limi. 8. ANTHELMINTIQIÉJES. Dolichcs rzarzbns 2 Linn. — Datum astuosa, Lim]. P _ • — Pmzgium Humplnï (S) .... ? — Mehh Agedarach el M. Azadirachm , Linn. — Oplgyoxylon. serpentàzum, clic. 9. CATHAHTIQUES. Basella rulzm, Linn. - Ca.ssz'a Fzlvtula, L. — C. Sophom, Linn. —— Cerlzcra Ilïanghas , Lim]. — Croton, Tzlglùtm, L. —.DaiÃs aclandra, Lim]. — Ezqahorbzâ Tibamlli, Lim!. ; E. neràfblia , Lili!]. — Excœcarz}1 Agallccha , Lim']. — Jatmpha Curcm , Lim]. — Plumcrùz obtusa, Linn. - Bzbùzus commun:} , Linn. — Tamarùzdus irzdzba, Lim]. 10. ÉMÉ:¤1QU1;s. ./Isclepùzs giganlca , Linn. — Boerhaavia diandra, Lint]. — Czbca dzktzbha, Linn, — Crùzum aszbticum, Limit-- Justzbùt Gcndarussa, Lint'}. - Illûrzosa scandcm , Linn. :1. ÉM0LL11:Ns. Abrus recat01·1'us Lim]. — Acal ha h` ùla , Lim]. P 2 .7]] mp (1) Ajoutez à cette liste une artemisia, un crotnn, un indigafëm, un ruellla, un smilatz, un sambncus, in S. japonîca? cl. une Verbcsîna. (sn) Ou sait que ce iemède agit ¢l’une manière mécanique. I (3) Le pangi est un arbre des Muluques qui ne peut être encore rapporté à une famille connue.
( z12_ ) mugissement et de tourbillons de fumée. Les intermîttences, si Pon peut donner ce nom à de c0urtes_·inter1;uptions; n’excèdent pas cinq secondes. Les Javanais redoutent beauçoup le voisinage de ce volcan; qui forme d’immenses mares d’une boue liquide ,· noirâtre et fétide. Nous avons dit quîon en retîrait de Phydroçhlorate de soude. Il y .a quelques mines de diamans à Java, mais,elles sont abandonnées.
( .213 ) INSECTES DIPTER`ES I DU NOHDL DE `LA FRANCE. Plalypézzîzes, Dolzbhopodes , Empzïles , Hybotzkles. Par J. NIACQUART. DIPTÈRES TANYSTOMES. ' La grande tribu des Diptères Tanystomes, instituée par M. Latreille , dans ses familles naturelles, comprend les insectes de cet ordre, à antennes triarticulées , dont le suçozï el les pzzdvex sont z'nsc'reÉs· très -prês de Forigùze de la trompe , à Pentreîz de la cavale' buccale. Elle se dis- tingue, par ce caractère, de la tribu des Athéricères , dans laquelle ces organes ont leur insertion à une distance notable de la bouche. Il résulte de cette conformation que chez les Tanystomes la trompe est ordinairement plus saillante; elle est en même temps munie de quatre et même quelquefois de six soies, au lieu de deux. Plus longue et plus fortement constituée, elle donne plus souvent à ces insectes la faculté de se nourrir de proie et de se repaître du sang des animaux. Au développement très—prononcé de la trompe se joint celui des autres parties du corps. C’est ainsi que les antennes qui dans les Athé- ricères sont assez fréquemment de deux a1·ticles distincts, en ont ici généralement trois ; et le troisième se divise dans plusieurs familles en plusieurs Usegmens qui cons- tituent un plus haut degré de composition. Les pieds sont souvent robustes, couformés pour saisir la proie; et trois pelottes aux tarses accompagnent toujours l’orga-·
( 2.14 ) - nisatio_n la plus développée. Les ailes , considérées sous le rapport de la réticulation., obéissent à la même loi. Elles présentent ordinairerrient le plus-grand nombre de nervures qu’elles semblent comporter dans cet ordre. Enlin les Larves même participent à cette espèce de~ progression. La tête au lieu d’être molle, sans forme déterminée et pourvue seulement d’un appareil de succion , prend ordinairement la cofnsistance écailleuse ; et la bouche se munit d’organes propres à broyer des alimens solides. Elles difïèrent encore des Larves des Àthéricères en se dépouillant de leur peau pour passer à l’état de nympbest Cependant cette supériorité des Tanystomes n’est pas toujours- aussi prononcée; elle est pen sensible dans quelques-uns., se manifeste graduellement , et ne paraît dans tout son développement que dans un petit nombre. Ces Diptèresforment donc une série continue qui présente divers degrés;d’organisation , ,et 'se lie·très-bien à qcelle formée par les.Athéricères,_dont.elle n’est réellement que la suite. Il n’en· est pas ainsi de la sectiouîdes Némocèresl, ou Tipulaires, qui , supérieure à oellexdes Tanystomes, doit les suivre.; mais dont le type est trop: ditïérent pour que Pon n’aperç`oive pas une solution de.continuité. La tribu que nous allons décrire contient la plupart -· des familles de Diptèr`es* les plus remarquables , soit pa1· la grandeur, soit par lesparticularités de la conformation et des mœu1·s. Nous y trouverons les Dolicl1opes_ aux riches couleurs métalliques; les Empides si bien organisés pour saisir la proie; les Taons et les Asiles , ennemis redoutables de nos bestiaux; les Anthrax aux ailes lugubres; les Vésiculeux donthle nom n’exprime que faiblement la biza1·1·erie de Porganisation ; les Stratiomes aw thorax armé et do11t le.preniier âge se 'passe rlalisvleseaux; les Leptis enfin qui reproduisent en granwle`psirtie,' dans
( 215 ) une de leurs larves, l’instinct si singulier du Fourmilion. Les travaux de Fabricius , de MM. Latreille,iFallèn, Wiedemann , et Meigen surtout, ont répandu beaucoup de lumière sur ces insectes , et l’étude en est devenue agréable par ·la `facilité de reconnaître les caractères. Puissions—nous bientôt en dire autant des Athéricêres", et particulièrement des Muscides qui, plus diiliciles à distinguer entr’elles à cause des différences plus minu- tieuses de`leurs organes, réclament une investigation plus approfondie. M. Meigen a déjà rempli partiellement une tache aussi ardue , et nous faisons des vœux pour qu’il termine son excellent ouvrage. Celui de M. Hobineau- Desvoidy, annoncé à-la—fois comme le premier essai d’un jeune homme ,· et comme une production _extraor- dinaire de Pobservation la plus approfondie unie à la " patience la plus infatigable , achevera d’éclairer les obscu- · rités de cette partie de la science. ·- · (Sm? le tableau syrzoptùjzw ) .. `
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( =¤7 ) PLATYPÉZINES ; PLATYPEZINJE, Fallèn , Meigen. Dolzbhopodes , Latreille. ‘r Caractère essentiel : Antennes de trois articles; troi- sième sans divisions , comprimé en palette, Trompe cachée; palpes cylindriques ou rènflés à Pextrémité. Tarses postérieurs dilatés. Corps oblong. Tête hémisphérique. Front linéaire dans les mâles, très·large dans les femelles. Trompe retirée dans la cavité buccale, épaisse, submembraneuse; tronc court , cylindrique; lobes terminaux assez grands et épais; lèvre supérieure très-courte, conique (la langue et les soies n’ont pas été observées ). Palpes de deux articles , en massue ou cylindriques. Antennes droites , avancées, insérées vers le milieu de la hauteur de la tête; les deux premiers articles très-courts, presque cylindriques; le troisième comprimé , ovale ou pointu/; stylé terminal, de trois articles dont les deux premiers sont très—courts et peu distincts, et ·le dernier long et sétacé. Yeux d’un rouge brillant. Yeux lisses insérés sur le vertex. ` Thorax sans suture , ovale; écusson presque quadran— gulaire. Abdomen ovale ou cylindrique ; organe cdpulatéur des `mâles peu développé. Pieds .de longueur médiocre ;, postérieurs plus épais, à tarses plus ou moinsdéprimés. Balanciers découverts. Ailes couchées; cellule médiastine s'étendant jusque vers Pextrémité de l’aile; marginale et sous-marginale atteignant l’extrémité; trois discoïdalesç Pantérieure interne courte;~l’antérieu1·e externe un' peu plus longue; la troisième longue ; trois ou quatre pos- térieures; anale un peu allongée. (Pl. 1 ,_]îg. 1 , 2.) Les Diptères Tanystomes qui se rapprochent le plus ; des Athéricères sont ceux qui ont à-la-fois la trompe terminée par des lèvres épaisses , et lesantcnnes à dernier
( 218 ) article, comprimé en palette. La famille des Platypézines et celle des Dolichopodes offrent la réunion de ces caractères. Leur organisation paraît plus simple que celle des autres Tanystomes , et ces motifs me déterminent à les placer en tête de cette section. Les rapports _de conformation qu’elles présentent entr’elles ont porté M. Latreille à les com- prendre_ dans la·même famille. C’est Fallen qui les a séparées. Meigena suivi_ son exemple , et je crois devoir adopter cettefclassification. En effet , ces rapports sont te_llement aiïaiblis par les_diH`érences_ qui,les,/distinguent dans leur habitus , et dans quelques-uns de leurslorganes _ en particulier, qu’il n’est guères possible de considérer ces Diptères comme appartenant à la même famille naturelle,. 4, ·. Les principaux caractères qui séparent les Platypézines des Dolichopodes consistent dans la forme des palpes , dans celle de Pabdomen et de Porgane copulateur, dans la dilatation des tarses postérieurs et dans la réticulation des ailes. La forme de la cellule médiastine et la distance entre les bases de la sous—marginale et de la première pos-. térieure., établissent une grande ressemblance entre: ces ailes _et celles des Muscides ;"enIin le mode de' dévelopa pement paraît différer également, les la1·ves vivant dans les champignons. _» ‘ ' . , Cetteipetite.fami_lle , remarquable par la beauté de. quelques .espèces', u’est_ composée que de deux genres, les Platypvèzes et les Callomyies. Meigen y a joint les Qyrtornesrqui me semblent apparteninaux Empides. .· -
( 2l9 ) TABLEAU DES GENRES. Troisième arliclc des antennes ovale ........... PLATYPÈZE. Troisième article des antennes pointu .,.......· CALLOMYIE. PLATYPÈZE ; PLA'rY1>EzA. ' Plaçypeza, Meig., Panzer , Fall. , Lat. fam. nat.- Doh- clzopm, Fab. Syst. ant]., Lat. gen. Palpes en massue, velus à Pextrémité. Troisième a1·ticle des antennes ovale. Yeux d’un ro11ge sanguin. Thorax peu élevé. Abdomen elliptique, assez plat. Tarses postérieurs à articles à—peu-près d’égale longueur; les quatre premiers élargis. Trois cellules postérieures. (PZ. 1,fîg. 1.) 'i ~ Le nom de Platypèze que Meigen a donné à ce genre, indique le caractère le plus saillant de ces petits Diptères. Les articles des tarses postérieurs sont singulièrement aplatis et disposés en toit les uns sur les autres. Les nervures des ailes présentent une disposition semblable àrcelle que l’on observe dans le. gen1·e Psilope, parmi les Dolichopodes, en conservant cependant la marque distinctive de la famille. Les Platypèzes se trouvent particulièrement dans lesî haies, au lmois de septembre. Elles cou1·ent avec vitesse r sur le feuillage. Suivant Fallèn , elles se développent dans les champignons. , A . 1. PLATYPÈZE fascié; P. frzsciata, Meig., Fall. , Panz. D’un gris clair. Abdomen à bandes noires. Balanciers jaunes. ‘Pieds obscurs. F ` Dolichopgs ffiuciatus, Lat. gen. 4 , ZÀ92.; Fab. Syst. anti.- S 271 , 22. ' » A T- - ' Long.` 2 l. , Thorax d’nn gris noirâtre. Abdomen d’un gris bleuâtre; premier segment à bande noire à la base; suivans à bande noire `au bord postérieur , élargie- au milieu et:.
( aw ) atteignant le/bord antérieur ; le dernier sans bande. Pieds d’un brun testacé. Balanciers jaunes. Ailes légèrement obscures. , Assez ra1·e. 2. PLATYPÈZE noir; P. alra, Fall., Meig. _ Noir. Balanciers et pieds noirâtres. , Long. 1 l. · Front de la femelle d’un brun noirâtre. Balaucîers et pieds d’un noir de poix; ailes hyalines ; la nervure pos·- térieure dela cellule discoïdale interne s’étendant jusqu’au bord interne de Paile. I. Bare. V ‘ CALLOMYIE; CA1.r.oMY1A. ’ Callomyzîz, Meig. , Panz., Fall. , Lat. fam. nat., Wiede- _ mann. - Dolzchopus, Fab. Syst. aut]; , Lat.` gen. Palpes cylindriques. Troisième article des antennes pointu.»Yeux d’un rouge ardent. Thorax élevé. Abdomen allongé, cylindrique', comprimé , arqué; organe copn- lateur appliqué sous le ventre. Tarses postérieurs à preniier article aussi long que les autres réunis. Deux cellules postérieures. (Pl. 1; fg. 2.ï) · ' Les.Callomyies ont les tarses postérieurs rhoins dilatés que les Platypèzes., etle premier article en est beaucoup ,. plus long. Les palpes , les antennes ,· le thorax , Pabdomen, les ailes présentent d’autrès caractères; mais ce qui dis—· tinguesuïtout ces Diptères. c’est* la beauté à laquelle ils doivent leur nom; ce sont les taches argentéeswlu thorax let les bandes oraugées de Pabdomen qiil ïcorènt les femelles. _ ` ·~ ' Ces insectes, très-rares partqutfvivent sur le feuillage comme ·les»·Platypèzes, et ne paraissent également que vers=la lin—de:l’été.·On ne connaît pas leur jeune âge; `mais les nombreux rapports q1i’ils ont avec le genre précédent
( 221 ) ` fait présumer que les champignons nourrissent leurs larves. , , CALL0M1·xE agréable; C. amœna, Meig. Pieds jaunes; postérieurs noi1·s. Balanciers fauves. Ab- domen noir (mâle); on : thorax noir à trois taches argentées_ Abdomen antérieurement fauve, postérieurement noir à bande argentée (femelle). Long. 2 l. i Mâle : Noir. Pieds antérieurs d’un jaune de miel; cuisses d’u11 brun noirâtre ; postérieurs d’un brun noirâtre. Balanciers fauves. Ailes liyalines. - Femelle: Épistome et front d’un bleu pâle. Tliorax noir; une bande arquée d’un bleu pâle argenté , de chaque côté, et une troisième devant Pécusson , unissant les autres; flancs de la même couleur; écusson noi1·. Les trois premiers segmens de l’Abdo1nen d’un jaune orangé; les quatrième et sixième d’un noir velouté; le cinquième d’un bleu pâle argenté à ligne dorsale noire. Pieds anté- rieu1·s fauves; postérieurs l]O]ll'S à cuisses fauvesr, Bare. - .. D0 LIC H OPODES ; Domcno Pom ; Latreille, Meigen, Fallèn. . _ r Caractère essentiel : Antennes de trois articles; troisième , sans divisions, comprimé en palette. Trompe peu sail- lante; dernier article des palpes déprimé et_memlJ1·aneux. Corps oblong , ordinairement d’un vert métallique. Tête hémisphérique , déprimée ;, bords latéraux 'et linlférieurs ciliés. Épistome étroit dans les mâles. Front ortliiiairement assez large dans les deux sexes, un peu enfoncé ., à, sillon longitudinal. Trompe peu saillante , submembraneuse, plus épaisse etilapparente dans les femelles que dans les mâles ; tronc (caulils) court, épais`, caréué e;..«1«S.0..s; lobes ter- ' I3
· ( 2.22 minaux seuls saillans , allongés , lforizontaux , divisés par une fente en—dessous. Lèvre supérieure large à sa base , pointue à Pextrémité, écliancréelen-dessous; langue subu- liforme, pointue. Deux soies (mâchoires) suivant·Latreille , plus courtes que la lèvre supérieure. Palpes insérés à la base de la lèvre supérieure , rapprochés , petits , de deux articles; premier cylindrique, caché ; deuxième déprimé , membraneux, ordinairement ovale, recouvrantla base de la trompe. Antennes insérées ordinairement aux deux tiers de la hauteur de la tête , rapprochées, dirigées en avant ; premier article obconique; deuxième cyathiforme , très- court; troisième [de diverses formes , ordinairement com- primé; style dorsal ou terminal. Yeux ovalaires, verts, bleus ou pourpres. Yeux lisses insérés au vertex sur un tubercule , accompagnés de plusieurs soies longues et épaisses. ' Thorax sans suture , assez élevé, ovale , muni de fortes soies; poitrine saillante; écusson hémisphérique. Abdomen cylindrico-conique, comprimé latéralement vers l’extré- ` mité , pointu dans les femelles , termi11é dans les mâles par un organe .copulateur très-développé, Héchi et appliqué sous le ventre, composé: 1.° d’une base épaisse , cylindrique ou ovale; 2.° de deux appendices tantôt tiliformes , tantôt lamelliformes; 3.6 de deux autres appendices sétiformes, ' plus petites, quelquefois peu distinctes, situées entre les ‘ premières; 4.° d’une pointe cornée, insérée au bord anté- __ rieur et inférieur de la base. Pieds grêles , ordinairement allongés ; hanches antérieures assez allongées , nues ; cuisses ordinairement nues; `jambes munies de soies; tarses line- ment velus; articles décroissant g1·aduellement de longueur; deux ongles et deux pelottes très-petits. Cuillerorns petits , bordés de longs poils. Balanciers découve1·ts. Ailes couchées; cellule médiastine très-petite, à la base de l’aile , et fermée;
( :iz3 ) marginale s’étendant depuis la base jusques près de l’ex- trémité, droite et étroite; sous-ma1·ginale semblable à la marginale , prenant naissance à Pextrémité de la discoïdale externe; deux discoïdales; l’externe très—pelite et étroite, ne s’étendant querjusques versule sixième de la longueur de l’aîle; l’interne longue, triangulaire , s’étendant depuis la base de l’aile jusqu’à la moitié au moins de la longueur; ordinairement trois postérieures; la première superposéwe à la discoïdale externe , semblable à la sous-marginale ., à nervure interne ordinairement lléchie vers les deux tie1·s de sa longueur ; la deuxième superposée à la cliscoïdale interne, en trapèze, élargie à Pextrémité; la troisième superposée à l’anale; anale fort petite et fermée. (Pl. 1 , fg. 3-8.) Les Dolichopodes sont de petits Diptères remarquables par l’éclat de leurs couleurs, par la délicatesse de leur organisation , par la vivacité de leurs mouvemens et par la profusion avec laquelle la nature les otïre à nos yeux. Rarement nous arrêtons nos regards sur le feuillage d’un arbrisseau sans voir un de ces petits êtres , brillant comme une éméraude enrichie d’or , animer la scène par l’agilité de sa course , et nous charmer par sa beauté. Voisines dela _ famille précédente , et se rapprochant comme elle des Atliéricères par plusieurs rapports , elles appartiennent aux Tanystomes par l’insertiou du suçoir et des palpes à l’entrée- de la cavité buccale. Je considère ce suçoir, ainsi que M. Latreill-e, comme composé de quatre pièces , quoique llexi trême ténuité de ces organes , et la elitiicul-té de les séparer soient telles que je n’ose·rais affirmer les avoir bien 'vues, et que Meigen rapporte n’en avoir reconnu que deux , en con- venant toutefois qu’il peut y en avoir quatre. La trompe ordinairement peu saillante , mais s’allongeant quelquefois en tube, établit alors une autre ressemblance avec les familles suivantes, et Phabitude de se nourrir de proie y est encore conforme. \
( M4 ) Les rapports que les Dolichopodes présentent avec les Athéricères', et particulièrement avec les Muscides , cou- sistent dans le système réticulaire des ailes , plus simple que dans les autres Tanystomes; dans la forme de palette que prend le troisième article des antennes ; dans l’insertiôn souvent dorsale du style qui Paccompagne. De plus, les larves ont la tête charnue et de‘ forme variable. Cette famille me paraît donc servir de t1·ansition entre ces deux grandes sections des Diptères , quoiqu’elle se _lie mal avec celles entre lesquelles je crois devoir la placer pour former la série linéaire. M. Latreille , en la mettant entre les Leptides et les Asiliques , me semble l’avoir placée trop haut dans l’éclJelle des êtres, et Meigen , trop bas, en la raugeant entre les Conopsaires et les Syrphies. i Autant les Dolicbopodes olîrent de diliicultés â les coor- donner aux autres Diptères , autant ils se lient étroitement entr’eux, malgré les nombreuses modifications que pré- sentent leurs organes. La longueur de leurs pieds qui leur a donné leur nom; les belles couleurs métalliques dont ils sont ornés; ,la conformation des lobes qui terminent leur trompe ; 'celle de leurs palpes , et le développement exté- 1·ieu1· de l’organe copulateur des mâles forment un ensemble de caractères communs à tous, que l’ou ne trouve réunis dans aucun autre'Diptère. En effet, les lobes terminaux de _la trompe qui sont ordinairement réunis ,en-dessous par une membrane, sont ici divisés dans toute leur con- J ' vexité, et peuvent librement se dilater et s’ouvrir. Cette anomalie est peut-être moins grande `qu’elle ne paraît l’être : en comparant ces lobes ,à ceux de la trompe des Empides, par eiçemple, _on peut croire que la'partie divisée, qui est toute supérieure dans ces dernières,,'se courbe dans les··D_olicl1opodes , devient antérieure et même inférieure, tandis, que la partie, réunie par une membrane y est réduite K
( 2.25 ) à pen de chose. Les palpes , par leur forme foliacéc , par leur nature presque cornée, et par·lenr position qui leur donne souvent Papparence d’une=.lèvresupérieure bifide , ne ressemblentà aucun de ces organes connus, et changent même de destination. L’appareil copulateur n’est gnères moins extraordinaire , et l’0n ne voit que dans cette famille ces larges serres armées d’ongles recourbés qui ne donnent sans doute tant de moyens à l’un des sexes que pour vaincre une résistance également forte dans l’_autre.·· r Plusieurs des organes qui ont cles rapportsplus ou moins intimes avec ceux des autres familles, ont cependant un caractère qui leur est propre. C’est ain·si que la réti- culation des ailes, quoique semblable au premier abord à celle d’uu grand nombre de Muscides, en diffère par la forme des cellules médiastine et `anale,‘et par les bases toujours réunies des sous-marginale et première postérieure. Les modifications que présente l’organisation des Doli« chopodes, en atïectent plus ou moins toutes les parties et même ]’hal>itus , tantôt un peu épais _et·ramassé , mais le plus souvent svelte et plein de légéreté. Le·vert mé- tallique qui les colore prend toutes lesrnuances; il se combine avec le pourpre, l’or, l’azur, pour produire les effets les plus brillans. Dans quelques espèces un léger duvet vient en amortir l’éclat; dans d’autres, une épaisse couche d’argent cache un fond non moins riche. Le gris de perle qui revêt les flancs s’étend plus ou moins sur Pabdomen en se fondant avec le vert. Quelquefois le corps semble couvert de 1’acie1· le plus poli. Enfin, dans un petit nombre d’espèces, toute cette beauté disparaît, et l’on aperçoit à peine une légère·teinte métallique sur un fond gris ou jaune. , r Chaque organe se modifie également. Les antennes, toujours la partie la plus changeante de l’organisation,·
( 226 ) varient dans la forme du troisième article, rond dans les uns, ovale dans d’antres K et quelquefoisallongé. Le style, tantôt dorsal, tantôt `apical, formé d’un ou de deux articles de diverses dimensions, se singularise dans le sybistrome nodicorne par un renllement à l’extrémité. I de chacune de ces parties. La trompe`est toujours plus épaisse et plus saillante dans les femelles. Elle s’allonge en` tuyau, cylindrique dans l’Orthochile et dans une espèce de Dolichope.· Les yeux, quelquefois velus comme ceux de quelques autres Diptères, sont tantôt contigus dans la partie supérieure, tantôt dans Pinférieure, et souvent séparés par 'le,front ou par Pépistome, surtout dans les femelles. Uorgane copulateur des mâles se diversifieupar la présence ou Pabsence des serres écailleuses, ou par le nombre et les dimensions des filamens qui entrent dans" la composition dezcet appareil. Dans le Médétère orné, Pabdomen , » excessivement court, est terminé par deux membranes creuses, boursouflées et fort extraordinaires. Les ailes olïrent peu de variété dans la disposition des cellules. Le` genre Psilope a une nervure de plus qué les autres. La flexion de l’externo—médiaire est plus ou moins sensible, et paraît déterminée le plus souvent par un point convexe à la surface supérieure , concave à l’in— férieure, que je n’ai observé dans aucune autre aile de Diptère. Dans le genre Hydrophore , la flexion et le point convexe disparaissent entièrement. Les pieds enfin se modifientplus que les autres organes, et ils ont beaucoup de rapports avec ceux des Empides. Les tarses s’allongent en s’atténuant dans les uns, s’épaississent dans d’autres; une partie de leurs articles prennent la forme de disque, de fuseau, de massue; ils se garnissent de cils,.s’épa- nouissent en plumasseaux. Dans quelques—uns, les jambes ’ sont bizarrement contouruées; mais toutes ces singularités
( 227 ) n’appartiennent qu’aux mâles. Les pieds prennent alors de nouvelles destinations, et deviennent sans doute auxi- liaires de l’organc copulateur. Les habitudes de ces insectes, qui sont peu connues, laissent entrevoir quelquesrdilîêrences analogues à celles de leur organisation: Le plus grand nombre vit sur le feuillage des taillis , des buissons et des plantes herbacées; d’autres courent sur le tronc des arbres , sur la terre, sur les murs humides. Ils y montrent beaucoup ^d’agilité, et j’en ai vu qui marchaient en arrière et de côté avec beaucoup d’aclresse. Quelques-uns se posent sur les lieurs et se nourrissent de leurs sucs. Les autres paraissent vivre de proie en faisant la chasse aux petits inseçtes.`Cependant les especes nombreuses qui fréquentent le feuillage ne se montrent jamais occupées de ce soin, et c’est vraisem- blablement au vol qu’elles chassent, comme beaucoup d’autres insectes. Quant à celles qui habitent les troncs des arbres et les murs, on les voit poursuivre leur p1‘0lB en courant, et deux observations remarquables faites , l’une par M. Latreille, l’autre par Fischer, directeur de Pacadémie impériale de Moskou, nous apprennent de quelle manière elles en font leur nourriture. Ces savans naturalistes ont vu le Médétère muselier dilater et ouvrir les lèvres de sa trompe pour y introduire un acarus qu’il semblait avaler; ce que l’on ne pourrait admettre qu’en méconnaissant non-seulement les lois de l’analogie, mais encore Pimpossibilité physique qu’apporterait à cette manière de se nourrir l’existence du suçoir qui ne permet le passage dans Pœsophage qu"aux matières fluides. L’on ne peut donc douter que la nutrition ne s’opère de la manièrepropre aux autres\Diptêres; et il. est três-pré- lsnmable que la faculté accordée aux Dolichopodes d’in— troduire leur proie dans l,llltél'l€'Ul" dc leur trompe, n’est
( 228 ) autre chose qu’un moyen de la mettre à portée du suçoir, et_ de l’assnje|tir,"de sorte qu’ils puissent en tirer toute la substance et en rejeter ensuite les P2.1‘tl€S solides. Au surplus,'il’on ne sait pas si cette manière singulière de I se nourrir est commune à d’autnes Dolichopodes; mais cela me paraît` probable 'par la raison que je me suis assuré q11e tous ces Diptères ont, comme le Médétère inuselier, la faculté d’0uvrir les lèvres de leur trompe. Ces Diptères paraissent depuis le mois de mai jusqu’en 0ctob1·e ; quelques-uns n’ont qu’une existence très·1imitée ; d’autres se montrent d’abord dans les premiers j0u1·s du printemps,'et une seconde fois en automne, cé qui indique alors deux générations dans la même année. Nous les voyons très-rarement accouplés, et il est probable qu’ils s’unissen‘t dans les airs. Nous ·ne connaissons, sur le développement de ces insectes, que les observations faites par Degeer sur le Dolichopode à crochets. Elles ne présentent rien de parti- culie1·. Les larves sont terrestres, vermifo1·mes, à tête de forme variable comme celle des Athéricères. Les nymphes , plus courtes , laissent apercevoir sous leur enveloppe toutes les parties de l’insecte adulte. . Comme les Dolichopodes ne sont communs que dans les lieux frais et ombragés , on peut conjecturer qu’ils ont besoin d’une terre humide pour leur développement. (Test peut—être par la même raison qu’ils paraissent appar- . tenir au Nord; car, de toutes les espèces européennes décrites parlVleigei1 , aucune n’est prop1·e au midi, tandis que les régions septentrionales en foisonnent. M. Von- wiuthem, de Hambourg, excellent observateur, lui en a fait connaître. un grand nombre d’espèces des bords dè la mer Baltique. -Il a eu aussi la bonté _de m’en commu- niquer plusieurs qui m’ou`t otfert beaucoup de rapports avec celles du nord de la l·`ranc,e.
( 229 ) TABLEAU SYNOPTIQUE DES GENRES. ) , Style des an- tennes api- ` cal ......· . . .... CHRYSOTE. Stylc des an- ‘ 3; auiclc tenncsinséré des antennes PRS de la i a1.mndî_ base. . · · ..... · · · DIAPHORE. ~ i Style tles an- . tenttcsinsérê ’ Près clel`ex- Organe trémité .......· F · PSlLOPE. copulatettr des mâlfë Sfartielecles ' En atzpencltccs antennes üt¤f¤¤¤e¤· pointu ........... rommïnogg, l Style des nn- 3.* article Bfartîcledes tenues apl- des antennes antennes Cal' ‘ ` ' ' HYDROPHORE . ovale . ovale arron- S _] d ou allongé. <li. ..... tb E ES lm. · tetttlcâ clor- sal. . .... MEDÉTÈRE. Sfarticledes · antennes , » . lbrtallongê. . · . . . . . . ÃRHAPHIUM. Sfarticledes ` antennes nl- Iongé. Style biarticulé. .... . .... SYBISTHOME. Trompe Organe courte- Bfartîcle des copulateur amcfmcs des mâles cordtfornte. à nppemlices 4 Slylc S““' Mme], ple. ..... . . . . . . . DOLICHOPE. liformes. ' Trompe allongée ...... . . . . . . . . .... ORTOCHILE.
( 230 ) CHRYSOTE; Cumcsorvsr Chrysotug, Meig. — Dolichopus , Wiedemann`. — JVIu.sca , Fabricius. Epistome des mâles presque nul; celui des femelles assez large. Front s’élargissant vers le vertex. Palpes ovales, ciliés. Troisième article des`antennes rond, velu; style apical, allongé, incliné , nu à la base, velu vers l’ex— trémité. Organe copulateur des mâles replié et_cacl1é dans une rainure du ventre; appendices extérieures courtes, lili- formes, velues. Pieds assez courts; cuisses postérieures comprimées; jambes peu garnies de soies. Ailes diver- gentes; nervure interne de la première cellule postérieure parallèle à l’externe. ( Pl. 1 , fig. 3.) Suivant l’0rdre ordinaire que nous offre la nature, les caractères propres à une famille ne se présentent inté- gralement que dans une partie des genres dont elle est composée. Ils s’oblitèrent dans lesautres en se rapprochant de ceux des races voisines, et en concourant ainsi à cette progression que nous admirons dans la chaîne des êtres. (Pest pa1· cette raison que nous commençons la description W de nos Dolichopodes par le genre Chrysote , etlque nous la terminerons par les Orthocliiles, formant ainsi une série ascendante avec les genres intermédiaires, dont les places respectives se coordonnent d’une manière plus ou moins satisfaisante aux deux extrémités. I Les Chrysotes sont les plus petits des Dolichopodes. Leur faciès dilîèrei de celui des autres membres de la famille, particulièrement par le peu de longueur des pieds et par la position divergente des ailes, ce qui leur donne l’apparence de petites mouches.i L’organe copulateur des mâles, si compliqué dans la plupart des autres genres, paraît fort simplifié, réduit à des dimensions fort exiguës ,
( 231 ) et renfermé habituellement dans une rainure du ventre. Cependant on distingue les deux appendices filif`ormes que nous retrouverons plus développées dans les genres suivans. Les Chrysotes diffèrent encore des autres Dolichopodes par la nullité de Pépistome dans les mâles. Le troisième article des antennes, arrondi comme dans les Diaphores et les Psilopes, se distingue par l’insertion apicale du style. Enfin, la nervure interne de la première cellule postérieure des ailes n’est nullement fléchie du côté extérieur, comme dans la plupart des autres genres. Ces petits Diptères sont fort communs depuis le mois de mai jusqu’au mois d’aoùt sur le feuillage. Ils y courent 'avec agilité et appliquent souvent leur trompe sur la sur- face, paraissant suce1· la miellée qui y est·1·épandue. Ils y brillent des plus riches reflets. Ce sont de petites éme- raudes vivantes dont la vivacité des mouvemens accroît encore l’éclat des couleurs. Ils doivent leur nom·à la richesse de leur livrée. ‘ 1. CH11¥S0'J3E négligé; C. neglcclus, Meig. D’un vert doré. Pieds fauves; tarses noirs. Dolzbhopus ncglectus , Wiedem. Zool. Mag. 1 , 74 , zz. Long. 1 } l. Mâle: d’un vert doré vif`. Épistome un peu distinct vers les antennes. Antennes noires. Yeux d’un vert doré à reflets d’un bleuâtrc clair. Côtés du thorax d’un cendré bleuâtre. Pieds d’un fauve clair; tarses obscurs; hanches antérieures blanchâtres; postérieures cend1·ées. Balanciers blancs. Ailes hyalines à reflets irisés. " Femelle : Épistome assez large , blanchâtre. Cuisses antérieures à moitié postérieure d’un noir métallique. Assez rare. _ 2. CHRYSOTE abondant; C. copiosus, Meig. D’un vert adoré. Pieds noirs; jambes fauves. ,
( 232 ) Long. 1 àl. Semblable au précédent. Cuisses d’un11oir métallique; tarses bruns; jambes fauves; postérieures d’un brun noi- râtre dans les mâles seulement. - Fort commun 'aux mois de juillet et abût. 3. CBRYSOTE nigripède; C. nrgrqjves, Meig. · D’un vert doré, ou d’un bleu d’acier. Pieds 11oi1·ât1·es`; _ jambes testacées. I Dolzbhopur uigràzes, Fab. Syst. antl. 269 , 12. Jtfusca nzgrzpes, Fab. Ent. syst. 4, 341 , 122. . -——- Geotl`. N.° 56. ~ Long. 1 l. . Mâle : D’un vert d0ré.Épist0me nul`. Front vert. Cuisses d’un vert métallique noirâtre; jambes et tarses ?1l`lté1`i€lll'S testacés '; postérieurs noirâtres. Femelle : D’un vert doré olivâtre. Épistome blanchâtre. Front olivâtre. . Commun au mois de juillet. 4. CHPJSOTE lœsus; C. lœszrs, Meig. - D’un bleu (l,3.CiCl‘. Pieds iioirâtres'. Dolzbhopus lœsus, Wiedem. Zool. Mag. 1 ., 75, 21. ‘ Long. 1 l. Mâle : Dessus du thorax et de l’abdomen ¢l’1m bleu violet à reflets verts; côtés d’u11 vert bleuâtre. Cuisses noires à reflets verts; jambes et tarses noirâtres. Femelle : Épîstome blanchâtre. ' Assez rare. " .5. CHBYSOTE cuivreux; `C. czqarezzs, Nobis. D’un vert cuivreux. Pieds noirs. - " _ É} Long. 1 , 1 §l. — · A Mâle : Yeux verts à reflets cuivreux. Fl'0l]tZ vert. Thorax cl‘un ve1·t cuivreux; partie posté1·ie1u·e `et écusson sans reflets rouges; côtés ardoisés. Abdo111eu d’1m vert cuivreux.
( 233 ) Pieds noirs à reflets métalliques; lianches antérieures d’un jaune pâle à reflets obscurs. Balanciers d‘un jaune pâle. Ailes légèrement obscures. — Femelle : Palpes et épistome d’un gris blanchâtre. Thorax d’un vert légèrement cuivreux. Abdomen vert sans reflets cuivreux. Hanches antérieures noirâtres ; deuxième article jaunâtre. Fort commun au mois de mai, dans les haies. 6. Cnnxsowa bicolor; C. bzbolor, Nob. A Thorax d’un bleu violet. Abdomen et cuisses d’un vert métallique; jambes fauves. · Long. % l. Femelle: Épistome et thorax d’un bleu violet. F1·ont, abdomen et cuisses d’nn vert métallique. Second article des hanches fauve, ainsi que l’extrémité des cuisses et les jambes. Bare. DIAPHOBE ; Dmrnohus. Diaphorus , Meig. 4 Épistome assez large. Front très-court et triangulaire dans les mâles. Palpes fo1·t petits et ciliés. Antennes insérées au tiers de la hauteur de la tête; troisième article patelli- forme, arrondi, velu ; style assez long, dorsal, arqué, velu. Yeux eontigus sur le front. Organe copulateur des mâles peu saillant; appendices ` extérieures filiformes, courtes, velues; nervure interne t de la p1·emière cellule postérieure des ailes nullement fléchie. (Pl. 1 ,fg. 3.) Les Diapbores ont, comme les Chrysotes; un .·caractère qui les distingue de tous les autres Dolichopodes; c’est l’insertion beaucoup plus basse des antennes. Ils sont d’ailleurs voisins du gem·e précédent, et n’en diffèrent que par la position parallèle des ailes , par l’insertion
( 234 ) dorsale du style des antennes et par la situation des yeux. Tandis que dans les Chrysotes, ces organes sont contigus sous les antennes, dans les mâles , et séparés en-dessus par un large front ; cîest le contraire dans les Diaphores. L’épist0me est large et le front réduit à un petit espace triangulaire où se trouvent les yeux lisses. C’est de cette disposition insolite dans les Dolichopocles que M. Meigen a tiré le nom de ce genre. Ces petits insectes diii`èrent encore des Chrysotes par leurs couleurs fort rembrunies , malgré quelques reflets métalliques. Les yeux sont d’un très—beau pourpre] Nous trouvons les Diaphores dans les bois. 1. DLAPHUBE ceinture jaune ; D. flavocùzctus , Meig. y Long. 1 Q-l. _ Mâle : Noir â reflets verdâtres. Épistome noi1· à reflets blancs. Antennes noires. Deuxième segment de l’abdomen et quelquefois_la base du troisième d’un jaune rougeâtre transparent. Pieds antérieurs fauves, à cuisses noires , fauves à l’extrémité en-dessous; intermédiaires fauves a moitié antérieure des cuisses noire; postérieurs noirs à moitiéantérieure des jambes fauve ; wpelottes `· cles tarses antérieurs plus grandes. que .celles des postérieurs. Ba- lanciers blaucsa Ailes d’un brun rougeâtre pâle. ' Assez rare. . _ , _ I 2. DIAPHOBE bimaculé; D. Izzinaculatus, Nob. · D’un ·vert métallique obscur. Deuxième segment de l’abdomen,à,tache;jaune de chaque côté. ’ s Long. 1 f l. · .. J · · Mâle: Épistomeg noir. à reflets blancs. Thorax d’un vert métallique. Ab.domen noir à reflets verts ; lune tache, jaune de chaque côté du deuxième segment. Pieds fauves; hanches noires; cuisses antérieures noires à moitié pos- térieure fauve en—dess0us; postérieures noires; jambes-
( 235 ) postérieures En extrémité noire; tarses antérieurs à extré- mité obscure; postérieurs entièrement noirâtres. · Je ne l’aî trouvé qu’une seule fois. ' PSILOPE; Psuorus. · Psilopus , Megerle , Mei g. — Dolzbhopzm, Fab. , Wiedem. Epistome ordinairement large dans les deux sexes. Trompe assez saillante. Palpes ovales , élargis vers l’extré- mité, ciliés et munis d’une soie. Troisième article des antennes patelliforme, velu; style dorsal, inséré près de Pextrémité, long, incliné et velu. ( Abdomen long et menu; organe copulateur des mâles à base épaisse, cylindrique: appendices extérieures fili- formes, quelquefois dilatées à leur base. Pieds fo1·t longs et menus dans les; mâles; hanches et cuisses antérieures ordinairement munies d’un rang de soies; jambes presque nues. Quatre cellules posté1·ieures aux ailes`; nervure interne de la première bifurquée vers l’extrémité , très—flécl1ie et se rapprochant fort de l’externe au bord postérieur; deuxième formée de cette bifurcation , courte et large; troisième comme la seconde dans les autres Dolichopodes. (Pl.1,_fg. » . Les Psilopes se rapprochent des deux genres précédens par la forme brève et arrondie du troisième article des antennes; ils ont également les appendices de- l’abdomen Iiliformes, mais beaucoup plus saillantes et développées. Cependant leur abdomen et leurs pieds, longs et menus, leur donnent un faciès très-dilïérent; et les nervures de leurs ailes présentent une modification qui ne se ren- contre dans aucun autre genre de cette famille. La nervure qui sépare les deux cellules postérieures se hifurque à l’endroit où elle fléchit ordinairement, et forme ainsi une nouvelle cellule, ce qui donne aux ailes une dispo- sition semblable à celle des Platypèzes et de quelques Pipuncules. _
( 236 ) Quoique les Psilopes soient peu nombreux en espèces, leur organisation se modifie sous plusieurs rapports. La tête et Pépistome s’élargissent plus ou moins. Les ailes se dilatent quelquefois d’une manière inusitée. L’organe copulateur des mâles présente des appendices extérieurs tantôt assez courts et terminés par deux petits crochets, · tantôt fort longs, très—velus et munis près de leur_basc d’une expansion a1·mée de pointes. Les pieds ditïèrent ·encore entr’eux. Les hanches et les cuisses antérieures , nues dans les uns, se munissent dans les autres d’un rang de soies roides qui paraissent défendre les approches du corps, ou d’une touffe de longs Hlamèns qui 1·ap— pellent assez. bien la mode des engageantes de nos aieules. Les tarses antérieurs ont quelquefois le quatrième article très—élargi du côté extérieur et bilobé; d’autr€$ fois les troisième et quatrième articles des t:u·s`es intermédiaires ' s_ont rentiés et d’un blanc de neige, terminé de noir. Les mâles sont plus grands que les femelles. , · Ces `diverses particularités de leur conformation , lia délicatesse extrême de leurs organes et l’éclat de leurs couleurs légèrement amorti_par un duvet soyeux, font de ces petits êtres des mignatures charmantes où la nature s’est complue à réunir, le fini le plus précieux à tout le brillant de sa palette. Leur nom, qu’ils doivent à Megerle, a rapport à leurs jambes nues , ltognparées à celles, ordinairement velues, desiautres genres çle cette famille, .· _. g, PSILOPE platyptère; P. plutyplera, Meig., .. · . Tête blanche. Pieds pâles. (Mâle) : tarses intermédiaires à extrémité blanche et noire. Ailes/larges. , Sagyra_plal_y;Jtcjrja;, Mcig. KI. ` ' _·r Dolichopzgs platypterus, Fab. Syst. antl.'27o. zo., _- .» _ · . q ,. ,_·Long. 2.-:-1.. V ,- ,.,;
( 237 ) Mâle: d’un vert métallique. Palpes et épistome blancs; ce dernier étroit, s’élargissant vers les antennes. Front blanc. Antennes d’un jaune pâle; dernier article et style obscurs. Yeux bruns à reflets violets. Thorax violâtre à rellets grisâtres et trois lignes vertes. Abdomen à longs poils;,appendices de l’organe_ copulateur assez courtes, épaisses , velues. Pieds d’un jaune pâle; intermédiaires et postérieurs fort allongés; hanches antérieures blanches, munies antérieurement d’un rang de soies; cuisses anté- rieures munies d’une toutïe de poils à llextrémité en- dessous; troisième et moitié antérieure du quatrième article des tarses intermédiaires blancs; le troisième un peu élargi; moitié postérieure du quatrième et le cin- quième noirs; jambes postérieures obscures avec la base et l’extrémité pâles. Balanciers d’un jaune pâle. Ailes étroites à la base, très-larges à l’extrémité. Femelle: trompe et palpes roussâtres; épistome et front d’un gris blanchâtre. Yeux d’un vert doré..Abdomen moins brillant; poils très-courts. Pieds moins longs, entièrement jaunes; hanches antérieures en—devant et cuisses antérieures en-dessous munies d’un rang de soies. Ailes de largeur- médiocre. ; M. Meigen , qui décrit la femelle, ne parle pas de ces soies, quoiqu’il en fasse mention dans la description d’autres espèces. _ Assez commune aux mois de mai et de juin. 2. PSILOPE nerveux; P. nervosus, Meig. ‘ · Nervure postérieure de la cellule discoi'daIe"interne des ailes fort arquée. (Mâle) : tarses antérieurs bilobés à '· Pextrémité. 4 Dolzbhopu.s·"nerv0sz¢s, Lehmann. Dissert. 4o.· -_ Long. 3 l. ' Mâle : d’un vert doré brillant à duvet jaune. Tête large, ~ 16
( 238 ) déprimée. Trompe et palpes jaunes. Epistome et front très-larges, blanchâtres, à reflets verts. Antennes fauves; extrémité du troisième article brunâtre.¢Abdomen couvert de poils longs, soyeux, jaunes; b0!`(l>POSlÃél`l€U1' des segmens noirâtre; organe copulateur noir; les appendices extérieures fort allongées, couvertes de poils longs et fins (paraissant flexibles et charnus), munies prés de leur _ base inte1·ne d’ùne saillie armée de deux pointes. Pieds d’un fauve clair; hanches blanchâtres; antérieures ciliées des poils blancs du côté extérieur; cuisses antérieures munies à leur base d’une toulfe de longs` poils blancs du côté inférieur; tarsesbrunâtres; premier article dés antérieurs fort allongé; quatrième noir, fort court, dilaté et bilohé. Nervureinterne de lapremiêre cellule postérieure des ailes onduleuse; son prolongement qui forme la deuxième cellule postérieure court et finissant loin de Pextrémité de l’aile; nervure postérieure de la cellule discoîdale interne fort arquée. ‘ . _ ` ' Femelle moins brillante; La partie brune des antennes plus grande. Pieds simples; hanches jaunes. "· Bare. · . 3, PSILOPE pleureur; P. Zugens, Meig. Pieds roussâtres; tarses obscurs; hanches et cuisses antérieures à poils en-dessous. ' ,§ , Long. 2. l. \ _ _, Mâle : d’un vert doré brillant, a duvet jaune. Epistome et front blanchâtresn à reflets verts. Antennesjaunes êt- troisième article noir. Tliorax d’un'vert doré ‘à reflets bleus. Appendices extérieures de l’organe _copulateur assez courtes. Pieds d’un fauve clair; hanches intermédiaires et postérieures d’un gris clair; cuisses antérieures `munies- d’un rang de soies en-dessous; tarses obscurs. » Feinelle': long, 1 Q l.- Hanches jaunes. ` ` , Assez rare, à la fin de juin, dans les prairies. À
( 239 > 4. PSILOPE triste; P. çozztrirtmzs , Meig. Abdomen d’un vert cuivreux ; bord antérieur des segmens obscur. Pieds pâles. (Mâle) : quatrième article des tarses antérieurs à extrémité bilobée,'noire. Dolzbhopus cozztrzklarzs , Wiedem. Zool. Mag. 1 , 72 , rg. — Long. S l. Mâle: D’un vert métallique. Trompe et palpes d’un fauve pâle. Épistome d’un 'blanc argenté. Front d’un gris verdâtre pâle. Antennes fauves; troisième article noirâtre en-dessus. Thorax fond vert doré, revêtu d’un duvet gris olivâtre. Abdomen d’un vert métallique peu luisant; souvent le bord antérieur des segmens d’un brun violet et le postérieur roussâtre appendices fauves. Pieds d’un fauve pâle. Hauclies antérieures blanchâtres; qua- trième article destarses antérieurs noir , à base fauve, muni extérieurement d’uu appendice noir , ovale et COIII- primé, inséré vers le milieu de l’article, et s’étendant jusques vers l’extrémité ; pelottes très-petites , blanchâtres ; tarses postérieurs noirs; premier article fauve. Balanciers jaunes. Ailes liyalines; nervure transversale droite. Femelle : Épistome d’un gris olivâtre. Abdomen sans bords bruns. Pieds simples. " Bare. Un individu mâle que j’ai reçu de M. Vonwinthem a l’abdomen assez velu; ceux de ce pays l’ont nu. PORPHYROPS ; Ponrnïnors. Porpîryrops , Meig. — Dolzbhopus A, Lat. , Fab. , Wiedem. -— V ]lIu.x·ca , Cmel. ‘ ' Épistome des mâles étroit.Front enfoncé. Palpes arrondis, fO1`t ciliés. Troisième article des antennes comprimé, plus ou moins ovale , pointu; style inséré àl’extrémité ou·près de l’extrémité , allongé, incliné, velu. Yeux velus. A Organe copulateur des mâles à base courte; appendices
( 240 ) extérieures filiformes, velues du côté extérieur; deux autres petites appendices lamelliformes, cornées, oblongues, nues, situées sous les premiers. Pieds de longueur mé- diocre; nervure interne de la première cellule postérieure des ailes ordinairement fléchie. (Pl. 1 ,_jîg. 7.) , Après avoir décrit les Dolichopodes dont le troisième article des antennes est arrondi, toutes les autres vont nous olïrir cet article ovale plus ou moins allongé. Celles qui se rapprochent le plus des précédentes sont les . Porphyrops. Meigen, qui a institué ce genre, lui a assigné pour caractères la forme pointue du troisième article des antennes, le style d’une seule pièce qui Pac; · compagne et les yeux velus. Cependant le premier s’aifaiblit dans qu’elques—uns; le second me paraît peu exact, ayant aperçu dans d’autres deux articles au style; et le troisième i n’est guères plus propre à distinguer ce genre, par la raison qu’il n’est pasapparent dans les petites espèces. ll en 1·ésulte que les Porphyrops, tels que les a carac- térisés leur fondateur, se- confondent quelquefois avec le genre Médétère; et je crois devoir proposer un léger i _ changement dans la circonscription de ces deux genres, alin d’éviter cette confusion. Meigen a subdivisé les Porphy1·ops `en trois sections, d’après les diversesinser- tions du style desantennes, à Pextrémité, ou près de Pextrémité , ou à la base du troisième article. En reportant cette dernière section parmi les Médétères dont le style est également dorsal, ces deux genres me paraissent dis- tingués par un caractère plus constant, moins difficile . à apercevoir; et de plus, les espèces que comprend cette » troisième ·section 'sont précisément celles qui, par la forme du troisième article des antennes et par leur faciès, ont le plus de rapports avec ce dernier genre. Les principales espèces de Po1·phyrops joignent aux
( Mu ) riches couleurs qui ornent toute la famille , une nouvelle parure dont l’éclat ajoute encore à leur beauté; c’est une espèce de glacis d’un blanc satiné qui revêt, soit l’ab—- domen seul, soit tout le corps, et dont les reflets argentins se mêlent de la manière la plus agréable au vert doré qui les décore. La belle couleur pourpre de leurs yeux a donné lieu au nom qu’ils portent; 1.FSlyle des antennes inséré près de Pextrémité. — 1. PORPHYBOPS diaphane; P. dùzplmmzs, Meig. Abdomen d’un blanc argenté; premiers segmens à bandes interrompues d’un jaune diaphane. Epistome noir. D0lich0pu.s· dùzphmzzzs, Fab..Syst. antl. 270, 18. Jlïusca dùzphana, Fab. Spec. ins. 2, 448, 70, Ent. syst. supp. 554, 126. 4 ——————- Gmel. Syst. nat. 2852, 229. · Long. 3 l. V Mâle : trompe et épistome noirs. Front noir à reflets blancs. Vertex et antennes noirs. Yeux d’un brun rou- geâtre. Thorax vert à reflets bleus; côtés argentés. Abdomen d’un blanc argenté à reflets bleuâtres; deuxième segment d’un vert métallique à reflets argentés, et une grande tache jaunâtre transparente de chaque côté; une semblable tache au troisième segment; organe copulateur noir. Pieds noirs; cuisses velues du côté inférieur; jambes jaunâtres. Balanciers blanchâtres. Ailes hyalines. x Femelle : le blanc du front plus distinct. Antennes plus courtes. Thorax à reflets argentés. Quatrième segment de l’abdomen à taches jaunes comme les précédens. Extrémité des cuisses jaune. Assez commun aux mois de mai et juin, et ensuit.; à la fin d’août. , ( , , 2. POBPHYHOPS argyrius; P. argyràw, Meig. Thorax et abdomen argentés. (Mâle) 1 deuxième segment
( 242 ) à bande interrompue d’un jaune diaphane. Epistome blanc. l Long. 2 1. Mâle : épistome un peu plus large que dans Pespèce précédente, noir à reflets blancs. Front également blanc. Tborax argenté à reflets verts dorés. Abdomen argenté à reflets ardoisés; deuxième segment à bande interrompue d’un jaune diaphane; troisième etquatrième jaunes enè dessous. Pieds bruns; jambes jaunes; postérieures brunes à base jaune. , _ A Femelle : deuxième, troisième et quatrième segmens de ·l’abd0men à bande jaune interrompue; la première ‘ n’est pas arrondie du côté de l’écusson comme dans lfespèce précédente. Pieds jaunes; hanches noires; extrémité des cuisses et des jambes postérieures noirâtre, ainsi que les tarses. ` — ' ' Assez rare. 3. Ponrnrnors vêtu; P. vestzïus, Meîg. Thorax d’un vert doré. Abdomen argenté. Pieds fauves; cuisses intermédiaires à base , et postérieures â extrémité noirâtres. i- " Dolzbhapus vestüus, Wiedem. Zoo]. Mag. 1, 75, 24." ' Long. 1 Q l. ·Epistome argenté à reflets noirs. Front argenté à reflets * d’un vert noirâtre. Troisième article des antennes grand; style assez court. Thorax d’un vert doré. Abdomen argenté à base noirâtre. Pieds fauves;. hanches noires; cuisses intermédiaires à base obscure; postérieures à extrémité `noirâtre. ' _ ~ ` Assez rare. ' 4. PORPHYHOYS quatre—bandes; P. 4 'vzïtatus, Meig. Abdomen fauve à bandes noires. Antennes et pieds jaunes. (Mâle) : 3.° et 4.“ articles des tarses antérieurs noirs , pennés; _ dernier blanc. `
( 143 ) Dolzbhopus quadr_Mzscz'atus , Fab. Syst. antl. 269, 16. Jtfnsca qzzarlrzfzxcîata, Gmc],. Syst. _nat. 5 , 2852 , 228; ·` Fab. Ent. syst. 4,, 342, 126. , · Iiong. 3 l. · i Mâle : épistome étroit, blanchâtre. Front d’un gris ' cendré. Antennes jaunes ; troisième article plus court que le second, presque rond. Thorax d’un gris obscur avec deux lignes noirâtres , courtes; écusson jaune à base noire. Abdomen long, presque cylindrique, fauve; trois bandes et extrémité noi1·es. Pieds d’un jaune pâle ;, premier et deuxième articles des tarses antérieurs également longs; troisième et quatrième fort courts, noirs, penués de chaque côté; cinquième petit et blanc. ,Ailes brunâtres. Femelle: front noi1·. Tliorax jaunâtre à deux lignes _ obscures. Abdomen fauve à quatre bandes noires inter- rompues qui finissent en pointe sur les côtés; tarière articulée ., allongée. Pieds jaunes,_simples. , · Rare. _ 5. POBPHYROPS versicolor; P. ·vcrsic0l0r , Meig. Abdomen d’un vert cuivreux changeant en blanc. Pieds jaunes; cuisses antérieures obscures. Long. 3 l. ` Femelle : palpes, épistome et frontgris à reflets argentés. Thorax a légers reflets blancs, et quatre bandes cuivreuses ’ dont les intermédiaires sont linéaires. Dernier segment . de l’abdomen entièrement blanc ; les autres d’un vert doré Il à reflets blancs, surtout sur les côtés. Cuisses antérieures noirâtres en—dessus seulement; intermédiaires jaunes; postérieures à extrémité noire. Ailes presqu’l1yalines ; nervure transversale très-faiblement bordée de jaune. · Assez commune dans quelques bois , au mois mais Ie 116 connais pas le mâle. I I '._ 6. Pouruxnors pieds fauves; P. fLllt'l)JES, Nob.
( ==44 ) Abdomen d’un vert doré. Pieds fauves. Ailes obscures. Long. 2 l. Femelie : d’un_ vert doré. Trompe et 'palpes noirs. Partie inférieure de l’épistome grise, convexe;partie supérieure bronzée. Front d’un bleu d’acier. Antennes noires; style biarticulé. Pieds fauves; derniers articles des tarses obs- curs. Balanciers fauves. Ailes obscures, surtout au bord extérieur. Assez rare , au mois de juillet. _ 7,.. POBPHYROPS ventre-jaune; P. _/lavzvenlris, Nob. Abdomen' d’un vert doré, changeant en blanc sur les côtés; dessous jaune. Pieds jaunes. ` Long. 2 Q 1. Femelle : d’un vert doré; palpes, épistonie et front gris à reflets argentés. Antennes noires. Thorax à légers refiets blancs et bandes cuivreuses peu distinctes. Bord antérieur des segmens de l’abdomen cuivreux , postérieur noirâtre; côtés argentés ; les trois premiers segmens du ventre d’un jaune pâle. Pieds jaunes; hanches ardoisées; antérieures jaunes ; extrémitémles cuisses et jambes postérieures noi- râtres; tarses noirâtres; premier article des antérieurs jaune. · l Assez rare , au mois de mai. Je ne connais pas le mâle. 8. POBPHYROPS annelé; P. amzulatus , Noh. D’un vert doré. Pieds jaunes; cuisses postérieures à extrémité noire. Ailes brunâtres. , · ' Long. 2 l. ' Mâle : épistome argenté. Front vert. De longs poils V derrière la tête , en-dessous. Côtés du thorax et de l’abdo- men à reliets argentés. Appendices filiformes, longs, noirs, velus. Pieds d’un jaune pâle ; cuisses postérieures à extré- mité noire; jambes et tarses_ postérieurs noirs. Ailes bru- nâtres'; bord extérieur plus foncé ; nervure transversale , bordée de brun.
( 145 ) Je ne l’ai trouvé qu’une fois, au mois de juillet. 1:. Style des antennes inséré à l’extrémité. g. PORPHYBOPS commun; P. commumir, Meig. Appeudices de l’abdomen arquées. Pieds `noirs; jambes postérieures ferrugineuses. Long. 2. Q l. D’un vert métallique obscur. Epistome argenté ., fort étroit dans le mâle. Front d’un bleu d’acier. Thorax d’un vert quelquefois bleuâtre. Abdomen d’un vert métallique; appendices du mâle allongées, arquées. Pieds noirs; jambes p0stérieures_plus ou moins fauves à extrémité noirâtre. Ailes légèrement brunâtres. Bare. IO. POBPHYBOPS des bois; P. ncrnoralzîv, Meig. . Front d’un bleu d’acier. Pieds fauves; jambes posté- rieures et tous les tarses noirâtres. Ailes obscures; Long. 1 §l. . Femelle : d’un vert métallique obscur. Épistome large; partie inférieure , ainsi que les palpes, d’un blanc hleuâtre. Front d’un bleu d’acier , brillant. Pieds fauves; hanches intermédiaires et postérieures et jambes postérieures d’un fauve obscur ; tarses noirâtres. Ailes brunes; nervure interne de la première cellule postérieure point Héchie.4 Assez rare. , 11. Ponrx-1Yn0PS tarses—pâ.les; P. pallzïarsis, Nob. I Front blanchâtre. Pieds fauves; tarses obscurs. Ailes d’un roussâtre pâle. `V A A Long. 1 § I. Femelle : d’un vert métallique doré. Trompe et palpes noi1·s. Épistome et front blancs. Antennes noires. Pieds ‘ fauves; premier article des hanches intermédiaires ardoisé; tarses postérieurs obscurs. Ailes _d’un hriîn roussâtre pâle ; nervure interne de la première cellule postérieure lléchie.
_ ( 246 ) Je ne l’ai trouvée qu’une fois. 12. POHPHYHOPS rufipède; P. rzgîpes, Meig. Front vert à reflets blancs. Pieds fauves. Ailes obscures. · Long. 2 Q l.` Femelle : d’un vert métallique obscur. Palpes d’un gris cendré changeant en noir, à bord blanc. Épistome blanc. Front vert à reflets blancs. Pieds fauves; hanches inter- · médiaires etlpostérieures cendrées; tarses antérieurs à extrémité obscure; postérieurs entièrement noirâtres. Ailes brunes. ,, , I Assez rare , au mois de juillet. , . 13. Ponrnxnors élégant; P. elegmztulus, Meig. r Extrémité de l’abdomen d’un bleu d’acier. Long. 3 I; _ · ;Mâle : d’un VE1't doré. Épistome d’un_ blanc argenté. Front d’un vert métallique. Thorax d’un vert obscur à reflets dorés. Abdomen d’un ve1·t métallique; sixième segment et organe copulatèur d’un bleu d’acier; appendices Hliformes jaunes, renflées au milieu. Pieds jaunes ; —tarses obscurs; — jambes postérieureset extrémité des cuisses noirâtres. Ailes d’un brun rougeâtre clair. j Bare. ' I 14. POBPHYBOPS brillant; P. uzïz`du.g , Hob. A Cinquième segment de Pabdomen d’un noir bleuâtre. Pieds jaunes ; cuisses postérieures à anneau noir. , _ Long. 3 l. * ' ~·Femelle : d’un vert métallique. Trompe et palpes noirs. Épistome et front d’un noir légèrement bleuâtre. Antennes noires ; troisième article assez court. Yeux à reflets blancs formés par les poils qui en recouvrent la surface. Thorax d"un vert doré; une tache argentée de chaque côté (vue en face); côtés noirs à reflets argentés. _A1»·10mèn d’un vertlégèrement cnivreux; côtés à reflets blancs; cinquième segment d’un noir bleuâtre, glabre; sixième à extrémité I
( 247 ) brune, et terminé par un rang de petites pointes. Pieds jaunes; hanches noires à reflets argentés; tarses noirâtres ; cuisses antérieures noires en—dessus; intermédiaires à base noirâtre; postérieures terminées pa1·,un anneau noir; jambes postérieures à extrémité noirâtre. Ailes légèrement brunâtres. , ` Je n’ai observé qu’une femelle. 15. Ponrnxnors latipède; P. lrmpes, Nob. Jambes postérieures dilatees. Long. 2 l. ' Femelle : d’un tvert métallique obscur. Épistome étroit, noirâtre. Antennes noires; troisième article allongé, co- nique, Hanches et cuisses noires; jambes fa11ves; posté- rieures épaisses , élargies ve1·s Pextrémité; moitié posté- rieure noire ; tarses noirs; premier article des antérieurs et intermédiaires fauves. · Assez rare, au mois de juillet. , 16. PORPHYROPS des rives; P. rzparzns, Meig. Pieds fauves ; cuisses noires ; posté1·ieures à base fauve. Long. 2. l. Femelle : d’un vert métallique obscur. Trompe et palpes noirs. Épistome gris changeant en blanchâtre. Frontjvert doré; un léger duvet gris et deux lignes noires, Vll en face. Abdomen cuivreux. Pieds fauves; hanches cendrées; cuisses noires; antérieures à base et extrémité fauves; - intermédiaires à extrémité fauve; postérieures à moitié antérieure fauve; jambes postérieures à extrémité obscure; tarses noirâtres. . Assez rare , a11x mois de juin et de juillet. 17. PORPHYROPS palmipède; R. palmxjves, Meig. Pieds jaunes; ta1·ses intermédiaires dilatés à l’ext1·émité. î Long. 1 Q]. Mâle: d’un vert métallique obscur. Épistome blanc.
( 148 ) Front vert. Troisième article des antennes allongé. Ventre jaune. Pieds d’un fauve clair; tarses intermédiaires â pre- mier article très-long; deuxièmetrès-court; troisième et quatrième courts , aplatis , ciliés; cinquième simple; les' trois derniers noirs; jambes postérieures en massue etè extrémité noire; tarses très-courts , noirs. Ailes brunâtres. Rare. 18. POBPHYBOPS pallipède; P. pallzjves, Meig. . Abdomen à taches latérales fauves à la base. Pieds fauves; tarses obscurs. U ` D0I1`ch0pu.s’ pnllzpes, Fab. Syst. antl. 266, 2. .Mu.s·czz pzzllzjres, Fab. Ent. syst. 4, 340, 116. _ Long. x 5 l. . _ Mâle : d’un vert métallique. Épistome blanc. Fro11t bleu d’acier. Troisième article des antennes elliptique, pointu. Deuxième et troisième segmens de l’abdomen à taches latérales fauves; ventre jaune. Pieds fauves; hanches anté- rieures jaunes; les autres cendrées; extrémité des cuisses postérieures noirâtre ; tarses obscurs. Ailes presqu’l1yalines. Femelle : deuxième segment de l’abclomen seul marqué de'tacl1es fauves. Assez rare, au mois de juillet. HYDROPHORE; Hxnnornonus. Hydrophorus, Fatlèn. —- Medetcrus , Meig. Trompe épaisse , saillante. Palpes ciliés. Épistome assez large dans les deux sexes. Une ligne élevée, transversale , ' vers le milieu. Antennes fort courtes, épaisses; premier et second articles cylindriques; troisième fort petit, ovale; style terminal, incliné, d’un seul a1·ticle distinct. Abdomen assez court; organe copulateur des mâles ordinairement â base très-saillante , longue , fléchie sous · le ventre , terminé par quatre appendices assez courtes: deux extérieures légèrement renflées vers Pextrémité; deux '
\ ( =49 ) intérieures sétacées. Pieds un peu allongés , nus; premier article des tarses postérieurs plus court que le deuxième. Ailes de longueur médiocre; première cellule postérieure se rétrécissant depuis l’extrémité de la discoîdale jusqu’à l’extrémité de l’aile. (Pl. 1 , fg. 6.) Je crois devoir adopter le genre Hydrophore institué par Fallen et omis par Meigeu, qui en a compris les espèces parmi les Médétères, les caractères qui les dis- tinguent de ces derniers me paraissant avoir, par leur ensemble , toute l’importance requise pour être génériques. Ils consistent dans la briéveté des deux premiers articles des antennes et la petitesse du troisième; dans le seul article distinct et Pinsertion apicale du style; dans la conformation de l’organe copulateur des mâles, et dans la disposition des nervures des ailes dont la modification , quoique légère, est cependant caractéristique et propre ‘ Ét ce seul genre. Ces ailes d’ailleurs n’0ft`rent pas à leu1· surface la petite tumeur que l’on observe dans la plupart des Médétères. " L’Hydrophore jaculus, qui est le type du genre, vit sur les troncs d’arbres et sur les murs. Il y montre de la vivacité, et j’ai quelquefois admiré la dextérité avec laquelle il marche, même sur la surface du verre , en avant, en arrière 'et de côté. Il paraît chasser à la course les , petits insectes dont il se nourrit. C’est sans doute à cette agilité et au séjour habituel sur l’écorce des végétaux qu’il doit le nom de Jaculus que M. Fallèn a emprunté de Pline. Les anciens nommaient ainsi up petit serpent qui s’éIançait de dessus les arbres. Quant au nom géné- rique d’Hydrophore , je ne sais quel rapport avec Peau a pu y donner lieu. 1. Hynrrornoms jaculus ; H. jaculus , Fall. D’un gris clair. Épistome blanchâtre. Thorax à trois
( 250 ) bandes vertes (mâle ). Pieds noirâtres; genoux jaunes. Medeterus jaculus, Meig. 4, 662 - " A '· Long.1}l. ' ·’ Mâle : Épistonie et front blanchâtres. Style des antennes long. Thorax d’un gris mat; trois bandes étroites d’nn vert métalliques Abdomen d’un gris cendré à reflets métalliques ;'organe copulatenr noir. Pieds noirâtres à gelnomiri jaunes ;'cuisses postérieures larges. Balanciers blancs. Ailes hyalines. ' “ ‘· Femelle: Épistome obscur à reflets d’un vert bleuâtre 1·ecouvert·d’un duvet grisâtre. Ã ~ ' Assez contimun depuis l-e mois de juillet jusqu’en octobre. l 2. HYJJROPHOBE à bandes cuivreuses; H. œnezirzïtatàs, Nob. - ,' ' . ~ D’un grisverdâtre. Épistome bleu ou vert, à bande transversale grise.:Thorax à trois bandes cuivreuses. Pieds fauves; cuisses obscures. i r' Long. 2 l. Mâle: D’un gris olivâtre , faiblement métallique. Trompe et·`palpes noi1·s. Épistome d’nn bleu d’acier très-luisant, divisé au-dessus de la ligne élevée par une bande grise. Frontid’u1i gris verdâtre clair. Antennes noires. Thorax à trois bandes cuivreuses , peu luisantesj intermédiaire divisée par une ligne verte. Appendices de l’abdomen d’nn brun clair. Pieds d’nn brun roussâtre clair ; hanches et partie antérieure des cuisses d’nn 'brun noirâtre. Ba- lanciers pâles. Aileslhyalines; point de nervure anale. ~ j Femelle: Épistome d’nn vert brillant, bleuâtre dans la partie postérieure. Bandes du thorax d’un cuivreux plus brillanti Tr ·—·» · . ., Rare. · ~ S. HYDBOPHOBE nébuleux'; H. nèbulosus, Fall.· 4 D’un vert métallique obscur. Ailes ponctuées de brun. ,
( 251 ) Medeœrzis nebuloszu , Meig- 4 , GS. Long. 1 l. ‘MâIe : Épistome d’un blanc grisâtre. Front d’un noir luisant. Derrière de la tête `cendré. `Style des antennes court. Thorax à deux bandes obscures (vu en face). Organe copulateur peu saillant. Pieds noirs à reflets d’un vert métallique; tarses obscurs. Balanciers blancs. lAiles parsemées de points obscurs ent1·e les nervures ., plus nombreux au bord extérieur. Bare. · ' . · 4. HYDBOPI·IOItE des troncs; H. trwzcorum. Cendré. Épistome bleu ou vert inférieurement. Thorax I à trois bandes. Pieds noirâtres; genoux jaunes. Medeterzzs trwzcorum, Meig. 4 , 67. . .. . . Long, 1 1. ; Mâle: Dlun cendré légèrement roussâtre. Épistome gris dans sa partie supérieure, d’un vert métallique (bleu suivant Meigen) dans Pinférieure avec un sillon de chaque côté. Tborax à trois bandes d’un b1·un clair peu distinctes (verdâtres suivant Meig. ). Abdomen gris; appendices courtes. Pieds d’un' brun noirâtre ; genoux noirs. Bare. MÉDÉTÈRE; MEn1;·rE1ws.. . .. · · Medeterzzs, Fischer , Meig. -— Dolzbhopzzs, Fab. ,· Lat. , Fall. — Jlfusczz, Fab. Ent. syst., .Gmel., Panz._. · __ . Tête.`un peu arrondie postérieurement. Trompeépaisse et saillante. Palpes larges , tantôt. ciliés , tantôt nus. Épistome des mâles étroit, quelquefois linéaire , élargi dans la partie supérieure ; celui des femelles large , souvent divisé par une ligne élevée, transversale, vers la moitié de sa hauteur. Premier article des antennes ordinairement conique; troisième ovale, quelquefois pointu dans, les mâles, légèrement velu; style inséré vers_la base du
( 252 ) troisième article , ordinairement biarticulé ; premier article court et horizontal; deuxième allongé et incliné. Abdomen, souvent assez court; organe copulateur des mâles souvent peu distinct; deux appendices ordinairement filiformes. Pieds allongés et menus, surtout les posté- rieurs; cuisses ordinairement nues; jambes ordinairement peu garnies de·pointes. Nervure interne de la première cellule postérieure peu Héchie ; souvent un point convexe à la surface supérieure et sur la nervure interne de la première cellule postérieure. (Pl. 1 ,_fig. 5.) Par les motifs énoncés à l’article Porphyrops, nous admettons un changement aux caractères donnés aux Médétères par Meigen, et, à la forme ordinairement ovale du troisième article des antennes, à la confor- mation biarticulée du style, nous ajoutons l’insertion de ce style sur le dos de l’article, ce qui distingue plus nettement ce genre, et permet d’y comprendre plusieurs Porphyrops de Meigen, qui nous paraissent appartenir très-naturellement aux Médétères. = ` Ce genre est géné1·alement composé de petites espèces qui attirent peu les regards, mais dont l’organisati0n , vue de près, olïre dans sa délicatesse extrême plusieurs particularités plus ou moins remarquables. Le troisième article des antennes est ordinairement allongé dans les i mâles, et la base du style s’al1onge de même pour en atteindre l’extrémité, et prendre de-là une direction inclinée. Les jambes des mâles se hérissent quelquefois de cils ; elles sont tantôt dilatées, tantôt arquées ou·torses, et, leur offrant plus de moyens de saisir les femelles, semblent n’être ainsi formées que pour suppléer au peu de développement des organes copulateurs. Les ailes pré-r sentent souvent vers l’extrémité un point convexe à la surface supérieure, concave à Pinférieure, que nous n’avons
( 253 ) observé dans aucune autre aile d’insectes. Nous avions pensé qu’il pouvait provenir du contact des genoux pos- térieurs; mais il est facile de voir qu’ils rfarrivent pas si avant. Plusieurs espèces plus grandes s’écartent du type géné- rique par d’autres modifications. Aux couleurs sombres · de la livrée ordinaire, quelquefois entièrement privée d’éclat métallique , le Médétère royal oppose la plus riche parure. Le Rostratus présente une trompe três—épaisse et fort saillante; et c’est cet insecte que MM. Latreille et Fischer ont vu élargir l’ouverture de cet organe et y · introduire sa proie qu’il semble avaler. Enfin le Notatus mâle est très-remarquable par les appendices des jambes antérieures, par la briéveté de Pabdomen, et surtout par la conformation bizarrement insolite de l’0rgane cop ulatenr. Les Médétères vivent, les uns su1· les herbes, les autres sur les troncs des arbres et sur les murs. Ils paraissent la plupart dans les mois de juillet et d’août;«quelquesL uns jusqu’au mois d’octobre. Dans plusieurs petites espèces , la même année voit naître deux générations, l’une au mois de mai, l’autre en août. L MÉDÉTÈHE royal; M. regius, Meig. D’un vert métallique pâle. Abdomen à bandes noires. Dolichopus regfus, Fab. Syst. anti. 267, 5. Lat. Gen. crust. 4, 292. Jllusca virens, Panz. 94, 16. l Long. 3 lignes. · Mâle : d’un vert métallique. Trompe et palpes noirs à reflets blancs. Epistome large à reflets blancs; partie inférieure convexe. Antennes noires. Thorax à reflets blancs; quatre bandes d’un brun cuivreux; les deux latérales interrompues; Pintervalle entre les intermédiaires olivâtre, ·B0rd antérieur et côtés des quatre premiers 17
( 254 ) segmens de Pabdomen à reflets blancs; bord postérieur noir; les derniers noirs à reflets cuîvreux; appendices filiformes, noires à longs poils roussâtres. Pieds longs, d’un vert métallique obscur ; hanches antérieures longues; tarses noirs; deuxième article des antérieurs plus court que les suivans, muni de petites pointes en—dessous. Balanciers jaunes. Ailes hyalines; b01·d extérieur noirâtre ` vers l’extrémité; une tache noirâtre dans la première cellule postérieure vers les deux tiers de la longueur; un petit point blanc à Pextrémité , bordé intérieurement de brun. Femelle : épistome d’un bleu d’acier en-dessous, vert en-dessus. Palpes d’un gris noir, bordes de blanchâtre. Les ailes n’ont que la petite tache noirâtre du milieu. Deuxième article des tarses antérieurs de la longueur des suivans. " - Assez rare, sur les murs, au mois d’0ct0bre. 2. MÉDÉTÈHE muselier; DI. rostrazus, Fischer, Nleig. Epistome à tache bleue. Thorax à trois bandes obscures. Dolichopus rostrazus , Fab. Syst. antl. 269 , 15. Lat. Gen. crust. 4., 293. Musca rostraza, Fab. Spec. ins. 2, 448 , 68. Ent. syst. 4, 342, 125. Gmel. Syst. nat. 5 , 2852 , 227. _ Long. 2 l. i Mâle: d’un ve1·t métallique. Trompe épaisse, fort sail- — lante et d’un noir luisant ainsi que les palpes. Epistome large; une tache d’un vert foncé, luisant, en-dessus; " une petite surface d’un bleu d’acier très-brillant, en- r dessous. Style des antennes long. Thorax d’un blanc · grisâtre à trois bandes d’un vert obscur; les latérales larges, changeant en gris sur les côtés. Abdomen d’un vert doré, couvert d’un duvet gris; organe copulateur épais, noir; appendices filiformes, arquées, ferrugineuses.
( 255 ) Pieds fauves. Balanciers d’un jaune pâle. Ailes l1yalines. · Rare. S. ll/IÉDÉTÈHE noté; M. notatus, Meig. '* Thorax à bandes. Abdomen très—court. Ailes cendrées`. Base jaunâtre; IlC1‘VlI.l'€S bordées de brun. il Dolichopus zwmtus, Fab. Syst. antl. 269, to. Jtlusczz notam, Fab. Spec. ins. 2, 448, 65. Ent. syst. 4, 341 , 120. Gmel. Syst. nat. 5, 2851 , 225. Long. 2 l. Mâle : d’un vert métallique obscur. Epistome d’un brun cuivreux, un peu rétréci vers le l1aut; deux petites lignes longitudiuales qui se rejoignent à la base des antennes. Front d’un gris noirâtre. Yeux lisses assez grands. Antennes noires; premier article allongé, menu, épaissi vers l’ex- trémité. Tliorax d’un ve1·t métallique obscur, changeant ' antérieurement en gris; une bande d’un gris clair au milieu, avec deux lignes d’un brun noirâtre, très—rap¢ prochées; poitrine épaisse. Abdomen fort court; les deux derniers segmens dilatés en-dessous; organe copulateur anomal, sans base distincte; deux grandes appendices d’un blanc jaunâtre, insérées à la partie supérieure du dernier segment, larges-, membraneuses, creuses; ciliées en-dedans, arquées du côté intérieur , et terminées cha- cune par un tilament de même couleur, recourbé en-dessus. Pieds d’un vert métallique obscur; antérieurs assez courts; _ cuisses renflées vers la base, munies, du côté extérieur , de fortes pointes plus longues et plus nombreuses vers Pextrémité; jambes courtes, renflées au milieu, munies d’une forte dent bitide et de plusieurs pointes du côté intérieur, et prolongées par une saillie conique et pointue; pieds intermédiaires fort allongés; cuisses grèles', lun peu arquées; jambes légèrement ciliées et terminées du côté intérieur par une touffe de soies frisées; tarses allongés;
( 256 ) premier article cilié; pieds postérieurs fort allongés; jambes terminées par une petite pointe. Balanciers d’un ' jaune obscur. Ailes cendrées, jaunâtres vers la base; nervures bordées de brun noirâtre; une petite tache sur celle de la première cellule postérieure; deux petites taches conlluentes sur la nervure transversale de la. discoîdale. Femelle : d’un vert cuivreux. Épistdme plus large., noir dans la partie supérieure , d’un gris jaunâtre dans l’infé— rieure. Point de ligne au bord des yeux. Thorax à bande noirâtre. Point de dents ni de touffe depoils aux jambes. Nervures des ailes à bordure plus large. , J’ai trouvé plusieurs fois ce singulier insecte sur les murs, au mois d’oct0bre. 4. NIÉDÉQTÈBE biponctué; M. lzzjaunclatus , Meig. Tl1OI`3.X noir. Abdomen d’un vert métallique. Ailes cendrées à deux points obscurs. I}oIzblz0pus brjmrzclatus, Lehmann Dissert. , 41. ' I [ Long. 1 §, 2 l. ‘ Mâle ; palpes d’un gris noirâtre. Épistome d’un bleu d’acier avec un sillon jaune en-dessous. Front noir. Thorax d’un noir luisant à reflets ve1·ts. Abdomen d’un vert doré obscur, d’un bleu ardoisé sur les côtés enrdessous ; organe, ' copulateur â base d’un noir luisant, renflée en-dessus, terminée par quatre pointes jaunes; deux appendices la- melliformes , elliptiques ., noires. Pieds noirs à reflets métalliques. Balanciers jaunes. Ailes cendrées; une petite tache brune à la cou1·bure de la nervure interne de la pre- ‘ mière cellule postérieure; une tache semblable sur la ner- vure transversale. Femelle : épistome d’un vert métallique changeant en · ` gris et àhlarge sillon , dans la pa1·tie supérieure, d’un blanc argenté dans Pinférieure. Front d’un vert métallique chan-
( 257 ) geant en noirâtre. Thorax vert à reflets bruns. Taches des ailes peu distinctes. , Assez rare. 5. MÉDÉTÈRE appendiculé; M. appendiculatus, Nob. Pieds jaunes. Organe copulateur du mâle jaune Q appen- dices filiformes bordées de longues soies. Long. 2 l. Mâle: d’u11 vert métallique. Trompe et palpes noirs. Épistome et front blancs. Antennes noirs ; troisième article allongé à pointe obtuse. Style à premier article assez long ; organe copulateurtrèsrléveloppé; base renüée., jaune dans la partie postérieure ; appendices filiformes jaunes à extré- mité noire , bordées de ’soies fort longues et recourbées; deux autres appendices filiformes plus petites et nues; enfin deux petites lames étroites, légérement velues. Pieds d’un jaune pâle ; derniers articles des tarses noirâtres. Ailes brunâtres; un point convexe. Je ne l’ai trouvé qu’une fois au mois d’août , dans un bois. Y ' G. MÉDÉTÈHE prodrome; Ill. prodromus, Meig. Olivâtre. Front d’un bleu d’acier. Pieds ferrugiueux. Ailes obscures. Long. 1 l. Femelle :Trompe peu saillante. Épistome assez étroit, d’un gris clair. Front noirâtre à reflets d’un blqz d’acier. Thorax d’un vert obscur olivâtre à reflets bleus et deux lignes obscures peu distinctes. Abdomen d’uu vert noi- râtre sale , grisâtre en-dessous. Pieds ferrugineux à tarses obscurs. Balanciers jaunâtres. Ailes brunes ; un point con- vexe à la surface supérieure, concave à l’inf`érieurc. Rare. 7. MÉDÉTÈBE curvipëde; M. curvzjms , Meig.
( 258 ) Olivâtre. Pieds ferrugineux ; (mâle) : premier article des tarses intermédiaire très-court. Ailes obscures. ` Dolzüzopzzs czrrvàoes , Fall. Dolzbhop. 20, 27. · . , Long. 1 l. ` 2 Mâle : d’un vert noirâtre assez luisant. Palpes blanchâtres. Épistome très-étroit en-dessus , blanc ; un point doré à la base des antennes. Front d'un bleu d’acier à reflets verts. Troisième article des antennes allongé, Pieds fauves; au- térieurs nus; intermédiaires: cuisses ciliées en-dessous ' dans leur moitié postérieure , ` amincies et légèrement arquées à Pextrémité; jambes ciliées en-dedans dans toute leur longueur, et en-dehors vers Pextrémité , légérement torses , amincies à la base, ensuite renflées; premier article des tarses très-court; deuxième long; pieds postérieurs: cuisses finement ciliées en-dessous ; jambes presque nues. Balauciers jaunâtres. Ailes brunâtres; un point convexe. Femelle : jambes intermédiaires simples. . ,· Assez commun dans les prés au printemps, et une seconde fois au mois d’août jusqu’en octobre. 8. MÉDÉTÈBE jambes torses; M. scambus, Meig. Pieds fauves; jambes postérieures du mâle noires, di- latées., ciliées. Ailes obscures. Dolichopzzs scamlzus , Fall. Dol. rg, 26. Long. 1 § l. ` Mâle : d’un vert métallique très—obscur. T1·ompe peu dis- tiucte. Épistome linéaire dans le haut, un peu élargi vers la trompe , jaunâtre , ainsi que les palpes. Front très- luisaut, noi1· à reflets bleuâtres ; un point doré à la base des antennes. Pieds fauves; intermédiaires : hanches noires; jambes noirâtres à base fauve, menue; le reste dilaté, cilié du côté exté1·ieur; premier article des tarses fort court, mais prolongé par une pointe garnie de soies; le deuxième long , menu , ainsi que les suivans, et cilié du côté
. ( 259 ) extérieur; hanches et tarses postérieurs noirs. Balanciers fauves. Ailes brunâtres; un point convexe. _ Femelle : épistome assez large, d’un gris roussâtre. Troisième article des antennes court; style horizontal. Jambes intermédiaires simples. Assez rare. 9. MÉDÉTÈRE éperonné; M. calcaralus , Nob. Pieds jaunes; jambes postérieures échancrées et munies d’une appendice. Ailes hyalines. Long. § l. Mâle : d’un vert métallique ObSCU1'. Épistome linéaire , blanc. Front ve1·t. Antennes noires. Thorax vert à reflets bleus. Pieds d’un jaune pâle; premier article des tarses antérieurs légérement renllé à Pextrémité et garni de poils vers la base en-dessous; jambes postérieures échancrées vers le milieu du côté intérieur, et munies au bord pos- térieur de Péchancrure d’un petit pédicule surmonté d’une petite massue comprimée et feuilletée; cuisses postérieures noirâtres en-dessus à l’extrémité. Balanciers jaunes. Ailes hyalines. Femelle : Pieds simples. Assez commun, au commencement de juillet. 10. MÉDÉTÈBE nain; M. pusillus, Meig. Olivâtre. Pieds noirs; tarses antérieurs dilatés à l’ex~ trémité. Ailes hyalines. r Long. —§ l. ' ` Mâle : épistome noir. Front d’un bleu d"acier. Troisième article des antennes assez pointui Thorax d’un vert noi- râtre à deux bandes obscures. Abdomen moins foncé. Pieds d’un vert noirâtre; les deux derniers articles des tarses antérieurs légèrement dilatés; pieds intermédiaires: cuisses ciliées en-dessous ;A jambes ciliées en-dehors,
( 260 ) rentlées près de la base du côté intérieur. Balanciers jaunâtres. Ailes légèrement cendrées. Rare. E 11. MÉDÉKÉÈBE ventre fauve; M. jlrlviventris, Nob. Côtés et dessous de l’abdomen fauves.*·Pieds jaunes. , ' Long. 1 § l. I Femelle: d’un vert métallique doré. Palpes, épistome, et front d’un gris légérement cuivreux. Antennes noires-;- troisième article arrondi. Les quatre premiers segmens de Pabdomen fauves en-dessous et sur les côtés, ide sorte que, sur les trois premiers , il ne reste de vert qu’une bande dorsale et le bord postérieur. Pieds jaunes; derniers« articles des tarses postérieurs obscurs. Balanciers jaunes. Ailes roussâtres. ` Assez 1·are. ` ai 12. MÉDÉTÈBE bifascié; M. bgîzscztzlus, Nob. Deuxième et troisième segmens de Pabdomen jaunes à bord postérieur d’un vert métallique. Pieds jaunes. A Long. 1 l. _ _ Mâle : d’un vert métallique. Trompe et palpes noirs. Epistome argenté. Front d’un bleu d’acier. Antennes noires. Deuxième et troisième segmens de l’abdomen jaunes à bord postérieur vert. Pieds'et balanciers jaunes. Ailes hyalines. Rare, au mois de juin. ' 13. MÉDÉTÈBE délicat; M. lezzellus, Meig. Abdomen jaune; deux cavités à Pextrémité du thorax. Dolzbhopus ienellus; Wiedem. Zool. Mag.,1 , .73, 20; · Long. 1 } l. . Mâle : trompe saillante. Palpes et épistome blancbâtres. Troisième article des antennes court, obscur. Thora): jaune à reliets d’un V€1't métallique. Abdomen ferrugineux; base du quatrième segment brune; organe copulateur
( 261 ) jaune, épais, saillant et point fléchi en·dessous. Pieds d’uu jaune pâle. Balancîers pâles. Ailes allongées, légé- `rement jaunâlres; un point convexe. Femelle: thorax d’un vert métallique grisâtre, mat. Commun dans les bois, aux mois de juilletret d’août. Les femelles sont beaucoup plus nombreuses que les mâles. 14. MÉDÉTÈBE annulipède; JW. dI’L}Zlll¢C6`· Pieds fauves. Base des cuisses antérieures à bande noire; troisième a1·ticle.des tarses postérieurs cilié. Porplryrops azmulzjaes, Meig. 4 ., 56. A , F . Long. 1 l. r· Mâle : d’un vert métallique obscur. Palpes et épistome e blancs. Front noirâtre. :Troisième article des antennes velu. Thorax d’un vert métallique grisâtre; trois bandes noirâtres peu distinctes. Organe copulateur caché. Pieds fauves; cuisses antérieures à—petite bande noire près de la base; postérieures noirâtres en—dessus ; depuis le milieu jusqu’à l’extrî=:'mité_; moitié postérieure des jambes pos- térieures noire; tarses antérieurs obscurs; base du premier' article jaune; postérieurs noirs; les deux premiers articles très—l0ngs; le troisième muni du côté eutérieur de longs poils. Ailes brunâtres; un point convexe. ·» 'A ‘ t Femelle : tarses postérieurs sans poils. Rare. 15. MÉDÉTÈBE hanches-jaunes; JW. Jîavicoxa. Hanches et pieds jaunes; tarses·obscurs. · P0rph_yr0ps_flavzbo.xa , Meig. 4, 57. · A Long. 1 l. . · , Mâle : d’un vert métallique brillant. Thorax d’un ve1·t noirâtre très-luisant. Abdomen jaunâtre en—dessous. `Picds,. jaunes; tarses obscurs. Balauciers d’un jaune clair. _Ailcs· brunâtres. " r· Rare. ' #· ·
( 262 ) 16. MÉDÉTÈBE pygméc; Jll. pygmœus, Nob. Pieds jaunes; moitié des cuisses antérieures , jambes _ et tarses postérieurs noirâtres. _ Long. % l. · Mâle: d’un vert métallique. Trompe saillante. Palpes et épistome 'blanchâtres; ce dernier fort étroit. Front d’un vert métallique obscur. Troisième article des antennes pointu. Thorax d’un vert métallique assez brillant. Ab- domen d’un vert plus obscur; appendices saillantes, fili- formes , un peu coniques. Pieds jaunes; antérieurs: jambes ` finement ciliées dans la moitié postérieure; cuisses_à moitié antérieure noirâtre; pieds postérieurs noirâtres; cuisses à base jaune; jambes un peu épaisses; les trois premiers articles des tarses un peu dilatés; troisième cilié du côté extérieur; toutes les hanches et les tarses noirs. Balanciers blanchâtres. Ailes légèrement brunâtres; un point convexe. ·· ' j "Rare. Je n'aî pas observé la femelle. Ji BHAPHIUM, Bmœnzum. ~ · · _ Bhaphàam, Meig. ` Palpes ovales, allongés , à base étroite, ciliés à l’ex-= trémité. Antennes plus longues que la tête; les deux premiers articles fort courts; troisième long, en alène , conique , moins long dans les femelles; style terminal court , de deux articles; le premier fort court. Organe copulateur des mâles à base courte et 'ovale. Appendices extérieures ordinairement filiformes, biarti- culées , velues, assez courtes; intérieures très—menues, de la longueur des précédentes. Jambes peu munies de soies. Ailes ordinairement obscures; nervure interne de la première cellule postérieure peu ou point fléchie. (Pl.· 1 ,_f7`g. 3.) On reconnaît d’abord ce genre à la longueur des antennes
( 265 ) ~clont la forme aplatie en lame, au point qu'elles en sont transparentes , a donné lieu au nom de Pthaphium (Bbapbirlion ). Assez souvent arquées an côté intérieur' et prolongées par un style court et divergent, elles Fres- semblent alors aux cornes élégamment lléchîes de quelques Antilopes. Les autres organes caractérisent peu ces petits insectes. _ Ils fréquentent particulièrement les·bois aquatiques et se posent sur le feuillage. La couleur rembrunie , quoique métallique , de leur corps et souvent de leurs ailes, attire · peu nos regards. 1. RHAPHIUM longicorne; H. langzbornc, Meig. D’un vert olive. Antennes du mâle de la longueur de l’abdomeu. ` ` /· Long. 3 l. Mâle : d’un vert métallique obscur. Épistomie d’un blanc blenâtre. Front d’un bleu d’acier. Antennes noires, dela longueur de Pabdomen dans le mâle. Pieds noirs.; jambes antérieures brunes. Balanciers blancs. Ailes obscures , surtout au bord extérieur; la nervure transversale bordée debrnn noirâtre. · La femelle a les.antennes beaucoup plus courtes. Bare. 2. RHAPHIUM obscur; H. calzgüzosum, Meig. D’un vert olivâtre. Appendices du mâle courtes. Extré- mité des cuisses postérieures, jambes et tarses obscurs. " Long. x l. - Mâle : d’un vert métallique olivâtre. Épistomc d’un blanc argenté. Antennes noires. Appenclices extérieures de l’abdomen fort comprimées , à base étroite, fort élargies vers le milieu , et terminées en pointe. Pieds fauves; i cuisses postérieures noirâtres en-dessus, depuis le milieu
( 264 ) jusqu’à Pextrémité ; jambes et tarses postérieurs noirâtresa Ailes obscures. Assez rare. 3. BHAPHIUM cuivreux; H. CIQJVEUJIZ , Nob., , ~ D’un cuivreux foncé. Appendices du mâle allongées. Extrémité des cuisses postérieures, jambes et tarses obscurs. -· Long. 1 Q Al. Mâle : épistome noir. Front d’un bleu noirâtre. Thorax· d’un vert métallique noirâtre. Abdomen cuivreux ; appen- dices extérieures assez allongées , de deux articles d’éga1e longueur; le premier noir, le deuxième d’un brun clair; intérieurs très-distincts. Pieds fauves; cuisses postérieures noirâtres en-dessus , depuis le milieu jusqu’à Pextrémité; jambes et tarses postérieurs noirâtres. Ailes brunâtres. Nervure interne de la première cellule postérieure rap- prochée de,‘l’externe vers Pextrémité. Je'ne l’ai trouvé qu’une fois. ' « 4.. BHAPHIUM xiphias; ”H. x1}7hia.s· , Meig. Diun vert cuivreux. Front d’un noir luisant. Tarses obscurs. " V" A' ' Long. x i l. ' ' ` ' Mâle : Épîstome d’un blanc argenté. Front noirâtre très-luisant. Antennes noirs. Pieds d’1in fauve clair; hanches antérieures d’un jaune pâle ., les autres ardoisées ; tarses· et extrêmité obscurs. Les postérieurs pr'esqu’entièrement bruns. Ailes d’un gris brunâtre. ' ' Rare. il ' A * Il ' 4° S. RI-IAPHIUM fascié ; B. fasciatum, Meig. V _ Dîun, vert »_métallique .foncé. Deuxième et troisième segmens de l’abdomen fauves. · ' V _ _ Long. 1 l. J Mâle : Épistome blanc. Front d’un bleu d’acier. Deuxième et troisième segmens de lïabdomein fauves avec une ligne
( 265 ) dorsale et le bord postérieur d’un vert métallique noi- râtre. Appendices fauves. Pieds jaunes ; tarses légérement obscurs. Ailes brunâtres. Long. x §— l. Femelle : Épistome assez large , noirâtre. Front bleu. Antennes un peu moins longues. La ligne dorsale de l’abdomen plus large et point de bord postérieur vert. Hanches intermédiaires et postérieures noires; extrémité des cuisses noire; jambes munies d’1in rang de petites soies noires, très-rapprochées du côté extérieur. Je l’ai trouvé plusieurs fois. Dans la description de Meigen , le corps est noir; il n’est pas fait mention de la femelle. SYBISTBOME; SYBISTROMA. Sybzklroma , Megerle , Meig. — Dolzbhopur , Ahrens , Lehmann. Épistome des mâles étroit. Palpes petits et ovales. Trompe des mâles peu saillante, ciliée en-dessous. Les deux premiers articles des antennes courts et cylin- ` driques; le troisième oblong, assez allongé , fort com- _ primé, terminé en pointe obtuse; style fort allongé, . inséré vers le milieu., auprès de Pextrémité, de deux articles dont le premier est le plus long. Organe copulateur des mâles allongé , accompagné de deux appendices courtes , dilatées , à base étroite , élargies · et aplaties en palette à l’extrémité , bordées de cils. Quatre autres appendices filiformes. Tarses antérieurs ou intermédiaires dilatés à l’extrémité. Nervure interne de la première, cellule postérieure légèrement fléchie. (Pl. 1 , fig. 5.) · r Les Dolichopodès que nous avons décrits jusqu’ici ont tous, à bien peu d’excepti0ns près , l’orgat1e copulateur des mâles accompagné d’appendicesr extérieures filiformes.
i ( 266 ) Les trois genres dont il nous reste à parler ont ces appendices en forme de lames bordées au côté intérieur de soies roides et recourbées qui paraissent singulièrement appropriées aux fonctions qn’elles ont à 1·emplir. Dans les Sybistromes ces lamelles sont/courtesu, à base étroite , et les soies sont elles—mêmes peu allongées. Quand on écarte 'ces deux appendices , on en découvre entr’clles quatre autres [iliformes également courtes. Ce genre a, comme les Médétères et les Rhaphium, le style des antennes biarticulé; mais le premier article assez épais à sa base et plus long que le second , cons- titue un caractère fort remarquable; de _plus, ces deux articles, quelquefois noueuic à l’extrémité, présentent alors une grande singularité, dont nous ne retrouvons d’exemple, parmi les insectes de ce pays, que dans une [ espèce de Cicadaire. (Tettigonia patellifera., Nob. ) Le peu d’espèces de Sybistromes connues ont les tarses diversement modifiés dans les mâles , par des renflemens I en forme de disque ou de palette ciliée. ` 4 . Ces petits Diptères vivent dans les bois , sur le feuil- lage des arbres. A 1. Synisrnomn nodicornel; S. n0€tzb0rni.s·_, Meig. ' D’un vert métallique obscur. Style des antennes très- long. Articles renilés à l’extrémité. Tarses iutermédiai1·es des mâles dilatés à Pextrémité. I . · Long. 2 l. _ , Mâle : épistome linéaire; front d’un vert métallique ,` quelquefois bleu. Antennes noires ; troisième articlealtougé , conique, comprimé; style inséré près de Pextrémité, ' dirigé obliquement en avant, incliné à l’extrérnité. Pre- mier article long d’une ligne, assez épais dans la pre- mière moitié , terminé par un rentlement ovale; deuxième article long d’une demi-ligne, terminé par une petite
( =67 ) expansion aplatie et blanche. Abdomcn comprimé; base de l’organe copulateur allongé , noir; appendices lamelli- formes ferrugineuses, bordées de noir. Pieds ferruginenx; hanches noirâtres; tarses intermédiaires : premier et deuxième articles allongés et menus; deuxième renilé; troisième et quatrième noirs, courts , élargis et finement striés; cinquième court et blanc`; ongles très-petits, noirs; tarses postérieurs noirâtres, à Pexception du premier article. Balanciers blancs. Ailes assez obscures. Je trouve assez souvent des mâles et jamais de femelles au mois de mai. · _ » 2. SYMSTBOME discipède; S. discrjzes, Meig. D’un vert métallique obscur. Style des antennes long, sans renflemens. Tarses antérieurs des mâles dilatés et arrondis a l'extrémité. Dohbhopus dzlvcàaes, Ahrens, faun. cur. 4, 24. Lehmann dissert. 40. » , , Long. 2 Q l. Mâle : épistome très-étroit, blanc ainsi que lesfpalpes et le front. Antennes noires ; troisième article trigone, pointu ; style inséré au milieu .du dos; premier article une fois plus long que le second, et formant un angle obtus avec celui—pi. Organe copulateur à base fer1·ugi—' neuse; appendices lamelliformes, petites, blancbâtres, bordées de noir; deux appendices intérieures Eliformes, jaunes, à longs poils. Pieds allongés, jaunes; tarses antérieurs: quatrième et cinquième articles noirs; le d€l'lli€1' élargi en forme de disque; tarses postérieurs noirâtres, à l’exception du premier article. Balanciers blancs; ailes obscures. . Femelle : êpistome assez large. Premier article du style des anteimes plus court que le second, et ne formant pas tl’angle. , " Rare. I
( 268 ) DOLICHOPE; DOLICHOPUS. · Dolzbhopus, Lat. , Fab. Syst. anqtl. , Harris , Meig. , Fall. , Wiedem. -—Nemotelus, Deg. Hhagzb, Scl1r. — Jtîusczz, Linn. , Gmel., Geolî , Fab. Spec.? ins., ent. syst. ,>Panzl Epistome assez large dans les mâles, plus large dans les femelles. Palpes petits , arrondis , à cils peu distincts. Troisième article ;des antennes cordiforme , un peu com- primé; style dorsal allongé , pubescent. Organe copulateur des—mâles grand, allongé, accompagné, 1.° de deux ’ grandes appendices lamelliformes , ovalaires, membra- · neuses, munies inférieurement de soies longues, roides, recourhées en crochets du côté intérieur; z.° de deux autres appendices insérées entre ces derniers, courtes, biarticulées; premie1· article étroit à la base, épaissi vers Pextrémité, arqué en—dedans ;' deuxième article fort court, menu et dirigé en-dehors; 3.° de deux autres appendices insérées à Pextrémité de la rainure. Hanches munies de soies vers Pextrémité en-devant ; cuisses nues; jambes, et surtout les postérieures, munies de 'soies du côté extérieur. Nervureinterne de la première cellule postérieure des ailes fléchie. (PI. r , jîg. 7.) ' Ce genre, institué primitivement par M. Latreille pour la famille entière, dont à la vérité un ·bien·petit nombre d’espèces étaient connues, et renfermé maintenant dans les bornes étroites des caractères génériques ci-dessus énoncés, est cependant fort nombreux encore. Très;-facile à distinguer des autres, surtout par la forme de Pappareil copulateur des 'mâles, il se diversitieynon par la forme et la couleur générale du corps, qui sont assez cons- tantes, mais par la combinaison des couleurs et quelques modifications peu importantes que présentent divers organes. Les antennes sont tantôt noires et tantôt fauves " à extrémité noire; le dernier article, ordinairement
( 269 ) arrondi , s’altonge quelquefois en pointe aiguë; et le style qui Paccompagne devient parfois distinctement velu; Pépistome, terne dans les femelles, brille d’un blanc argenté ou d’un jaune d’or dans les mâles; la trompe s’allonge en tube dans une seule espèce qui se rapproche fort du genre Ortochile; le front, le thorax et Pabdomen dont le vert le plus éclatant est la livrée ordinaire, prennent dans quelques-uns le bleu d’acier , ou une nuance intermédiaire. L’organe copulatenr, plus apparent que dans aucun autre Diptère, surtout par les deux larges serres armées d’ongles recourbés qui Paccompagnent, se diversifie par la grandeur et par la couleur tantôt jaune, tantôt noire, de ces appendices. Un examen approfondi montre de semblables modifications dans les autres parties' plus tenues de cet appareil si développé. Les pieds varient également de couleur, et quelques légères modifications dans la forme , qui sont l’attribut des mâles, les rendent peut—être les auxiliaires de l’organe générateur. Les tarses de chacune des trois paires ont à leu1· tour une partie de leurs articles dilatés et ciliés. Tantôt c’est le premier de ces articles , et alors la jambe est beaucoup plus menue et un peu plus allongée que les autres; d’autres fois ce sont les derniers, et dans ce cas », au lieu de la jambe ciest le premier article qui est , aminci et allongé. Enfin les ailes se modifient par la flexion plus ou moins prononcée de la nervure interne de la première cellule postérieure, par la couleur tantôt hyaline, tantôt rembrunie, et quelquefois pa1· nue jolie _ tache blanche qui se dessine sur un fonttobscur, et relève la beauté de Pinsectc. ~ · Les Dolicbopes commencent à pardître au•commen— cement idu mois de mai, et nous cessons de les voir vers ln. fin d’août. Nous les trouvonsdans les jardins, 18
( 170 ) les bois et les prairies. Ils se tiennent le plus souvent sur le feuillage des arbrisseaux; quelques espèces se posent sur les herbes; d’autres , «en petit nombre, sur les fleurs de quelques plantes ombellifères. Enfin, Geoffroy a observé que le Dolichope noble a la faculté de courir sur la sur- face des eaux comme la Punaise hydromètre. Ils paraissent aimer les rayons du soleil, et ils n’y brillent pasmoins que ces gouttes de rosée qui prêtent tant d’éclat et de fraîcheur au matin d’un beau jour. Ils font leur nourri- ture des petits insectes; mais quelques espèces vivent du suc des fleurs; ils abondent particulièrement dans les lieux aquatiques, par la raison peut—être que les larves se développent plus heureusement dans une te1·re humide. Celle du Dolichope à c1·ochets, observée par Degeer, est blanche, menue , lisse, luisante , longue- d’environ huit lignes. La tête est de forme variable et ordinairement enfoncée dans le premier segment. Lorsqu’elle s’allonge, il paraît antérieurement deux petits tubercules bruns qui peuvent se mouvoir comme des mandibules, et qui s’unissent intérieurement à deux longs vaisseaux noirs qui s’étendent jusqu’au troisième segment ou ils·s’élar- gissent. On remarque une petite pointe entre les machoires et une petite pièce triangulaire, noire, au premier seg- ment. Le corps atténué antérieurement est formé de douze sègmens dont le dernier est ridé longitudinalement. Il se termine par deux crochets et il est muni sur le dos de deux élévations charnues, au côté intérieur desquelles est un point fauve, et qui communiquent à deux vaisseaux d’un blanc argenté, s’étendant intérieurement le long du dos. L’0n• ne peut méconnaître à ces traits des stigmates avec leurgtrachées. Les segmens ont en-dessous de'fausses pattes charnues. Les nymphes sont d’un blanc jaunâtre, beaucoup plus courtes et plus épaisses que les larves. On
( 271 ) reconnaît sous leur enveloppe toutes les parties du corps de Pinsecte parfait. En avant de la tête , on distingue, plusieurs petites pointes ferrugineuses dont les deux intermédiaires sont plus longues et ressemblent aux deux mauclibules d’un bec d’oisean. Au bord antérieur du thorax se trouvent deux espèces de cornes assez longues, recour- bées en S, deprimées au milieu , pointues a Pextrémité , et prolongées `par une appendice tiliforme qui fait un angle avec la corne qui lui sert de base. L’abdomen est conique, obtus, de neuf segmens. Du deuxième au huitième, il y a au—dessus de chacun une rangée transversale de soies rou- geâtres; ces nymphes , et surtout leur abdomen , sont dans une agitation continuelle. x. DOLICHOPE noble; D. nobilzïalus, Lat., Fab., Meig., Fall. Ailes obscures à extrémité blanche. ·« Satyra noluïzïaia, Meig. Kl. 3. _ Bhagzb zzobilüata, Schr. Faun. boic. 3, 100, 2397. Ã Murca nobilzïata, Linn., Gmel. , Fab. Spec. ins. , Ent. syst. MuscajN.° 55. Geoit`, · Long. 2 Q1. Mâle: d’un vert métallique doré. Trompe noire. Palpes et épistome d’un blanc argenté. Front d’un vert métal- lique; une petite tache jaune de chaque côté du bord anté- rieur. Antenues noirâtres. Côtés du thorax ardoisés. Organe copulateur noir; appendices brunes à la base, très-larges, triangulaires, terminées en pointe allongée. Pieds fauves, hanches ardoisées; antérieures jaunes , argentées en avant; tarses noirâtres; jambes postérieures terminées de noir. Balanciers d’un jaune clair. Moitié postérieure des ailes brune; une petite tache blanche à Pextrémité. ' Femelle : épistome de la même largeur; ailes moins brunes; tache blanche moins distincte.
( 271 ) Assez commun. Suivant Geolïroy , il court t1·ès—bien sur la surface des eaux dormantes et tranquilles. 2. DOLICHOPE à lamelles noires; D. nigrilamellatus, Nob. Epistome blanc; antennes, appendices de Pabdomen et pieds noirs. ' » . Long. 2 f l. Mâle : Palpes gris. Epistome et front blancs. Antennes noires. Thorax d’un vert doré; bord antérieur et côtés à reliets blancs; quatre lignes d’un vert un peu glauque, dont les latérales sont peu distinctes. Côtés de l’abdomen à rellets blancs : organe copulateur noir à reflets blanchâ- tres; appendices noires, étroites, à soies très-denses. Pieds noirs; hanches à reliets argentés. Balanciers d’un blanc jaunâtre. Ailes légèrement obscures. _ Femelle : palpes noirs. Epistome plus large, et abdomen simple. , Bare , aux mois de mai et juin. . 3, DOLICHOPE noirci; D. atratus, Meig., Hottm. Pieds noirs. Ailes rembrunies postérieurement. Long. 2 Q I. Mâle : d’un vert métallique obscur. Epistome assez étroit, blanc. Front vert. Th01·ax d’un vert noirâtre légèrement métallique. Abdomen d’un vert métallique à`rel`lets d’un gris clair; bord postérieur des segmens noir; appendices d’un blanc sale à petit bord noir. Pieds noirs; hanches ardoisées; jambes et premier article des tarses postérieurs à soies nombreuses du côté extérieur. Balanciers blancs. Moitié postérieure des ailes brune. (Rare.) Femelle : épistome plus large, moins de soies au premier article des tarses postérieurs. Ailes un peu moins obscures. 4. DOLICHOPE picipède; D. pzbrjues, Winth. , Meig. Bord postérieur des segmens de l’abdomen noir. Pieds noirs. Ailes brunâtres. · Long. 2 Q I. .
< 273 ) Mâle : d’un vert métallique obscur. Epistome d’un blanc argenté. Front d’un noirâtre luisant. Thorax d’un vert doré‘ obscur. Abdomen à reflets ardoisés; bord postérieur des segmens noir; appendices blanches , légérement bordées de noir. Pieds d’un noir de poix; hanches ardoisées; jambes et premier article des tarses postérieurs à soies nombreuses du côté extérieur. Balanciers blancs. Ailes entièrement d’un brun clair plus foncé au bord extérieur. Femelle : épistome large. Front d’un bleu d’acier à reflets. blancs. (Rare.) 5. DOLICHOPE bleu d'acier; D. Chalylzeus, Wied., Meig. Bleu. _Pieils fauves; tarses noirs. ,_ Long. 3 l. Mâle 1 d’un bleu d’acier. Palpes noirs. Epistome d’un- ` bleu argenté. Front d’un bleu d’acier. Thorax de la même couleur, à reflets d’un vert doré, et trois bandes obscures. Abdomen antérieurement d’un bleu d’acier à reflets verts ,, postérieurement d’un vert doré; ligne dorsale et bord postérieur des segmens noirs. Pieds fauves; extrémité des _ jambes postérieures et tous les tarses noirs, à l`exceptiorr du premie1· article fauve des antérieurs. Balanciers.d’un jaune clair. Ailes presqu’hyalines. (Rare.) 6. DOLIGHOPE bicolor; D. bzbolor, Nob. Thorax bleuà reflets verts. Abdomen d’un vert dorél Antennes noires. Pieds fauves. Long. 2 Q l. Mâle : épistome d’un jaune do1·é; f1·0nt d’un vert métal- lique recouvert d’un duvet jaune. Antennes noires; troi- · sième article à pointe obtuse. Thorax et écusson d’un bleu métallique à reflets verts, plus ou moins distincts. Abdomen d’un vert doré; appendicesjaunes à large bord noir. Pieds. d’un fauve pâle; premier article des hanches inlermédiaires
( 274 ) et postérieures ardoisé; tarses postérieurs noirâtres; pre- mier article fauve. Balanciers jaunes. Ailes presqu’hyalines; nervure interne dela première cellule postérieure, fléchie plus près de la nervure transversale que dans les autres espèces. h Bare. 7. DOLICHOPE poli; D. nzïztlus, Fall., Meig. Antennes noires à base fauve. Pieds fauves à tarses noirs. Nervure interne de la première cellule postérieure des ailes, Iléchie en angle droit. Long. 2 % l. ·· " Mâle: d’nn vert métallique doré. Palpes et épistome d’un jaune pâle. Front vert à reflets violets. Lesldeux premiers articles des antennes fauves; le troisième nbir. Thorax d’un vert légèrement hleuâtre; écusson violet à bords verts. pieds fauves; hanches intermédiaires et postérieures ar- _ doisées;·tarses noirâtres, à l’exception du premier article des antérieurs et des intermédiaires. Balanciers jaunes. Ner- vure interne de la première cellule postérieure des ailes, fléchie en angle droit. · Meigen , dans la phrase spécifique, donne à cette espèce les antennes noires, et Fallen les décrit à base pâle. - Je ne l’ai trouvé qu’une fois. SÃ Domcriorn à crochets; D. wzgulatus, Lat., Fab. syst. antl., Meig. , Fall. · Épistome blanc. Antennes noires: Pieds fauves; hanches et tarses noirs. ~ ’ Nemolelus œneus. Deg. ins. 6, 78, i5. ' Jliïusca ungulata, Linn. , Gmel. , Fab. Spec. ins., ent. syst. , Panz. Musca N.° 54. Geoft`. 2, 522. Schranclr. faunuboic. 3, 12.3, 2457- ` —»— aust. 947. Long. 3 l.
( 275 ) Mâle : d’un vert métallique doré. Palpes noirâlres. Épis- tome blanc. Antennes noires. Abdomen vert à retlets d’uu gris ardoisé. Appendices lamelliformes d’un jaune pâle.; légérement bordées de noir. Pieds fauves; tarses noirs; hanches antérieures noirâtres dans la moitié supérieure; les autres d’un noir ardoisé; jambes postérieures termi- nées de noir. Balanciers d’un bleu jaunâtre. Ailes grisâtres. Femelle : épistome un peu plus large; une petite éléva- tion de chaque côté en-dessous. ~ Assez commun. 9. DOLICHOPE cuisses ciliées; D. czZz]%nzm·atus, Nob. Épistome blanc. Antennes fauves à troisième article noir. Pieds jaunes; cuisses postérieures à longs poils du côté postérieur, dans les mâles. Long. 3 l. · Mâle : d’uni vert métallique. Palpes jaunâtres. Épistome d’un blanc argenté. Front vert. Antennes fauves; troisième article noirâtre. Yeux d’nn brun rougeâtre. Côtés du tho- rax et de l’abdomen à reflets d’un gris argenté; écusson quelquefois bleuâlre. Appendices jaunes, bordées de noir. Pieds jaunes; hanches antérieures argentées; premier article des intermédiaires ct postérieures ardoise; tarses noirs; premier article des intérieures et intermédiaires jaune; cuisses postérieures à longs poils jaunes du côté postérieur, - depuis le milieu jusques vers Pextrémité; extrémité des jambes postérieures noire. Balauciers jaunes. Ailes l1ya— lines. Femelle : épistome grisâtre. Cuisses postérieures sans poils. l Je considère comme variétés de cette espèce, des indi- vidus un peu plus petits qui ont les deux premiers articles des antennes noirs en-dessus. Commun. _
( 276 ) lo. DOLICHOPE uigricorne; D. nzgricornzls, Meig. Épistome · blanchâtre. Antennes noires. Pieds fauves ; hanches antérieures blanchâtres. ` Long. 2 Q l. Mâle : d’un vert métallique doré. Palpes fauves. Epistome d’un blanc jaunâtre. Front d’un vert doré à retletsviolets. Antennes noires. Abdomen vert à reflets d’un gris ardoisé; appendices lamelliformes d’un jaune pâle , légérement bor- dées ide noir. Pieds fauves; tarses noires; premier article des antérieurs et intermédiaires fauves; hanches antérieures fauves à reflets blancs antérieurement; les autres d’un noir urdoisé. Balauciers jaunes. Ailes grisâtres. Femelle : épistome blanc. Front d’un vert dOl'é à reflets blëmcs. Peu commun. 1 u. Do1.1cHorE· pallipède; D. pallzpes, Nob. Épistome blanc. Antennes noires. Appendices de 1’abdo- men tronquées, peu ciliées. Pieds pâles; tarses noirs. _ Long. 1 § l. Mâle : palpes roussâtres. Épistome d’un blanc argenté, creusé au milieu. Front d’un vert métallique à reflets blancs. Antennes noires. Thorax vert à reflets bleus. Abdomen d’un vert métallique foncé; appendices un pen plus dila- tées sur les côtés qu’à 1’ordinaire, tronquées carrément à Pextrémité, d’un jaune pâle, à peine bordées d’un petit liseré noir, et terminées par des cils très-courts et droits. Pieds d’un jaune très-pâle; premier article des hanches intermédiaires et postérieures ardoisé ; tarses antérieurs et intermédiaires noirâtres à premier article jaune; cuisses postérieures à petites taches noires à Pextrémité en-dessus; extrémité d_es jambes et tarses noirs. Balanciers pâles. Ailes liyalines. · Assez commun. A '
( 277 ) 12. DOLICHOPE simple; D. simplcx ,. Meig. ' Épistome blanc. Antennes noires à premie1· article fauve. Pieds jauues; tarses noirs. Long. 2. l. Mâle : d’un vert métallique obscur. Épistome d’u11 blanc argenté. Antennes de la longueur de la tête; premier article fauve; les deux derniers noirs. Appendices lamelliformes blanchâtres, très·légérement bo1·dées de noir. Pieds jaunes; hanches intermédiaires et postérieures d’un noir grisâtre; tarses noirs; premier article des antérieurs jaune. Ailes eendrées. ` Femelle 1 les trois articles des antennes fauves, mais « bordées de noir en-dessus; troisième à extrémité noire. Rare. · 13. Domcrrorz bifurqué; D, bzïurcalus, Nob. Épistome jaunâtre. Antennes noires. Appendices lamelli- formes à large bord noir et soie bifurquée. Pieds fauves. Long. 2 Q I. - Mâle : d’un vert métallique. Trompe et palpes noirs. Epistome jaunâtre à reflets argentés. Antennes noires. Ap- pendices lamelliformes allongéesyblanches, à`la1·ge bord noir à Pextrémité; cils courts; une soie bifurquée à l’ex- trémité du bord extérieur. Pieds fauves; premier article des hanches ardoisé; celui des antérieures fauve , à base noirâtre et poils noirs; tarses noirs. Balanciers fauves. Ailes hyalines. ` Assez commun ., au mois de juin. 14. DOLICHOPE large bord"; D. Ialilimbalus, Nob. Epistome blanc. Antennes no_ires. Appendices lamelli— formes à large bord noir. Pieds jaunes. ( Long. 1 àl. Mâle : d’un vert métallique. Trompe noire. Palpes fauves. Épisîome argenté. Antennes noires. Appenclices lamelli—
( 178 ) formes arrondies, à bord noir assez large, et cils courts. Pieds jaunes § hanches intermédiaires et postérieures ardoi- sées; tarses noirâtres. Balanciers jaunes; Ailes hyalinesj Assez rare. 15. DOLICHOPE nain; D. mmu.s·,‘ Nob. ' Epistome blanc. Antennes noires. Appendices de l’ab- domen étroites. Pieds fauves. · Long. 1 Q l. A Mâle: d’un vert métallique foncé. Épistome d’un blanc argenté. F1·ont vert à reflets blancs. Antennes noires. Appendices de l’abd0men jaunes, étroites, peu ciliées. Pieds fauves ; hanches intermédiaires et postérieures 3l‘\']0lSéES; cuisses postérieures à petite tache obscure—à Pextrémité en-dessus; moitié postérieure des jambes et tarses postérieurs noirâtres. Balanciers fauves. Ailes légé- rement grisâtres. ,· Femelle : épistome d’un blanc jaunâtre. Commun au mois de mai. 16. DOLICHOPE à petites lames; D. pawzïamellmus, Nob. Épistome noir à reflets blancs. Antennes noires. Appen- dices de Pabdomen petites et étroites. Pieds jaunes; cuisses noires. ' Long. 1 f l. Mâle: d’un ·vert métallique foncé. Palpes noirs. Épis- tome noir à reflets blancs. Front vert à retlets blancs. Antennes noires. Appendices de l’abdomen petites, jaunes, très—étr0ites, presque Hliformes. Hanches ardoisées; cuisses et tarses noirs; jambes jaunes. Balanciers jaunes. Ailes pr'esqu’hyalines. . K Je ne l’ai trouvé qu’une fois, au mois de mai. 17. DOLICHOPE à lames- étroites; D. sublamellalus, Nobl ·Epistome blanc. Antennes noires. Appendices de Pab- domen petites et étroites. Pieds jaunes. Long. 1 Q- l.
(279 ) Mâle : d’un vert métallique. Palpes noirs. Epistome blanc. Front vert à reflets blancs. Antennes noires. Appen- dices de l’abd0men petites, étroites, jaunes. Pieds jaunes; hanches intermédiaires et postérieures ardoisées; extré- mité des jambes postérieures et tarses noirs. Balanciers jaunes. Ailes presqu’hyalines. Je ne ]’ai trouvé qu’une fois , au mois de juin. 18. DOLICHOPE mélanope; D. melarznpus, Meig. Epistome blanc. Antennes et pieds noirs. Dernier article des ta1·ses antérieurs dilaté dans le mâle. Dolzbhopus mfgrzjyes, Fall. Dolic. 10, 3. Long. 2 Q l. Mâle : d’un vert métallique obscur. Epistome d’un blanc argenté. Front vert. Antennes noires un peu plus courtes que la tête. Abdomen à reflets d’u11 gris ardoisé; bord postérieur des segmens noir; appendices lamelliformes jaunâtres à large bord noir. Pieds noirs; hanchesqar- doisées; tarses antérieurs très-menus; le dernier article dilaté. Ailes légérement cendrées. Femelle : pieds simples. ig. DOLICHOPE à palette; D. patellalus, Fall. , Meig. Pieds fauves; tarses noirs; antérieurs jaunes; dernier article patelliforme, noir, dans le mâle. Long. 2 fl. ,. Mâle : d’un vert métallique obscur. Epistome d’un blanc argenté: Front vert. Antennes noires; premier article fauve F en-dessous. Thorax quelquefois à 1·eflets d’un bleu d’acier. Abdomen changeant en gris bleuâtre; ligne dorsale et bord postérieur des segmens noirs; appendices jaunâtres, bordées de noi1·. Pieds fauves; hanches intermédiaires et postérieures ardoisées; tarses antérieurs allongés , menus; le dernier article dilaté en forme de bouclier, noir à
( 280 ) base blanchâtre; tarses intermédiaires noirs à base jaune; postérieurs noirs. Ailes hyalines. Rare. ' 20. DOLICHOPE plumipède; D. plunzjveè, Fall., Meig. Thorax ferrugineux. Abdomen olivâtre. Antennes noires à base fauve. Les quatre derniers articles des tarses pos- térieurs courts, noirs, dilatés dans les mâles. Long. 2 } l. Mâle_: palpes noirs. Epistome d’un blanc argenté. Front ferrugineux. Antennes noires; premier article presque triangulaire, jaune en-dessous, quelquefois entièrement jaune, ainsi que le deuxième. Thorax à fond ferrugineux, changeant en vert obscur; côtés d’un' jaune brunâtre. Abdomen d’un vert obscur à rellets'd’un gris blanchâtre; bord postérieur des segmens noir; appendices noires. Hanches noirâtres; cuisses noires; antérieures plus ou moins fauves à Pextrémité; jambes fauves à extrémité noire; tarses antérieurs à premier article menu, fauve, et les suivans noirs, courts, aplatis et velus; ta1·ses intermédiaires et postérieurs noirs; les premiers à base fauve. Balanciers blancs. Ailes hyalines; nervure trans;- versale arquée, bordée de brun; un point brun à la courbure de la nervure interne de la première cellule postérieure. Femelle : les quatre derniers articles des tarses postérieurs courts, mais point aplatis. M Rare. 21. DOLIIJHOPE planitarse; D. plamïarsis, Fall. , Meig. Antennes noires. Cuisses antérieures et pieds postérieurs noirs; dernier article des tarses intermédiaires noir, dilaté dans les mâles. Long. 2 l. Mâle : d’un vert métallique obscur. Epistome étroit,
( 281 ) d’un blanc argenté. Front vert. Antennes noires ; troisième article allongé; style inséré près de Pextrémité. Abdomen à reflets a1·doisés; bord postérieur des segmens obscur; appendices blanches, bordées de noir. Hanchesr d’un gris obscur; pieds antérieurs ferrugineux à cuisses noires; dernier article des tarses intermédiaires noir, dilaté; pelottes épaisses et blanches; pieds postérieurs _noirs; jambes et premier article des tarses fortement velus. Ailes cendrées. Rare. 22.. DOLIGHOPE penné; D. pemzatus, Meig. Epistome jaune. Antennes noires à base fauve. Deuxième et troisième articles des tarses intermédiaires courts , dilatés, ciliés, noirs, dans les mâles. Long. 2 Q l. Mâle : d’un vert métallique doré, obscur. Epistome étroit, d’uu jaune doré. Front vert à reflets d’un bleu d’acier. Antennes plus courtes que la tête, noires; p1·e- mie1· article fauve. Abdomen à reflets gris; ligne dorsale et bord postérieu1· `des segmens quelquefois noirs; appen- dices d’un jaune pâle, bordées de noi1·. Pieds fauves; tarses antérieurs noirs, à premier article jaune; inter- ` médiaires noirs à premier article fauve, menu; deuxième et troisième courts, larges, ciliés. Balanciers d’un jaune clair. Ailes cendrêes. _ Femelle : Epistome d’un jaune pâle. Tarses simples. Rare. 23. DOL1cH0rE pénnitarse; D. penzuîarszk, Fall., Meig. , Epistome jaune. Antennes fauves, noires à Pextrémité. Pieds fauves; tarses noirs ;,premier article des intermé- diaires cilié dans les mâles. · Long. 2 § l. Mâle : palpes et épistomc d’un jaune do1·é. Front d’un
( 282 ) vert métallique. Antennes‘fauves; troisième article â extrémité noire, ou entièrement noir. Abdomen à reflets gris sur les côtés; appendices d’un jaune pâle, bordées de noir. Pieds fauves; hanches intermédiaires et posté- rieures ardoisées; jambes intermédiaires fort me11ues; extrémité des postérieures noire; tarses noirs; premier article des antérieurs fauves; celui des intermédiaires cilié des deux côtés. Balanciers jaunes. Ailes légérement obscures. Femelle : palpes jaunes. Epistome jaune ou blanc. Tarses intermédiaires simples. ., Commun. · 24. DOLICHOPE marqué; D. sîgmzlus, Meig. Epistome doré. Antennes noires à base fauve. Pieds fauves; deuxième et troisième article des tarses inter- médiaires noirs; les deux derniers blancs. Long. 2 Q I. · Mâle : d’un vert métallique doré. Palpes et` épistome V d’un jaune doré. Front vert à reflets d’un bleu d’acier. Antennes noires; premier article fauve à ligne noire en-dessus. Côtés du thorax et de Pabdomen à reflets l ardoisés; appendices d’un jaune pâle, bordées de noir. Pieds fauves; hanches intermédiaires et postérieures à premier a1·ticle ardoisé; tarses noirs à premier article . fauve; inte1·médiaires à premier article long , ‘menu; deuxième et troisième courts, un peu épaissis , légérement ciliés; les deux derniers d’un blanc argenté en—dessous. Balanciers fauves. Ailes légérement brunâtres. Je ne l’ai trouvé qu"une fois. 25. DOLICHOPE populaire; popularzk, Wiedem., Fall., Meig. Epistome jaune. Antennes fauves , noires à Pextrémité. Pieds fauves; (mâle) : troisième et quatrième articles
( 2.83 > des tarses intermédiaires courts, dilatés, ciliés, noirs; dernier très-petit, blanc. Long. 2 Q- l. Mâle : Epistome étroit d’un jaune doré. Front d’un vert métallique. Antennes fauves; troisième article noir. Abdomen à 1·eflets gris et à ligne dorsale noi1·e; appen- dices blanchâtres, bordées de noir. Pieds fauves; hanches intermédiaires et posterieures ardoisées; tarses antérieurs à extrémité noirâtre; intermédiaires : premier et deuxième articles menus, fauves; troisième et quatrième courts , épais, ciliés des deux côtés, noirs; cinquième petit,, blanc; tarses postérieurs noirs. Ailes presqu’hyalines. Femelle : épistome blanchâtre. Tarses intermédiaires simples, jaunes, à extrémité noire. . 26. DOLICI-[OPE chrysozygos; D. clzrysozygoq, Wiedem., Meig. l Antennes jaunes à extrémité noire. Pieds fauves. Jambes postérieures à demi-noires. Tarses antérieurs annelés de blanc dans les mâles. Long. 2 l. [ Mâle : d’un vert doré. Epistome d’un jaune doré. Front vert. Antennes jaunes; troisième article noir en-dessus et à Pextrémité. Côtés et dessous de l’abdomen à reflets ardoisés; appendices noires. Pieds fauves; hanches inter- médiaires et postérieures ardoisées; premie1· et deuxième articles des tarses antérieurs te1·minés par un anneau blanc; cuisses postérieures à extrémité noire; moitié postérieure des jambes et tarses noirs. Balanciers jaunes. Ailes légérement obscures. _ Femelle : épistome plus large, d’un blanc grisâtre, soyeux. Tarses antérieurs sans anneaux. , Assez commun dans les fortifications de Lille , à la fin de juin. `
( 284 ) Je rapporte à cette espèce un individu femelle que m’.1 communiqué M. Carcel, de Paris. Il a le corps d’un vert doré reflets rouges; le thorax, vu en arrière, offre deux lignes de cette couleur; les cuisses postérieures ont l’extrémité noirâtre en-dessus, et les jambes n’ont guères que le quart de leur longueur fauve. 27. DOLICHOPE acuticorne; D. zzcuticornir, Fàll., Meig. Antenhes noires en-dessus , fauves en-dessous; troisième article allongé, pointu. Pieds pâles; extrémité des jambes postérieures et tarses noirs. A Long. 2. l. Mâle : d’un vert métallique à reflets bleuâtres. Palpes et partie inférieure de Pépistome d’un blanc argenté; partie supérieure d’un jaune doré. Front d’un vert mé- tallique. Antennes à côté supérieur et extrémité noirs, inférieu1· fauve; premier article un peu allongé, conique; troisième terminé en pointe longue, légérement dirigée en—dessus. Côtés du thorax et de Yabdomen à reflets gris; appendices de ce dernier jaunes , bordées de noir. Pieds d’un jaune pâle; hanches antérieures argentées; les autres ardoisées; tarses postérieurs noirâtres. Ailes hyalines; bord extérieur épaissi à l’extrémité de la nervure marginale. 28. DOLIGHOPE germain; D. germarzus, Fall., Meig. Epistome blanc. Antennes noires, obtuses. Pieds fauves; extrémité des jambes postérieures et tarses noirs. Ailes obscures. · Long. 2 l. Mâle: épistome d’un blanc argenté, quelquefois jan- nâtre. Front d’un vert métallique. Antennes noires; troi- . sième article obtus; Thorax d’un vert métallique idoré; écusson et abdomen d’un vert bleuâtre; côtés à reflets gris; appendices assez étroites, arquées, noires, bordées de soies courtes. Pieds fauves; hanches intermédiaires et
( 285 ) postérieures ardoisées; tarses antériems noirs premier article Fauve; postérieurs noirs ainsi que l’extrémité des jambes. Balanciers d’un jaune clair. Ailes rembruhies. Femelle : épistome d’un jaune grisâtre; ailes un peu plus obscures. Assez rare. 29. DOLICHOPE du cerf`euil; D. chœrophylli, Meig. Epistome jaune. Antennes noires , pointues. Pieds ferru- igineux; extrémité des jambes postérieures et tarses noirs. Ailes noirâtres. _ —» ” Long. 2 l. Mâle: peu diH"érent de l’espèce précédente. Epistome d’un jaune de soufre. Antennes noires; troisieme article court, pointu. Un point noir à Pextrémité des jambes postérieures. Ailes noirâtres. Femelle: épistome quelquefois blanchâtre. En été ., sur fleurs du chœrophyllum , de Yœgopodium, etc. Je nc Pai pas encore observé dans ce pays. 30. DOLICHOPE cuivreux; D. cupreus, Fall., Meig. Epistome blanc. Antennes, appendices de Pabdomeri et pieds noirs. Jambes jaunes. 1 ` Long. 2 L D’un vert emétallique obscur. Épistome blanc. Front noirâtre à reflets blancs. Antennes noires, courtes. Thorax d’un vert noirâtre, luisant. Abdomen d’un vert doré, obscur, sans ligne dorsale ni bord postérieur des srgmens, noirs; appendices du mâle noires. Pieds noirs; hanches ardoisèes; antérieures à deuxième article jaune; cuisses à extrémité jaune; jambes jaunes; extrémité des posté- rieures noire; tarses noirs; premier article des anté- rieurs jaune. Balanciers d’un jaune clair. Ailes légérement brnnât/res. ' Je le porte avec doute parmi les D. indigènes. *9
( 286 ) Sr. DOLICHOPE bronzé; D. zœrosus, Fall., Meig. » Épistome noir (mâle). Blanchâtre (femelle Antennes l noires. Pieds ferrugineux; hanches noirâtres. Dolzbhopus microcerus? Wiedem. Long. 1 § l. Mâle : d’un vert métallique noirâtre. Épistome étroit, noirâtre. Front vert. Antennes courtes, noires. Côtés du thorax noirâtres. Appendices de Yabdomen noires. Pieds ferrugineux; hanches noirâtres ; antérieures jaunes à Pextrémité; cuisses postérieures quelquefois brunes dans la partie supérieure; tarses à extrémité noire. Ailes légé- rement grisâtres. Femelle : épistome large , d’un blanc grisâtre. Assez commun partout, il doit se t1·ouver ici. 32. DGLICHOPE nigripenne; ·D. rzzgrrjvcmulr , Fall., Meig. Trompe allongée. Pieds noirs; jambes antérieures fauves. Ailes obscures. Long. 1 Q 1. Mâle : d’un vert métallique obscur. Trompe noire, de la longueur de la moitié de la tête , menue, cylindrique, perpendiculaire. Palpes atteignant la moitié de la longueur de la trompe, ovalaires, noirs. Épistome noir à reflets blanchâtres. Front vert. Côtés de l’abd0men à reflets gris; appendices noires; Pieds noirs; jambes antérieures d’un fauve obscur. Balanciers jaunes. Ailes obscures. Au commencement d’aoùt, assez commun. ORTHOCHILE; OBTHOCHILE. ' _ Orthochzîe , Lat. , Meig. Épistome des mâles assez large. Trompe saillante, plus longue que la tête, cylindrique , menue , presque perpen- diculaire, velue; lobes terminaux petits, à peine" plus épais que la trompe; palpes s’étendant jusqu’à la moitié ' de la longueur de la trompe , pointus, ciliés. Troisième A article des antennes ovale arrondi; style dorsal long,
( =87 ) incliné, velu. Organe copulateurdes mâles accompagné de deux appendices lamelliformes petites, pointues, ciliées du côté intérieur. Pieds légérement velus. Nervure interne de la première cellule posté1·ieure des ailes fort rapprochée de l"externe, vers Fextrémité. (Pl. 1, fg. S.) Le petit insecte qui fo1·me seul le genre Qrthochile dil·l`ère des autres Dolichopodes par la longueur , la fo1·me menue et cylindrique, et la direction perpendi- culaire de la trompe. Les lobes terminaux qui jusqu’ici étaient grands, épais, et la seule partie saillante del cet organe, sont très-petits et au moins aussi menus que la tige. Les palpes, suivant la condition de la trompe, s’allongent de même et en atteignent la moitié de la longueur; l’O1·thochile a d’ailleurs tous les autres caractères de la famille , et ressemble surtout au genre précédent. Cette anomalie dans Porgane de la nutrition paraît être une transition qui unit la famille des Dolichopodes à quelque autre; mais comme la place qu’occupent ces Diptres dans l’ordre naturel est très-ditlicile à déter- miner, celle que MM. Latreille, Duméril, Lamarck, Meigen', lui ont donnée dans leurs classifications, dilfère suivant la divergence de leurs opinions sur l’organi- sation de la t1·ompe et le plus ou moins d’i1np0rtance qu’ils acc01·dent à tel ou tel organe. D’après les motifs que j’ai exposés dans les généralités de la famille, les Dolichopodes me paraissent, dans l’0rdre ascendant, devoir précéder les Empides , et le genre Orthocliile, par la longueur et la direction de la trompe, semble se rapprocher de ces dernières. OBTHOGHILE bleu-I10ir; O. 11zgr0cœJ·m’e1z.s·, Lat. , Meig. Z Long. 1 f l. ' ` Mâle : Épistome blanc. Antennes noires. Thorax d’un
( 288 ) noir bleuâtre luisant. Abdomen d’un vert métallique obscur; appendices fauves. Hanches ardoisées; cuisses n0ires_ à extrémité fauve; jambes fauves; postérieures noires à moitié antérieure fauve; tarses noirs. Ailes brunes à reflets dorés. — Je crois sans certitude que cet insecte se trouve dans le nord de la France · ` (1) Les autres familles des Diptères Tanystomes ont été insérées dans les recueils des travaux de la société, savoir: les Empides et les Hybotides réunis, dans celui de 1822; les Asîliques, jusqu'aux Tabanieus inclu- sivement, dans celui de 18:5. Les Tipulaires ]'ont été dans celui de ISS3 et :824. · · ` _
( 289 ) TABLE ALPHABETIQUE n xa s GENRES ET DES ESPÈCES. i Pages. · Pages C.u.1.01v¤:11¤:. DoL1cn01·1z cnivreux. . 285 ———— agréable., . 221 —i cuisses-ciliées. . 275 Cnnysomz. --—— du cerfeuil. .... 285 ————-- abondant. 231 -ï— germain ....... 284 ' -——— bicolor. . . 233 -—— larges bords. . . 277 —-———-— cuivreux. . 232 ——-—- marqué ....... 282 -——ï- lœsus ..... 232 ———- mélanope.. 1. . . 279 ——-—— négligé. .. 231 ·——-— nain .......... 278 ———-—-- nigripède. 232 -—-î·Ilîgl`îCO1'D,€. .... 276 DIAPHOBE. ——- nigripenne. . . .r 286 ——·—-· lJimaculé... . . 234 ·——— noble ......... 271 -ï-ceinture-jaune 234 —--—-— noirci ......... 272 DOLICHOPE. ; -—-— pallipède ...... 276 ——i à crochets. . .... 274 -——• penné. ........ 28: , -——— acuticorne ..... 284 -—-—— pennitarse ..... 281 ·î àlamelles noires. 272 ·—— picipède ...... 272 ·-—— à lames étroites. 278 —-— planitarse. -. . Z . 280 i à palettes ...... 279 ·-—- plumipède ..... 280 —-—— à petites lames. 278 -——-- poli., ......... 274 ·ï- hicolor ........ 273 —— populaire. ..... 282 -i bifurqué ...... 277 -———— simple . ....... 277 ——— bleu d’acier .... 273 Hynnornone. ï- bronzé ........ 286 —-—- à bandes cuiv.S°s 250 -——- chrysozygosa. . 283 ï-= des troncs. .... 251
( =9¤ ) Pages. Pages. Hynnornonz jaculus. . 249 Ponruynors des b0is.. 245 -— nebuleux ...... 250 ·-— des rives ..... . . 247 RIÉDÉTÈHE. —··-· di aphane ...... 241- ··-——- annulipètle. . . . 261 -—--i élégant. ....... 246 ·+ appendiculé .... 257 L-- latipèdc ....... 247 -i— bifascié ....... 260 ——-— pallipède ...... 248 ·——- bipunctuéu .... 256 -——- palmipède .... . 24.7 ·—· curvipèdc. .... 257 -—— pieds-fauves . . . 243 .ï- délicat ........ 260 ·-—- quatre-bandes.. 242 -——e-- éperonné ...... 259 —-—-— rufipède ....... 246 ——— hanchesjaunes. 261 -— tarses·pâles .... 245 ———— jambes torses. . 258 ——— ventre jaune. . . 244 --—-— muselier. ...... 254 ——— versicolor ..... 243 ` .-î- nain .......... 259 -— vêtu .......... 342 -i— noté. .- .... . . . . 255 PSILOPE· ·—î proclrome. .... 257 -—ï nerveux ....... 237 î- pygmée. . . .... 262 ——-— platyptère ..... 236 ——-g- royal. ........ 253 —— plcurcun. ..... 238 - ventre-fauve. . . 260 î triste ...... ‘. . . 239 OBTHOCHILE. o RHAPHIUM. î- bleu noir,. . . . . 287 —i— cuivrcux. ..... 264 P1.Amy1·ÈzE. ·-·- fascié ......... 264 -5 fascîé ......... 219 —i longicorne .... . 263 --—— noir .........· 220 —— obscur ........ 263 Porœrxvnors. —— xiphias ..... . . . 264 î- annelé ...... . . 244 SYBISTBOME. -—-—— argyrius ....... 241 î- discipède. ..... 267 .b1:i11ant ....... 246 ——— nodicorne ..... 266 -—— commun ...... 245 ·
1 QE} 'ûgî, ` Lô. 4. ¢>* ni à 6/. u ~/ ï
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( 19- ) ~EXPLICATION DES FIGURES. P L A N c H 12 1."" Figure 1. Aile du PLATYPÈZE fascié; P. fasczhla. ï 2. ·——— CALLOMYIE agréable; C. amœna. -———- 3. -•—— CHKYSOTE&h0Dd3Ht8; C. abundans. DIAPHOBE ceinture jaune; D. jîavocinctus. EHAPHIUM obscur; H. calzgùzoszun. ———- 4. ———- PSILOPE platyptère; P. plagypterus. -—— 5. î MÉDÉTÈHE royal ; M. regizzs. SYBISTBOME nodicome; S. nodzbornis. —— 6. ———— Hynnornonn jaculus ; H. jaculus. -ï- 7. —-—- D0mc1~101·1z à crochets; D. zmgulazus. ` ' Poiuzmmors dîaphane; P. diaphanus. -i- 8. l- ORTHOCHILE bleu n0ir;\ O. nùgrocœruleus.
(V =9= )— SCIENCES MEDICALES. 0 B S E R V A T I O N D'wze eâvqztion ariomale prise pour la petzïe verole, survenue che: un eiyîzrzt qui avuzï eu la vaccùzel Par C.—D. DEGLAM1. ' 3 Mns 1826. Ma lille aînée, âgée de lhuit ans, d’une constitution délicate , ayant été presque constamment malade depuis sa naissance , fut vaccinée à Page de deux ans. Elle eut deux boutons sur quatre piqûres. On luî prit du vaccin dont on inocula d’autres enfans, qui eurent une vaccine régulière. La santé de ma lille s’était beaucoup améliorée depuis plusieurs mois. Elle habitait la campagne et prenait un embozi point remarquable. Le 17 février IS2.4, elle se lève avec de la fièvre, une douleur à Pépigastre et des envies de vomir : la langue était rouge à sa pointe, et le reste couvert d’un enduit JDUKIIIBIJX blanc-jaunâtre. Elle avait peu dormi, et s’était plaint d’un malaise général. La fièvre continua toute la journée : il y eut une exacerhation prononcée durant la nuit suivante. Le 18, je ramenai ma fille en ville : elle eut de nouvelles envies de vomir et une lièvre très-forte. Il y eut, pendant lejour, somnolence, rêvasserîe; le s0ir,'·paroxysme vio- lent, léger délire, soubresauts, agitation extrême. — Le 13, rémission prononcée, vomissemens de mucosités. l
( =9î`• ) La journée s_e passe tranquillement. Vers le soir, éruption brusque et générale de petits boutons à la surface du corps, plus apparente au visage et aux mains. La petite est assez gaie : la nuit est bonne. Le zo , apyrexie complète; éruption plus considérable; boutons rouges, confluens aux joues , les uns sphériques, d’autres coniques ou lenticulaires; quelques-uns déprimés à leur sommet légèrement concave au centre. · Le 21 (troisième jour de l’éruption ) , plus grand nombre de boutons , surtout à la face; démangeaison légère; point de'fièvre; goût de manger ; yeux larmoyans à cause de la naissance de petits boutons sur les paupières. Le 22 (quatrième jour de Péruption), apparition de nouveaux boutons, principalement au visage, aux mem- bres supérieurs, aux cuisses et aux jambes; peu à la poi- t1·ine, un seul au ventre et au pied droit; démangeaison_ _ très-g1·ande, insupportable par momens. Les boutons les plus anciens augmentent sensiblement de volume, mais 11’atteignent pas la grosseur des boutons varioleux. Ils olïrent une aréole rouge assez large; leur sommet, qui n’est presque pas. déprimé chez la plupart, et qui renferme un peu de sérosité purulente, prend une couleur roussâtre. ' Le 23 (cinquième jour de Péruption), démangeaison légère , disparition de quelques boutons qui s’étaient montrés le jour précédent; brunissement des aut1·es, qui contiennent une matière purulente; appétit, gaîté : l’en·· faut s’occupe à coudrei Le 24 (sixième Àjour de lléruption) , dessication des boutons les plus volumineux; disparition des plus petits , de ceux dans lesquels il n’y avait pas de pus. Continuation l de Pappétit et de la gaîté. Lez5 (septième jour de Péruption , et neuvième de la maladie) , retour à fa santé; beaucoup moins de boutons:
( 194 ) ceux qui restent conservent presque leur forme; les croûtes qui les constituent sont très-sèches et d’un brun-foncé. Ces croûies tombèrent successivement et laissèrent -v0ir des cicatrices 'rougeâtres et enfoncées, analogues à celles de la petite vérole, mais moins larges , moins arrondies, t1·ès·irrégulières et plus profondes dans un point de, leur surface. Les dernières croûtes tombèrent le g mars suivant, et les cicatrices, qui perdirent successivement leur cou- leur rougeâtre, sont 'encore aujourd"hui , 20 février 18:iG, très-apparentes. . MM. les docteurs Roux, Martin ,Doyen et Dupont, qui furent priés d’examiner l’éruption et de la caractériser , la regardèrent comme la petite vérole , surtout M. le pro- fesseur Roux , qui en vit une semblable à Hambourg, chez un enfant qui avait été également vacciné, et qui fut con- sidéré comme tel par un célèbre médecin de cetteville. A Mon bon et judicieux confrère Doyen observa quelques éruptions analogues à celle qui fait l’objet de cette observa- tion durant Pépidémie variolique qui a régné à Lille à la tin de 1’an 1823 et au commencement de l’année 1824. Il les considéra comme des petites véroles bénignes, avortées ou modifiées par Pinüuencerque la vaccine exerce sur les individus auxquels on l’a inoculée. Quant à moi, je ne `puis partager Popinion de mes esti- mables confrères. Je n’ai vu et ne vois dans l’ensemble des phénomènes qui ont précédé , accompagné et suivi l’exan- thème dont il est question , qu’une éruption anomale qui - olfre plus de ressemblance avec‘ la varicelle qu’avec la va- 1·ioIe. En effet, la fièvre, la sensibilité de Pépigastre, les nausées , les vomissemens , le délire , les soubresauts , l’agi- tation extrême, etc., qui sont les prodromes ordinaires de la petite vérole, se font aussi quelquefois remarquer danslla varicelle , lorsqu’elle doit avoir une grande intensité. L’é1·up-
( 295 ) tion brusque et générale est celle de cette dernière maladie, ainsi que la forme des boutons , dont quelques-uns seulement ressemblèrent à ceux de la petite vérole. La dessication s’est opérée, comme dans la varicelle, le cinquième jour; mais, au lieu de produire des espèces d’écailles , comme cela a lieu ordinairement, elle a fourni des croûtes très-dures , brunes et polies , qui tombèrent successivement, et laissèrent des cicatrices ineffaçables , comme dans la variole. Il me paraît donc évident que ma petite n’a pas été atteinte de la petite vérole, mais bien d’une sorte de varicelle in- tense qui a olïert plusieurs anomalies qui lui ont donné de la ressemblance avec la. variole. Qui ne sait que les maladies peuvent présenter une foule de variétés ou d’ex- · ceptions qui les rendent parfois diihciles à reconnaître, et même méconnaissablesï Pourquoi n’en serait-il de même des éruptions variolique et varicelleuse? Ce sont sans doute des exanthêmes analogues que Pon observa chez des sujets vaccinés, et que l’on prit pour la petite vé1·ole. Du moins e ne sache pas qu’il existe un fait bien avéré de variole chez un individu qui a eu une vaccine régulière (1). Dans tout ce que j’ai lu , et dans tout ce que j’ai entendu dire à cet égard , j’ai toujours remarqué une grande obscurité. Tantôt la régularité de la vaccine·n’avait pas été sufiisamment constatée; tantôt l’on n’avait plus revu les sujets après Pinoculation vaccinale; d’aut1·es fois, je cherchai en vain dans les observations les signes caractéris- tiques de la variole. L’on avait jugé, non d’après Pensemble des phénomènes, mais d’après un ou deux symptômes isolés.· (1) Au moment où l’0n imprime cette observation , je donne des soins à l\l.°“· Lcleux , [ille du rédacteur principal de l’Écbo du Nord, qui vient d'êtte attaquée de la variole, quoiqu’elle ait été vaccinés avec du vaccin pris à une vache et qu’on lui cu ait pris ensuite pour inoculer plusieurs enfans.
Q 296 ) DE LA MULTIPLICITE DES PIGATURES DRAHTÈHES, _ Ou experiences servant à démontrer qu’0n peut lzer tons les gros troncs arteïzels sans zzccaszbmzer la mort. Par M. Scoumigmmsiv. j x8 mx ¤82y. L’un de nos plus célèbres chirurgiens modernes, Scarpa, a dit que tout le corps peut être considéré comme une anastomose de vaisseaux, un cercle vasculaire. Ainsi que le remarque l’habile anatomiste de Pavie , si on lie l’aorte sur un cadavre , immédiatement au—dessous de sa cour- bure, et qu’0n pousse ensuite une injection fine dans ‘ lapportion supérieure du vaisseau , cette injection passe dans les artères des extrémités inférieures (1). Hodgson a assisté à la répétition de cette expérience sur un sujet d’envi1·on quatre ans; Partère fut liée au-dessus de la cœliaque et l’0n injecta. de l’eau dans l’a0rte ascendante. Uartére tibiale fut ensuite divisée à la hauteur de l’arti— culation tibio;-astragalienne; Peau. qui y avait pénétré en sortit en assez grande quantité (2). ` La nature avait, pour ainsi dire , déjà fait ces expé- riences curieuses; les annales de la science renferment plusieurs exemples de diminution considérable et même d’0hlité1·ation du calibre de l’aorteV, sans que pour cela (1) Béfl. el. observ. anat. chir. sur Yancv., trad. Delpech , page 68. (2) Hodgsuu, Malad. des, art. et des veines, mmc x." , pag. 339 , trad- Breschet.
( 297 ) la circulation ait cessé de se faire dans les membres inférieurs. `Stenzel’ rapporte l’histoire d’un homme dans le cadavre duquel il trouva deux tumeurs stéatomateuses, formées dans la substance des membranes de l’aorte, immédia- tement au·-dessous de sa courbure; elles oblitéraient presqu’entièrement la cavité du vaisseau, et cependant le corps de cet homme portait tous les signes de la force et de la santé. Meckel , dans les cadavres de deux sujets , trouva l’aorte., au—dessous de sa courbure , tellement épaisse et resserrée, que le sang poussé par le cœur n"avait pu passer qu’en· petite quantité et avec de grandes diilicultés. M. A. Séverin parle de la dissection d’un anévrisme de·l’artère cœliaque chez le sujet duquel il trouva l’artère V aorte , au-dessus des artères rénales, complètement remplie par une concrétion. Voilà sans doute de grands exemples qui nous montrent les ressources de Yéconornie. Mais lorsqu’on réfléchit sur les causes qui ont amené ces résultats et sur les circons- tances qui les ont accompagnés, on arrive bientôt à se demander s’il est probable que Part puisse atteindre la · naturei Le plus grand nomb1·e des chirurgiens ont com- mencépar douter, et même des objections nombreuses les avaient fait pencher vers la négative. Sans s’arrête1· à la théorie, Atsley Cooper a consulté Pexpérience; il a fait, sur plusieurs chiens, la ligature de l’artère aorte avec succes , et Béclard a obtenu le même résultat en répétant la même opération. C’était sans doute beaucoup que de détruire ces préventions inspirées par une crainte en quelque sorte louable; mais étaient-ce là toutes les ressources de la nature? Toutes nos espérances devaie11t- elles s’arrêter aux limites posées par la hardiesse du
( 298 ) chirurgien anglais et de Pauatomiste français ? Des expé- riences nouvelles pouvaient seules répondre; nous les avons faites , `et je viens en présenter les résultats. PREMIÈRE OBSERVATION. Le 26'octobre 1826, un chien barbet adulte , noir ., de taille moyenne , fut fixé convenablement sur une table pendant qu’on incisait la portion. de peau correspondant à la direction de l’ar|;ère fémorale , immédiatement après son passage sous l’arcade crurale; l’artère étant découverte fut liée avec un fil de soie simple serré par deux nœuds; le fil fut coupé à une ligne environ au-dessus des nœuds , la plaie rapprochée et ses bords maintenus en contact par trois points de suture. Immédiatement après cette première opération , l’art.ère carotide primitive gauche fut découverte et liée comme la précédente; la plaie fut maintenue rapprochée de la même manière. Ces deux opérations faites le matin vers huit heures déterminèrent de l’abattement du1·ant toute la journée; le chien reste couché, il boit, mais ne mange pas. Le lendemain il se lève, marche et mange un peu de soupe; le surlendemain il mange davantage. Le quatrième jour après l’opération l’appétit ordinaire et la gaîté ont ' reparu. Les déjections alvines n'ont éprouvé aucune modification. Huit jours après Popération les plaies sont presque entièrement cicatricées., à peine s’il reste à l’une et à l’autre d’elles une petite nlcération superficielle de deux à trois lignes d’étendue. L’animal étant repris et replacé sur la table , la seconde carotide primitive fut liée comme la précédente et la plaie refermée de la même manière. Immédiatement après Popération le chien alla se coucher;
( 299 ) il tenait la tête basse et pendaute; quand on Pappelait il ne répondait pas : dans la jou1·née il ne prend qu’un peu d’eau sans toucher au manger qui lui est offert. Le xlendemaiu il paraissait aussi abattu que la veille", ` levant à peine la tête quand on l’appelle. Le troisième jour il se lève , sort de son nid pour se débarrasser de . ses excrémens; il éprouve alors plusieurs vomissemens de mucosités blanchâtres et visqueuses. Le quatrième, jour il prend un peu, de soupe et de bouillon. Le septième et le huitième jour il éprouve de nouveaux vomissemens semblables aux précédens , ce qui ne»l’empêche pas de manger un peu de pain. Le douzième jour la plaie était cicatrisée. Tout le temps que dura son inappétence , le , pouls senti à l"artère fémorale saine battait avec une _ telle vitesse qu’il me fut toujours impossible d’eu compter les pulsations. Depuis le moment de la de1·nière ligature jusqu’au quinzième jour suivant, le chien parut toujours triste , abattu; lo1·squ’il était à une place, il y1·estait quoiqu’on l’appelât avec force; si on le frappait, il faisait trois ou quatre pas, puis s’arrêtait; sa gaîté, qui auparavant était très-vive, avait disparu en entier. Peu a peu cepen- dant tous ces phénomènes cessèrent et un mois après Popération ou ne pouvait pas soupçonne1· que les fonctions de ce chien eussent jamais éprouvé la moindre, lésion; il sautait et montrait, comme avant les opérations de ligature , la gaîté la plus folle. A cette époque la seconde a1·tè1·e crurale fut liée comme ]es précédentes; cette opération sembla influer un peu, le premier jou1·, sur son état précédent, mais le leu- demain , il n’y paraissait plus; il mangeait et courait comme antérieurement. Six jours après une première axillaire fut liée , quoique la plaie de la cuisse ne fût
( 300 ) pas entièrement guérie. Ainsi que pour la dernière liga- tu1·e sur la cuisse , cette opération eut quelqu’influence sur lui` le premier jour , mais bientôt cet effet disparut. Huit jours après, la dernière axillaire fut liée , l?0pé— ration fut longue et très—doul0ureuse. L’animal éprouva pendant quatre jours la plupart des phénomènes qui avaient suivi la ligature de la seconde carotide; il fut I triste , refusa de manger , vomit plusieurs fois et boitait · quand on le forçait à marcher. Ces accîdens cessèrent com- plètement et pour toujours le dixième jour après cette dernière ligature; sa santé s’est atîermie., il a repris toute sa gaîté et a acquis un embonpoint marqué. ~ Anj0urd’hui il vit encore (1) et ne présente aucun signe qui puisse le faire distinguer des autres chiens. Ainsi nous voyons, sur cet animal, un exemple de- la ligature de tous les gros troncs artériels; les deux carotides primitives, les deux axillaires et les deux c1·u5 rales. Toutes ces opérations ont été faites à peu de dis- tance les unes des autres, et en cinquante-deux jours les artères ont été liées. — Je néglige à dessein tous les phénomènes physiologiques que la diminution du sang a produits dans le cerveau ., ainsi que d’établir des rapprocheméns entre cie fait , les suivans et ceux des autres expérimentateurs qui ont lié les deux carotides , pour ne m’occuper que de ce qui tient aux opérations elles—mêmes. - DEUXIÈME OBSERVATION. _ Les mêmes expériences furent répétées sur un chien barbet adulte. Nous lui liâmes successivement et dans l’espace de quarante-trois jours les deux carotides /primi·· (1) io février 1827.
( 3o: i) _ tives, les deux axillaires et les deux crurales ; il supporta ces opérations plus facilement que le précédent; les fonctions cérébrales ll’OlllS été entravées que durant fort peu de, jours ., et sa santé était parfaitement rétablie lorsque nous nous décidâmes à lui faire la Ligature de l’aorte ventrale. L’opé1·ation fut longue, extrêmement douloureuse :` dans les elïorts violens que faisait l’animal, l’estomac, la rate et la plus grande partie des intestins sortirent de la cavité abrlominale; ils étaient en partie étrauglés par les bords de l'ouverture , et ce ne fut qu’avec la plus grande difliculté que je parvlns à les faire rentrer. Après de nombreuses ditlicultés vaincues , je parvins enlin à passer un til de soie autour de l’81‘lèl'€, et aussitôt je lis une suture aux parois abdominales. Dès que Panimal fut libre je mtapperçns qu’il avait les me_n1bres postérieurs en partie paralysés. Il faisait des efforts pour marcher, mais il ifavançait qu’avec une grande ditiiculté. Je le fis mettre dans son nid , en lui otfrant à boire et à manger ; il but un peu, resta couché toute la journée, et mourut dans la nuit. · Uouverture du cadavre me démontra que la ligatm·e avait compris Partêre aorte et la veine cave. · Cette expérience infructueuse ne devait point me dé- courager ;' pouvant éviter une grande partie des accitlens qui l’avait accompagnée, je me cléterminais à la_recom— mencer. . . ` TROISIÈME OBSERVATIOVNA. V Je pris un chien gritfon , d’une taille aw-dessus de la moyenne , et jc lui liai successivement toutes les · artères, en variant l’0rdre d'applicati0n que ïavais suivi. Les, deux premières ligatures furent placées , le même jour , sur l·es artères fémorales. après leur passage sous z ` 20
( 302 ) l’arcade crurale. Il n‘en résultai, le premier et le second jour après Popération, qu’t1n peu de gêne dans les mou- vemens des membres postérieurs, un pen d’abattement et de diminution de liappétit. Le quatrième jour, l’animal marche et remplit toutes ses fonctions avec régularité. Huit jours après cette opération , la carotide primitive droite fut liée gie premier jour, manifestation d’un peu d’abattement qui disparaît le lendemain. Six jours après la ligature de la carotide, je liai une des axillaires. L'opération ayant été longue et douloureuse , le chien fut malade deux jours; mais bientôt son appétitreparut. Dix jours après la première axil- laire, je liai la seconde caroticle primitive :l’opérati0n ter- minée, le chien avait perdu une partie de sa vivacité; il ne mangea pas , et resta couché toute la journée : mais le len- demain il sé mit à marcher et à manger assez bien. Quoi- qu’il portât la tête un peu basse , il était loin d’avoir cet air abattu et stupide que nous avons fait remarquer chez le sujet de notre première observation. Levingtième jour, après la ligature de la dernière carotide, je liai la dernière axillaire. Les suites de cette opération n’eurent rien de remarquable; le chien fut malade à peu près deux jours : enfin les fonctions se rétablirent parfaitement; et depuis cette époque jusqu’au i5 décembre, c’est—à-dire l’espace d’un mois environ, l’animal n’a pas éprouvé la nroindre altération dans sa santé; il a recouvré sa vivacité et sa gaîté première, et rien ne pouvait faire soupçonner que tous les gros tr011cs artériels fussent liés. Je recommençai alors la ligature de l’ao1·te ventrale Cette opération ` (1) Je suivis eu tout le procédé d’Astley Cooper , c'est-â-dire que je fendis la ligne blanche, j'écartai les intestins , je rléchirai le péritdiue sur le côté de ]’aorte , et je passai au—dessous cl`elle , à l’aide de Taiguille de Deschamps, un til de soie simple lié comme pour les autres artères.
( 303 ) longue et douloureuse étant terminée assez heureusement, je rapprochaî les lèvres dela plaie par une suture, et j’abandonnai Panimal à lui—même : aussitôt il tomba sur son train de derrière, qui était paralysé; les deux pattes étaient pendantes, et suivaient tous les mouvemens qu’on , leur imprimait. Porté dans son nid, il resta couché toute la journée sans vouloir boire ni manger. Vers le soir du jour de l’opération , la patte droite commença à être moins paralysée : le lendemain matin· les deux pattes étaient sen- sibles, faisaient des mouvemens, mais n’étaient point assez fortes pour soutenir l’animal..Dans la journée le chien prit un peu d’eau et de bouillon. Le troisième jour il se lève, sort de son nid, et fait des elïorts pour uriner. Nous remarquâmes qu’il ne pouvait plus, comme dans l’état . ordinaire, lever la cuisse; il écartait les pattes de der- rière, les fléchissait et laissait tomber son urine goutte â goutte Ce ne fut que le quatrième jour qu’il parvint à expulser ses excrémens; ce fut aussi ce jour-là qu’il com- mença à manger un peu de pain. Quoique les extrémités postérieures pnssent porter Panimal, elles chevauchaient un peu l’une sur l’autre pendant la marche. Le cinquième jour, il mange un peu plus que la veille; le sixième jour, il mange , devient caressant et reprend de la force et de la gaîté. Le septième jour au matin , nous le trouvâmes mort et_ déjà presque froid. Je fus fort étonné de clet accident; mais 1’autopsie m’en fit bientôt connaître la cause. Aulopszb cadaveïzëjue. En ouvrant l’abdomen , je trouvai une inflammation très- étendue et très-vive du péritoine; tous les intestins ad- héraient entre eux, et avec lè',,grand épiploon , au moyen (1) Symptômes qui dénolent l'exis\<·nee d’uue pérîtouile.
( ?>¤4 ) cl’une exsudatiou albnmineuse membraniforme assez dense. Au-dessous du paquet intestinal, se trouvait une grande quantité de sang qui s’était épanché en partie dans le pérîtoine, et en ipartie derrière : il formait des caillots fibrinenx entourés de fort peu de sérosité. Cet épanche- ment de sang auquel est due la mort subite de l’auimal, provenait de la rupture de l’aor·te, qui, après s’être dilatée immédiatement au-dessus de la ligature , s’ulcéra et finit par se rompre. La membrane muqueuse intestinale était pâle; examinée avec soin dans toute son étendue, il ne se trouva aucune de ces taches rouges si fréquentes chez? les chiens. , Il A Le cœur, les poumons et_ les autres viscères ne m’ont point offert d’altération sensible. , Quoique cette obsevation laisse encore quelque chose à désirer, je la_regarde cependant comme concluante. Remar- quons, en effet, que la circulation s’était rétablie dans les membres postérieurs ;Ãce qui nous est démontré par la, cessation de la paralysie; q11e les symptômes de la péri- tonite diminuaient sensiblement; que l’appétit revenait; que la gaîté reparaissait; que toutes les fonctions, en un mot, tendaient vers le retour de leur rhythme normal, et que très-probablement elles allaient y parvenir , lors- qu’un accident imprévu a tout—à-coup amené la mort. Que s’agissait-t-il de prouve1·, en etïet? que la vie peut conti- nuer malgré les_ entraves les plus grandes apportées au cours du sang. L’expérience , ce me semble , le démontre; l’animal n’a pas vécu long-temps, il·est vrai; cependant la durée. de son existence sultit pour attester que la mort: n’est pas due aux changemens imprimés à la marclieu du_ ws-, L . î • . a ll ne sutlisait pas d’:1voiî démontré qu’on peut priver Yécouomie de ses`grEmds canauoiivasculaires, il lallaititaire
( 305 ) connaître la route que le sang avait prise pour entretenir la vie dans les tissus; des injections étaient nécessaires; nous les avons faites. En voici le résultat : La carotirle droite, étant examinéela première , je trouvai qu'elle avait été liée précisément au milieu de sa longueur. L’a_yant isolée avec soin de toutes les parties, environ- nantes, je remarquai que l’injection avait pénétré dans tout le tube artériel ., excepté dans l’étendue ide dix lignes, ` où l’artère était oblitérée par suite de la ligature qui avait été placée. Uinjection, en pénétrant dans cette artère, fit vo·ir qu’elle formait deux cônes opposés par leur sommet et séparés par la portion oblitérée : celle-ci n’était plus qu’un cordon cylindrique celluleux., formé par le pro- longement des tuniques artérielles clénaturées. Les artères thyroidiennes supérieures, ainsi que toutes celles qui se rendent au con età la face, étaient injectées; la matière de Pinjection pénétra dans Pophtalmjque, et alla remplir les artères nombreuses et très-déliées cle la clioroîde (rl. L’artèrè Câl'Oti(lE gauche présenta_ les mêmes dispositions z ni l’un ni l’autre de ces vaisseaux ne laissaient_écl·iapper de rameau qui, du bout inférieur, allât se continuer avec le bout supérieur, et y transmettre le sang. Les artères vertébrales avaient donc du fournir seules le Sang au cer- veau., à la face et à la plus grande ipartie du cou , en le faisant cheminer dans une direction contraire àl sa marche habituelle. N’est-il pas remarquable que ceslchangemens importans dansle cours du sang u’aient amené aucun] trouble dans l’exercice des fonctions? Les artères vertébrales m’ont paru un peu plus volumi- neuses que dans l’état normal ; cependant elles ne l?él‘aient: point assez pour_ que cela fût très-sensible. (x) Celte pièce est conservée au cabinet anatomique dc Yliôpîtal IIhllL\- taire de Metz.
n ( 306 ) lies artères axillaires , de inême 'que les artères carotides , n’étaient interrompues que dans l’étendue de huit à dix lignes} Pinjection avait pénétré dans les collatérales, et était venue 1·emplir , en suivant un cours contraire à l’état normal, 1è tronc de Partère humérale, au—dessous de la ligature. U · — Les deux artères crnrales olïraient la même disposition que les précédentes. , ` — Résultat somrnazre. · 1.° Tous les gros troncs artériels ont été liés à trois chiens; ont très-bien supporté Popération, et ont repris leur santé habituelle. 2.° A ces ligatures nombreuses a été jointe celle de Partère aorte ventrale. Le premier sujet a succombé aux suites de l’opération mal faite; le second a vécu six jours, et n’est mort que par suite d’un accident extraordinaire. 3.° L’injection a démont1·é que les anastomoses ont sup- pléé aux gros troncs vasculaires; que ceux-ci n’étaient oblitérés que dans l’étendue de huit ou dix lignes; qu’au- dessous de l’endroit lié, le sang leur était apporté par les anastomoses, et qu’il devait circuler dans le reste de leur longueur. L '" _ Quelles conséquences pouvons—nous tirer de ces faits nouveaux? C’est à Pexpérience et à la sagacîté des chirur- giensihabiles que j’en appelle : je crains Penthousiasme autant que l’erreur; il y conduit toujours , lors même qù’il repose sur des faits vrais. Une vérité exagérée n’est déjà plus, en etïet, une vérité. ~ Reprenons donc pour un instant la question toute en- tiere : i Les artères carotides primitives l, Ales deux axillaires, les deux crurales et l’a0rte ventrale ont été liées sur un même
( 3¤7 ) chien. Ces expériences faites avec_ succès, peuvent-elles nous promettre le même résultat chez Phomme? Y a—t·il entre le chien et l’homme une grande analogie d’organi- sation ? ( _ * Il' ne faut point une longue étude `d’anatomie comparée pour reconnaître qu’il y a entre le chien et Phomme une grande analogie d’orgauisation : sans doute il a un cœur semblable au nôtre pour la forme; il a des artères divisées à-peu-près de la même manière; il a des memb1·es qui correspondent ·à ceux que nous avons. Mais ,,d’un autre côté, quelle diH`érence n’observe-t-on pas sous le rapport du volume de ces membres. Les nôtressont partout ar- rondis, musculeux, recevant une grande quantité de sang; ils sont éloignés du centre circulatoire, et leur position et leur longueur s’opposent à un retour prompt et facile des fluides. Chez le chien, au contraire,.la portion supérieure des membres fait pour ainsi dire partie du tronc; leur partie inférieure est maigre, presque entièrement tendi- neuse, n’ayant besoin que de peu de sang pour vivre; ajoutez à cela que leur position les rapproche du centre circulatoire, dont Pactivité est bien plus considérable que chez nous. Si nous joiguons à ces considérations anato- miques Pextrême susceptibilité du système nerveux de l’homme , et sa funeste imagination , qui le fait t1·embler pour le danger passé, et lui en fait redouter, pour l’avenir, d’autres dix fois plus terribles, nous apprécierons à-peu- I près la fâcheuse position de Phornme dans toute espèce d’opérations, et notamment dans celle dont nous nous oc- cupons. _ Ces raisons, quoique d’un grand poids, ne sauraient arrêter indéfiniment. Si Porganisation de l’hommc est dé- favorable aux opérations, elle offre cependant des res- ,_ sources qui ont quelquefois surpassé nos espérances: nous
( 308 ) en avons un exemple dans les ligatures d’artères, qui sont incontestablement une des plus belles conquêtes ’de·'la cliirurgié moderne. Il n’y a que peu d’années qu’on»a osé arrêter le cours du sang dans les gros troncs artériels: Pexpérience -en avaitidémontré la possibilité chez le chien ; mais on ¤nl6sait‘point l’entreprend1·e sur l’homme. Une cou- rageuse hardiesse ‘ai surmonté des craintes qui paraissaient fondées, et des succès brillans ont reculé les' bornes de l"a1·t On a `vu successivement les opérateurs entree prendre la ligature de l’axillaire , de la crurale , de l’iliaque externe ,"de l’iliaque primitive, de lacarotide , etenfin de l’aorté"abdot1iinale. I il ’ Serait-ce*tro`p s’avancer, que de croire que nos expérien- ces ‘servirontîà`a>ttgmenter encore la hardiesse des chirur- g—iens ? Ne serait-il pas possible, chezcertains individus qui, par suite dlnne organisation malheureuse déjà observée, voient les artères des membres devenir anévrismatiques, d’entr>eprendre· la ligature de toutes les artères malades, et d'espé1·er le succès? " ` Si nous `i1’avions que nos expériences pour appui, nous n’oserio'ns pasérnettre notre opinion ; mais Ia question est déjà résolue à'moitié par 'la chirurgie elle—inême. Hodgson ’ cite un-homme à qui Everard Home tit, prour 'un anévrisme poplité, la ligature de l’artère fémorale droite : cinq se-Ã maines après , ·un anévrisme de l’autre jambe s’étant déve- loppé, l’artère fémorale gauche fut liée; le malade guérit complètement de ses atïeictions (2). A cet exemple nous pou- _ vons joindre celui du docteur Freer, de Birmingham, qui lia , dans l’espace de quelques mois, l’artère iliaque droite (1) Ce ll'€Sl.` quel vers le. commencement! du 18.° siècle qulune méthode hnrxlie et éclairée a été appliquée à la cure des anévrismes des membres, (2) Hpdgspn, ouv. cité, pag. 412-i3, tom. L".
( 309 ) pour un auévrisme inguinal et la fëmorale gauche pour un anévrisme développé au jzirret, du même côté. Ces—=~ faits , et cb ne sont pas les seuls, sembleraient donc nous autoriser à ne point hésiter à répondre. Cependant, tout en penchant vers l’aHirmative , il me semble d’une sage réserve de ne point prononcer définitivement. Nous remet- , tons au temps et à Phabileté des chirurgiens à décider la grave question que nous venons de soulever; heureux si nos expériences peuvent un jour otïrir Pespérance à des victimes qui, dans Pétat actuel de Part, semblent n’av0ir plus qué. la mort à attendre! · Nota, Ces expériences ont eupour témoins MM. les chirurgiens-major! Bobillier, Grauval; M. Moreau, aide-major; M. Philippe, clxirurgien—sous— aide. La plupart des oilieiers de santé de l'hopizs1 en ont vu les résultats, et. M. le professeur cl`nna\omie Héuot, ia tonstaté avec moi la disposition des anaslomoscs artèrielles. ` E
( 310) SCIENCES ECONOMIQUES. ’ E S S A I SUR LA DÉFINITION DES MOTS BICHESSE ET VALEUR. F ` EXAMEN de quelques opinùms e2·0nomzques, Par M. ALEX. Dmymmcounœ. x8 Ma: i8:7. La fin du siècle dernier a vu paraître une nouvelle science dont,les bases étaient, pour ainsi dire, restées inaperçues jusque là. Cependant les vérités pratiques qu’elle a mises au jour sont d’une utilité inappréciable. Cette science est celle de Péconomie politique. Adam Smith est le, fondateur d’une école nouvelle; il a laissé' bien loin derrière lui les économistes de l’école de Quesnay, qui regardaient la terre comme la source unique des richesses sociales. Le premier, il a observé un grand nombre de faits , en les coordonnant de manière à en tirer les plus belles conséquences. Plus on étudie cet auteur, plus on s’aperçoit qu’il a soulevé le voile qui couvrait la plus grande partie des vérités économiques fondamentales. Malheureusement il n’avait aucun devancier, et malgré la profondeur de son génie, il n’a pu réussir à se faire des · idées bien nettes de toutes les parties de son sujet. La mé- thode analytique, la seule par laquelle il pouvait arriver à la connaissance des faits, se fait trop 'sentir dans son
( 3ll ) ouvrage. M. Say, en suivant les traces de Smith , a su ajouter à ses découvertes, et nous a donné un traité où la plupart des principes de l’économie politique sont présentés avec beaucoup plus de concision et de clarté. ·MM. Ricardo et Malthus ont aussi contribué , pour leur part, à élever le monument que la science consacrait au bonheur de l’l1u- manité. En lisant attentivement tous les bons ouvrages qui ont paru sur l’économie politique, on est frappé d’une pensée. Au milieu des contradictions continuelles qu’0n- y trouve , on s’aperç0it facilement qu’on n’est pas éloigné de s’en- tendre sur le fond des choses. La discussion s’établit le plus souvent sur des mots dont Pacception n’est pas la même dans les différens ouvrages. C’est ainsi qu’on n’a pas en- core réussi À s’accorder sur une bonne délinition des mots richesse et valeur. Nousallons essayer, s'il est possible, de jeter quelque jour sur cette matière délicate. C’est en vain que nous vou- drions travailler à perfectionner la science , si nous ne sommes pas d’acc0rd sur les mots qui serviront ii exprimer ‘ I nos pensées. _ Je demande pardon aux écrivains distingués que je me verrai forcé de combattre , duton doctoral que je paraîtrai prendre quelquefois : je n’en rends pas moins hommage à leurs talens distingués. Je professe pour euui le respeét qu’un élève doit à ses maîtres, et qu’on doit à leur rare mérite. Adam Smith , qui a tant écrit sur la nature des richesses , ne dit nulle part, explicitement, ce qu’il entend par richesse. Il en est de même des mots travail et valeur, qu’il emploie souvent dans le sens vulgaire. Il en est résulté qu’une foule de passages , pour Pintelligence desquels ces mots deman- daient à être employés dans un sens bien défini, sont extrêmement diffus. r l `
( S12 ) M. Say a senti qu’eu faisant uu livre sur les richesses , il fallait débuter par définir le mot: aussi son livre com- commeuce-t-il par ceux·ci : ' ' « Si l’on observe ce que les hommes nomment des ri- » chesses, on trouve qu’ils entendent par~la une quantité » quelconque de choses qui ont— une valeur ipar ellesi » mêmes, commeides terres, des métaux, des monnaies, =» des grains, des étoffes, des marchandises de toutes les » sortes ....... En `résultat, il ‘n’y a richesse~ que là oh se » trouvent des choses qui ont une valeur réelle et intrin- » sèque. La richesse est enproportion de cette valeur; elle ww est grande, si la somme des valeurs dont elle se com- » pose est consiclérabie; elle est petite, si__les valeurs, le » sont. » (Traité d’économie politique ,` tom. I.", pag. 1 et 2 , 4.*2 édition.) · F · ' · Il est malheureux que_cette définition des richesses dé- pa1·e un livre aussi bien fait que celui de lVl. Say; il est également malheureux qu’en ayant montré lui-même, dans une foule d’endroits., le côté faible , il n’ait pas cherché à ' la rendre moins défectueuse. " M. Ricardo en_ a montré l’inexactitude· d’une manière bien précise. « M. Say, dit-il , me paraît avoir été singu- » lièrement malheureux dans sa définition des richesses et . » de la_valeur, dans le premier chapitre de son excellent =» ouvrage. Voici eu résumé son 1·aisonnement : »·Il cite la définition que j’ai extraite plus haut du livre de M. Say`; puis continuant sa citation, il transcrit les phrases sui- vantes de M. Say. · ` · ` «.Deux choses ayant une valeur égale ......... , sont une » une richesse égale. Maintenant, si l’on cl1ercl1e d’où ' » vient aux choses leur valeur, on trouve qu’elle naît des » usages auxquels elles sont propres ..... Cette faculté qu’out » de certaines choses de pouvoir satisfaire aux divers he-
( 313 ) » soins des hommes, qu’on me permette de la nommer » utilité ..... Je dirai que·créex· des objets qui ont une utilité » quelconque, c’est crée1· des richesses, puisque l’utilité de »· ces choses est le premier fondement de leur valeur, et » que leur valeur est de la richesse ........ Mais on ne crée » pas ces objets ........ La production n’est point une créa- » tio11 de matière, mais une création d’utilité. Elle ........ » se mesure suivant la valeur qui naît de l’utilité qu’ou lui » trouve ...... L’estimation générale de l’utilité cl’un objet » \cn particulier peut se faire au moyen de la quantité » d’autres objets qu’on consent à donner eu échange de » celui-là. Cette évaluation , résultat du débat que les » personnes qui composent la société fout de leurs conve- » nances réciproques , forme ce que le célèbre Adam Smith » appelle la valeur échangeable des choses; ce que Turgot » nomme valeur appréciative, et ce que nous pouvons ix désigner par le nom de valeur. » M. Ricardo continue e11 ces termes : « Voilà les expres- » sions de M. Say ;«mais, dans son examen des richesses » et de la valeur, il a confondu deux choses qu’on devrait » toujours- tenir séparées , et qu’Adam Smith nomme valeur » d’u!1'l1ïë et valeur ëchangealzle. Si, au moyen tl’une ma- » chine perfectionnée, je peux, avec la même quantité » de travail, faire deux paires de bas au lieu d’uue seule, » je n’ôte rien à~l’uIz`lùë'de chaque paire de has, quoique » j’en diminue la valeur. Si donc j’ai précisément la même n quantité d’l1abits, de souliers , de bas et de toutes autres ' » choses que par le passé, j’aurai précisément la' même » quantité d’objcts utiles , et je serai par conséquent aussi » riche, si l’utilité était law mesure des richesses; mais » j’aurai , Somme totale , moins. de valeurs , puisque mes » has n’aurout que la moitié de leur ancienne valeur. L’uti· ·· lité u’est donc pas la mesure de la valeur échangeable ......
( 314 ) » Si nous demandons à M. Say en quoi consiste la ri- » chesse , il ·rép0nd que c’est dansala possession des objets » qui ont une valeur. Si, ensuite, nous lui demandons » ce'qu’il entend par valeur , il nous dit que les choses » ont de la valen1· à proportion de leur utilité. Si nous » lui demandons encore par quels moyens nous pourrons » estimer l’utilité des choses, il nous répond que c’est » par leur valeur. Ainsi donc il setrouve que l’utilité est lai » mesure de la valeur, et la valeur la mesurelde l’utilité; » Adam Smith a dit : « Un homme est riche ou Èpauvre » selon le plus ou moins de choses nécessaires, utiles ou » agréables à la vie, dont il peut se procurer la jouissance. » _ M. Ricardo pense comme Adam Smith, que la délinition de la richesse doit comprendre toutes ces choses. — ` M. Malthus n’est pas du même avis. Dans un chapitre " fort bien fait, où il expose les diverses définitions du mot ` richesse, il finit par refuser ce nom à tous les objets imma- tériels; ainsi il ne veut pas que le savoir du publiciste, la science du médecin, le talent du chanteur ou"du co- médien, fassent partie dela richessenationale. Il craint, dit-il, de donner à ce mot un sens trop étendu; il pense qu"en le restreignantde la sorte , il s’applique1·a fort bien à tous les objets que nous avons ordinairement en vue en ` _ parlant de richesses. Il reproche à ce_ genre de richesses de ne pouvoir s’accumuIer. Cependant les objets immatériels dont nous venons de parler sont non-seulement des pro- duits accumulés sur la tête des individus qui les possèdent, aussi bien que les marchandises le sont dans le magasin du négociant, mais ils n’ont pu s’y accumuler qu’en échange des produits bien matériels qui ont payé les études de ces divers artistes. Le médecin est possesseur d’un véritable capital de savoir dont on lui paie tous les jours les inté- rêts. Le publiciste, le chanteur, sont dans le même cas. I
' ( 315 ) A la vérité, Pordonnance du premier, les idées du second , la chanson du troisième , sont consommées au moment où elles sont produites; mais elles n’en sont pas moins des richesses; elles n’en sont pas moins des choses fort utiles ou agréables , dont la privation se ferait sentir , et qui viennent contribuer à augmenter la somme de notre bien- être. Tous les jours leurs producteurs reçoivent en échangé des richesses bien matérielles, auxquelles M. Malthus ne voudrait pas refuser ce nom. M. Say, en donnant le nom de richesses à tous les objets qui ont une valeur, a compris dans cette définition tous les produits immatériels. Le grand inconvénient que nous parait avoir sa définition, c’est d’impliquer l’idée de valeur ’ à la richesse ,·`quoiqne, le cas de la distribution de la ri- chesse excepté, yaleur soit constamment opposée à richesse. C’est ce que nous démontrerons facilement en parlant du mot valeur. Nous pencherions donc à donner de la richesse cette définition plus générale qn’en a donnée implicitement Adam · Smith. Nous appellerions richesse: L’abondance des choses nécessaires , utiles ou agréables à la vie. ' On pourra reprocher à cette définition, de comprendre non-seulement les richesses sociales, mais encore les ri- chesses naturelles dont l’économie politique n’a pas à s’oc- cuper. Nous répondrons que le but de Péconomie politique étant de faire connaître les lois générales les plus avanta- geuses à la production , celles quiltendent En rapprocher le i plus possible les richesses sociales des richesses naturelles, nous ne trouvons pas _grand inconvénient à ce que celles—ci soient comprises dans leur définition. ' (Pest ainsi que la connaissance des lois de la nature, et leur application à la production , par l’industrie, ont aug- menté en quelque sorte la quantité de richesses naturelles
( 3¤6 ) dont nous jouissons, en faisant concourir la force du vent, le poids de l’eau , celui de Fatmosphère , la force expansive de,la vapeur, les propriétés des métaux, à nous procurer une foule de choses dont nous avions été privés jusque-là. Toute portion de richesse sociale nous paraît devoir être nommée produit, puisque toujours cette portion résulte de la production qu’une industrie en a faitea ` _Si M. Say n’a pas été fort heureux dans sa définition de la richesse , _il a mieux apprécié le mot valeur chaque fois qu’il en a parlé relativement à la distribution des richesses dans la société. C’est anssilla selnlc acception dans laquelle ce mot ait un véritable sens. Aussi long-temps qn’il s’agit de ' production et de consommation de richesse , sans échange intermédiaire de produits, la richesse peut se concevoir, abstraction faite de tonte idée de valeur. En eH`et , quand un cultivateur, par exemple, cultive_du lin pour la consom; mation de sa maison , la valeur de ce lin, la quantité d’au- tres produits qu’il pourrait 1·ecevoir en échange, lui est indifférente : que cette denrée soit chère ou bon mar- ché , son revenu n’augmente ni ne diminue. Il est seul juge compétent pour décider si la satisfaction qu’il retire de de sa toile vaut la peine qu’il s’est donnée pour la produire. Il en est de même de la partie de ses autres produits qu’il destine à la consommation de sa ,maison; que le blé soit F cher ou bon marché, il ne peut en résulter pour lui ni perte ni bénéfice 'sur la portion qn’il doit inévitablement con- sommer. i Il en est tout autrement quand un produit n’est pas des-= tiné à la consommation de son producteur :ce qu’il importe alors à celui—ci , c’est la quantité du produit qu’il désire consommer et que le sien pourra lui procurer parl’écl1ax1ge, c’cst la valeur de ce produit. . _ (Pest ainsi que M. Say a tres-bien défini la valeur d’une
é ( 317 ) chose,` « la qantité de toute autre chose qu’on peut obte- nir, du moment qu’on le désire, en échange de la chose dont on veut se défaire. » La valeur est donc essentiellement une relation existante entre deux choses; c’est une propriété qui leur est com- mune , et que l’on ne peut pas appliquer à chacune d’elles séparément ; c’est le résultat de la comparaison defces deux choses ; c’est une équation dont chacune de ces deux choses est un membre. i l Dans le langage ordinaire , le mot valeur est souvent pris dans un autre sens , dans le sens de richesse; c’est ainsi que l’on dit qu’on a des valeurs en porte-feuille; que Pon est d"autant plus riche que l’on a plus de valeurs. C’est pour avoir souvent confondu les deux sens du mot valeur, qu’on a jeté beaucoup de difficultés dans Pétudeilde la science des richesses. C’est ce qui est arrivé à M. Say , dans sa défini- ' tion de ce dernier mot. Evitons donc de nous servir du mot valeur dans toute antre acception que celle où nous venons de le prendre d’après M. Say. . _ Quand nous parlons de richesses, nous faisons presque toujours allusion à la consommation des produits que nous avons en vue; nous mesnrons, en quelque sorte, la satis- faction que cette consommation est susceptible de nous procu1·er. Quand nous parlons dela valeur de ces produits, nous nous occupons , non de leur consommation , mais de leur distribution par le moyen de Péchange. Il est donc bien essentiel de ne pas confondre ces deux ordres d’idées. Ce que la valeur mesure , ce n’est pas la richesse , c’est la. quantité de choses que nous donnons; le sacrifice que nous sommes obligés de faire pour nous procurer un produit par le moyen d‘un échange. Elle ne mesure donc pas ip " 2l
( 318 ) quel point le produit obtenu est lui-même utile ou agréa- ble, à quel point il peut être considéré comme richesse. Cela est si vrai, qu’il n’est ni moins utile ni moins agréable, lorsque, par un concours de circonstances quelconques , le sacrifice que nous devons, faire est diminué. I1 joint, au contraire, aux avantages que nous l11i connaissons déjà , [ celui de s’obtenir au prix d’1m moindre sacrifice. `/ La valeur des produits destùzeis à la consommazzbn d’une nation mesurant l’étendue du sacrifice qu’elle est obligée de faire pour se les procurer, il s’ensuit qu’elle devient d’autant plus riche qu’elle possède une plus grande quan- tité de ces produits ayant une moindre valeur. Elle serait immensément riche, si elle possédait en quantité indéfinie tous leslobjets de sa consommation ayant zéro de valeur. C’est notre position relativement à quelques richesses natu- turelles, telles que Pair, la lumière. Ne pe1·dons cependant pas de vue que le mot valeur n’exprime qu’une relation entre deux ou un plus grand nombre de produits. La valeu1· ne fait que comparer en- tr’eux les sacrifices qu’il faut faire pour se procurer deux objets différends. Ainsi, lorsque dans un temps et dans un _ lieu déterminé, un_ produit coûte six francs et un aut1·e trois francs, on pourra dire que l’un impose à son con- sommateur un sacrifice double de l’autre. Si l’on nous demandait ensuite une mesure absolue dui sacrifice imposé par trois francs, nous n’en posséderions pas. M. Say dit : (article valeur- de son épitome, 4.° édition du Traité d’économie politique) « Les deux foudemens » de la valeur sont: ` » x.° L’utilité qui détermine la demande qu"on en fait; » z.° Les frais de sa production, qui bornent l’étendue » de sa demande. » Ces considérations nous p,araissent incomplètes. Pour ne
( 319 ) pas discuter sur les mots , voyons d’al>ord ce que M. Say appelle utilité dans les choses. « C’est, dit—il, la faculté » qu’out les choses de pouvoir servi1· à l’homme , de quel- » que manière que ce soit ...... Le prix est la mesure de » Putilité qu’elle a au jugement des hommes; de la satis— » faction qu’ils retirent de sa consommation. L’utilité ainsi » entendue, est le fondement de la demande qui est faite » des produits, et pa1· conséquent de le1u· valeur. Mais la » valeur ne monte pas en proportion que l’utilité est » grande; elle monte en proportion que la chose est moins » otterte, et elle est d’autant moins offerte, que ses frais » de production sont plus considérables. ~» ' Ainsi M. Say dit que le prix est la mesure de l’utilité , et que cependant le prix , la valeur en monnaie, ne monte pas en '> pIOPOl'l1i0I] que l’utilité est grande. Or , qu’est-ce , qu’une mesure qui ne mesure pas ? Il y a dans tout ceci un sentiment du vrai auquel M. Say n’a pu échapper; mais l’idée fausse qu’il avait conçue de la richesse , l’a empêché de découvrir la vérité. /· L’utilité est bien , comme le dit M. Say, la faculté qu’onl: les choses de pouvoir servir à l’l1omme de quelque manière que ce soit; mais ce genre d’utilité_ ne nous paraît pas être celui qui détermine toujours la demande des produits. L’utilité d’un carrosse , par exemple , est de pouvoir trans- porter commodément un individu quelconque , un roi comme un simple particulier , d’un endroit dans un autre. Que la valeur d’un carrosse soit égale à celle de xooo francs, tout individu possédant xooo francs se trouvera à 'même (ll3.Cl1Bt€l` un carrosse. Le l'0i en achetera dix, vingt, pour en avoir, non—seulèment pour lui, mais pour tous les gens attachés fi. son service. Le simple particulier, possédant: 2000 francs, continuera d’aller à pied, et ne voudra pas q même d’un seul carrosse , bien qu’il puisse en acheter deux.
( 320 ) En etfet, il a une nombreuse famille , et son premier be- soiu est de la faire subsister : comment pourrait—il, en descendant de son carrosse , supporter la vue de ses enfans mourant de faim? Loin d’acheter un carrosse, il se sou— viendra qu’il a failli manquer de blé, faute de pouvoir le payer le prix,qu’on en voulait; il verra que ses enfans, que lui-même, ont besoin d’être décemment vêtus avant d’aller en carrosse : il achetera, je suppose , du blé pour 1000 francs et des habits pour la même somme. Nous, voyons qu’il y a dans chaque chose, pour chaque individu , un genre d’utilité dilïérent, suivant sa position; une utilité relative à cette position. Qu’il nous soit permis d’appeler la première utilité absolue , la deuxième utilité relative. C’est toujours cette dernière utilité qui décide chez un individu , si telle ou telle chose doit être demandée par lui en échange de telle ou telle autre qu’il possède. C’est par suite de laqcomparaison qu’il fait, par rapport à lui, de l’utilité relative de la chose qu’il veut vendre et celle de la chose qu’il veut acheter , qu’il se décide à faire un échange. Pour quhin échange puisse avoir lieu , il faut donc que les possesseurs de deux produits., comparant, chacun de leur côté , Putilité rclative du produit/qui leur est offert à celle du produit qu"ils offrent , trouvent qu’il y a plus d’utilité relative pour eux dans l’objet qui ne leur appar- tient pas encore , et Péchange a lieu. Dans la société, telle que nous la connaissons, deux choses sont presque toujours olfertes et demandées, pré-' seutées en échange par un grand nombre de personnes à la fois. Il s’établit pour chacune de ces choses une utilité' relative moyenne , qui fait la base de l’olï`re et de la de-~ mande qui en est faite. · L’utilité relative d’une chose varie par suite de plusieurs circonstances susceptibles de la modifier. A
( 32l ) Tous les objets sont rangés par chaque individu dans un ordre d’utilité relative particulier., que le climat, les goûts 1 le caractère, les mœurs, la position sociale et une foule d’autres circonstances sont susceptibles de faire varier à l’inlini. À ' Tous les produits ont UD degré dilïérent d’utilité rela- tive pour chaque individu. Chacun les range., ainsi que nous venons' de le dire, suivant une échelle particulière. __ Le produit qui' occupe le premier degré est celui qui est considéré comme le plus nécessaire à l’existencc de l’in— dividu; le dernier est celui dont le sacrifice lui imposerait la moindre privation. Quand un objet est snrabondant dans les mains d’un individu ., la portion de ce produit qui est surabondante est renvoyée par lui aux derniers degrés de son échelle d’ntilité relative. Un individu cherche toujours à échanger le produit qui occupe le dernier degré de son échelle contre un l produit qu’il juge capable d’occnper mieux sa place on _ l’une des précédentes. Si Pexpérience m’avait appris qu’il me suttit, pour ne pas être exposé à manquer de blé., d’avoir ma provision de deux ans , et que je me trouvasse avoir celle de trois ans ., je placeraiscette portion srira- , bondante aux derniers degrés de mon échelle d’utilité relative, et je saisirais la ppemière occasion d’échanger ce blé contre tout antre produit que je regarderais comme plus utile on dont j’épr0uverais un besoin plus immédiat. ' La Surahondance d’un ou de tous les objets rangés par nous dans notre échelle d’utilité relative , nous permet d’étendre cette échelle à un plus grand nombre de pro- duits, du moment où nous trouvons à échanger cette partie surahondante. La disette d’un ou de tous les objets qui faisaient partie
( 322 ) de cette échelle, en supprime toujours un ou plusieurs degrés. V _ ' L’abondance et la rareté des objets ne sont donc des élémens de la valeur que par l’influence qu’elles exercent sur l’utilité relative; elles augmentent ou diminuent la quantité offerte et demandée de chaque produit, en chan- geant son utilité relative. t Un objet n’est susceptible d’utilité relative pour un individu que lorsqu’il se trouve Slll'db0lld’3l’Ill'D€Ut pourvu " de tous ceux qui le précèdent dans l’échel1e qu’il·s’est faite. Une mère de famille qui aime mieux donner à ses enfans une bonne éducation que de se parer de bijous précieux, vendra ces derniers pour leur acheter des-livres. Pour elle les hijous ¤’ont plus d’ntilité relative. La coquette en jugera diB`éremmeut. W · V Une nation, prise en masse, se forme comme un indi- vidu une échelle d’utilité relative qui varie suivant ses mœurs. Elle peut l’étendre chaque fois qu’elle est sura- bondamment pourvue de tout ce qui en avait fait partie jusques-là; elle est obligée de la 1·estreindre dans le cas contraire. De-là vient que dans les disettes et les calamités publiques, certains produits cessant d’être demandés, · n’ont plus de valeur. Tout produit est une portion neïcssaîre de la richesse nationale, non en raison de sa valeu1· , mais en raison de son degré d’utilité relative. Je dis portion nécessaire, parce que tous les produits qui le suivaient dans l’ordre établi cessent d’être des richesses , quelque soit du reste la valeur qu’ils aient pu avoir dans un autre temps, du moment où ce produit et ceux qui le précèdent absorbent les facultés productives de la nation. Lorsqu’un produit est destiné à la consommation d’un llldividu , il fait partie de sa richesse au même titre, il
( 32.3 ) en est portion nécessaire en raison de son degré d’ulilité relative. Lorsqu’il n’est pas destiné à sa consommation, mais à être échangé, il üit partie de sa richesse en raison de sa valeur., en raison de la quantité de produits de sa consommation qu’il est susceptible de lui faire obtenir en échange. ' Un objet très—rare., quelque soit d’ailleu1·s son utilité l absolue , sera susceptible d’utilité relative et souvent d’une grande valeur, dans une société abondamment pourvue de tous les agrémens de la vie; il sera sans valeu1· dans une société pauvre. La valeur du plus gros diamant de la couronne du Roi de France est considérable; il en aurait, sans doute., une bien petite' dans les parties du globe habitées par des peuples sauvages , dénués de tout. Peut-être ne trouverait-on pas à Péchanger contre un mauvais arc pOlll' la chasse. vi l Ce sera donc l’utilité relative telle que nous venons de la définir et non l’utilité absolue des objets qui déter- minera , non-seuleme11t la quantité demandée , mais encore la quantité offerte de chaque produit. _ Nous avons vu de quelle manière Pabondance et la rareté des produits agissent sur leur utilité relative. Les frais de production viennent aussi la modiüer en déter- minant l’abondance ion la rareté des choses. l Voyons ce qn’il convient d’appeler _/rais de production. M. Say les délinit « la valeur échangeable des services » productifs nécessaires pour qu’un produit ait Pexistence ». Cette définition des frais de production ne répond pas à 'l’idée que nous nous en faisons; elle n’établit pas de différence ent1·e le prix de vente et les frais de production , ` car ce prix n’est jamais que Pexpression de la valeur échangeable des services productifs qu’il doit payer. Nous aimerions mieux dire que les frais de production forment
( 324 > le taux le plus bas auquel tous les services productifs nécessaires pour qu’un produit ait l’existence peuvent être obtenus; ce que Smith appelle le prix naturel, et que MM. Malthus et Sismogdi appellent, suivant nous., plus convenablement prix nécessaire, prix au-dessous duquel lei produit ne serait pas olïert. Remarquons d’ab01·d que les frais de productio_n sont, par leur nature, aussi variables que la valeur possible des services productifs dont ils se composent; le prix nécessaire d’un produit n’a rien de plus stable que son prix de vente; il ne diffère de celui-ci qu’en ce que ce dernier peut lui être supérieur pendant un temps plus ou moins long, tandis qu’il ne peut lui être long-temps inférieur sans que la production soit abandonnée. Tous les p1·oduits sont le résultat du concours des services productifs de l’industrie, des capitaux et des agens naturels. Il a été bien établi que la valeur des services productifs I de l’industrie et des capitaux, comme celle de toutes les choses susceptibles de faire la matière d’un échange, augmente en raison inverse de la quantité,ofl`erte et en raison directe della quantité demandée , et qu’elle diminue dans les circonstances contraires. Z Ces services productifs ne pouvant jamais être offerts en quantité indéfinie, ne pourront jamais être sans valeur. Il n’en est pas de même des services productifs des agens naturels. Certains agens naturels nous_ sont présentés · par la nature en quantité indéfinie; leurs services productifs I sont gratuits, personne ne peut se les approprier. Tout individu possédant le capital et Pindustrie nécessaires pour les faire travailler au profit de la société, peut s’en em- parer, §`elles sont la force du vent dans un grand nombre
( 325 ) de cas, la pesanteur de Patmosphère, la force expansive de la vapeur d’eau. Nul ne consentirait à payer d’un moulin à vent, d’une pompe, d’une machine à vapeur, une somme plus forte que celle que coûterait leur éta- blissement, sous le prétexte que l’elt`et de ces 'macbines est obtenu par 1’air et la vapeur. Il lui suffirait de prendre ces agens dans le réservoir commun par les moyens déjà employés. D’autres agens naturels ne nous sont pas présentés par la nature en quantité indéfinie, ils sont le plus souvent appropriés ; leurs services productifs sont gratuits ou ne le sont pas suivant les circonstances. Telles sont les terres cultivables , la pesanteur de l’eau dans les chutes d’eau , etc. Si le prix d’un produit est plus élevé que celui des ser- vices productifs de Pindustrie et des capitaux qui ont conc0u1·u à sa production, les se1·vices productifs de Pagent naturel app1·oprié qui les a aidés seront payés. Tel est le fermage des terres de première qualité, le loyer des chutes d’eau convenablement .·placées. Sinon, les services productifs de l’agent naturel ne seront pas payés. Tels sont les services productifs de la terre dont les produits ne suffisent pas pour payer nn fermage; tels seraient les services productifs d’une chute d’eau faisant mouvoir une usine qui ne serait pas susceptible d’être louée à un taux supérieur à l’intérêt dn capital dépensé dans sa construction. ` Le prix des services productifs d’un agent naturel sera d’autant plus élevé que le prix du produit obtenu par son concours sera supérieur à celui des, services pro- ductifs de l’industrie et des capitaux par lesquels il a été- secondé; d’autaut plus élevé que cet agent se trouvera dans des circonstances plus favorables! à la production. Quand Papprovisionnement d’une ville requiert la mise
( 326 ) en culture de toute sa banlieue ,' le blé y est payé à un prix tel qu’il suftit pour rembourser les avances du culti- vateur exploitant la piece de terre la plus mauvaise et la plus éloignée. Si ce prix était moindre, cette pièce ne pourrait plus être cultivée , Papprovisionnement nécessaire ne serait pas produit. Les services productifs de toutes les autres pièces de terre de meilleure qualité sont d’autant mieux payés que ces terres sont plus fertiles et plus près de la ville, et cela parce que la même dépense \ de services productifs en industrie et en capitaux sur ces bonnes terres, donne un produit plus fort. » ' Dans les pays fort peuplés comme le‘nôtre, les ser- vices productifs de la terre sont presque toujours payés. Les terres susceptibles d’être mises en culture sont le plus souvent affermées. Celles qui ne le sont pas appar- tiennent à un homme 1·iche qui ne se soucie pas de les exploiter; il les laisse en pâturages ou en bôis, et dans cet état elles peuvent déjà lui donner un fermage. Mais si elles étaient si mauvaises ou leu1· produit si peu demandé qu’on n’en obtîut que de quoi payer les soins des gardiens au taux ordinaire de leurs salaires ou la dépense de clôture au taux ordinaire de Pintérêt des capitaux, la terre ne ·pourrait'pas être alfermée, et le produit obtenu pourrait être considéré à juste titre comme ne comprenant 1·ien pour les services productifs de la terre. Il est encore_des cas où le propriétaire d’une terre ne pouvant se contenter du fermage qu’elle lui rapporterait _ en la.laissant en pâturages ou en bois., la met lui-même en culture , quoiqu’appliquée à ce nouveau service, elle ne soit pas susceptible de payer un fermage. C’est pour lui, faute d’un autre emploi plus lucratif, un moyen de tirer parti de son industrie et de son capital; emploi qui
( 327 ) le fera subsister comme il aurait fait subsister le fermier auquel il aurait consenti à céder les services productifs de sa terre à titregratuit. Les services productifs de la terre sont encore gratuits lorsque la quantité de terres est tellement au-dessus de la demande qu’on en fait, qu’il ne vaut pas la peine de s’en ap- p1·oprier une portion.M. de Humboldt rapporte que, dans les Llazzos de Caraccas, les propriétaires des bestiaux igiiorent totalement le nombre de têtes qu’ils possèdent; ils ne con- naissent que celui des jeunes bestiaux, qui sont marqués tous les ans d’une lettre ou d’un signe propre à chaque troupeau. Ces troupeaux paissent toujours pêle-mêle, et trouvent presque constamment une nourriture abondante. Dans les pampas de Buenos—Ayres, un cheval sauvage vaut une demi—piastre; dans les Llanos de Carraccas , deux à trois piastres (io à 15 francs). Ce prix suffit pour couvrir les frais de production. Dans notre arrondissement de Lille, un cheval de même qualité vaudrait probablement 3 à 400 francs; et ce prix n’y suüt pas pour"couvrir les frais de production : aussi n’y fait-on pas d’élèves. C’est qu’ici tous les genres de services productifs sont beaucoup plus chers que dans les plaines presque désertes de l’Amérique méridionale. ` Nous venons d’indiquer quelques circonstances de nature à influer sur le prix des services productifs d’un agent naturel.,Ce genre de services productifs est le seul qui puisse quelquefois s’obtenir gratuitement. Les services pro- ductifs de l’industrie et des capitaux seront bien ou mal payés; mais ils_le seront toujours , parce que personne ne consentira jamais à travailler gratuitement pour un autre. L’amour du repos domine Phomme; lorsque ses besoins ou ses goûts ne le forcent pas à travailler pour lui, il se repose.
( 328 ) Concluons de ce que nous venons de dire sur les frais de production : que le prix des services productifs d’un agent naturel ne fait pas partie constituante indispensable des frais de production de ce produit. Nous avons vu qu’il est seulement indispensable à la quantité demandée du pro- duit, et qu’il est tel concours de circonstances où ces services productifs pourraient être obtenus gratuitement. _ Lorsque les frais de production seront inférieurs au prix" obtenu pour le produit, les services productifs se1·ont bien payés, la production sera encouragée, le produit deviendra plus abondant. ·· Lorsque le prix d’nn produit ne couvrira pas ses frais de production, les services productifs seront mal payés, la production sera découragée, et le produit deviendra `, plus rare. ' L’abondance et la rareté des produits sont donc intime- ment liés à la proportion existante entre le prix de ces produits et leurs frais de production. En nous résumant, nous dirons que la valen1· des choses est déterminée par les quantités offertes et demandées de ces choses; Que cette quantité est déterminée à son tour par leur utilité relative; . Que celle—ci est l’utilité absolue des produits , comparée aux moyens de se les procurer ; Que Pabondance et la rareté des produits n’ont d’in- fluence sur leurs prix que par la manière do11t elles modi- lient leur utilité relative; Que les frais de production n'ont d’inl`lnence sur les prix que par celle qu’ils exercent sur l’abondance et la rareté des produits. , t De l’importance_accordée à ces divers élémens rie la valeur , sont venus plusieurs systèmes pour rendre raison
( 329 ) des prix. MM. Say et Malthus sont d’opinion que les prix sont toujours réglés par les quantités offertes et demandées. M. Ricardo ne peut nier I’influence de ces deux élémens; mais il soutient que les frais de production règlent en der- nière analyse le prix des choses, parce que la concurrence finit toujours par niveler ces deux quantités. Smith pense que la quantité de travail est la l1’1€SI.l1'€ réelle de la valeur de toute marchandise. Ce que nous avons dit plus haut indique assez que nous nous rangeons de l’avis de MM. Say et Malthus. Les quantités offertes et demandées nous paraissent régler en dernière analyse la valeur des choses. Ces deux causes immédiates sont modifiées par l’utilité relative, Pabondance, la rareté et les frais de production. Chacune de ces causes réagit su1· les autres, et c’est de leurs concours simultanés que naît Pexpression de leur effet, la valeur. Avancer avec M. Ricardo que les frais de production règlent définitivement la valeur des produits, c’est tomber, suivant nous, dans un cercle vicieux. Lorsque le prix cl’un produit égale ses frais de Pl'0dUCtlOD , ceux-ci ne sont que Pexpres- sion de la valeur des services productifs qui ont concouru à former le produit. Or, cette valeur n’est-elle pas fixée , par les quantités offertes et demandées de ces services pro- ' dnctifs? h · Il n’arrive que trop souvent qu’il y ai des obstacles in- surmontables pour que le prix des choses se nivèle avec leurs frais de production. Pour obtenir cet elïet, il faut nécessairement qu’il y ait libre concurrence ent1·e les produeteurs, puisque ce sont leurs oiïres simultanées qui l doivent réduire les prix. Si un seul individu se trouvait possesseur d’une marchandise , il est clair qu’il n’y aurait d’autres bornes à ses prétentions que la faculté de payer des demandeurs. Qu’une société, par exemple, obtienne le privilège de se faire fabricante de tabac à Pexclusion de
( 330 ) tout autre producteur; qu’une loi oblige tous les cultiva- teurs, sous les peines les plus sévères, à lui livrer tous leurs tabacs au prix qu’elle voudra les payer, rien ne pourra l"obliger à baisser le prix de cette denrée , que l’impossi—A bilité dans laquelle elle placerait les consommateurs de cette poudre d’en faire usage, en la tenant à un prix au—dessus de leurs moyens. Elle cherchera à obtenir de son -privi- lége un effet maximum en réglant le prix de manière à ne pas trop nuire à la consommation; elle cherchera , comme on le dit vulgairement, à plumer la poule sans la faire crier. L’effet des monopoles n’est pas toujou1·s également ex- clusif; mais il a toujours pour résultat de maintenir le prix des produits au-dessus des frais de production aux- quels la libre concurrence au1·ait donné lieu. Bien sou- vent cet eiïet l1’€SÈ pas obtenu en augmentant les bénéfices des producteu1·s, mais seulement en substituant une ma- nière de produire désavantageuse à une manière avanta- geuse. Par exemple , il y a nombre d’années que le dépar- tement du Nord et la Belgique étaient en possession de la fabrication des huiles de graines que la France con- sommait. Depuis 1814, P0lll` protéger cette fabrication; Padministration a établi un droit prohibitif sur celles de Belgique, en même temps qu’elle mettait un droit un peu moindre, mais aussi à-peu-près prohibitif sur les graines oléagineuses, pour en protéger la culture. Le p1·emier effet, de ces lois a été de mettre le consommateur français à la merci des producteurs, en faveur desquels la prohibition avait lieu; en conséquence les huiles se sont soutenues à un prix de 20, 30, 40 et 50 p. °/0, plus élevé que dans un pays voisin. Le consommateur a perdu cette différence , qui a été gagnée par les producteurs. Toutefois la concur- rence nationale dans toutes les professions a ramené les~
( 351 ) · bénélices au taux ordinaire, et le propriétaire de la terre, seul, e11 vertu de l’espèce de monopole qu’il lui est pos- sible de faire de son agent naturel, a profité de ces lois. Il n’en tirera pas cependant tout le profit qu’il pouvait en . espérer; le haut prix des huiles a encouragé la culture du colza et de la navette dans une foule de terrains où cette plante ne pouvait pas être cultivée auparavant : l’eH`et de ces plantations s’est fait vivement sentir dans ces dernières , années; nous avons vn la récolte de notre département manquer deux fois de suite sans que le prix des graines s’en ressentît. Ce commerce, pour lequel notre localité possède une foule d’avantages, s’éloigne de nous, et con- tinuera à_s’en éloigner aussi long-temps que le haut prix p des huiles encouragera la culture des graines dans des pays moins favorisés que nous : sous l’empire de ces lois que nous avons provoquées, nous finirons peut-être par perdre la moitié de nos consommateurs, à leur grand détriment ainsi qu’au nôtre, Si ce genre de commerce était resté libre , nous aurions été les entremetteurs naturels,d’échanges avan- tageux avec la Belgique; nous lui aurions fourni d’autres produits français en échange des huiles que l’on n’aurait_ pas produit dans les autres parties de la France où cette p1·oduction est moins avantageuse que dans les Flandres i française et belgique : les consommateurs les auraient ob- tenues à bien meilleur compte, et notre département ne se verrait pas sur le point de perdre une bonne partie de ce commerce. En propageant la culture des plantes oléagiy neusesedans des terrains où cette culture ne peut se soutenir qu’à la faveur du liant prix des huiles , lemonopole n’a eu d’autre elïet que de substituer une manière moins avanta- geuse de produire à une autre plus avantageuse; savoir, l’échange libre des produits que la France fabrique à meil- leur marché que la Belgique, contre des huiles que celle-ci
( 332 ) fabrique à meilleur compte par suite des avantages de position qu’elle partage avec notre département. Elle aurait reçu nos vins, nos modes , nos porcelaines , nos glaces, en échange de ses huiles et de ses toiles. Les deux pays auraient fait, comme avant leu1· séparation, un commerce réciproquement avantageux. Les frais de production, c’est-à-dire le taux le plus bas auquel la libre concurrence pourrait faire obtenir les ser- vices productifs nécessaires pour fo1·mer un produit, ne À règlent donc pas constamment la valeur des choses. l Revenons à l’examen de quelques opinions des écono- mistes que nous avons déjà cités. M. Say a très-bien réussi à relever l’industrie commerciale dans l’opinion, en prou=- vant qu’elle contribuait à la production de la richesse, j comme toutes les autres industries; que son objet était de donner aux produits une façon productive en les trans- po1·tant des lieux où ils étaient trop abondans, dans ceux où ils l’étaient moins. Mais là , comme dans beaucoup _ d’autres endroits de son excellent ouvrage, il a confondu comme synonimes les expressions de valeur et de richesse. C’est ainsi qu’il dit du commerce :« C’est une façon pro- _ » ductive donnée au produit par le commerçant, et dont » il résulte une création de valeur qui constitue l’espèce de » p1·oduction qu’on doit à l’industrie commerciale. » La valeur d’un objet, dans un lieu quelconque, ne dépend · pas précisément du transport de cette denrée dans ce lieu; il y a plus, cette valeur sera d’autant moindre, qu’on y en transportera davantage, toutes les autres circonstances restant les mêmes. La valeur d’une marchandise dans un lieu, dépend, comme nous l’avons vu , des quantités of- fertes et demandées de cette marchandise, comparées aux quantités offertes et demandées de celles qu’on veut recevoir en échange. La valeur de cette marchandise est un fait en
( 333 ) partant duquel le commerçant juge s’il lui est ou ne lui est pas avantageux d’expédier. ll ne crée pas cette valeur, il l’accepte; et cela est tellement vrai , que tous les jours des négocians maladroits ou malheureux font des expéditions de marchandises dont on ne veut ni ne peut rembourser les frais de transport, et qui donnent de grosses pertes. Du moment où ce négociant a expédié un produit d’uue utilité absolue, il a créé sur les lieux une richesse pour quelqu’un; mais si Putilité relative de cet objet n’est pas appréciée sutii- samment pbur couvrir ses frais de production , ceux à qui il aura vendu gagneront tout ce qu’il perdra. Ils auront été mis par lui à même de consommer un produit qu’ils n’au- raient pu consommer , s’il n’avait pas fait le sacrifice dc le do1mer à un prix inférieur à celui de production, La richesse produite sera la même; mais sa distribution aura été telle, que Pexpéditeur n’y aura pas trouvé la part qui devait lui revenir. Il ne sera pas tenté de recommencer un genre de production auquel il ne trouverait pas son compte. Si le produit était susceptible d’être vendu à un consommateur disposé a rembourser les frais de produc-· tion , il y a eu simplement mauvaise distribution. Si per- sonne n’était à même de le faire, c’est une preuve que ce produit n’é_tait pas d’une utilité relative sullisante, et que sa production doit être abandonnée pour le moment. M._ Say, dans une note relative àla page 2 du r.°' vol. de l’ouvrage de M. Ricardo, dit: « la valeur, cette qualité abs- » traite par laquelle les choses deviennent des richesses ou » des portions de richesses, était une qualité vague et arbi- I » traire que chacun élevait ou abaissait à son- gré selon »i l’estime que chacun faisait de sa chose , mais du moment » qu’on a remarqué qu’il fallait que cette valeur fût re- » connue et avouée, pour qu’elle devint, une richesse réelle , n la science a eu dès—lo1·s une base lixe: la valeur courante az
( 334 ) » et échangeable des choses., ce qu’on appelle leur prix » courant, lorsque Pévaluation en est faite dans la monnaie » du pays. » · _ _, Est—il bien vrai de dire qu’il fallait que la valeur d’une chose fùt reconnue et avouée pour qu’elle devînt une ri- chesse réelle? M. Say cite un peu plus bas l’exemple du gros cultivateur du Kentucky qui consomme lui-même les pro- duits»de ses terres; certes leur valeur n’a besoin d’être reconnue de personne pour qu’ils soient considérés par lui comme des richesses, et il en est de même chaque fois qu’une chose doit être consommée par son possesseur sans échange préalable. Que le morceau dc pain qui doit me sauver la vie; vaille un franc ou un million de francs ., la chose m’est fort égale si je dois inévitablement le consommer. La valeur d’une chose ne doit être prise en considération que lo1·squ‘il s’agit de savoir ce qu’elle produira à son possesseur en denrées de sa consommation par Péchauge qu’il en peut faire. Cette valeur règle la portion de denrées de sa con- sommation qu’il peut se procurer en échange et à cause de cela il est obligé d’en tenir compte chaque fois qu’il ne prod uit pas directenzent ce qu’il désire. On a posé ent principe que la fortune d’un état se com- posant de la somme des fortunes des particuliers, ce qui était vrai de l’une était vrai des autres; que ce qui favorisail; légitimement la fortune des particuliers était également favorable à la fortune nationale. Il est cependant essentiel d’établi1· une différence entre ces deux choses. V I La plus grande partie des produits de la consommation d’une nation est obtenue par le moyen de l’industrie et du commerce intérieur, la quantité de ces produits qu’elle obtient par le commerce extérieur est toujours minime rela- tivement à sa consommation totale..Elle consomme elle- , même latotalité de ses produits. La valeur, à Pétranger,
( 335 ) des produits qui lui servent de moyen d’écbange pour obtenir les denrées de sa consommation qui sont l’objet de son commerce extérieur est donclaseule valeur qu’il lui soit avantageux de ne pas voir diminuer. Un particulier n’est pas dans le même cas. Le plus souvent il ne produit lui·même qu’une partie minime des produits qu’il consomme. ll obtient la plus grande partie de ces produits par voie d’échange (par son commerce extérieur avec ses compatriotes), il ne consomme qu’une t1·ès·petite partie des produits qu’il fabrique. Suivant qu’il est déten- teur d’une quantité plus ou. moins forte de ces produits, sa fortune est susceptible d’éprouver plus ou moins de chan- gement par celui de leur valeur. Il a bien intérêt, comme sa nation, à ce que tous les produits baissent de prix , qu’iIs soient obtenus de la nature par un moindre sacrifice; mais ce qui lui est préjudiciable, c’est que le produit dont il est détenteur baisse au profit de ses compatriotes, avant qu’il ait pu Péchanger contre ceux qu’il doit consommer et que les moyens plus économiques de le produire lui soient connus. . Il n’est pas étonnant qu’on ait été porté à confondre souvent la valeur avec la richesse. C’est sous le manteau de la ` valeur que cette dernière se présente dans une foule de rapports d’individn à individu. Les richesses sociales s’étant trouvées jusqu’ici fort inégalement partagées, le soin de la I conservation du capital social a toujours été Poccupation du petit nombre. La division des occupations nous engage aussi très-souvent à conserver une masse de denrées dont nous ne devons consommer qu’une- partie presqmfinsignii fiante. C’est ainsi que le négociant en denrées coloniales, le spéculateur en blés, le spéculateur en huiles, conservent souvent une très—grande masse de ces denrées. Ce qui leur importe pour obtenir de la société le remboursement de
( 336 `) leurs avances, c’est la valeur de ces denrées. Pour eux, il s’agit de la conservation de leurs richesses. Mais la- société I qui doit consommer ces denrées nlest pas dans le même cas; · ce qu’iI lui importe, à elle , c’est leur quantité, au moyen de laquelle elle sera plus ou moins bien pourvue. Son intérêt est même que leur abondance soit si grande qu’elles nlaient qu’une petite valeur et que leurs détenteurs en les produisant à bou compte puissent les céder à bas prix. Pour quela production d’uue denrée soit encouragée, ilfaut qu’_elle donne un grand bénéfice à son producteur ou tout au moins un bénéüce sullisantpour qu’il ne cherche pas un autre emploi de son capital et de son industrie. Ce but · peut être atteint de deux maniè1·es, en provoquant uneaug— mentation de la valeur 'de ce produit relativement à celle de tous les autres ou bien encore en faisant diminuer la valeur de tous les autres par rapport à lui, ce qui 1·evient au même pour la quotité de Pencouragemenl; donné. Exami- nons lequel 4 de ces deux moyens est le plus favorable à la richesse publique. On n’a pas eu de mal à persuader à ceux qui confondaient les idées de valeur et de richesse qu’il était plus avantageux de faire augmenter la valeur du produit _qu’on voulait protéger, c’était en mêmeitemps augmenter la richesse. C’est ainsi que l’école de Quesnay en était venue à ce principe absurde que « la non valeur avec Pabondauce n’est point V » richesse. La cherté avec pénurie est misère. Ifabondance » avec cherté est opulence. » Bien que cette erreur ne soit pas celle de plusieurs économistes qui ont confondu. les deux idées dans un grand nombre de cas, elle a été long- témps, elle est encore actuellement une idée généralement reçue chez le vulgaire. Chaque fois que les partisans du systéme prohibitif ont voulu favoriser un genre de produits, ils n’out pas trouvé d’autre moyen que de soustraire les
( 337 ) producteurs indigènes à la concurrence étrangère en en prohibant l’importation. Par—là ils donnaient inne plus grande valeur au produit qu’il s’agissait de protéger. Il est vrai que cette augmentation de valeur tournait au détriment de tous les consommateurs du produit, mais celà, dans leur systême était pen tle chose parce qu’an moins le prix était payé à un producteur indigène et l’argent ne sortait pas du pays. Les anglais peuvent se vanter d’avpir eu , dans ce genre , une supériorité bien marquée et d’avoir poussé le systéme prohibitifaussi loin 'qu’il était possible de le faire. Il fallait une sauté économique aussi robuste que la leur pour ne pas succomber à l’expérience de leurs lois sur les céréales. En proliibant les grains étrangers dans un pays. _ aussi populeux et dont le sol est généralement ingrat on a fait payer le pain au consommateur anglais à 50 p.%an moins au-dessus du prix auquel la libre concurrence l’aurait établi ; on a dirigé les capitaux vers une agriculture ruineuse puisqu’elle s’exerçait sur des terres stériles qui étaient loin de 1·endre à leurs industrieux cultivateurs une récolte pro- portionnée à leurs labenrs; on a privé l’industrie anglaise d’uu débouché plus avantageux de ses produits manufac- turés, etc. Son avantage supposé était d’empêcher l’Angle—> terre d’être tributaire de la Pologne pour ses blés , comme si l’Angleterre avait pu se dispenser de lui payer ce pré- tendu tribut sans que la Pologne cessât de son côté d’être tributaire de l’Angleterre pour ses produits manufacturés, ou plutôt comme si on était tributaire de son vendeur ’ quand on fait avec lui un libre échange. C’était encore afin- ` de mettre ses terres en valeur; comme si., prendre dans la poche du consommateur pou1· mettre dans celle du proprié- taire de terre , prendre en un mot au pauvre pour'donuer au riche était nn acte avantageux pour re pays. Ce dernier avantage est encore regardé connue tel par une foule de L
( S38·) gens éclairés. Nous avons vu dernièrement M. Moreau de Jonnês en faisant., comme ou l’a dit fort élégamment , Pinventaire du genre humain, regretter pour la France que le produit net de ses terres fût dans une si petite proportion avec leur produit brut, comparativement à l’Angleterre. Le gouvernement Anglais a-t-il augmenté la richesse de l’Angleterre en provoquant les mesures dont nous venons cle parler dans Pintérêt de Pagriculture? Il nous semble que ces mesures ont eu un résultat tout opposé. On a fini par produire la même quantité de grains qu’auparavant , seule- ment on a changé le mode de production. En cnltivant les · grains en concurrence avec les fermiers de la Pologne, les fermiers anglais avaient été obligés de laisser en bois et l paturages toutes les terres trop mauvaises pour soutenir cette concurrence. Les grains que ces terres ont produit depuis coûtaient au moins 25 francs Phectolitre à leurs producteurs. Ils étaient achetés auparavant su1· les marchés rl’Europe avec des produits des manufactures anglaises et ne revenaient dans les ports d’Angleterre qu’à 12 ou 15 fr. l`l1ectolitre. La nation anglaise a perdu sur cette po1·tion toute la dittérence entre ces deux prix. Uaugmentation de valeur éprouvée par les grains produits sur les terres ancien- ~ nement cultivées est passée de la poche des consommateurs dans celle des propriétaires ou du tisc. (Pest comme si , possédant de bonneslterres, l’Angleterre avait 1·enoncé à leur culture pour ne cultiver que les plus mauvaises. Cette manière d’eucourager la production d’un objet en cherchant à en augmenter la valeur est donc essentiellement nuisible à la prospérité nationale. _ Nous avons dit qu’il .y avait un autre moyen dÈencoura·- gement, celui de faire diminuer la valeur de tous les autres produits par rapport à celui dont on voulait encourager la production. L’ett`et sera nécessairement le même pour ce
( 339 ) produit, mais il sera bien différent pour la ricl1esse natio- nale. Pour arriver à ce résultat, il faut faire ensorte que la production, ed général, jouisse de la plus grande facilité, que Pinstruction généralement répandue fasse découvrir les lois de la nature favorablesàla production, qu’il y ait sûreté et protection pour. toutes les propriétés afin de faciliter Paccumulation des capitaux et l’application de ces lois; il faut encore que chaque industriel, mis en possession des moyens les plus avantageux de produire, ait la liberté de les employer; en un mot, que la société constituée pour la production ait la liberté la plus illimitée dans Pexercice de ses fonctions productives. Dans cet ordre de choses , la faci- lité de la production de chaque objet en particulier en fait _ Pabondance, et Pabondance de tous les produits est ~un encouragement à la consommation et à la reproduction de chacun d’eux. _ Cet ordre de choses mène à la prospérité générale , Pautre y apporte des obstacles èoutinuels. V `
( 34¤ ) ·LIT`TrERAT_URE. A E L O G E I i DE PLINE LE NATURALISTE , Pari lVl.'~A. F ÉE. · Nec ulli fuit vitio Deos colere, ` qll0qlI0 ll’l0(l0 possel. ‘ Pmxin, lîv. 1.•' Préface. I. QUE des savans, laborieusement livrés à l’étude, nous aient donné d’importans ouvrages sur une matière spé- ciale qui a usé leur vie entière; que ces ouvrages étonnent par leur étendue et nous paraissent devoir excéder les bornes ordinaires de l’existence humaine, je pourrai néanmoins comprendre que le travail et les veilles aient produit de pareils résultats. Solitaires au milieu du monde, et s’occupant du bonheur des hommes en pa- raissant les fuir, ces savans ont 1·arement quitté leurs V occupations chéries. Avares d’un temps employé à con- quérir une gloire utile, trop convaincus de la briéveté de la vie, ils ont sacrifié, sans regret, dignités et for- tune, persuadés qu’ils étaient qu’il vaut mieux instruire les hommes que les gouverner. Ainsi, ne déviant jamais de la règle de conduite que leur traça la plus saine philosophie, il leur a été donné <l’é1ever aux sciences des monumens qui attestent à la postérité quel fut leur amour pour elles., Mais que des hommes entraînés dans le tourbillon des atïaires ou des plaisirs, aient pu, tout ~ à la fois, remplir des emplois et cultiver les sciences;
( 34¤ ) qu’ils aient pu sacrifier aux grâces et à la philosophie`, se montrant hommes du monde par les agrémens de leur esprit, hommes cl’État par la solidité de leur jugement, et qu’indépendamment de qualités si' opposées, ils aient étonné le monde par la prodigieuse variété de leurs connaissances et par la multiplicité de leurs ouvrages, voilà ce qui doit surprendre Pimagination, et ce qui, donnant à l’homme un juste sentiment d’orgueil, doit le rassurer sur ses destinées futures; lui, à qui Dieu a départi une intelligence si supérieure à celles de tous les êtres de la création. Pline doit être placé dans le petit nombre des hommes doués par la nature de cette merveilleuse activité des facultés intellectuelles, qui donne naissance aux travaux destinés à faire époque dans l’histoire des nations. Cette _ qualité naturelle n’expliquerait pourtant qu’imparfaitemeut encore comment il put conduire à lin cette foule <l’écrits, entrepris pour la' plupart au milieu du tumulte des camps ou de Pagitation des cours, si nous n’avions appris que Pline, juste appréciateur du temps., savait que la persé- vérance seule achève ce que le génie coneoit Combien tlillûmlïies sont nés, à qui il n’a manqué, PCUF illuStl'€l` leur pays , que de s’être dit: « Le présent nous appar- tient, l’avenir est À la Providence. » · On n’est pas toujours d’accord sur la patrie des grands i hommes; plusieurs villes se disputent l’honneur d’avoir vu naître Homère (2). Musée, Orphée, et plusieurs autres poëtes de Fantiquité, n’ont plus pour nous de patrie; et Dioscoride, Pline et quelques autres naturalistes plus rapprochés de nos temps, ne nous ont point indiqué, dans les ouvrages qui nous sont parvenus cl’eux , le lieu de leur naissance ; comme pour nous apprendre que ceux qui ont travaillé à instruire ou à civiliser les hommes,
( 342 ) doivent être regardée comme des cosmopolites qui n’out point de patrie exclusive, parce qu’ils appartiennent au monde entier. _ Cirrus Pmmus Sncuunus , naquit, suivant Suétone, à la nouvelle Côme, ancienne colonie des Romains, dans Ie pays des Insubres; suivant d’autres , il vit le jour à Vérone; et, suivant une dernière opinion, a Rome. Son père se nommait Celer, et sa mère Marcella. Quelques savans ont cherché à prouver que la famille de Pline était d’origine— grecque, et qu’il fallait éc1·ire Plyne, _ et non Pline, comme il est `d’usage de Porthographier (3). ll paraît mieux établi qu’il naquit l’an 23 de I.-C. , la neuvième année du règne de Tibère, sous le consulat de Cornelius Cethegus et de Vitellius Varro : son édu- cation fut soignée, s’il est permis de l_a juger par les fruits qu’elle rapporta; sa naissance dut être illustre; car, bien que le génie et les talens sachent rapprocher les distances, le caractère austère et peu_ courtisan de Pline l’eût empêché de réussir auprèsndes grands , s’il ne se fût de bonne heure trouvé leur égal (4). _ »· Le peu que nous savons de la vie de Pline nous a été appris par Suétone (5) et par Pline le jeune , qui parle de son illustre parent avec le respect et la tendresse d’un (ils. C’est à ce dernier que nous devons 11n récit circons- tancié de la mort du célèbre naturaliste son oncle. Il s’adresse, comme on sait, à Tacite *, et Pinvite à immor- taliser ce glorieux trépas. Nam video morti ejzu, si cele- bretur a te, ùnmortalem gloriam essc proposzlrtm. C’est à ce même Pline le jeune **' que nous devons une liste des ouvrages de Pline l’ancien. Les titres \qu’il nous fait con- +‘ _.(.°uius Plinius Tacilo syn S. Lib. VI, Éplsl. 1G. **' (`aius Plinius Cœ¢·iliu`li1aI'r.‘u suo S. Lib. 111, aïpisl. 5.
( 343 ) naître en indiquent Pimportance , et en font vivement regretter la perte. Un passage du septième livre de l’Histoire Naturelle, nous apprend que Pline était en Afrique à vingt-un ans: on ignore en quelle qualité. Quelques années après, il eut le commandement d’un corps de cavalerie, avec le titre de Pray%ctus alœ; il servit avec distinctio11 en cette qualité pendantles guerres de Germanie, sous Pompoûius Secundus, 4 poète tragique latin , son parent et son ami, qui fut consul l’an 40 de J.-C. Pendant cette campagne, écrivit un livre technique sur Pexercice équestre dujavelot °, ouvrage es- timé alors , et qui aurait augmenté nos connaissances sur la tactique militaire des Anciens, Il se démitàvingt-quatre ans .. de sa charge de commandant de la cavalerie , revint à Rome, s’occupa de jurisprudence, et plaida avec succès diverses causes; à trente ans, il publia la vie de Pomponius Se- cundus *"*; peu d’années après, il donna son Histoire des des guerres de la Germanie jusqu’à la mort de Drusus— Néron *‘”*(B); un motif pieux le déterminaà entreprendre cet ouvrage: Pombre du Drusus (si l’on en croit Pline le jeune), lui apparut en songe, et lui ordonna de sauver sa gloire de l’oubli. Pline eût résisté à l’ordre d’uu despote ; il céda sans peineà l’avis secret d’un héros ami des hommes , plus grand encore par ses vertus privées que par ses vertus guerrières. Il eiît dédaigné de servir la puissancé, mais il crut qu’il fallait servir la ve1·tu; et la piété conduisit le V burin de l’histoire, Il avait à peine quarante ans, Iorsqu’il écrivit son Traité sur l’Homme d’étude (Sîz¢di0si)’*"‘**; ou * De Jaculaiiane equeslri , lib. 1. ** De Vita Pomponii Secunzli, lib. il. M" Bellorum Germtwiœ, lili. xx. ` q *"“** Studiusi, lib. xxx.
( 344 ) nommait ainsi à Rome les personnes qui se consacraient à l’étude des lois. Il paraît qu’il avait suivi dans cet impor- tant ouvrage le plan de Quintilien: il prenait son élève au berceau , et ne le quittait que lorsqu’il l’avait conduit à la perfection de 1’art. Son livre était enrichi de nombreux fragmens des' plus célèbres plaidoyers prononcés à Rome- Cinq ans aprë, il acheva son discours sur les équivoques du langage (Dubiz'sernz0nzÉs·)**; Cet ouvrage était remarquable par une grande liberté d’expression , et paraissait avoir été dicté par la haine la plus prononcée contre les oppresseurs des peuples. Pline écrivait avec un courage qui ne trouvait qu’un très·petit nombre d’i.mitateurs , surtoiit à l’ép oque où Néron, régnant parla terreur, commandait la servitude, si nécessaire à la tyrannie. Vers le même tems , il écrivit son Histoire Romaine , qui était la continuation de celle d’Auti— dius Bassus **". Il eut besoin, dans cet ouvrage, de toute la prudence de Pâge mûr, pour éviter les écueils où s’eXpo— sent ceux qui écrivent sur des évéuemens contemporains. Esprit supérieur, il augmenta sa réputation sans risquer sa sûreté , la où de moins habiles auraient compromis 1’une et l’autre; car l’on sait combien il est dangereux , pour le repos et pour la gloire , de chercher la vérité , quand les passions des hommes sont intéressées à Pobscnrcir. Quelque tems après la publication de ce dernier ouvrage, il fut nommé augure, et ensuite procurateur dans l’Espagne cîtérieure. Il acquit dans l’exercice de ces importantesifonctions de n0uveaux` droits à la reconnaissance de ses concitoyens, en faisant supporter plus patiemment le joug de Rome aux peuples conquis. On croit que précédemment il avait exercé * Dulvii scrmnnis , lib. VIII. I M A [ine Aufdii Basri, lib xxxi. `
( 345 ) le même emploi en (Qermanie et dans la province de Nar- bonne; mais ce fait n’est pas sutiisamment prouvé. Après avoir géré les affaires en Espagne, pendant trois ans, il obtint son rappel à Rome , où il revint l’an 71 de notre ère. Ce fut alors qu’il visita la Grèce, et qu’on suppose qu’il connut Dioscoride (7), qui, comme lui, tlorissait sous Néron. A son retour à Rome, il adopta son neveu, Pline le jeune (8), et s’occupa de mettre en ordre ses immenses matériaux sur les sciences naturelles, fruit de ses lectures et de ses observations particulières. Il les publia sous le titre d’Histoire Naturelle°, à deux époques différentes, mais assez rapprochées l’une de I’autre. C’est le seul de ses ouvrages qui nous soit parvenu; tous les autres u’ont pu, malgré leur importance, traverser les siècles de barbarie ' qui nous.séparent des Romains. Ils 0nt‘eu le sort de ces frivoles productions qui n’auraient jamais dû naître, et dont l’oul»li'fait justice aussitôt qu’elles sont nées (9). L’Histoire Naturelle a du sa conservation à Pimportancc générale du sujet qui en fit rapidement multiplier les copies. Tel est llavantage d’écrire sur des sciences aux- · quelles se rattachent les premiers besoins de l’I1omme. Des révolutions peuvent saper l’éditice social; des guerres, renverser les empires: les cohquérans, qui trop souvent triornphent pour détruire, s’occupent encore des sciences utiles en portant une main sacrilége sur les monumens des beaux—arts. Palais, temples, cirques, tout disparaît; ils abandonnent à la poussière des bibliothèques , ou livrent I aux flammes ces manuscrits, fruits ignorés des loisirs d’un peuple dont tous les besoins sont satisfaits; mais ils respectent la cabane du laboureur, l’atelier du tisserand , et * Nalurœ Hislnriarum , lib. XXXYIL
( 346 ) le peu d’écrits vraiment utiles que dicta l’amour du bien. Ainsi trouvèrent grâce à leurs yeux les écrits des Pline et des Columelle; ainsi seraient conservés par un vainqueur ignorant et barbare les écrits immortels du philautrope et vertueux Parmentier. Oui, si le sol de notre belle patrie était envahi par ces hordes à demi sauvages, qui, vivant sur les confins de I’Europe et de l’Asie, semblent n’appar- tenir à aucune de ces deux parties de la terre; si leur bras impie brisait les monumens de notre gloire passéeqet de notre gloire présente, il est u11 tombeau qui aurait droit à leurs hommages. Respecté par ces farouches étrangers, ce tombeau recevrait encore une fleur; et l’on y lirait gravé dans tous les idiômes: A l’a1m' des hommes. Rassasié de grandeurs et de gloire , Pline n’av:1it encore rien perdu de cette activité d’esprit qui lui fit enfanter tant d’ouvrages utiles; parvenu à l’âge où Phomme ap- pelle, par un instinct secret , ce repos qu’il ne doit trou- ver qu’au-delà de la vie, il travaillait comme s’il avait du chercher à sauver de l’0ubli ce nom qui ne devait plus g périr. Commandant de la llotte de Misène, il montait en cette qualité un vaisseau liburnien ; _car alors les plus grands citoyens de Rome n’avaient point de sinécures. Il habitait quelquefois , près de la mer , une maison de cam- pagne , et s’y trouvait lorsque le sein de la te1·1·e fut ébranlé par d’horribles secousses qui annoncèrent, avec la pre- mière éruption du Vésuve(1o), le dernier jour de Pom- peïa et d’Herculanum , et les funé1·ailles de vin gt-cinq mille citoyens. Aux calendes de septembre, et vers la deuxième heure après midi, il parut unemuée d’une forme et d’une grandeur extraordinaire : Pline , couché au soleil, étudiait, suivant sa coutume ; il se lève afin d’observer ce phénomène. La nuée pa1·tait du Vésuve, et avait de loin la forme d‘un arbre, dont le tronc, prodigieusement prolongé , aurait ·
< 347 ) été ramitié vers son sommet. Pliue commande aussitôt qu’on équipe les galères , et se met en mer, poussant droit vers la nuée, afin de secourir la garnison de Rétina, qui se t1·ouvait la plus exposée. Pendant la route , il dictait avec calme les observations que lui faisait naître cet atfreux prodige. Rien "ne put arrêter son intrépide navigation; en vain les navires. se couvraient d’une cendre épaisse et brûlante; en vain d’él10l'm€S fragmens de pierres et de rocs calcinés menaçaient ses jours , il ne s’arrêta que lorsque la. marche des vaisseaux devint impossible. Une partie de la montagne, en s’écroulant, présentait de nou- veaux écueils et un nouveau rivage. Son pilote lui donna le conseil de gagner la_pleine mer; mais il s’y refusa constamment. Ne pouvant secourir Rétina, .il ne perdit pas encore l’espoir d’être utile. Lajîartwze ,' dit-il, favorise ` les gensrle cœur; tournez vers Pomporzàvzus : ce dernier était à Stahies. Pline arrive, débarque, et passe la nuit avec Pomponianus, auquel il donne 'Pexemple du courage; il soupe, prend un bain , et dort tranquillement. Bientôt on le réveille : chacun était résolu de gagner la ` campagne pour éviter d’être enterré sous les cendres. On se met donc en route, et on parvient à gagner le bord de la mer; mais elle était si agitée, qu’il ne fut pas possible de se rembarquer. Pline se coucha un moment ` sur une voile qu’on ·étendit pres du rivage. A peine y reposait-il, que Péruption redouble de fureur; tout le monde prend la fuite; lui se lève, appuyé sur deux es— claves, mais retombe aussitôt, sutt`oqué_ par les vapeurs _ sulfureuses que le vent avait poussées de ce côté. Ainsi périt ce grand homme , à l’âge de cinquante-six ans , dans une de ces catastrophes qui font époque dans la mémoire des hommes. Ainsi fut martyr de l’un de ses plus épouvan- tables phénomènes, Pohservateur et Phistorien 'deila na-
( $48 ) ture; mais son ombre doitlen être consolée, car c’est à l’étude deicette même natnre qu’il a dû Pimmortalité (11). Pline , si l’on en croit une fort ancienne peinture (12), avait la physionomie spirituelle et le regard sévère; sa figure était belle, quoique maigre; ses yeux fort grands. Il avait le nez aquilin, la bouche fortement prononcée; et le menton creusé d’une fossette ; sa poitrine était large , et tout dispose à croire, d’après_son buste, que sa taille était élevée. La nature des occupations de Pline nous fait assez con- naître quelle dut être la douceur de ses mœurs. Des habi- tudes vicieuses sont incompatibles avec des goûts simples. Pour pouvoir étudier les sciences naturelles, il faut un esprit dégagé du joug des passions tnmultueuses; le carac- ' tère du naturaliste doit se ressentir de la douceu1· de ses travaux; cherchant à s’instruire en instruisant les autres, il appo1·te, dans son commerce avec eux, Pindulgence et i la philanth1·opie du sage; respecté de tous, il n’est envié. de personne, car ses écrits sont plus utiles que brillans, et sa gloire plus solide qu’éclatante. Aussi, les écrivains cone temporains de Pline ont respecté cet homme ,~ qui vécut_ dans les cours en conservant la pureté de ses mœurs·primi— tives et Pindépendance du philosophe. Chacun des ouvrages? qu’il publia honore 'son cœur. Son Histoire de Pomponins Siecundus, ainsi que celle de Drusus-Néron, fut écrite pour sauver de l’o ubli la mémoire de deux grands hom- mes; son livre sur les Équivoques lit éclater son amour pour son pays et pour la liberté. L’utilité générale dicta tous ses autres écrits. Son Histoire naturelle ne contient pas·un€ seule phrase qui ne puisse être avouée par un homme de bien. Une ame v1·ai.rne11t romaine rappelait en lui la grandeur de celle des héros de l’ancienne Rome. Uintrépidité qu’il montra lors du désastre du Vésuve, nous ‘—
( 349) apprend quelle dut être sa conduite;} la tête de ses soldats. Humain, sobre, diligent , sa tranquille fermeté à Paspect du trépas, témoigne que sa conscience était pure; car le méchant craint la mort. Simple dans ses habits et dans ses _ mœurs, il avait un génie ardent qui ne l’empêchait point d’apporter au travail cette application qui paraît incom= patible,avec l’activité. Tout le temps qu’il'ne passait pas à s’insti·uire, était un temps qu’il regardait comme perdu. Il se mettait à l’étude, en hiver, à trois heures du matin', et quelquefois même à minuit, ne donnant au sommeil que le temps strictement nécessaire; encore i·egrettait=il que la·f`aib1esse humaine Pobligeât à réparer ses forces (13). Tel fut Pline, à qui Vérone éleva une statue, et qui , mort à’cinquante—six ans, vécutplusieurs âges d’hommes pour les- sciences qu’il cultivait, ayant su mettre à prolit tous les instans d’une fugitive existence. II. Quiconque entreprend de louer un grand homme,pent toujours le faire dignement, quand il se borne à parler ou de ses ouvrages ou de ses actions; car alors la faiblesse du panégyriste est relevée par Pimportance de la matière , et l’auditeur cesse de voir celui qui parle, pour ne plus s’oc- ` cuper que de celui dont on Pentretient. Pline , qui aurait pu être pour nous Pline Phistorien, ou Pline le rhéteur, n'est pour nous que Pline le naturaliste (x4); il ne nous reste que Pouvrage qui lui _a valu cette qualification; tous les autres ont disparu. Comme ces monumens renversée par lamain du temps, dont Pexistence n’eût pas même été soupçonnés, si une pierre, conservée par hasard, ne nous apprenait que là fut jadis un temple, un palais, un arc de tfiomphe , qui embellissaient cette terre maintenant dé- serte; ainsi les ouvrages de Pline ont été détruits _; et nous n’eu connaîtrîons même pas les titres, s’ils rfsvaient été recueillis par son neveu. Admirons la modestie de lèur _ a3 ` \
( 350 ) auteur, qui ne laisse point connaître dans son Histoire Naturelle, le dernier de ses ouvrages, qu’il ait écrit un autre livre. Esprit médiocre , et né dans ce siècle, il n’eût pas manqué, comme il est d’usage, de renvoyer à son précédent ouvrage, quelque différence même qu’i1 y‘eût· entre les matières qu’il traitât. * L’lIistoire Naturelle de Pline est l’Encyclopédie (15) des Anciens. C’est un vaste recueil où se trouvent consignés des descriptions exactes et des faits erronés, des récits naïfs et des relations mensongères; partout la vérité y est à côté de la table, et le philosophe sceptique a côté de l’enfant J crédule »: mais , à travers les erreurs que justifie assez l’igno— rance des temps où Pline écrivait, que de traits, d’anecdotes et de renseignemens précieux! Quelle saine philosophie, quelle imagination féconde, quelle douce philanthropie, quelle étonnante sagacité! Pline annonce qu’il veut ins- truire et non plaire; il voulait ainsi montrer à ses` lecteurs qu’il dédaignait les formes pour le fond, n’ignorant pas qu’aux yeux de ceux dont il devait briguer les sulfrages , on ne peut plaire qu’en instruisant. Son style, pourtant, quoiqu’il en dise dans sa préface (16), loin d’être au- dessous de la langue des Romains , est remarquable par la variété des tours et des indexions; par une noble simpli- cité quiélève jusqu’à lui les choses les plus ordinaires. Les préamhules de ses livres, exempts d’une certaine rudesse , _ seul défaut qu’on reproche à sa manière d’écrire, sont re- gardés comme des chefs-d’œuvre d’éloquence et de philo- sophie, comme des qmorceaux d’une latinité digne du beau siècle dAuguste. Aucune tache ne les dépare; ils sont de tous les temps et de tous les lieux, et conviennent aux lecteurs de toutes les classes. Jamais Pline n’est si éloquent que lorsqu’il loue la vertu, ou que, frondantyle vice, il siéleve avec Pindignation d’une ame vertueuse contre l’abus·
( 351 ) que l’on fait des dons dela nature. Le philosophe qui rêve la perfectibilité de l’espèce humaine., s’étoune et s’atïlige de l'€lÈl'OUV€l‘ encore dans notre siècle les hommes du siècle de Pline. Le cœur humain doit·il donc rester stationnaire? Ne ferons-nous pas en morale les progrès que nous faisons en science, et devons-nous ret1·ouver les mêmes vices à des époques différentes? Non, nous ne pouvons plus rétro- grader en civilisation; chaque siècle doit son tribut au siècle qui le suit; les générations se succèdent, mais l’im—~ prime1·ie est le lien qui doit les unir ent1·’elles. Il est donc permis de croire que la perfection des lumières amenera. la perfection des mœurs: l’arbre de la science n’est que l’a1·bre du bien. L’Histoire Naturelle de Pline est de tous les ouvrages sur la même matière, celui qui justifie le mieux son titre. Il est très-complet et assez méthodique (17). On peut le considérer comme faisant trois parties distinctes, Cosmo- graplzie, Géogmplzze, Hzklozre Naturelle. On trouve dans la partie qui traite de cosmographie, u11 système planétaire clairement développé : l’auteur y donne les dimensions géométriques du monde, la théorie des marées, la cause des éclipses, et Pexplication des phénomènes célestes. La géographie est. ce que nous avons de plus complet en ce genre; elle seule eût immortalisé son auteur, qui nous met à même de juger où en étaient les_Anciens dans cette,- partie des sciences. L’histoire naturelle comprend l’étude des êtres que Pline classe en t1·ois règnes; division ad- mise dans la Genèse et dans quelques autres livres de la plus haute antiquité. De nos jours, on l’a remplacée par celle des corps organiques et inorganiques , qui paraît plus exacte; car il est moins diflicile de lixer les bornes de la vie organique , que d’incliquer avec précision les limites des règues animal et végétal qui paraissent se confondre
( 352 ) dans leurs de1·niers échelons. Son histoire des animaux comprend quatre livres; elle est moins complète que celle d’Aristote, mais renferme uu plus grand nombre de faits curieux; il débute par Phomme, auquel il rapporte tout; de l’homme, il passe à l’élépl1ant , qu’il 1·egarde.aprè_s lui comme le plus noble des êtres; il étudie successivement les autres animaux sans méthode, mais non sans intérêt: ., les oiseaux, les poissons, les insectes, font l’objet de _ livres séparés. Uéducation des abeilles et celle des vers à _ soie y est traitée fort au long', à cause de son importance. L’Histoire des plantes, qui succède à celle des animaux, est la partie la plus étendue de l’ouvrage. Les plantes ont été les premiers êtres qui ont fixé les regards et l’attention de l’homme`: leur étude remonte à l’origine des sociétés. L’homme, dans les temps primitifs, vécut de végétaux, s’abrita sous le feuillage des grands arbres , bâtit des ca- banes , se fit des armes pour la chasse , des canots pour la pêche; il devint donc nécessaire qu’il apprîtià connaître les_ plantes qui embellissaient sa terre d’exil, et qui ser-; vaient ses plaisirs en satisfaisant ses besoins. Il déclara la guerre aux animaux; mais combien de temps et de soins lui fallut-il pour les façonner à son joug; il fouilla dans les entrailles de la terre pour en arracher les métaux :` mais par combien de travaux pénibles en acheta-t-il la conquête ! i _ Les végétaux seuls S,0ii`l'lI`>€l1t à ses yeux,·le nourrirent en santé ., le soulagèrent malade. La terre entière s’en couvrit: on croirait que la nature , en mettant devant nous ses vraies richesses, a voulu dérober aux yeux des hommes, et le fer qui arme leurs mains, et l’or qui endurcit leurs ctnurs. Pliue paraît prendre plaisir à parler des plantes; il les décrit avec complaisance, loue leu1·'beauté, vante leurs vertus, et nous apprend le rôle qu’elles ont joué dans Phîstoire politique des nations. Sa vaste érudition n’est
( 353 ) jamais de la pédanterie ; il instruit, mais en amusa11t. Que d’écrivains lui ont dû leur réputation d’érudition ! Que de gros livres deviendraient de petites brochures, si l’on ren- dait à César ce qui appartient à César! Après avoir étudié le 1·ègne végétal, Pline s’occupe du régne minéral, auquel il consacre sept livres. Il passe successivement en revue les métaux, les terres, les pierres et les marbres; il donne l’Histoire de la peinture et de la sculpture en homme dont le goût est exercé. On admire _ dans cette partie de son Histoire Naturelle Phabileté à tirer partie d’un sujet aussi aride. Là, comme dans tout son ouvrage , on croirait que l’illustre naturaliste romain a voulu prendre pour devise ce vers de Phèdre : Nisi utile est quad facîmus, stulta est gloria. Il écrivit pou1· être utile, et c’est là sans doute son plus beau titre de gloire; car, quelque estime que l’on doive avoi1· pour les savans qui créent cles méthodes, ou qui débrouillent quelques points obscu1·s des sciences, _elle doit céder à l’estime qu’inspirent ceux qui ont perfec- tionné Pagriculture ou fait des découvertes dans lesfarts. Ceux-ci, bienfaiteurs du genre humain, ont travaillé · pour tous les hommes; ceux—là 11’ont travaillé que pour ` un petit nombre d’initiés. Honneur éternel soit donc ' rendu à Pline`, lui, dont les écrits ont été dictés par la philanthropie la mieux entendue; lui qui, voulant la gloire, voulut la gloire utile! On peut l'€P1'OCl`1€l‘ cependant à Pliiie sa trop·gy1nde facilité à adopter les erreurs de son siècle, ou plutôt à les consigner dans son liv1·e sans les réfuter, leur donnant " ainsi une so1·te de consécration qui a nui long-temps aux progrès des sciences naturelles. Nous pourrons aussi, le blâmer d’avoir voulu trouver, dans toutes les substances
_( 354 ) du globe, des propriétés merveilleuses , ce qui rend sa matière médicale monstrueuse, et ne permet guères d’en tirer parti que sous le rapport historique. ri Pline,'qu’on vent comparer à Aristote , à Théophraste·, à Button , ne peut être comparé à personne. Le plan qu’il a suivi ne ressemble à aucun de ceux qu’ont adoptés les grands hommes que je viens de nommer. Ils se sont cou-· ( tentés de traiter quelques parties de l’histoire de la nature , tandis que Pline a tout embrassé. « Pline (dit Buffon) semble avoi1· mesuré la nature et l’avoir trouvée t1·op petite.} Son Histoire Naturelle comprend , outre l°histoire · des êtres , celle du ciel et de la terre,_la médecine, le commerce, la navigation, l’l1istoire des arts libéraux et mécaniques, Porigine des usages, enfin, toutes les sciences naturelles et tous les arts humains; et dans chaque partie, Pline est également grand. Son ouvrage , aussi· varié que la nature, la peint toujours en beau. »· Aristote semble avoir écrit pou1· les savans; Button , pour les gens du monde; Pline, pour le peuple. Le premier a voulu briller; le second , plaire ; le dernier instruire. Aris- tote est profond; Button , élégant, Pline , grave. Mais, je dois le dire, les ouvages du naturaliste grec, et ceux du ' · naturaliste français , seraient une perte irréparable~ pour le philosophe et le littératenr, tandis que les ouvrages du ' naturaliste romain en seraient HIIB pour la société entière , autant que pour la science. On croirait que Pline, en écrivant, prévoyait quelquegrande révolution sociale, et qu’il wmulait empêcher Pentière dégradation de Pespèce humaine, en préparant le dépôt de toutes les connaissances utiles, qu’il rendit impérissables. Nous devons à l’ouvrage de Pline de ne pas être descendus plus bas dans l’écl1elle_ de la civilisation, lors du temps de barbarie (18); nous’lui devons aussi d’être remontés plus vîte au rang que nous
( 355 ) occupons maintenant, ¥`puisqu’il nous oiïrit un point de départ, déjà rapproché du but où nous nous eiïorçons d’atteindre. `Nos premiers guides sont loin de nous; mais ils ont préparé nos succès; consacrous donc à leur mé- moire le tribut de louange que des maîtres doivent attendre, et qu’ils ont droit d’exiger de notre reconnaissance.
( 356 ) ~NOTES;· ~ N (1) La continuité de travail expliquefacilernent comment quelques auteurs ont tant écrit, quoique livrés à des occu- pations qui paraissaient leur défendre un travail opiniâtre. Cr0irait—0n , par exemple, que Voltaire ait pu donner la îetalité de ses œuvres , en écrivant seulement une page et un cinquième par jour? En voici la preuve. Quarante volumes c€•mp0‘sent I’éditi0n de ses ouvrages par Délerville; le terme muyen des pages de chaque volume est de 700, ce qui donne un total de .28,000 pages. Or, Voltaire a vécu 84 ans; sup- p0S0n·3 qu'il ait commencé àécrire à 20 ans et fini Ià 80, DGHS aurons une carrière littéraire de 60 ans, ce qui fournit 465 pages par an, un peu moins d’une page et un cinquième par jour; à peu-près deux pages d’une écriture ordinaire. V . (2) Témoin ce distîque si connu: · Smyrne, Rhodes, Colophon, Salamis, China , Argus, Azhezrœ, ~ Orbis de pntriâ certat, Homere, tuâ. (S) Les premiers botanistes ont été ]es_p0ëtes; c’est dans lëllfâ Vêra qu’il faut chercher les premiers rudimens dela ` nomenclature des plantes; Homère en désigne un grand I10ml21‘€ avec assez d’exactitude , pour qu’il ait été possible È plusieurs savans commentateurs de les reconnaître. En voici la liste qu’0I1 verra peul—être avec plaisir: Auyngvs, Odyssée. Livre 13, vers 389 (cz}. Populus zzzgm. _, (Linn.) ((9 LUTSKIUE IIOUS IIE Cilûflâ PRS 18 Pàâââgë, C`€5l· QUE la plante Eil- Irèquemmcnn nommée. `
( 357 ) A»wA« (zz) (Pest lé fruit du Qucrcus IIe.z·. (Liml.) Awpoâëzeg. Oclyss. L. 1 1, v. 539. Asphodelusramosus. (Lirm.) Axçîeç. Ozlyss. L. 14, v. 10. Cmtœgus ..... Àyçëpvîe. Otlyss. L. 17,`v. 208. Populus alba. (Linu.) Bàmve;. C’est le fruit du Qll€I‘L‘lL·$`l'Ol1llf‘·(I..¤iIll'l.) _ Bévcè. C’est quelque espèce clu genre Hubus. Aémê. Iliad. L. 5, v. 584. Ar·zu1d0D0m1.1·.(Lin11.) A55;. Odyss. L. 14, v. 12. Diverses espèce deQue1·c11s. Eiwlx. Odyss. L. 5, v. 477. Olea Europœa. (Linu.) BMÉM. Iliad. L. 14, v. 2.87. Pùzus abtbs. (Linu.) Bp=C1V90ç. Iliad. L. 13, v. 589. Pl:S'llIll sajùlzup. (Lim!.) Eplriâs. C’est le Fz'cu.v Canba. (Liuu.) . Éiœ aut Zinc. Iliad. L. 5, v. 196. Zea Jllalk. (Lîrm.) Gplvr. Iliad. L. 21, v. 351. Diverses espèces du genre Cm·c.1·. _ Guieu, . Odyss. I,. 5, v. 60. C’est le bois de divers ' Czïrus. Inv. C’est le genre iGOIa. 1·:`£¤ç. Odyss. L. 10, v. 510. Diverses espèces du genre Szzlizs. KA£19pœ. C’est l’AIr1us olzlongala. (Willd.) 1 L Kpmvzlu. C’est le Camus nmrcula. (Lîmt.) V l<p19»E. Oclyss. L. 4, v. 604. Hordcum vulgarc. (Liuu.) Kûuym. Iliad. L. 13, v. 589. lÃ},·1i«z satîva. (Linn.) Kzizirpog, Otlyss. L. 21, V.39l . Cypcrus Pap_y1·us. (Linu.} A~'7·roç. Otlyss. 9, v. SS. Zi2T·I;7}ll&.$‘ (Düdon) Iillzrznzuus Lotus (Liml). Meme. Iliad. L. 16. v. 767. Fraxzimns excelszbr. (Lîrm.} (az) Nous ne donrlons pas Illlllllftàliûll de tous les paâsages Ol`! les plantes sont111¤nti0n11écs , mais seulement ccllc du giassage où il èn èst qnxestionplxm au long.
( 358 ) Méxav. Iliad. L. S, v. 306; Papnver somnyërum. (Linn.) Il nomme l’Opium NnÈrzV·9·£;. i · ` Mïmv. C’est le genre Jlïalus. L Mvgbm, IIiad.lL. 6, v. 39. Tanzania: Galliça. (Linn.) Oyxm, C’est le genre Pyrus. · _ il il Olwpx. Iliad. L. 5, v. 196. Trzîzbum spella. (Lina.) 11 anim;. » Iliad. L. 23, v. 328. Pàzus Pzbea. (Linn.) I`It'·rvç. Iliad. L. 13, v. 390. Pàzus Larzlx. (Linn.) 1’I7««·n£m··m. C’est le Plazmzus orzërztalzlc. `(Linn.) 11-xméx. Iliad. L. 6, v. 419. Ulmw campeslrzk. (Linn.) Hupâç. · Odyss. Lib. 4, v. 604. Trzïzbum hybernuriz. (Lînn.) `7 _ Pwê. I Odyss. L. 7, v. 120. Pumba Grarzazum. (Linn.) Zémm. Odyss. L. 5, v. yz. Viola odorjata et Apium ç gmtveolens. (Linn.) i _ Exam;. Odyss. L. 5, v. /,63. Diverses Cypéracées. ¢n'Jr's. Iliad. L. 5, v. 693. Quercus ./Esculus. (Linn.) · Quxos. Iliad. L. 9, v. 5. Divers Fuczis. r · I(3) Les auteurs qui veulent que Pline s’écrive par y, le foint dériver riz-B uü muisxv (a lavdrzdo). de ne rapporte cette éty- mologie que porur prouver la futilîté de Pérudition , quand - on Pemploie d’une manière aussi ridicule, ( ' (4) Pline était chevalier romain , et parent du consul Pomponius Secundus par sa mère. (5) Quelques savans regardent la vie de Pline par Suétone comme apocryphe. Cette vie n’oH`re du reste aucune parti- cularité que Pon ne trouve dans les lettres de Pline le jeune où il est question de son oncle. . (6) M. le comte de Rezzonico, dans son savant ouvrage sur Pline (Disqzaiszhbnes Plùzianœ), nous apprend que l’Hist0ire des Guerres de Germanie, citée par Pline le jeune, par Sué- tone et par Tacite , était déjà rare dutems de Symmaque.; Il annonce , d’après Gessner, Thévet, Trisius et Fraitemberg ,
· - ( 359 ) que cetouvrage existe manuscrit à Augsbourg en Suabe, et à Dortmund en Westphalie. La Popelinière (rr) dit positi- vement que l’Histoire des Guerres de Germanie est à Mag- delnourg. On doit donc conserver quelque espérance de retrouver un jour ce précieux ouvrage. (7) Avurzculzm mous idemgue per arloplzbnem païer, hzivtorùzs et quùlem relzgioszîssinzê scrzjnsit, etc. Pline le jeune , Liv. v, lettre 8. . (S) Diosco1·ide était médecin dans la ville d’Anazarbe en Cilicie; on ne sait pas où il naquit; Nil vivait sous Néron. On ignore si Pline a copié Dioscoride , ou si ce dernieria copié Pline. Il est impossible de vérilier ce fait; ce qu’il y ‘ a de certain, c’est que l’on trouve dans 'ces deux auteurs des passages évidemment copiés par l’un des deux. (9) Outre les ouvrages dont je viens de parler, Pline était auteur de 160 Commentaires sur diverses matières ; ces Commentaires étaient écrits sur la page et sur le revers en caractères très-fins. Étant Procurateur en Espagne, il ref`usa· de les vendre à Lartius Licinius qui lui en offrait 40,000 fr. (Pline le jeune à Marcus, Livre 111, lettre 5). (10) Si Péruption où Pline périt n’est pas la première, ainsi qu’il est prouvé, puisque plusieurs auteurs (I:) qui vivaient avant Pline, nous parlent du Vésuve comme d’un volcan, il faut convenir que les éruptions qui ont précédé la catastrophe de Pompeïa et d’He1·culanum, se perdent dans la nuit des temps, et que même elles ont dû être fort peu considérables. Je n’en veux pour témoignage que les passages suivans des lettres de Pline le jeune à Tacite: (a) Histoire des Histoires. (b) Lucrèce qui vivait un siècle environ avant J.—C. Polybe qui mourut Yan 123 avant J.·C. Diozlore de Sicile qui vivait snus Auguste. ‘
( 360 ) « Il était difficile de discerner de quelle montagne le nuage sortait, Pévénement 21 prouvé depuis que c’était du Vésuve... Tétais soutenu (Pline le jeune) par cette consolation peu- raisonnable quoique naturelle à l’l1omme, de croire que tout l’univers périssait avec moi ..... Plusieurs (des habitans) croyaient qi1’il n’y avait plus de Dieux, tandis que d’autres, implorant leur secours, comptaient que cette nuit était la dernière et l’éternelle nuit dans laquelle le monde allait être enseveli ..... Cependant on voyait lui1·e , de plusieurs endroits du Yésuve, de grandes flammes et des embrâsemens dont les ténèbres augmentaient l’éclat. Pline (l’ancieu), pour rassurer; ceux qui Paccompagnajent, leur disait que ce qu’il§ voyaient brûler était des villages que les paysans alarmés avaient laissés sans secours. » Ces divers passages ne permettent-ils pas de faire les réflexions suivantes? Comment pouvait-on ignorer que le Vésuve était im volcan, de manière à ne pas en reconnaître les elîets pendant l’érup- tion? Comment Pline, qui a composé tant de volumes, ne parle-t-il pas du Vésuve dans sa géographie? Pouvait-il ne pas_avoir lu les écrits de Polybe , de Lucrèce, et des autres i auteurs qui parlent de ce volcan? Comment y avait-il des villes et des villages bâtis sur le sommet de la montagne, - et, pour ainsi dire , à Pembouchure du cratère? Est-il raisonnable de croire que lalave ait pu, à l’aide du temps, se métamorphoser en terre végétale, assez complétement pour qu’il y eût des jardins et des champs cultivés ?'Au reste, tout ceci ne tend pas à détruire 1’opinion reçue, que Péruption qui détruisit Herculanum n’estipas la première , mais seule- ment la première constatée; je veux uniquement démontrer que les éruptions primitives datent peut—être des premiers tems dela formation du globe , et que, depuis des milliers de siècles , le Vésuve ne vomissait plus de flammes. - (11) Un grand nomh1·e d’auteurs anciens ne Pappeltent
( SG1 ) ·que le martyr de la nature. Voici comment M. Faujas de `St.-Fond s’exprime au sujet de cette mort : « Pline Pancien, le célèbre Pline, connu sous le nom de Pline le naturaliste, `fut victime de son goût pour Pobservation. Ce grand homme, à qui l’on commence â rendre justice , périt sur le champ d’honueur, et fut sutïoqué par Pincendie du Vésuve, Pan 79 de notre ère. ” (I2) Nous devons la gravure de cette précieuse peinture à M. le comte de Rezzonico. (13) Je crois qu’on verra avec plaisir ici Phommage que Pline le jeune (a) a rendu à la mémoire de son oncle , dans une lettre adressée à un de ses amis. Personne plus que lui n’a le droit de louer ce grand homme auquel il dut une partie de sa gloire, et par qui il fut honoré du doux nom de fils. " ' « Tant de volumes , écrit-il à Macer après lui avoir donné la liste des ouvrages de son oncle , tant de recherches apssi laborieuses étonnent votre imagination , surtout de la part d’un homme occupé. Vous vous récrierez bien plus , quand vous saurez qu’il a quelque temps plaidé des causes, qu’il est mort à Pâge de 56 ans, et que, depuis sa sortie] du barreau jusqu’à sa mort, il a été accablé parle fardeau des affaires publiques , ou distrait par l’amitié des princes; mais il était d’un génie , ardent et d’une vigilance sans exemple; en effet , il commençait à veiller des la fête de Vulcain..': ....... On peut dire que nul homme ne fit une plus grande épargne de sommeil .... . ................... Après avoir rempli les devoirs de son état, il drinnait à l’é—- tude le reste de son temps. Dans 1’été et dans ses momens de (ci) il avait dix-huit, ans lorsque son oncle mourut, et était comme lui à Misène, de sorte qulil fut le témoin de cette horrible catastrophe.
( 362 loisir, il s’étendait au soleil, après un court repas d’alimens simples,et d’une digestion facile; après quoi il.faisa'it des extraits de ses lectures. ll lisait beaucoup , persuadé qu’il n’est point de si mauvais livre dont on ne puisse tirer quelr que parti. Après s’être retiré du soleil, il prenait volontiers un bain froid, faisait un goûter, et dormait ensuite quel- ques heures; il se mettait de nouveau au travail jusqu’au souper, et alors on lui faisait une lecture. Un jour il re- procha une interruption , motivée sur une faute de pronon- ciation qu’avait faite le lecteur, tant il était économe du temps ! ..... Dans la retraite , le bain û·oid faisait diversion à ses études, et, pendant ce bain, il écoutait des lectures. En voyage il se faisait accompagner d’un secrétaire muni de tablettes pour lui dicter ses observations. . . ........... Quand vous vous rappelez combien il a lu`et écrit, n’êtes; vous pas tenté de croire qu’il n’a jamais cultivé l’amitié des princes, ni exercé aucune charge? D’un autre côté, quand on vous apprend quelle assiduité il mettait dans ses études, n’êtes-vous pas disposéàcroire qu’il n’a pas eu tout le temps nécessaire pour écrire autant qu’il l’a fait? Mais quoi, rien de plus contraire à l’étude que tant d’occupations , et réci- proquement rien d’imp0ssible a une pareille passion pour l’étude. ' _ (14) On lui donne souvent Pépithète de mëdecziz, et il la mérite. Son langage annonce qu’il n’était pas étranger à la médecine: outre qu’il indique constamment les vertus des plantes et des diverses parties des animaux, il donne en abrégé une·histoire de la médecine et des maladies, et fait l’éloge_d’Hippocrate. _ (15).Jam ommlz attàigenda , quœ Grœci ui: s·y»«mA¤r:œs5`sn=¢; vocmzt, et tungen, zlgnota au! inserm zhgenùkfacta. (Prœfirad Vespns). _ A (16) Voici ses expressions : Slerili materzâ _rerum mzturàï,
( 363 ) Izœc sordidzÃs·.sz}mz sm' parle ul plurùmzrum rerum. aut rwslzbzir vocalzzzlztv aut exlermk, ùnà Imrbaris, etùzm cuni honoris pne- _f21!zb1zep0nen(hÉ9.(Prœfat. ad Vespm.) ` (17) Voici le Plan de l’Histoire Naturelle de Pline: I. Cosmographie. (un Livre.) §. I." Élémens. l §. II. Planètes. §. 111. Système harmonique des astres. §. iv. Phénomènes célestes. " A §. V. Théorie des marées, etc., etc. II. Géographie. (4 Livres.), « §. I.'"` Premier, second et troisième Golfes d’Europe. §. II. Description de l’Afrique. §. III. Description de l’Asie. g III. Histoire Naturelle proprement dite. (31 Livres.) §. I." Règne animal. W 1. De Phomme. Génération. Conception. Hommes extraordinaires. H. Quadrupèdes. III. Poissons. IV. Oiseaux. V. Reptiles et Insectes. V1. Matière médicale animale. §. 11. Règne végétal. Plantes odorantes. ' De la vigne. Arbres fruitiers. sauvages. Agriculture. . Matière médicale, végétale. §. ux. Règne minéral. i
. ( 364 ) Métaux. Marbres et Pierres. _ Perles. a ` Arts qui se lient au règne minéral. (18) Bien ne prouve mieux la grandeur des services que Pline a rendus à la science , que le nombre de naturalistes formés à son école. Au commencement du XVI.¤ siècle , il y avait dans plusieurs villes célèbres d’Europe, des Profes- seurs entretenus des deniers - publics , pour commenter l’Histoire naturelle de Pline. qu ·î'i`Ã; f i ·
( 365 ) LE PALAIS ET LA CHAUMIEHE. Pai- M. Duxgmunn. , ” n riêvmsn x8¤y. A " ` De ce palais, chef-d’œuvre du canton, Admirons le hardi portique; » La colonnade , lei fronton, Tout y respire un goût attique. ' Qu’en 'penses-tu , les habitanus De cettevdemeure élégante Doivent, ami, couler de doux instans? [ Et,l’étiquette fatigante ' Que le rang doit leur imposer,. Ne sufïit point pour te désabuser ` Du charme de leur existence: « ·. Oui, tu voudrais qu’il fût en ta· puissance (Je lis ce désir dans tes yeux) M . De troquer ton modeste asyle, · - ~ L Où pourtant tu sais vivre heureux, Exempt de tout devoir servile , Contre ce fastueux logis'; a A Au risque, avec les biens, d’en épouser les peines. Mais pénètre sous ses lambris, Vois-y les misères humaines Jointes aux implacables haines Qu’eut`antent les rivalités: 4 A Vois-y les tourmens suscités Par le venin de la hideuse envie Qui, ravalaut les plus hauts faits, ·- Ternîrait la plus belle vie , 24
_ ( 366 ) Et fait un crime des succès; t _ W L’ambition, cette basse orgueilleuse, Ici hautaine, ailleurs respectueuse, Bampaute afin de s’élever. De ces poisons tu voudrais t’abreuver! Non,‘tu n’en peux avoirvla honteuse faiblesse. ~ Crois—tu que la félicité Soit dévolue à la seule richesse? ' Non, chaque état offre son beau côté; Ami, celui qui t’a~vu naître Est père de la liberté : ·. ,_ Toi", si digne de la eonnaître, ` Uabandonuer pour'de brillans hochetsl _ Non-, poursuis en paix, ta carrière , Méprise der hargueux roquets; Conserve toujours ‘—ta chaumière , Tes goûts simples et vertueux, Du bonheur ils sont la bannière. Que le vain luxe de la terre V ‘ ` Ne te .fascine_p0int~ les yeux: ‘ 1 Voisetu ce tombeau} somptueux? J ` · _ Que couvre-t—il? de la poussière. `
_ ( 367 ) EA B LE. L’ESCARGOT ETLA CHENILLE. Par M. DUHAMEL. xy Aout x8zg. Ses télescopes seuls sortis de sa coquille, Un escargot voyait en pitié la chenille, Couverte d’un duvet léger, Grimper le long d'xme charmillet ,« Comment de place oser bouger, » Étant si frêle et sans défense? __ » Quant à moi, grace à ma prudence, ¤ Ie cours le monde sans danger: » Si je veux m"élever à la cime d’un chêne , » Je m'y fixe par mon enduit; ~~ » S’i1 me plaît de rester en plaine , r ` » Avec moi portant mon réduit, » Je m°y retire au moindre bruit, n Et dès-lors crains peu Polïensive. » · ll parlerait encore: un jeune enfant arrive, Voit la chenille et prétend la saisir; _ Mais, sur un fil imperceptible Qui ne trompe point son- désir, ·‘ La pauvrette se glisse en son réseau paisible. Uenfant en perd la trace, apperçoit Pescargot, Et l’écrase à coups de sabot. , Le garant le plus sûr n’est pas le plus visible.
( 368 ) LA MEDECINE CUHATIVE. _ Par M. DUHAMEL, il ry sour I8î7· L’homme put , auxijours d’abondnuce , Esclave de S3'PHSSl01'l,' ' '" Pou1· trop avoir fêté sa panse, ` _ V . _ S0l1H'l'll‘ d’une indigestion. V ' i W ,· si V Mais quand, par des épis étiques , Le ciel sourit au médecin , · _ Lors plus d’affections gastriques; _ Ah! quel bonheur! on meurt de faim. l Un Esculape à face lilême', Des mets friands sage ennemi, · · — Vous fait prolonger le carême · — U Long-temps après la Saint-Remi', · Mais aussi la cure est entière, ” Gaster rejette jusqu’au pain : ' ‘ ` ' L’esp1jit repousse la m·atière;~ Ah! quel bonheur! on meurt de faim. Bientôt cette douce doctrine`! à · Fera cesser tousnbs loesoius A `_ I De plâtres nous aurons larmine, " î ' Mais nous dirons, exempts ‘de soins : « Brislons lespoêlons, 1eS_mgrmug_s , » ·Chassons`let1jaiteur assassin'; L A ¤» Plus de rago1its—,/pluvsiklei galstrites; " Ah! ‘Ã'ë*’l ï!99!‘€“¤‘.ï.¢•¤ msmit de:faim· »
( 369 ) ELOGE DU` PARAPLUIE. Par M. VAISSIÈHEV ` 20 IÃNVIKK ¤8a6. W . A Maille ÉM1L1E*##.· J VOUSh le voulez, belle Émilie, Vos désirs pour moi sont des lois; Je chauterai le parapluze, , C’est uu sujet de votre choix; ,. Mais lorsqu’ainsi je m’exécute, · ' Daignez être mon Apollon; . t Soutïrez qu’à mon sujet j’attache votre nom, C’est le moyen, ·je crois , d’cn faire un, pamchuze. Je vais donc commence1·, silence...”., écoutez lyien : Le parapluie, à Lille, a droit à mon hommage; Je n’en ai jamais mieux apprécié Pusage —· Que depuis qu’0n‘m’a pris le mien. ·» Avant tout .... ,·peri'iiettez de grâce, Que cet alïreux malheur ici trou. sa place. Jugez si mes regrets doivent être cuîsans! Je le traînais depuis deux ans! Et je l’avais payé .... vingt francsil Ce n’était point un parapluie antique, v_ ‘ A vîrole, à ramage, un vrai garde boutique; Pour abriter les gens on n’a rien 'vu de tel; ll eût été d’un prix unique. L Lors du déluge universel. · P L i On pouvait avec lui se moquer de la grêle; A- · Mais on le trouvait un peu lourd ,
( 370 > Parce qu’il u’avait point cet air mesquin et frêle De ses pareils, les élégans du jour .... ` Au demeurant, il m’était fort utile "Et nfaccompagnait dans la ville Où vous savez, ainsi que m0i,_ ` Qu’on en trouve souvent l’en1ploi. Par prudence, au spectacle, où l’on donnait un drame, (C’était, je crois, Les Remords d’zm bigame) il Je l’avais apporté, croyant, pour mon malheur , I Que ce meuble était de rigueur. · Blotti dans un coin du parterre, Q Je comptais m’en servir pour esquiver les pleurs ‘ Qu’un beau dénouement d’Angleterre ' Devait faire couler des yeux des spectateurs; · Mais ma précaution, grâce au jeu des acteurs, • Ne fritnullement nécessaire. , Pour m’enidébarrasser, pendant Robùz des bozk, Je le donne à Pouvreuse, et dlelle je reçois r Le numéro qui m’indique sa place. · ·· Le spectacle fini,,_je( m’avance .... ô disgrâce! Mon parapluie à—peine est par moi demandé, Que l’ou mlen présente dont la. maigreur m’étonne; Du mien le Qnds. était consolide'; · · " C’est unjrois pour cent qu’on me donne! ' _ ^Et l’on me force à corzvertzr Que j’y veuille ou non consentir! _ Fut-il ·jamais·sort plus funeste? , V Contre cet échange, aujourd’hui, r ` · Soulïrez que ma muse proteste; · V Mon parapluie était mon guide et'mon appui; Pylade n’eût pas plus regretté son Oreste; C'est un ancien ami dont hélas! il ne reste · ' Que le souvenir .... et l’étuil r
( 371 ) Eh bien! je veux du moins faire pa1·ler de lui; Je veux, à ce meuble modeste, Rendre un hommage solennel; - , Je me, sens embrasé d’une flamme céleste; Il faut qu’il devienne immortel !! Mais quoi, belle Émilie, uu élan piudarique Semhle sur tous vos traits appele1· la critique! Dois-je donc, en style naïf, ` Vous faire un éloge bien fade À De ce pavillon portatif ‘ Que Pon oppose au temps maussade? Allons, soit, j’y consens; mais, pour heni parler mieux, Voulez—vous avec moi suivre ces amoureux? Il est bon quelquefois d’observer la jeunesse. Un parapluie aussi leur sert-il d’entretien ?' · ‘ " Non , mais il `sert à leur tendresse ;' [ Il couvre une main que l’on presse, ` ` ' ' Et dissimule une caresse ’ l ` · A la maman qui n’en voit rien. 4 Cette belle qui, dans la rue., _ I Voudrait passer inaperçue, î S’en sert pour voiler ses attraits. ` Ce débiteur, qu’un recors suit depres, Grâce à son parapluie esquive une entrevue Dont il redouterait l’issue. _ Bref, un pareil sujet doit aux faiseurs de vem Présenter des tableaux diversi » _ Que de remarques il fait nütre! Parfois, l’hiver, à ma‘fenêtre_, D’après leur parapluie, en voyantles passans, Je cherche à deviner les gens. Ce snlzïazre étroit, dont la couleur m’attriste,. · » Couvre sans doute un égoïste. ï »
( 37; ) Ce phzïanthrope bleu de Hai, ` Par la place qu’0n y ménage, Me dénote un quidam qui vise au mariage, Ce vert doit couvrir, je le gage, Quelque solliciteur d’emploi. . . Ce vieux rzïlard à grand ramage Est celui d’un prêteur sur gage. A ce jaune-souci je connais un jaloux. Enfin je crois, belle Émilie, p f Qu’on ferait sur un parapluie vp Autant de madrigaux qu’on en a fait dessousÀ Ce n’est pas tout .... même en'Ãmorale Il pourraît servir au besoin. On peut le comparer, du moment qu’on l’étale, Alu mérite qu’en vain la critique ravale, , 2 Mais qui finit toujours par sortir de son zcoin. Des bons amis de cou1· il nous peint le caprice; Et tel qui, dans un temps propice, Traîne un parapluie en tous lieux-, f ` Lorsque Ie temps est nébuleuxr ` N’en a pas un à son service;. En politique encore il offre un trait nouveau: _ De plus d’un code c’est Pimage; ·É On le ferme quand il »_fa.it beau, —i On l’ouvre dans un temps d’orage. \ Enfin , il a tant de vertus, · · Qu’on ne peut lesnier à moins d’êlre imbécille; Et de tous les pam connus, _ ,' C’est `1e__pm·a le plus utile; W · D Sa forme est agréableet doit plaire au Français; i ` Mais un' Chinois surtout ne le quitte jamais. Que de dr0its·n’a-t-il pas à l’estime des belles? I ll est le père des ombrelles;
( 373 ) . Lui—même du soleil garantit leurs attraits; Il est .... mais je le vrois, ce discours vous ennuie; Tout autre éloge est superflu, Cependant à dessein je me suis étendu, ‘ Car je soutiens , qu’en fait de parapluie, Le long vaut mieux que l’exigu.
( 374 ) LE ROÈTE ET LAd MUsE.._' r s ·' Pan M. V. Danone. _` d W' ' L r6 ràvnrnn 18ny. 1. n 2 0 B r xs. ' ' Sans vouloir dérouler les fastes de Phistoire.! , Des héros de la Grèce illustrons la mémoire ...... .......... (Il farrëte ).. , .. ...,............ Peignons de leurs tyrans les barbares fureurs! .......... (IZs’an·ëte)....,..,...,... ...... Flétrissons à jamais ces monstres destructeurs , Que suivent en tous lieuxla mort et Pesclavage! La croix a disparu de ce sanglant rivage. ........ .......... ( Il süzrrëte encore . ............. Quand je suis tout de feu, d"où vient cette froideur, Muse, blamerais—tu ma généreuse ardeur? L A M U s E. f Eh quoi! tout neuf encor à poursuivre la rime, Crois-tu pouvoir tracer 'un tableau si sublime ?' ' Ton zèle serait vain , modère tes transports; Du chantre de Messêne écoute les accords ; ` Tu sentiras fléchir la téméraire audace Qui te po1·te à franchirles degrés du Parnasse. Le silence est pour toi le parti le plus SUI'. Ignoré , tu jouis d’un bonheur calme et pur. — ' Pourquoi vouloir rimer! quel vertige Pégare?
( 375 ) Ne crains-tu point le sort de l’imp rudent Icare? Vois par mille chagrins tes jours empoisonnés; Tous tes lecteurs déçus , à te perdre acharnés; Le bon goût te blamer et même Pignorance Payer par des sifllets ta folle confiance. A Suspends , au nom du- ciel , un sinistre dessein! _ Pour mettre sur ses pieds un modeste quatrain D’un registre en entier tu noircis la surface Et tu voudrais!.... C’est trop! écoute-moi de grâce. Je vois déjà sur nous pl.euvoir,les_quolibets: r Tu persiste toujours. .... Eh bien! fais des couplets. ..... · Contre des auteurs morts aiguise une épi gramme ; Fais des souhaits de I’an. . . . . un épître àsta femme .... _ p De pareils vers du moins personne n’est jaloux. Encor. . r . . par sureté tiens les sous les verroux; Où plutôt n’écris point. . . . . laisse en repos ta verve. Pourquoi vouloir rimer en dépit de Minerve ..... j Et d’un cerveau tendu fatiguer les ressorts? _ Le vers aimé des Dieux coule et naît sans efforts; , _ Chaque mot tour—à—tour vient tomber à sa place. . · A de nobles pensers il wait joindre la grâce ..... _ Heureux! cent fois heureux! l’auteur de ces écrits , · ll entraîne les cœurs, il touche les esprits. C’est ainsi qu’un ruisseau dont l’onde fugitive Suit sur un sable d’or les contours de la rive, p . ~ Dans les détours du bois court, se cache et s’enfuit, · Se dérobant trop tôt à l’œil qu’il a séduit. _- » Tu connais ces auteurs dont la France s’honore , · - Et toi , rimeur obscur , incertain météore , Dont la faible lueur arrive à peine aux yeux, · Irais-tu sans pâlir te placer auprès d’eux i' . Si tu ne craignais pas l’écueil que e signale , Songe qu’il en est un dont Papproche œt fatale,
( 376 > Un écueil où toujours tu seras arrêté, Tele dirai-je enfin? La médiocrité. ‘ `i'` ` L E P o Ex E. ‘ Le conseil est fortbon !· .... et jeiveux y souscrire. _ Convenez cependant. . .r. . il est bien doux d’écrire , Et le laurier du Pinde a de puissansïappas l . D’ailleurs on fait des>vers`,"on ne les montre pas! Y ' E " V K On lit à ses amis quelque pièce légère, il ·' A V0ilàt0ut..‘.Q'Ã ...... ....... ` ' .... . . ‘. . Mais peus soi , si l’on estgplùs sévère , _Qu’0n veuille d’un"censeur écouterllesiavis, I F " Sous le sceau du secret, il prend vos inanuscrits`, · Il consulte pour vous des personn`es'prudefites, il " 'A Mais sans aller plus loin L'. . . Q . . ........... _. . .' .... Mesfables sont charmantes! Eh! qui vous dit qu’o11 songe 'à les faire imprimer'? ` il Après tout. . . Si l’auteur à‘si1‘sè?ài1;e aimer, K _ I · Si le genre a su plaire et le sujet séduire ,"4 " " K Pourquoi ne pas tenter`?. . , qui pourrait-il_ nuire A A lui tout seul morbleu L .... Sixpposez enliiil i Qu’0ublié dans la route, il 'serperdeeu clieminl r A Il ferait là , ma foi , ce_ que fit plus (Yun autre ! 'V `_ i Ce n’est pas que je veuille ici eme faireiapôtrewl ` De tel ..... qui du public, en tous lieuxs rebute S ' Ne dut qu’à ses alïrontsAqùelquéicélélirité Ou de tel autre encor, qui sèche et se `consume , Les ciseaux à la main, pour formerhun volume ..... Mais qui sait! L’on 'a` vu plus dîun sot'parvenil·" " Pour avoir surimer! .... `. Si j’allais réussirlli. . Non pas à mettre au jour quelqu’illu/sire merveille i
( 377 ) Qui m’élève au-dessus de Racine ou Corneille , ~ Et_marque sans délai ma place au Panthéon. Je prétends seulement ..... Faites comparaison : Piron commença-t—il par la Métromanie? . Racine pa1· Esther , ou bien par Athalie? _, _ Un fleuve à sa naissance est un faible ruisseau ..... La reine des cités fut cl’abord un hameau! ..... Le plus vaste incendie est fils d’un étincelle ! Eh! qui pourrait blâmer une cause aussi belle? Quel monstre a méconnu le charme des beaux vers ? .... Le poëte à ses pieds voitvvenir l’univers _ Rendre un brillant hommage au transport qui l‘anime , Il est tout à-la-fiois vif, enjoué, sublime ..... Son luth harmonieux sait chanter tour-F1-tour _ Q Les héros et les dieux, les belles et l’aniour·. .· . . . Il étonne, il séduit, illcommande, il soupire ..... Tout eèdeàses accens, reconnaît son empire; ~ C’est un astre éclatant qui lance mille feux! ` Alors son souvenir, chez nos derniers neveux, ' , Comme un accord divin , arrivant d’âge en âge · Traversera les temps sans ombre et sans nuage. D’un génie inspiré qu’importe11t les couleurs F La voix de la discorde apaise les horreurs, ' , Elle suspend du moins sa fureur assassine. , — _ Au nom de Casimir, au nom de Lamartirfe, [ N’a-t-on pas vu chez nous s’unirjtousllesl partis . . . Pour joindre leurs bravos aux bravos de Paris? · · Exista-t-il jamais plus noble victoire !... . . ' · Le poëte n’ign0re aucun genre de gloire On répète ses chants dans le sein des grandeurs, S’il gémit avec nous , c’est pour sécher nos pleurs. Tel au sommet d’un roc , où la vague plaintive· Vient en sedéroulant expirerf sur là rive, W li ` v
( 378 ) ` Quand le Barde formait ses magiques accords, Si les vents apportaient sa voix , loin de ces bords , Au pilote égaré surtla plaine liquide, Entraîné malgré lui , par un courant rapide, Le malheureux nocher qui sillonne les mers Croit entendre un instant les célestes concerts ..... " Il s’arrête! .... Penché sur sa rame élevée Il prête avidement une oreille attérée k · Cherchant encor le son, qui déjà s’est enfui; ' ` _ En vain les flots amers s’élèvent'près de lui , . Les monstres , les écueils qui parsèment sa route , ` ` Il n’aperçoit plus rien , il jouit , il écoute .... .. V Muse , le feu sacré n’est point entre mes mains, E Mais il n’est refusé qu’aux vulgaires humains; Et si par mes efforts j’arrivais à Patteindre! ' J Un Zoile oserait s’eE`0rcer de Péteindre! V Voudrait-ilétouH`e1· à son premier soupir ‘ _ Quelque cygne —nouveau ?Ã . . . -Sans aller m’éblouir ' ` Ne puis-je pas tenter ce qu’0nt fait d’autres hommes? Il est tant d’imm0rtels dans le siècle où nous sommes, Je répondrais peutë-être à la postérité ‘ De dérober un nom à Pimmortalité. " Sans doute tu diras, que bien haut je m’élève; »' 'V Que tous ces beaux projets ne sont rien moins qu’uu rêve,. Tu ris. . . . . Ie gagerais qu’il est plus d’un rimeur ' Qui tient pareil discours dans le fond de son cœur. — Moi du moins franchement je t’0uvre ma pensée. V ‘ LA MUSEE '- Je vois que sans retour ta cervelle est blessée. .... , J’y consens, écrivons ..... Si pourtant des censeurs
( 379 > v Déclarent ton ouvrageattentatoire aux mœurs Comme ayant attaqué Péglise gallicane! Attends un jugement par lequel on condamne Le sieur **‘* à Iarprisou .... ,. le terme est expiré Après vingt-quatre mois te voilà libéré. . · Craîgnant d’être repris pour fait de récidive _ Tu tâches de calmer ta diction trop vive; Tu cours chez tes amis , croyant t’y consoler. Mais ce n’est pas ainsi qu’il fallait calculer! L’un fait en te voyant une mine à la glace; Il ne t’attendait pas. . . . . Il postule une place Et dans ce temps. . .Parf`ois. . .IIc1·aindrait. . .Tu comp1·endS_ Il s’éloigne à ces mots. .... Le marquis par ses gens Se fait toujours nier quand tu viens à sa porte. Bientôt les créanciers, désolante cohorte, · _ Fpndent pour séquestrer un bien que tu n’as`plu.;, _ l Et dont tout le restant ne vaut pas dix écus. Les procès, les tourmens, la honte, la misère, ' V Voilà, voilà le fruit cl’un caprice éphémère. Tu restes confondu , tu ne me réponds rien? ..... · De prévenir ces maux, connais-tu le moyen? Connais-tu le moyen, dans cerudeîesclavage De plaire à tout venant, au fou tout comme au sage? I ,_ LE roùrn, Plaire au fou! plaire au sage! Oh c’est trop·lm’esc1·imer; C’en est fait, Muse, adieu, je ne veux plus rimer.
( 380 ) ` HORACE A SEXTUS. · . rnanucrxou LIBRE inn La 1V.c om: nv 1.°F uvmz. ~ Le retour du printemps et lu brzeveté de la vù; nous engagent à _ ruîus dzi¤ertù· Par MQ DYZÈLATTHE. » é_ A ·' . nzévxim _xBÃ6. ·· ~ » · Le triste hyver a prisla fuite., i L · I A L ii Zéphyr et le printemps ramènent les amours: · . _— Aux Bots qu’un léger vent agite De nouveau le noclier va confier ses jours. — g On voit bondir dans la prairie A ' Et béliers et brebis, fatigués du bercail; ` F ‘ Abandonnant la métairie, · Be colon dès l’auro1·ea repris son trairail. ` A Quand de sa lumière argentée W La timide Phœbé blanchit1’azur des cieux, 7 Des graces Vénus escortée · Appelle la décence ses aimables jeux. p Tandis que frappant en cadence Leurs pas sont répétés par un écho lointain , ‘ De l’Etna le cratère immense S’embrase en mugissant aux ordres de Vulcain.
( 38: ) De myrte frais ou de verveine Couronnez votre front; et parez vous des Heurs Que de Zéphir la douce haleine Orne , en les caressant, des plus tendres couleurs. Protégës, par un vert feuillage, Immolons au dieu Faune un jeune et tendre agneau: S’il le préfère, notre hommage Peut encor s’acquitter par le sang d’un chevreau. . La pâle mort à tous fatale Va du chaume au palais, semant le même deuil, Et frappe dans sa marche égale Les pauvres et les rois qu’e1le appelle au cercueil. Bornons, Sextus, nos espérances; A chacun de nos jours accordons des plaisirs: Le temps fuit, et nos jouissances Nous laisseront du moins d’aimables souvenirs. Bientôt, hélas! au sombre empire Notre ombre descendra par arrêt du destin. Adieu les ris , adieu la lyre! En ces lieux point de chants, point de roi du festin. .25
(· 382 ) ' DE LA BRIEVETE DE LA VIE · ET SUR L’EMP LOI QU’ON EN DOIT FAIRE. Par M. DELAMRE. Jsnvszn x8s6. Denqs jours le fleuve orageux ` Passe comme les traits du rapide tonner1·e: " 'Rien n’arrête son cours , et l’homme , sur la terre Venu sans le vouloir, en sort contre ses vœux. Du néant ton âme élangzée Sur son état à peine ouvre les yeux, Que déjà la mort vient: sa main pâle et glacée Va fermer ta paupière à la clarté des cieux ..... Sous le froid monument qui renferme ta cendre L’univers est pour toi, comme s’il n’était pas; Avec toi tout Huit , tout a paru descendre Au sombre empire du trépas. Dans un cercle d’amis et sous un vert feuillage Bacchus n’égaîra plus tes refrains pétillans ; _ Une épouse chérie, aussi belle que sage , ` Ne viendra plus , dans leurs jeux agaçans l Aider à te tromper tes folâtres enfans. " La tu n’entendras plus les oiseaux, les fontaines, Le doux printemps n’aura plus ses douceurs, Les zépbyres légers, sur leurs tièdes baleines · Ne t’apporteront plus l’encens de mille fleurs. La mort plane sur toi: dérobe à la tourmente , Qui bâllote à son gré les fragiles humains, . ' "
( 383 ) Ces plaisirss que derdieux Péquité bienfaisante A versés sur la terre en versant les chagrins. Ainsi quand la voute éthérée' Réfléchit eu grondant Péclair pâle et vengeur, Notre globe frémit , et muet de terreur Il révëre des dieux la colère sacrée ..... Mais lèur soleil vainqueur et radieux Nous dérobe à Forage et rend le calme aux cieux. Jouîs de tes amis , jouis de la nature , Vois tes enfans bondir sur la verdure; Que leurs bras enfantins dans leurs tendres contours , Enlàçant mollement les auteurs de leurs jours, Te fassent prodiguer des baisers à leur mère , Et qu’en applaudissant une union si chère , Leur babil innocent et leurs joyeux propos T’enseignent le bonheur dans le sein du repos. Méprise ces lauriers, que Phumaine faiblesse Recneille par sa gloire au prix de sa sagesse: Que feront à ton corps , privé de sentiment, Ces honneurs qu’on rendra moins à toi qu’à ton rang? F Près du maibre pompeux, qui couvre le grand homme De ses descendaus c’est Porgueil Qui remplit l’otHce du deuil; K Ils rendent ces devoirs au mortel qu’on renomme; Ils Poubliruient, s’il n’avait qu’un cercueil!
(.384 ) ODE BACHIQUE. V Par M. Danamrnn. mrvxnn 18:6. , Viens à ma voix, dieu du Permesse ! Accours et d’une sainte ivresse ` Pénëtre, embrase tous mes sens; — Je ne célèbre point les fureurs de la guerre, Les faveurs, les dédains d’une jeune bergère, Je chante de Bacchus les charmes tout-puissans. i Coulez, nectar, coulez encore ! · V Ce 11,ESt point en vain que fîmplore Un regard de mon Apollon: Quand unsecours divin vient ëçhauffer ma veine, ‘ Quand je bois à longs traits laliqueur de Silêne , Ce sont autant de flots d’imagination! il Si notre vie est une rose ~Qui se flétrit, à peine éclose, , Au moindre souffle des autans, Le vin, consolateur des coups de la fortune, Dissipe des soucis la cohorte importune, Qui sans lui] flétrirait nos rapides instans. Où cours-tu, mortel téméraire? Veux-tu rencontrer la chimère, Qui se plaît à tromper tes vœux? '
( 385 ) .Saisis avec transport la coupe parfumée; En rêve de bonheur sa vapeur transformée Comblera tes désirs et tu seras heureux, _ Je n’irai point de la puissance · Forcer la superbe assistance ` A m’acc0rder quelque faveur : Près d’elle l’on n’0btient souvent que des outragesz Mais quand au jus vermeil j’adresse mes hommages, J’ai contre tous les maux un puissant protecteur. Qui rend l’h0mme intrépide et brave? Qui fait oublier à l’esc1ave Le poids injuste de ses fers? Et si Lise par fois souiïre quelque licence, . Qui m’inspire l’audace , à Lise Pimprudence ?. . . C’est le vin, c’est le dieu que célèbrent mes vers! ·
. ( 386 ) TRADUCTION LIBRE DE LA SEPTIÈME DES ÉPODES D’HO,RACE. AU PEUPLE ROMAIN. Par M. Dm,A1··rnE. nuvxnn 1826. " Où courez-vous, citoyens jnhumains? _ Pourquoi le âglaiveest-il entre vos mains? Malheureux! où vous pousse une coupable rage! Contre qui s’arme donc votre aveugle courage? Songez, songez au moins que vos funestes coups Tomhent sur les enfans de la mère patrie! 11 semble que de Rome un ennemi jaloux Ait soufflé dans vos cœurs sa haine et sa furie. Ainsi le Tibre ira dans l’Océan V Porter encor des flots grossis de sang! Le frère jouira. du meurtre de son frère, ` Le fils, ô crime 2lH`l'CUXi immolera son père! ’ Carthage, applaudis—toi! tropheureuse cité — Quels seront tes transports, lorsque tu vas apprendre Que Pempire romain gémit ensanglanté? Ah! je crois déjà voir se ranimer ta cençire!` Non, ce n’est point par de pareils exploits _ Que Rome au monde a pu dicter des lois: Quand le Parthe vaincu, pour échapper aux chaînes,
( 387 ) Fuyait honleusement les phalanges romaines, Quand le Breton captif de nos consuls vainqueurs Suivait le char pompeux par la route sacrée, ' La république alors aux troubles, aux fureurs , Par ses propres enfans était-elle livrée? · Quel est le crime 011l’horrible attentat Qui fait armer Pétat contre Pétat? A tous les animaux le tigre redoutable Beconnaît cependant et souffre son semblable. D’où vient, répondez-moi, ce triste égarement? Surpris et pâlissans vous gardez le silence ..... Je le vois, oui, la mort de Bémus innocent ` Des Dieux a jusqu’à nous étendu la vengeance!
( 388 ) C H A N T G R E C. W ' 4 Par M. DEL.vr1·nE. _ E JANVIER x8¤6. W Tambourgi! Tambourgi! ta musique guerrière Réveille les héros qu’e]le appelle aux combats; ' Enfant de Timari, saisis ton cimeterre. La patrie est esclave et réclame lton bras. Ah quiun fier Suliote est brillant de courage! Comme un torrent, des monts dans la plaine il descend. V Pour la gloire il renonce à son troupeau sauvage, Aux charmes d’une amante, au bonheur d’un amant. Tambourgil etc. Quand d’un frère toujours nous punissons l’oH`ense, Un vaincu recevrait les honneurs d’un ami? Notre fer veut du sang, le sang de la vengeance, Le sang qui nous insulte au cœur d’un ennemi! Tambourgil etc. Quittez, nobles guerriers, dont s’h0nore la Grèce, Et les autres profonds et la chasse des bois. _ Liberté! que ce mot par sa magique ivresse Ranime vos aïeux et marchez à leur voix. _ Tambourgil etc. Loin de nous les plaisirs qu’achète la richesse!
( 389 ) Le fer brille en nos mains; qu’un lâche aît besoin d’or: Sur le sein (l’une mère, expirant de détresse, Tremble, jeune beauté, pour ton plus cher trésor. Tambourgi! etc. Qu’une vierge captive en sa crainte a de charmes! Les accords de sa voix passent tous dans mon cœur, , Quand son luth arrosé de ses timides larmes Chante un père tombé sous mon glaive vengeur. Tambourgi! etc. ·· Aux bouts de l’horison faperçois les pirates, Ces frères courageux dont l’asile est les mers; Nos captifs enchaînés au fond de leurs frégates Apprendront àleur tour ce que pèsent des fers. _ Tambourgil etc. I Quiconque du visir veut servir la querelle Doit ignorer les noms de crainte et de pitié. La patrie a des droits et le soldat pour elle Bompt les liens du sang et ceux de Pamitié. " Tambourgi! etc. Faut-il vous rappeler une ville surprise, Et les cris des vaincus, et les chants des vainqueurs? Femmes, enfans, vieillards, tout périt dans Prévise, Et la seule beauté sut attendrir nos cœurs. Tambourgi! etc. Sélictar du fourreau tire son cirneterre. Patrie! avec orgueil contemple nos elïorts: Prépare un chant de gloire et Phymne funéraire; Vainqueurs nous reviendrons , vaincus nous serons morts! Tamhourgi! etc.
( 390 3 LE CIMETIÈRE DE' VILLAGE. · o ELEGIE IMITÉE DE L’ANGLAIS on ouai:. Par M. .F É E. rg ocronns issy. La cloche au loin s’entend et par des sons funèbres Annonce que le jour a faitiplace aux ténèbres; · . L’étable hospitalière a reçu les troupeaux , Plus de jeux au village , aux champs plus de travaux ; ' Le soleil a cessé d’éclairer nos campagnes Et de ses derniers feux il dore nos montagnes: . ` Déjà brille Arcturus. Reine de l’univers , La lune au front d’argent s’élève dans les airs, Le silence et la nuit règnent sur la nature, Des insectes aîlés commence le murmure Et de nos frais vallons l’aspect·délicieux . Dans l’ombre enseveli disparaît à mes yeux. · · Tout se tait ..... ; mais quels sons attristent mon oreille , Qui peut veiller enco1·.àl’heure oii tout sommeille? - C’est toi, triste hibou dontiles sinistres cris · ; D’une terreur soudaine ont glacé mes esprits. Est-il quelque cercueil que tu doives défendre, Mes pieds dfun mort fameux ont-ils foulé.la cendre? Où suis-je et dans quels lieux mes pas m’ont-ils conduit? L’if au sombre feuillage entoure ce réduit-; . Je vois les murs d’un temple et mou regard avide · I
( 391 ) Découvre des tombeaux cachés sous l’herbe humide. Salut, trois fois salut ,·asile révéré , Aux larmes, à la mort, au repos consacré ! Laisse-moi méditer sur ces tombes modestes, L’homme de bien n’est [plus; interrogeons ses restes: Là , sous ce froid gazon , gît peut-être un mortel Dont la lyre savante eût chanté l’Éte1·nel; Un Newton sans compas , un Milton dont la vie S’écoula doucement à l’abri de Penvie; Un Hampdem ennemi de Pinjuste pouvoir, Un Cromwelinconnu, fidèle à son devoir. ‘ Pauvre , mais satisfait; ignoré , mais tranquille; Dédaigné des humains , son bras leur fut utile. Jamais Pambition ne troubla ses plaisirs; Il sut, pour être heureux , limiter ses desirs; Conduit par la nature au bout de sa carrière , Il pouvait sans effroi., regarder en arrière; ,. Sage sans le savoir; vertueux sans eH`ort, . Avec le front du juste il attendit la mort. `· Elle vint! Au retour dela saison nouvelle, Les échos ont redit les airs de Philomèle, — - Le chant aigu du coq a salué le jour, ' La rose a refleuri; pour chanter son amour,~ Daphnis a composé quelques 1·imes légères; Nos rivages ont vu les danses des bergêres Et Zéphir empressé de porter de doux sons, Jusqu’en ces tristes lieux répéta leurs chansons. Mais ici tout s’est tu; la prodigue nature N’accorde à des tombeaux qu’une pâle verdure. O vous! Dieux protecteurs des rustiques travaux, _Unissez à ma voix vos champêtres pipeaux. Tai quitté les cités, suivez—moi sous Pombrage ; Qui chante la vertu doit chanter·a·u village.
( 392 ) Ce luth mélodieux qui vibre sous mes doigts, ' N’a jamais célébré de sinistres exploits. Bergers, vos oppresseurs ont eu toute ma haine; Comme vous j’ai maudit leur fureur inhumaine. Accourez donc, quittez ce fertile coteau; Venez parer de fleurs un modeste tombeau. C’est lui, c’est votre ami, que va chanterlma lyre; Ses bienfaits sont nombreux , je veux vous les redire: En un terrain fécond il changea ce marais ,Y · Vous lui devez cet ormeet son ombrage frais; Voyez de ce rocher jaillir cette fontaine , Son cours qu’il dirigea fertilisa la plaine; C’était là qu’il venait goûter un doux sommeil, Ou contempler nos champs au lever du soleil. Sur le pin orgueilleux élancé vers la nue , Il essaya ses coups ; sa robuste charrue , ' / Dans le sein de la terre ouvrit de creux sillons, ·. . Et son bras les joncha d’abondantes moissons , Lorsqu’aux brillantes fleurs qui parent sa couronne , Flore voit préférer les trésors de Pomone. Il cultiva long-temps le champ de ses aïeux: I Un COUl‘3g€ indompté se peignait _dans ses yeux , Soit qu’aux glaçons du n01·d il exposât sa tête , I Pour étayer l’ormeau courbé par la tempête , Soit que de nos étés bravant l’âpre chaleur, Sur le penchant des monts , sans abri protecteur, . Sans toît hospitalier, dédaignant les orages , Il guidâtgses troupeaux aux lointains pâturages, Ses jours étaient comptés ainsi que ses travaux; Il le savait : pour lui la mort c’est le repos , C’est le sommeil du juste, et pourtant il balance; Dans la nuit du cercueil avec peine il s’élance;
( 393 ) Sa mourante paupière appelle la pitié, Son cœur en se glaçant invoque Pamitié ; On dirait qu’au tombeau sa dépouille mortelle Doit garder de la vie une faible étincelle; Dans les bras de ses fils enfin il expira. Il naquit , il mourut ..... Le monde Pignora! Ah! ne le plaignons pas , Pinexorable histoire N’a point Hétri son nom ni maudit sa mémoire. Le bien te fut facile , ô mortel dédaigné ! Et qu’importe après tout qu’un despote ait régné, Qu’on ait chanté sa gloire; un pompeux mausolée Peut~il flatter encore une ombre désolée ;· Et quand l’homme n’est plus, pense-t-on que Porgueil Puisse étendre ses droits au-delà du cercueil! [ Non; le voile est tombé , la mort se fait entendre , La vanité nous quitte avant que d’y descendre. Celui que vous pleurez voulait vivre en vos cœurs , Il attendait de vous quelques modestes fleurs, Une pierre et son nom paraissaient lui sutbre. , Les voilà! grands du monde, app rochez, je vais lire: ` E P 1 T A P H E. t « Ici gît un humble mortel n Qui , dans la solitude , » D"honorer toujours l’Éternel » Fit son unique étude. » Il reçut de son créateur U » Une ame aimante et pure; » Il fit consister le bonheur » A suivre la nature.
( $94 ) » Il soulagea le malheureux »·Et lui donna des larmes; » Du plaisir touchant d’être‘ deux » Il sut goûtem les charmes} » Passant, de‘ses fils épertlus » Anjourd’hui sache apprendre ,' » Qu’il faut imiter ses vertus » Pour honorer sa cendre; »·
( 5215 ) A MON ILLUSTRE AMI LECOMTE DE size. Par l\’l..CAJ\llBEHLYN.. Ã MA1 18ày. i NON te musa silet ,î tua qui, vir,À fata dicabas Oppresso Hdus Lodoico ., avellere cœdi Boxjbonidam ardebas, tu caedi oblatus eidem; _ Sed fatis obstare potens immitibus umquam Quis fuit? ah ferro L0d0ix· jugulante sub umbras Volvitur înnoeuus! funebri obtecta cupressu Gallia tune omnis gemuit; solantur et ornant _ Alïlictam tua tanta fides, facundia, vîrtus; Laudes fama tuas a falce revellet iniquâ! Ludovico Hispmziarum lilzeratori. Liber ego nimis ad solium si vadere tento, Des humili veniam vatî precor, optime princeps, Musa etenim mea Borbonîos celebrate peroptat, Gaudebitque tuo semper de muuere grata , Munere de maguo, mihi quad, Lodoice, dicabas, Te nostrâ quando coutemplabamur in urbe Felices, hilarisque triump]1atu1·a cariebam Lilia, ad immensos sapiens quo ducis honores; Centùm fama tubis tua gesta recentia clamat. Hesperiûm tellus ab atroce tyrannide Corsi Libera spirabat, genti Fernandus amatos Jura dabat, sed Parthenopes ex igne rebelli Garbo superstes ad alpinos incendia montes
( 396 ) . Jecerat, et rediviva hinc carbonaria pestis ‘ Ad pavidum e lugente Pado prorupit Iberum: Primitùs asserpîf timida, illicb prosilit audax, Praevîus est terror, tnrbasque scelesta scelestas · Excitat, et tactu maculans quasi fœda Celœno Dim venena vomit, creat et fnvet inde rebelles, Et solium quatit , in solium grassatur anhela, Begnabant ubi liliferâ de stirpe benigni Reges; quis credat! sceleri quîs credat inulfoï Ausa fuit stolidam Fernando imponere legem , Legem , ridiculos quœ vult reges sine sceptro, a Queis legatur inops et spreta impunè potesias , I Nam priüs irrisos tum perdere perfida mens est; Experti scelus id Galli per saecla dolebunt , - Expertî pariter Padus, Apenninus , Iberus Congemuêre, trucesque hoirent evolvere casus, Triste pudet tentasse scelus, semperque pudebii:....- Insidias et cœpta pater quandoque supremus ' Impia non cohîbet, sed yindex fulgura differt Apta magis justo donec sonet hora furori. Sœva per hesperios Hagrant incendia tractus, , Et mala faiali de pixide cuncta. recursanf; I Hœccine dona refers, heu carbonaria pestis ? Sed vigilans adsiat numen ne pectora virus Denuô commaculet, luctusque propaget acerbes; ` Conciliis haec in celsis arbitria perstant , Et venerands celer , Lodoix, mandata capessis , Lilia fulciri per lilia frustiüs an qnîd? Infidas spondens ad munia cogere turbas , ' Fernando advolifas patronus, fœdera juras Et firmus juras diadema insigne tnêri, Sed monitîs optans fatuos sedare tumultus , ' Usque, tibi Martis commîssa flagclld coërces;
< 397 ) Seductos voce ad sceptrum revocare patemâ Crehrù tentabas, sed surda rebellio mansit, Obduraja bono sic ausa resistere regi , Usque adeône rapîs, vesana. superbia , mentes ? Lilifera. aërios scandebant agmina montes, Immensosque ad conatus stupuêre pyrenesf Gallica jam puhes ventura trophœa canebat, Visa et ubi fuerat, vis seclitiosa refugit, Ad latebtasque probrum et rabiem latûra remotas, In Gadetanos se muros injicit, undè ' Clamat et insanit, nisuque furente reluctans _ Sacpiüs et frustrà tellurem sanguine inundat; Intereà dux Borbonius ferit agmina et arces; Mitis et alta viget, viget inconcussa viro mens, Hunc mirantur, amant omnes, omnesque sequuntur Impulsi qub spes et amor virtusque trahebant; Impavidum medios mavortius ardor in hostes Sœpe lulit, sed amica Minerva tegebat amatum., Adstabatque parata truces inliihêre sorores. Hispalis et Gades, quœ rex convicia passus Sit vester, vos plus aliis vidistis, et orbî Dicetis, fuso verba inter singula fletu! Intrepidus domitor ierramlvictricibus armis ' Pervolat Hesperiam, nec erant ohsistere lanio · Qui potuêre cluci,·quas dat generosus olivas ’ accipiunt; rogilant Fernandi ut vincnla rumpat .... Quamque diu abjecit Èuribunda rebellio pacem · Per tela atque ignes, sub bomborumque boatu Imposuit victor, meute aversante, severus; Seditio extremum Lernaea ut bcllua virus Tum vomitans animam stygias efllavit ad umbras, Et vitam veniamque imploravêre rebelles; Austrinis omen subitb resplendet ab cris, 26 A
( 398 ) Gaudia spemque favens omen porteudit Ibero , Et nimbos penetrans densâ è caligine mergit; Jamque suis redit, ecce redit làm séegiê vocatus l Femaudussub Franciadûm tutamiiicrsospes; ' Exopiatus aclest p'0st horrida vincula lilxer, Liber io Fernandus adest, hüc vota fereufes Accurrunt omnes, speciàre et tangere regem Ardent, et reducem durn‘ gral:1banturv·,`acerv0s Thuris alunt, fipres, plausus ,· soleunia miscent Jubila, et ad solium, plopulo acclamanie, reduchns Bex tibi magnauinwque tuo, Lodoice, nepoli Promere. de`t0t0 ndn' cessat peciore gmtes, · I Quas sociis resonat clamoribus omnis lberus; Testari properat genti Fernandus amorem , Et validè sensum lacrymis test:-xiur oboriis; Regia sic ailes perniciter 'œthera findit, Et volat ad lpullossub vulturis ungue gemenles, Voce diù matrem qui lamentante vocârant, Caucaseosque uno dum dejicit impcie fures, Clangit ovans, querulosque fovet tuirice sub alâ Natos, qui viles saevire docentur in hostes. Lans œtemà tibi durabit, ô inclyte Princeps, Aiîlictoîâui xhissus eras solamen Ibero, Et celer herculeis siernebas ictibus hydram; Intrepidus, prudens, alacer tu jussa secutus Regis es cximii, qui per te vincula rumpens Fernandi, regem hesperiis pacemque dat orbi; Quœ Bellona dedit, Princeps, servato trophaea, Insigncm Clio te proclamavit in armis, Et tua Mncmosynes in templo gloria vivet. Dignus ut in ierris eœli statuare minister, Beges ante alios, Lodoix, seleclus ad ingens Munus eras, et vim miram cum lumine sancto
( 399 ) Dum superi tribuêre, tibi sua fulmina nnmen Credîdit omnîpotens , et jussa superna ufacessens Arbîter indictus tua das arbîtria regnîs, Hesperiamque basî potîs es fulcire novatâ; Accîpe vota Iubens, flexo qua: poplite, gratœ Conclamant gentes, cœlestîa munîa compte, Ultor Borhoniûm tu Francia: es ultor et orbîs! Laudes ad quasvis alter Lodoicus olympî Ducet, namque throno semper cœlestis amîcus . Adstat et omnîgenos èoncedet amanter hbnores; Marmor et aes et ebur dicenl: praeconîa mundo , Et tua per populos nunquam morietur imagol Joann. Bapt. Guzïl. Eque: CAMBEHLYN, ab Amougzès ordzhi Flandrùu Orzènlalzlf equeslri, ordizzzïzzza quoque · Leomk Bclgzbz', Legiomk Hoqzorartlzr Phœntcù adscrjvlus, aureo Borzwsàxz numzkmatc ùwîgnttus. "
( 400 ) _ AGRICULTURE. Seîmce publzijue tenue Ie 4 novembre 1826 , pour Ia distribzttîorf · des prix enfzweur de l’e'c0n0mze rurale. ` Le 4 novembre 1826, â imidi, jour et heure désignés pour la distribution des prix proposés en faveur de_l’amé— lioration et du perfectionnement de diverses branches de l’économie rurale locale , la société , présidée par M. le con- seiller-d’Etat, préfet du Nord, comte de Murat , s’est réunie dans la salle du Conclave , à l’hôtel de la mairie ; la séance , honorée de la présence des divers membres de l’adminis— tration municipale et d’un grand nombre de citoyens dis- tingués dans la magistrature, les sciences, les arts et le commerce , a commencé en p1·ésence d’un nombreux audi- toire, par un discours de M. Duhamel, président titulaire de la société. M. Macquart ayant lu ensuite le compte rendu des divers concours , a proclamé les noms des culti- vateurs qui ont mérité les récompenses proposées dans les programmes , et ils sont venus les recevoir des mains de M. le préfet. La séance s’est terminée par la lecture du pro- gramme des prix proposés pour 1827. DISCOURS DE M. DUHAMEL, Prdszïlezzt tztulazre de la societe', g vmomomcà ne mm ma 1..m Saxur-Cannes, 4 Novmnnu 1826. Messieurs , bien que lîarrondissement de Lille puisse être cité comme un modèle de culture , le premier magistrat
4¤¤ ) du département et les ailministrations locales ont senti qu’il n’en était pas moins susceptible d’importantes amélio- rations , sous ce rapport même. ' (Test à leur sollicitude que la Société des Sciences , de l’Agriculture et des Arts de Lille doit_d’avoir pu donner .quelque extension à cette branche importante de l’économie publique, en éclairant les cultivateurs sur les besoins de l’industrie , à laquelle ils peuvent être appelés à donner 1u1 nouvelessor, en lui procurant les matières premières qu’elle emploie. _ Dans nos campagnes point de jachères ; le prix des loca- tions est tel qufil faut que les hommes laborieux qui cul- tivent la terre fassent incessamment succéder une récolte productive à une autre récolte, non-seulement pour se procurer une honnête aisance , mais même pour ne pas entièrement s’obérer. Comment vouloir qu’au milieu d’oc- _ cupations si continues, ils puissent songer à introduire dans leur culture , à connaître seulement les végétaux pré- cieux que d’infatigalJles voyageurs nous apportent successi- vement des contrées lointaines , et s’enquérir des produits agricoles que réclament nos manufactures? C’est donc à des économistes plus au courant des nouvelles scienti- fiques , plus au fait des p1·océdés des arts , qu’il appartient ` de les leur indiquer. , La tache de la Société s’est bornée à ce soin, et il est bien doux pour elle de voir qu’il suüise de leur signaler quelque céréale qui promette des avantages , quel· A que objet de culture utilcàl’inclustrie, pou1· que de zélés agriculteurs s’empressent à seconder ses vues. _ L’on pourrait même penser que les primes otïertes sont des encouragemens superflus pour la plupart d’entre eux , quoique nous soyons loin de croire que ce moyen d’éu1u—· lation doive être jamais négligé.
( 4¤¤ ) Une contrée célèbre par la qualité supérieure de houblon qu’elle verse dans le commerce, a fait naguères partie du territoire de la France ; depuis qu’elle en est séparée , nous sommes tributaires de Pétranger, pour ce seul article , cl’une somme de 1,500,000 francs par année. · L’on crut voir que le sol de plusieurs cantons de l’arron- dissement de Lille avait la plus grande analogie avec celui de Poperingue. Un appel Afut fait aux cultivateurs; des primes, pour`la culture du houblon ,blanc , furent offertes et méritées dès la première année. i De nouvelles primes vont être distribuées pourle produit de ces premières plantations et pour Pétablisscment de houblonnières nouvelles. La quotité et la qualitédes pro- duits ont dépassé l’attente de vos commissaires et les plan- tations nouvelles donnent les plus belles espérances ; aussi, outre les primes annoncées, plusieurs médailles seront accordées pour la bonne culture de cette plante. ' L’on doit le dire ici, Messieurs, quelle que soit la bonté du sol qu’ils cultivent, c’est su rtoutà la scrupuleuse attention que nos voisins ont toujours eu de n’admettre que la variété du houblon blanc sans aucun mélange , qu’ils doivent la réputation de supériorité non contestée dont jouit celui qu’ils livrent à la consommation. Et nos compatriotes seraient-ils moins jaloux d’obtenir la même confiance des consommateurs ? Non , sans doute, et jamais ils n’en- courerotit le reproche d’une insouciance aussi contraire à leurs véritables intérêts: ils apprécieront l’import.ance de l’ax·ticle du programme qui exclut du concours toute hou- blonnière dont ne seraient point soigneusement extirpées les tiges de houblon rouge. ` , È Peu riche en paturages , cet arrondissement paraîtrait ne devoir point `offrir en bestiaux les ressources dont il a besoin; l’attentive activité de ses agronomes a su néan-
( 4¤?> ) moins , par des cultures intercalaires, suppléer à ce défaut, et rendre nombreuse. Pespèce bovine: l’on devait d’autant plus regretter de, voirnde pareils soins en partieperdus par l’essence même de la race qu’ils élèvent. Mais à peine eut-on signalé les taureaux de pu1·e 1·ace hollandaise comme les plus propres à relever celle de ce pays, que plusieurs cultivateurs en firent venir à grands frais. Vous avez, Pan dernier, couronné ces premiers eB`orts; des prix vont être aujour- d’hui décernés à ceux qui ont présenté cette année au . concours les plus beaux taureaux de la race indiquée.; La 1 condition de les faire servir, par croisement, à régénérer la race bovine dans le pays est toujours obligatoire; _et bientôt vous aurez à couronner les produits de ce croise- ment. - , La garance a été autrefois cultivée dans les environs de Lille, et même une rue de cette cité portait le nom des Moulins-à-Garance : le déplacement de Pindustrie avait totalement fait abandonner la culture de cette plante tinc- toriale. Mais depuis que l’un de nos manufacturiers, sans être arrêté par le préjugé qui attribuait à_ nos eaux des qualités nuisibles à CEl`t3il'l€S teintures, appelant à son aide les lumières d’un chymiste distingué , est parvenu à teindre il en rouge d’Andrinople aussi bien que dans les teintureries les plus renommées pour cette couleur, la consommation de la garance a fait sentir le besoin de sa culture. La Société :1. du la provoquer; des primes ont été offertes , une instruc-· tion sur la formation des garancîêresa été imprimée , Pon a,· fait venir du midi les semences nécessaires aux premiers essais , et, quoique leur arrivage se fût fait attendre , deux cultivateurs en ont ensemencé des terrains convenablement disposés a cet effet. Leurs noms seront proclamés; cependant, comme la garance se sème en pépinières, les prix ne seront délivrés.
( 404 ) que du moment où la transplantation opérée olfrira des garanciêres de l’étendue exigée par le programmé Les mé- dailles qui accompagnent les primesleur seront néanmoins accordées. A La société a décidé d’en décerner une au cultivateur qui ` amontré le plus de zèle pour Pintroduction de nouvelles · céréales dans le' pays. Nous devons à ce zèle Pacclimatation de l’Av0ine de Géorgie qui l’emporte sur toutes les autres non seulement par Pabondance de ses graines , mais aussi par leur poids. La solidité de son chaume lui donne la faculté de mieux résister aux vents et aux pluies et assure . d’autant plus sa récolte. Le programme des prix destinés aux années prochaines est déjà rendu public, nous n’avons point à nous en occuper ici: Nos ltîagistrats, en daignant présider à la distribution de ceux qui vont être décernés, prouvent combien ils ont en estime la profession appelée à les obtenir. C’est par un.sentiment analogue que l’on a choisi pour cette solennité, le jour de la fête d’un monarque qui se plaità honorer'l’agriculture ainsi que Pindustrie manu- facturière; sources fécondes d’où découle la prospérité 'd’un pays. » i
( 405 ) EXTRAIT L DU COMPTE RENDU DES DIVERS CONCOURS OUVERTS PAB 'LA ÉOCIÉÉIEÉ-· » Lesprzfz et encouragemens .suz'vans , proposés dans le programme de la Societé pour 1826, ont eîé décernés : I. x.° Un prix· de la valeur de (leux cents francs , à M. Heel- clebaut , cl’Houplin, possesseur du plus beau taureau de race hollandaise présenté au concours. 2.° Un, prix de la valeur de cent cinquante francs, à M. Masquelier-Boet, de Sainghin-en-Mélautois , possesseur du plus beau taureau de même race après le précédent. . - Mention honorable à M.“‘° V.° Desruellc et à M. Becquet (Maurice), cultivateurs à Lomme, et possesseurs de tau- reaux de race hollandaise très-propres à Pamélioration de Pespèce bovine. ll. _ ’ Une médaille de la valeur de trois cents francs, à M. Leroy (Jeau—Baptiste), d’Houplines,' propriétaire de la houblon- nière plantée en 1824 et 182.5 , la plus étendue, la mieux cultivée, et auteur de la meilleure notice sur la culture du houblon. '_ Accessit: M. Liénart (Placide), de Frelinghien ; M. Lecomte- Lepoutre , de Bousbecques. s —
_ ( 406 ) HOUBLONNIÈRES PLANTÉEE EN 1826- 1.° Une médaille de la valeur de deux cents francs, au cultivateur qui, en 1826, a établi la plus belle houblonnièrc dela contenance de qnatre—vingts ares et au-dessus. Aucun concurrent n’ayant rempli les conditions du pro- gramme , cette médaille n’est pas distribuée. il 2.° Deux médailles de cent francs chacune, à MM. Leroy (J'ean·Baptiste) et Lecomte-Lepoutre , tous deux déjà cités , pour avoir établi, en :826, les deux plus belles houblon- nières dela contenance de quarante à quatre-vingts ares. 3.° Une médaille de la valeur de cinquante francs , à M. • Van Esland, de Wervick (France), pour une jeune houblon- nière plantée en 1826, et de la contenance de vingt à qua- rante ares. ` Le programme pour 1826 annonçait comme devant être décernées quatre médailles de la même valeur: il n’y a pas lieu à la distribution des t1·ois autres. Encouragenuws pour la culture- du houblon. · Médailles d’argent , à MM. Pou-illicr, `de Deulémont; Théry, de Comines; Després, de Comines; Lambin, de Wervick; Liénart, de Deùlémont. _ V A U · I I l. ·' _ La transplantation des pépinières de garance n’étant pas enc01·e opérée, la Société accorde provisoirement à MM. Lecomte-Lepoutre déjà cité, et Berthelot, de Seclin , chacun une médaille d’argent, comme auteurs des premières ten- tatives faites pour introduire dans Parrondissement de Lille la culture de cette plante tinctoriale. Les prix indiqués au programme pour les garancières ne seront distribués qu’au printemps prochain , époque où la contenance de ces garan- cières pourra être constatée. A ·
( 4¤7 ) I V. Une médaille d’argent, A M. Descamps, de Croix, pour avoir introduit dans‘· Parrondissement de Lille quelques espèces oulvariétés précieuses de céréales, et avoir, par ses succès, puissamment contribué à la propagation de leur culture. , P R O G R A M M E ' Des prix propose} enjàveur de I’ëcononz1'e rurale, pour être dëcemeiv en IS27 et 18aS. La Société, dans sa séance publique qui aura lieu le 4 novembre 1827, dans la salle du Conclzwe, hôtel de la Mairie, déceruera les prix suivans: V . ' I. 1.° Un prix de la valeur de cent cinquante francs, au cultivateur qui aura introduit ou élevé dans Parrondisse- ment le plus beau taureau de race hollandaise pure, ou de race métisse hollandaise flamande. 2.° Un prix de la valeur de cent francs, au propriétaire du taureau le plus beau après le précédent. 3.° Un prix de la valeur de cent francs , au cultivateur qui aura élevé la plus belle génisse de race hollandaise pure, ou de/race croisée hollandaise flamande. . . 4.° Deux prix de la valeur de cinquante francs chacun, aux cultivateurs qui auront élevé les deux plus belles génisses · après la précédente. ~ Les taureaux devront êl1·e âgés de deux à quatre aus, et être destinés à faire pendant un au le service de la monte.
( 408 ) ` Les prix seront mis en dépôt jusqu’à Paccomplissement de cette dernière condition. _ L’âge exigé pour les génisses, sera d'un an à deux: la Société désire qu’on les destine à la reproduction , et qu’elles ne soient saillies qu’après Page de trois ans accomplis. . I·I. _ Un prix de la valeur de trois cents francs, au propriétaire dn troupeau de moutons faisant des élèves , qui introduira dans Parrondissernent le plus beau bélier à laine longue , de race anglaise on hollandaise, destiné à l’amélioration de Ia race à laine indigène. A I I I. p I 1.° Une médaille de la valeur de deux cents francs, au propriétaire de la houblonniêre la mieux cultivée, et qui fournira en 1827 les meilleurs et les plus abondans produits. 2.° Deux médailles de la valeur de cent cinquante francs chacune, aux cultivateurs possédant les houblonnières les plus méritantes après la précédente. 3.° Une médaille de la valeur de cent 'cinquante francs , au cultivateur qui établira en 1827 la plus belle houblon- nière de la contenance d’au moins quarante ares. _ 4.° Quatre médailles de la valeur de cinquante francs chacune, aux propriétaires des quatre plnsibelles houblon- nières établies en ,1827, et de la contenance de vingt à qua- rante ares. ` ‘ i ' ' Ne seront admises au concours que les houblonnières plantées exclusivement en houblon à tiges blanches. Les plantes de houblon à tiges rouges trouvées accidentellement dans les houblonnières, devront être coupées avant le 15 juillet. _ ·— « i
( 4<>9 ) IV. I LA SOCIÉTÉ ntcenuemt EN 1828, Une médaille de la valeur de deux cents francs , à Pauteur des meilleures expériences comparatives sur l’action fer- tilisante du plâtre , de la chaux, des cendres, de la suie et du noir animal des raüineries de sucre, appliqués comme amendemens sur les prairies artificielles de luzerne, de saînfoin et de trèfle. __ La Société désire que le plâtre la chaux, les cen- dres,etc.., soient employés dans les expériences sur des_ surfaces égales de chacune des prairies artificielles citées; « que Ie poids de toutes les coupes fourragères, recueillies sur ces surfaces diversement amendées, soit noté avec exac- titude; et que les concurrens en déduisent le mérite respectif des amendemens, sous les deux rapports principaux de Pintensité d’acti0n et de l’économie. Uintroduction des garancières dans nos culturesvient d’être opérée par quelques cultivateurs zélés. Ces premières tentatives donnent l’espoi1· de naturaliser dans nos cam- pagnes une nouvelle branche d’industrie agricole que la Société aura fait naître, et qu’elle s’etl`orcera de 1·endre . prospère par de nouveaux encouragemens. Des prix seront proposés dans le prochain progra.mme, en faveur de la culture de cette plante. ` (r) Le plâtre doit être semé sur les prairies artificielles , lorsque les tiges ont déjà quelques pouces d’élévatiou; ou doit choisir un temps humide; un » le sème dans lu proportion de deux à quatre hcctolitres par hectare.
( 4¤¤ ) Époque.: de la vërzficatzbn des sujets admis au concours. r.° Pour les bêtes bovines et à laine , le jour, l’heure et le lieu qui seront indiqués par M. le Préfet pour la distri- bution des primes pour l’amélioration des chevaux. 2.° Pour les houblonnières, dans la dernière quinzaine du mois d’août , *et immédiatement après la récolte du houblon. V w I I CONDITIONS GENERALES. ~ · Il ne sera admis au concours que des cultivateurs domi-! ciliés dans Parrondissement de Lille. Les personnes qui désirent concourir pour les médailles accordées err faveur des cultures, devront faire connaître leur intention à la Société , avant Ie 1." août, par une lettre d’avis adressée à son Secrétaire-général. _ Des Commissaires délégués par la Société seront appelés à constater, en se transportant sur les lieux, Pétat des cultures admises au concours, et désigneront les bêtes hovines et le bélier à laine longue qui mériteront les prix.
( /11 1 ) · R A P P O R T I — ' Sur les travaux de la comnizbszbn düzgriculture , pendant l’am2e'e 1826 et le prenuerrseniestrc de l’année I827, Par M. Loxsnr. Opérer d’heu1·euses innovations dans un pays justement célèbre par l’a1·t de multiplie1· et d’alterner d’abondantes et précieuses récoltes, vaincre la méfiance des cultivateurs pour tout perfectionnement qui s’éloigne de leur routine journalière , créer et se former un appui de l’opi11ion pu- blique, telle était la tâche délicate de votre commission d’agric11lture, lorsqu’elle fut appelée par Pallocation de sommes destinées à fonder des prixi en faveur de l’économie rurale, à exercer une influence favorable sur la prospérité de nos fertiles campagnes. Dans cette circonstance, il était urgent que dès son début, elle pût gagner la confiance et se populariser chez les agriculteurs; la plus grande circons- pection lui était donc imposée dans le choix des sujets de prix à admettre dans ses programmes, aussi a-t-elle reconnu cette nécessité, en ne proposant aux concours que des amé- liorati0ns' d’une utilité locale bien_ évidente et dont les résultats prompts, faciles et peu dispendieux entrainassent, par leurs succès, Pencouragement etla conviction de leur utilité. Les détails que je vais avoi1·l’ho·n1ieur de soumettre à. la Société , la c0nvaincr011tqu’elle aatteint le but qu’elle se proposait. i
( 4¤= ) Il était désirable que la France:s’aft`ranchît du tribut qu’elle paie annuellementàl’étrangerpourPimportation duhoublon: des circonstances heureuses invitaient à naturaliser la cul- ture de cette plante dans nos exploitations rurales; le fer- mier, certain de soutenir avantageusement la concurrence, par le droit considérable qui frappe sur ce produit agricole, à son entrée dans le royaume, ne pouvait hésiter dans une contrée où sa consommation est si usuelle, à entreprendre cette précieuse conquête que semblaient d’ailleurs réclamer notre climat tempéré ét humide, et notre sol généralement fertile, limoneux et profond. Votre commission d’agri- culture se rendant Pinterprète d’un besoin bien senti, a cru devoir enrichir nos assolemens déjà si variés, en provo- quant par d’honorables distinctions, les cultivateurs de Parrondissement à admettre les houblonnières au nombre l deleurs cultures. Sa voixa été entendue! et vous avez, dans votre dernière séance publique, couronné les heureuses tentatives des agronomes , à qui nous devons cette nouvelle branche d'industrie rurale. Des diverses variétés du houblon cultivé, celle qui par Pabondance de son principe actif et la délicatesse de son arum obtient dans le commerce une préférence justement méritée , est la variété à tzges blanches ; c’est aussi celle qui a été recommandée et adoptée pour la formation des hou- blonniêres établies dans Parrondissement. Elle fournit, il est vrai, une moins grande quantité de cônes que la variété à ages rouges, mais la valeur que lui donne sa supériorité est une ample compensation. Le mode de plantation du houblon , les soins et les opé- rations qu’il réclame durant le cours de sa végétation, l’époque etles procédés de sa récolte, ne dilïèrent pas essen- e tiellement dans nos jeunes houblonnières, de la méthode ein usage depuis un temps immémorial pour les houblon-
( 413 ) nières, si renommées , de Poperingue. L’habileté et l’intel=· ligence quenos cultivateurs ont mises dans Padoption et Pexécutionlde tout ce qui tient àila culture proprement dite du houblon, méritent des éloges et ne laissent rien à désirer. L’art d’obtenir une prompte etibonne dessication des cônes, exige-une expérience qu’ils acquerront en peu d’années et qui leur permettera de rivaliseravantageuse- ment avec leurs inaîtres les planteixrs Je houblon, de Pope- ringue. Les travaux et. les dépenses consacrés par quelques uns de_nos fermiers à la construction de tourelles, attestent Pimportance qu’ils y attribuent, et sont un garant du succès qui les attend. Ainsi donc, les tentatives faites pour introduire la cul- ture du houblon dans Parrondissement ont complétement réussi; non seulement la végétation de cette plante est forte et vigoureuse sur notre sol , mais encore Pabondance et la qualité de ses produits sont très-satisfautes. Des échan- tillons du houblon indigène ont été déposésisur le bureau de la commission", et il a été reconnu qu’il égalait les ~ meilleurs houblons versés dans le commerce. Employé à la fabricationde la boisson du pays, on`a_ constaté qu’il con- servait la même supériorité en lui communiquant la saveur et la durée que l’on recherche en elle. i Olivier de Serre', le patriarche de Pagricultnre française, écrivait sur Ia En du seizième siècle, que l’une des cultures les plus lucratives était celle de la gararzce , et que lameil- leure venait de Flandres. Des traditions nombreuses cons- tatent en effet que cette plante tinctoriale y était cultivée avec beaucoup de succès , et que l’ancienne châtellenie de Lille en faisait un commerce important. Ce genre d’indnstrie l agricole paraît avoir commencé à péricliter chez nous , vers le milieu du siècle dernier, et son extinction totale fut * achevée dès les premières années de la révolution. Les 27 `
( 414 l causes qui_ont amené ce résultat sont assez obscures, la seule donnée certaine que nous possédions à cet égard consiste dans la dépréciation graduelle, constante et pro-Y, gressive dans laquelle tomba la garance pendant le laps de . temps iudiqué.`Àujourd’hui que l’art dè tixier la matière colorante de cette racine sur les tissus est parfaitement connu, que les diverses, industries qui en font ( usage prennent en France , et notamment à Lille et dans les villes environnantes, une extension considérable, et que la con- sommation de cette denréeva toujours en croissant, il_ parait important de rappelerdans nos campagnes un genre de culture autrefois si ilorissant. C’est dans cette vue q11e la commission aprovoqué des essais en petit pour reconquérir une culture qui intéresse à la fois Pagridulture et le com- merce. ` _ Deux propriétaires intelligens ont, dès 1825 et d’api·ès les instructions de la Société, établi des garaucières; l’un est M. Berthelot, de Seclin , que la mort a enlevé avant qu’il pût obtenir aucun résultat; l’autre est M. Lecomte-Lepoutre, de Bousbecques, dontles travaux ne pourront être jugés que su1· la tin de Pautomne , lors de la récolte. Sa garanciére est dans l’état le plus satisfaisant , et tout nous porte à croire que nous aurons Er vous entretenir, l’année prochaine, de . ses succès. Plusieurs espèces ou variétés de céréales , parmi lesquelles on doit particulièrement citer le froment Lamas, l’avoine de Géorgie et Pavoine rouge de Toscane, ont été, par les enpouragemens et lesôconseils de la commission , propagés dans Parrondissement autant qu’elles méritaient de 1’être. La commission 11’oubliè pas que c’est aux lumières et au q zèle d’un de ses membres, M. Descamps, de Croix, qu’elle doit les 'expériences comparatives qui constatent leurs qualités, et qu’il apuissamment contribué, par son in-
( 415 ) lluence sur les cultivateurs , à leur en faire adopter la culture; aussi se plaît==elle à lui témoigner ici toute sa re- connaissance. ` L’éducation des animaux domestiques a été l’objet des méditations de'votre commission. L’exploration de notre i agronomie locale l’a convaincue, que de toutes ses parties elle était celle qui avait fait le moins de progrès, et qui pourtant était susceptible d,3.I1`léll0l`î1t·lOl'lS plus mar- quées; c’est cette persuasion qui l’a déterminée à faire tous ses etl`0rts pour donner à cette branche dc l’écon omie rurale, Pimpulsion qu’elle réclame pour arrive1· à des perfection- nemens désirables. L’e’Iève des chevaux , encouragé par le gouvernement qui ' a intérêt à la multiplication et à la régénération de la race , nepouvait manquer Cl,8XCZll81` un vifintérêt à votre section agricole; mais déjà en possession de faveurs spéciales, il lui a paru plus avantageux et plus équitable d’appliquer une partie de la modique somme qui lui est allouée à pro·— voquer l’amélioration des autres espèces domestiques. i L’espêce bovine se recommande aux soins de l’h0mme, par des services et des produits si variés, qu’on peut la - considérer comme l’une des sources les plus fécondes dei richesses rurales. La race dite flamande ou fiandrine, qui est indigène dans Parrondissement, quoiqu’étant l’une des plus · précieuses que nourrisse le sol français, est pourtant no- ` toirement inférieure à la race hollandaise et à quelques races de nos voisins d’0utre-mer. Des croisemens judicieux entre notre espèce bovine et ces races perfectionnées, promettaient J donc des résultats avantageux , et c’est pour accomplir cette ' , amélioration que la commission a proposé des prix en`· faveur des propriétaires qui importeraient les plus beaux taureaux de race hollandaise pure , et qui les destineraient àla reproduction. Le succès a suivi ses prévisions, et tout
( 416 ) annonce que dans quelques années notre race bovine régé- nérée se distinguera pa1· Pampleur de ses formes, une 'grande aptitude à prendre Pengrais, et surtout par une· secrétion laiteuse extrêmement abondante. La grande division des propriétés ter1·itoriales, et par suite le peu d’étendue des exploitations rurales dans la moitié nord-ouest du département, s’0pposei·ont probablement toujours â ce que l’éducation des bêtes à laine y prenne une extension considérable, cependant la race colossale qu’0n élève dans cette riche contrée, n’en mérite pas moinslune attention spéciale. Déjà recomman- dable par son volume éno1·me et par une grande facilité de prendre l’engr¢izl¢, elle avait excité la sollicitude de votre section d’agriculture, pour l’amélioration de salaine longue, mais dure et grossière, et c’està sa prière que vous avez plusieurs fois renouvellé infructneusement lademande au gouvernement d’obtenir un ou plusieurs béliers suscep- tibles de perfectionner la race sous ce rapport. L’un de vos ' · co1·respondans, lVI.le vicomte Sosthène de La Bochefoucault, vient, par un trait de générosité qui mérite toute notre reconnaissance et rappelle d’heureuses traditions de famille, de combler, par le' don d’un bélier de race New—Leicester, le vœu que nous vous avonssi souvent émis. Des mesures ultérieures seront prises pour rendre ce beau cadeau aussi profitable que possible aux intérêts généraux du pays et à i ceux particuliers de votre Société. Les progrès réce11s,de la mécanique ont donné naissance à un certain nombre de machines rurales nouvelles, ou au ' perfectionnement de plusieurs instrumens aratoires déjà ' connus. Il était important de fixer Pattention de nos agri- culteurs sur celles de ces innovations qui présenteraient dans leur adoption des avantages plus marqués, appliqués à notre svstème d’agronomie. C’est ce_ qui a été fait en
( 417 ) admettant dans vos programmes des prix à distribuer en faveur de l’agriculture, ce problème llllé0l'll€·P1‘àttgl1€· Une machine ingénieuse destinée à couper les racines, qui pendant l’hiver forment la base de la nourriture des bêtes à cornes, a été acquise par la commission pourservir de modèle et être décernée comme prix. Ilàété reconuuque cette machine solide et peu coûteuse, coupait en trois mi- nutes un hectolitre de pommes de terre ou de carottes, et qu’elle était très-propre à prévenir les inconvéniens qui résultent de Padministration de ces alimens, l01‘S(Il1,llSllC sont qu’imparfaitement divisés; ces avantages ont déterminé plusieurs fermiers à en établir de semblables. ` Depuis que le dernier rapport de la commission d’agri— culture vous a été lu, plusieurs de ses membres ont rendu compte des essais ou des expériences auxquels ils se sont livrés. M. Heddebault,de Thumesnil , a cultivé comparativement la betterave rouge commune avec la betterave mcclzarine ,_ et il a reconnu que celle—ci, tout aussi abondante en produits. que la première, était beaucoup plus nutritive et qu’elle· donnait au lait et surtout au beurre des vaches qui en- t étaient nourries, des qualités évidemment supérieures. Sa racine est, il est vrai, tout-à—fait souterraine et son ex- traction un peu plus laborieuse, mais ce reproche ne peut empêcher la p1·éférence qu’0n lui doit. Lecomte .,_de Bo`usbecques,%1 fait des expériences et des observations intéressantes sur la culture et la disseccation du tabac ; comme elles sont encore incomplètes, nousavons cédé à son désir de ne vous les faire connaître que lors¢·· qu’elles'seront plus digues de vous être présentées. M.`Wfattelle, de Badinghem, a plusieurs fois constaté queilorsque faisant succéder_à` une récolte de tabac une plantation de colza. et que celle-ci , par une exubéuance de
( 418 ) végétation assez commune , les terres trop grasses., venait à verser, il était avantageux de la faucher une , et dans quel- ques cas, deux fois; après cette opération la récolte est encore belle et abondante. , .- Le même cultivateur nous a communiqué le procédé qu’il met en usage pour la conservation des fruits à pépins, il consiste à les placer dans des tonneaux bien secs qu’il _ ferme hermétiquement. Des pommes et des poires ont été présentées, un an apres leur récolte, à la commission; elles avaient la fraîcheur, le coloris et la consistance des fruits _ qu’on viendrait de cueillir. (_ Des pertes multipliées se sont fait sentir dans le courant de l’été surles bêtes à cornes , par l’elï`et-de la méléorisation; la commission d’agriculture a cru qu’en donnant de la publicité à Pinstruction suivante, on contribuerait à di-· minuer le nombre de victimes que cette affection enlève annuellement, — , I N STBUCTI ON ` Sur la meîebrzlmtiozz des bêtes à cornes, ' Cette maladie, désignée vulgairement parles noms d’en.. tonnement et d’er_Wure, consiste dans un dégagement de gaz qui s’échappe des alimens dans le rnmen (pause) elle.se reconnaît à la distensiou énorme de cet estomac, surtout très—remarquable au flanc gauche; à la difliculté de respirer qui va jusqu’à la sutfocation; à la rougeur des yeux qui sortent de leurs orbites; les nazeaux sont très-dilatés, les vaisseaux de la tête gorgée, quelques éructations sonores se
( 4¤9 ) font entendre, le pouls est petit et serré. Ces symptômes s’accroissent rapidement, et après un temps généralement très-court la bête tombe et meurt aspliyxiée. La cause la plus fréquente de la météorisation consiste— dans l’usage du fourrage vert des prairies artificielles. Le moyen le plus simple de prévenir cette maladie est de faire précéder l"usage de cette nourriture par des alimens secs. Tftülléê/Hûllt. — Lorsque la sutibcation n’est pasimminente, les boissons alcalines, telles que l’eau de CllZ1llXi,l3. lessive de cendres, l’eau de savon, mais surtout Pammoiitaque liquide (alcali volatil) doivent êt1·e recommandésf Ce dernier médi- cament s’administre à la dose de deux à trois gros,(un quart ·' d’once à un quart d’once et demi) qu’0n étend dans un litre d’eau commune; si la diminution des symptômes ne sur- vient pas assez promptement, on répète Padminislration du même breuvage de temps-en-temps. A L’état de la bête malade fait-il c1·aindre l’aspl1yxietrès· prochaine , on doit s’empresser de faire évacuer le gaz qui ·· distend Pestomac en introduisant une sonde creuse et élas- tique dans Pœsophage jusqu’à ce viscère,_ oi: si l’on ne ·· possède pas cet instrument, de faire la ponction du_ rumen ; ` cette opération se pratique à l’aide d’un trois-quart ou` simplement d’un instrument tranchant _qu’on plonge dans 1é flanc gauche, à quatre doigts environ de la dernière côte età environ six pouces des apophyses transverses desver- tèbres du tomber; on plonge ensuite une canule dans l’ouverture qui en résulte et on a soin de la dégorger de . temps à autre pour faciliter la sortie du gaz. Quand la mé-. téorisation est guérie, on ferme la plaie par un pointàde suture; g V i`
( 4:0 ) NUMISMATIQUE. Sal Majesté '(Iliarles X a daigné faire présentlàLla^Soçiété d’une collection de médailles "de son règne et de celui de Son auguste frère’Loui§ XVIII. r M. le vicomte dela Roicliefoucault, `toujours bienveillant pour la Société, a sollicité et obtenu dela munificence royale une collection de `médaillescliuiegnilezcle Louis`XIVi, au nombre de 399. M. le maire de Lille a envofyélun éeéin 1·énI`ermant trois médailles frappées pour il'eh_tré'e de S. Charles X dans ` nos murs , et MM. les otïicièrs de la Monnaie de Lille ont oiïert deux médailles frapjiées sous les yeux din Roi, dans cet établissement. _ __ U _ , _ M. Leclerq a généreusenient V donné à la’Société une -. nombreuse collection devlmédailles antiques `èrecques et romaines, ainsi, que des vases et des Èragrnens de cimens ,_ des mêmesitemps. _ _ 9 W M. Wat1·elos a Adonnémune jolie suitelde médaillesîantiques. M·.'Verly ifils a donné des iniédaillesi etnmoniiaies obsi- dionales du siége de Lillè en! i708. ‘ M. Hocbart; de Roubaix, possesseurid’in1 riclie et magni- fique médailler, a' fait domà la Société des médailles antiques de dix-huit règnesi Elles sont toutes d’ une belle conservation. M. St.-Georges, ollicier `d’état-major, a fait parvenir à la Société `de médaille;-ret autres objets antiques trouvés dans l’ancienne ville de Therouanne. Enfin la Société a acheté diverses belles médailles antiques et modernes. Tous ces objets , étiquetés et classés, sont exposés aux · regards du public, dans le Musée.
O ( 42l ) OUVRAGES IMPRIMES Euvomis A LA`SOCIÉTÉ PENDANT L'ANNÉE 1826 · ET LES Six PEEMIERS Moxà DE l827· OUVRAGES COMPOSÉS ~ un rss mmnnns nn sa somirû. BOTTIN. Quatrième rapport sur les mémoires de la Société 1·oyale des antiquaires de France, 1 volume in-8.° 1 Paris 1826. _ - Éloge historique de M. Barbié du Bocage , membre de l’I11slitut et de la Société royale des antiquaires, brochure in-8.° Paris , 1826. BOSSON. Mémoire sur Pinfluence physique du déboise— ment des forêts , qui a obtenu l’accessit à Pacadêmie de Bruxelles , brochure in-8.° Paris , 1826. DE BREBISSON. Catalogue méthodique des crustacés ' terrestres, Huviatiles et marins, recueillis dans le départe- ment du Calvados, du 14 mai 1825. T- Description succinte des orchidies aqui croissent na- turellement dans les environs de Falaise, lue à la séance publique de la Société Linnéenne du Calvados, le 7 juin 1824. CAMBERLYN. Eyclcpi immortali genio, in-8.° Gand, 1824. t · CORDIER (membre de la Société d’améliorati0n des~
( ( 422 ) laines Notice Sl.|l‘l’l1IlPO1`l3il0l'1 et Péducation des moutons à longue laine et su1· l’emploi de leur toison à la filature d_e Marcq , 1 volume in-8.° Paris, 1826. _ DELALANDE (inspecteur des domaines). Dissertation sur Sama1·ohriva , ancienne ville de la Gaule, brochure in-8.° St.-Quentin, 1825. V — Essai historique sur ·les antiquités du département de la Haute-Loire, 1 volume in-8.° St.—Quentin , 1826. ` —— Mémoire en réponse au rapport fait à, la Société aca- démique de Douai sur l’ouvrage intitulé Dissertatzbrz sur Samarobriva, ancienne ville de la Gaule; présenté à la Société de ·St.-Quentin , par M. Maugon Delalande, inspec- teur des domaines , brochure in—8.° St.-Quentin , 1827. DESBRIERES ( pharmacien aide·major aux armées ). Nouveaux secrets des arts et métiers recueillis et mis par ordre , 2 volumes in-8.° Paris, 1819. DESMAZIERES. Description des cryptogammes du IlOl`•ll de la France, la 3.e fascicule, in-4.° Lille _, 1826. -·- Plantes cryptogammes dunord dela France , 4.e fasci- cule , in—4.° Lille, 1827. ‘ ( DESRUELLES (docteur en médecine de la faculté de Paris ). Traité sur la coqueluche d’après·`les principes de la doctrine physiologique, ouvrage couronné par la Société médicale-pratique de Paris , 1 volume. in—8.° Bruxelles , 1827. · · DUHAMEL. Fables suivies de quelques Idyles , 1 volume in—12. Lille, 1825. _ «_ — . DUMÉRIL (de Pacadémie royale des sciences de l’Ins— , titut ). Considérations générales sur la classe des insectes , 1 volume in—8.°_avec planches co]o1·iées. Paris , 1823. DUMORTIER (directeur du jardin botanique de Tour- nai). Observations, botaniques dédiées à la Société d’l1or— ticulture de Tournai,·brochure in-8.° îfournai , 1822. _
_ _ ( 413 ) FEE. Eïoge de Pline le naturaliste, lu à la Société de pha1·macie, dans sa séance du 15·mars 1821, brochure in-8.° Paris, i821. , il - Recherches sur le lotos des anciens extrait de la Flore _ de Virgile , composées pour les classiques latins, brochure in-8.° Paris, 1822.; _ ., GARNIER (professeur de mathématique et d’ast1·onomie à l’université de Gand) et QUETELET (professeur de mathématique, de physique et d’astronomie àl’atl1énée de Bruxelles, et membre de Pacadémie de la même ville ). COI'- respondance mathématique et physique, n." 6. 1825. GARNIER. Notice sur les météores, brochure i11—8.°' Gand ,.1826, _ GEOFFROY-St.-HILAIRE. Considérations générales sur les mamifères , 1 volume in-12. Paris, 1826. —Des femelles de faisans à plumage de mâles; obser- vations faites sur le faisan à collier, le faisan argenté et le faisan commun. Paris, 1825. l HÉCART. Notice sur la traduction française du Manuel 'd’Épîctète , in-I2. Valenciennes, 1826. HURTEL-D’ARBOVAL. Dictionnaire de médeci·ne vété- rinaire; ouvrage utile aux_ vétérinaires, aux 0mC]l€1‘S de , cavalerie, aux propriétaires, aux fermiers et à toutes les personnes chargées du soin et du gouvernement des ani- maux domestiques; le 1.°‘É volume reçu en 1826 et deux autres e11 1827, in-8.° Paris. JULIEN. Le tombeau d’une Philhellène , l élégie adressée \ à MF Anna Wheclé1·, irlandaise , amie dévouée de la cause des Grecs , sur la mort de sa fille Henriettev — L’Amé1·ique. -··— Coup-·d’œil sur les progrès. des sciences ,~ des lettres. et des arts en 1826.
( 424 ) -—Épître en vers à M. Vnndernac (W. D. T. ) ancien ministre de la république Batave. ¢ _ KUHLMANN. Analyse chimique de la racine de garance , brochure in-8.° A LABARRAQUE (pharmacien de Paris). De l’emploi du chlorure ct'oxide de sodium et de chaux, brochure in—8.° Paris, 1825. —_ LAMBERT. Tableaux comparatifs de diverses nomen- clatures chimiques, in-£° LAPOSTOLE (membre de plusieurs académies et sociétés savantes), Traité des parafoudres et des paragrèles en cordes de paille, 3.° supplément, in-8.° Amiens, 1826. —-Parafoudres et paragrèles en cordes de paille, liro- chure in—8.° Amiens , 1826. LEGLAY (secrétaire perpétuel de la Société d’émn—` lation). Recherches su1· l’Église métropolitaine de Camb1·ai , in-4.? Paris , 1825. · ' LÉONAHD ( docteur en médecine ). De Palaitement considéré comme moyen pophitatique et curatif des maladies de femmes en couche ; thèse soutenue à la faculté demédecine de Paris , le 17 août 1822. LESTIBOUDOIS (docteur en médecine, professeur de botanique à Lille). Botanographie élémentaire , ou prin- cipes de botanique et del physiologie (végétale, 1 volume iu—8.° Lille , 1826. MOREL DE VINDÉ. Considérations sur le morcellement des propriétés territoriales en France, mémoire présenté à Pacadémie des sciences le 1.è' mai 1826, brochure in- E 8.° Paris", 1826. I MOURONVAL DE VALENCOURT (de Valenciennes, docteur en médecine de la faculté de Paris Recherches et observations sur le purigo , faites à Phôpital de St.-Louis , brochure in-8.° Valenciennes , .1826. (
( 425 ) NICOLSON. Description des machines À vape11r et détail des principaux changemens qu’elles ont éprouvés depuis Pépoque de leur déouverte et des améliorations qui les ont fait parvenir à leur état actuel de perfection , 1 vol. in—8.° Paris, 1826. RODET [ils (vétérinaire en chef des hussards de la garde- ' royale Recherches de l’aH`ection maladive à laquelle on donne le nom de pousse, brochure in·8.° Paris, 1825. SCOUTETTEN (docteur-médecin de la faculté de Paris , aide-majo1·_ à. l’hôpital d’instruction de Metz Mémoire et observations sur plusieurs opérations nouvelles. Brochure in-8.° j VAISSIERE. Mon Kaleîdoscope , joujou de circonstance, pièce de vers, in-8.° Paris, 1818. _ — Discours prononcé à la séance publique della société d’agriculture de Cahors ,`le 25 août 1821. VÃNDERHAGHEN (docteur en médecine eten chirurgie). Dissertation sur Pariévrisme de l’artè1·e carotide au tronc cephatique, thèse, soutenue à la faculté de médecine de Paris , le 3 août 1815. ENVOIS DES SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES. ARRAS. Mémoire de la Société royale, pour l’encourage— ment des sciences, des lettres et des arts; séance publique du 23 août l824,. 1 volume in-S.° Arras , 1825. —- Programme des sujets de prix, pour l’année 1826. BESANCON. Académie des sciences, belles lettres et arts , compte rendu des travaux de cette académie dans sa séance publique du 28 janvier 1826. -— Compte rendu des travaux de cette académie , pendant l’année l826 , brochure in-8.° Besançon, 1827.
( 426 ) BORDEAUX. Académie royale des sciences , belles lettrés et arts ; rapport sur les travaux de cette académie , fait dans sa séance publique du 25 mai 1826, 1 volume in—8.° B0r~ _ deaux, 1826. l ` BOULOGNE-SUR-MER. Société d’ag1·iculture , du com- merce et des arts; compte rendu des travaux de cette société dans sa séance publique du ‘ I825· · — Procès-verbal de sa séance publique du IO octobre 1825. ` BRUXELLES. Société de Flore. Procès-verbal de la l1ui= tième exposition de février 1826. CAEN. Société royale d’agriculture et du commerce. Programme d’un prix qui·sera décerné en 1827, pour le meilleur mémoire ou le meilleur procédé sur (le moyen de détruire Pinsecte connu sous le nom de puceron. Caen, 1826. ` V —· Rapport fait à cette Société, _sur les troupeaux mérinos que possède M. de Polignac, dans le département du Calvados , en 1827. ’ — Rapport fait à cette Société, sur l’extrait du second — cours gratuit de M. Lombard, relatifà Péducation et à la conservation des abeilles, par M. Revel de la Brouaize. 1820. —— Rapport fait à cette Société, sur la fabrique de fro- mage de Hollande, établie àVaraville, dans le département ` I du Calvados , par MM. Scribe et Comp. 1822. ¤ .r —Description de la fête pastorale de Bleuville, près Caen, donnée par M. de Polignac. . I — Rapport fait à cette Société, sur les plaques de por- celaine dela fabrique de M. Langlais, destinées à indiquer les noms des rues et le numéro des maisons, par M. Paltu. 1823. W -—— Rapport fait à cette Société, suri la`chaux hydraulique et notamment sur celle du Calvados, par M. Paltu. 1824.
( ·l=7 ) ·-—· Notice' historique sur M. Thierry, pharmacien et membre de la Société de Caen , par M. l\’I.-J.-V. Lamouroux. Caen, 182,4. I — De la pêche, du parcage et du commerce des huîtres en France, par M. L’air, secrétaire de la Société de Caen. 1826. — Rapport sur Pexposition publique des produits des arts du Calvados, pendant l’année 1819, par M. L’air, Secrétaire de ladite Société. _— Discours sur la seconde exposition des produits des arts du département du Calvados, par M. L’air, brochure in—8.° Caen. 1825. i — Progranime des prix proposés par ladite Société, dans sa séance du 15 février 1822, pour le meilleur mémoire su1· l’étal: actuel de Pagriculture du Calvados et sur le perfec- tionnement dont elle est susceptible. ,_ CAMBRAI. Mémoire de la Société d’émulation, pour l’année 1825, 1 volume in-8.° Cambrai, 1826. — Médailles et monnaies du Cambresis, en Il planches, brochure in-8.° Camb1·ai, 1826. CHALONS. Société dlàgflûullillfê, commerce, sciences et arts du département de la Marne; ·procës-verbal de sa _ séance publique, tenue le 25 août 1825. . CHARTRES. Société d’agriculture d’Eure-et—Loire, ex- posé destravaux-de cette Société dans sa séance publique du 1.°' décembre 1826. ' DIJON. Académie des sciences, arts et belles lettres, compte rendu des travaux de cette académie , dans sa séance publique du 20 août 1826,.1 volume in-8.° Dijon, 1825. DOUAI. Mémoire de la Société centrale d’agriculture, sciences et arts du département du Nord, pour 1825, 1 volume in-8.° Douai, 1825. ` EYREUX. Société d’agriculture , de médecine et sciences
( 428 ) accessoires du département de l’Eure; journal publié par les membres de cette Société ; le n.° I2 de 1826. ’ — Journal publié par les membres de cette Société; le n.° 4 de 1824 et le n.° 8 de 1825. FOIX. Journal d’agriculture et des arts du département de l’A1·riège. Année 1826. I GAND. Société royale des beaux arts, des lettres, d’agri- culture et de botanique; recueil des travaux de cette Société, sous le titre de messager des sciences et des arts, pour 1824 et 1825, 2 volumes in-8.° Gand., _ LYON. Académie royale des sciences, belles lettres et arts, compte rendu des travaux de cette académie, pen- dant le 1.°' et le 2.° trimestre de 1825. MACON. Société d’agricultu1·e , sciences et belles lettres , compte des travaux de cette Société , pour Pannée 1825. - Compte rendu des travaux de cette Société, pendant 'l’année 1826 , par M. Mottin, secrétaire perpétuel de cette Société, 1 volume in-8.° Macon, 1827. METZ. Société de médecine du département de la Mo- selle; rapport sommaire sur les mémoires qui ont été envoyés au concours ouvert par cette Société pour 1825. -Programme du prix proposé par [la susdite Société, pour 1827. · V — Société des lettres,sciences et arts, et d’agriculture ; compte rendu des travaux de cette Société, dans sa séance publique du 15mâi 1826. ' ‘ NANTES. Société académique du département de la Loire-Inférieure; journal de la section de médecine de cette Société; le mois de mars 1825 , mars et juillet 1826. ·` ' — Mémoire inédit de cette académie , pour l’annéc 1826, 1 volume in-8.° Nantes 1826. U ' —Journal de la section de médecine de cette Société; les 2.° et 3.° volumes de 1827, faisant les 7.° et S.¤ livraisons. · l
( 429 ) PARIS. Société d’encou‘ragement pour Pindustrie natio- nale, programme des prix proposés pour être décernés en 1826, 27, 28 et 3o, in-4." 1825. — Athénée 'des arts. Rapport fait par M. L. D. Fabre P' au nom de la commission nommée dans sa séance du K7 novembre 1826, pou1· examiner les nouvelles lampes hydrgstatiques de lfinvention de M. Theloider. Paris, 1827. —~ Societe' (l,CIlCOllI’€lgEI7lClZé pour l’ù1dustrz`e nalionale . Pro- gramme des prix proposés pour être décernés en 1827, 28, 29 et 30. . - Socze'te' Lùznëenrze. Compte rendu des travaux de cette Société pour les années 1821, 22, 24, 26 et programme des prix proposés pour 1827 et 1828, et rapport fait par cette Société sur l’utilité des paragrèles. — Soczb'tc' de gëograpïzzë. Réglement de cette Société. Paris, 1827. POITIERS. Société (l,3gl`iCI.lllCl.Il`€, belles—letlres, sciences et arts du département de la Vienne, bulletin publié par cette Société, n.°S 20, 21 et 22. Poitiers. 1827. In-8.° ST.-QUENTIN. Société des sciences, arts et belles-lettres, statuts et réglemens de cette Société, brochure in-8.° 1826. ROUEN. Bulletin analytique des travaux de la Société de médecine de Rouen , brochure in—8,° 1825. STRASBOURG. Société royale des sciences, agriculture et arts du département du Bas-Rhin, journal publié par cette Société , 1 volume in—8.° Strasbourg, 1825. TOULOUSE. Société royale d’agric11lture du département de la Haute—Garonne ,1 p1·ocès··ve1·bal de la séance publique de cette Société, du 24 juin 1826. TOURS. Société d’agriculture , sciences et arts , et belles- lettres du département d’Indre-et—Loire, Annales de cette Société, 5 cahiers du tome 5 pour 1826. w — Société d’agriculture,· sciences et arts, et belleâ-lettres 2
( 430 ) du département d’Inclre-et-Loire, le cahier de décembre 1826 el: ceux de janvier, février et mars 1827. · TROYES. Société d’agriculture ., sciences et arts du dépar- tement de l’Aube , Mémoires de cette Société, 4..ftrimestre 1825 et 32 trimestre 1826, sous les n.°‘ 16 , 17, 18 et 1g. — Mémoires de cette Société , 4..** trimestre 1826 et 1.“" trimestre ‘de*1S27. ' ' 1 _' VERSAILLES. ,lVIém0ires de la Société centrale d’ag1·i- ·culture et des arts, publiés depuis sa séance publique du 17 · juillet 1825 jusqu’à celle du 25 juillet 1826 , 1 volume in-8.° Versailles, 1826. ' ~ — OUVRAGES ENVOYÉS PAR LE GOUVERNEMENT. ' s_c1ENc'ES ET ARTS. N " DEScB1PT10N des machines et procédés spécifiés dans les brevets d’inventi0n , de perfectionnement et d’importatio11 , , dont la du1·ée est expiréè, publiée d,3Pl‘èS les ordres de I S. Exc. le·Ministre de lillliélïiëlll', par M. Cbristiari, direc- teur du Conservatoire royal des arts- et métiers, 2 volumes in-/,.° avec planches, formant·les` tomes IO et 1 1. F AG·BICU,1'.lTjU_BE. ANNALES de Fagriculture t`ranç;aîse,( par MM. Bosc et f Tessier; année 1826, 4 volum`esjinï8.f’> " / MÉMOIRES d,ë1gl`iC'|JlltU1'€,f dtiêconrtuliier.1t|.11·a]'c etldorries- tique? et pour Pànnéé 1825,, 1_`v0lu111e .'l l.i ,'``l' RAPPORT Sa ` /
( 431 ) séance publique du 4 avril 18:25, sur le prix à décerner à la traduction d’un ouvrage étranger sur Yagriculture. PROGRAMME de la séanceipublique de la Société rovale d’agriculture du 4 avril 1826. » ENVOIS DIVERS. • • . BONNAFOUS. Opuscule écrit en italien su1· I’introduction des chèvres du Thibet. Turin, 182j. GOUVENAU. Table exacte dela pesanteur spécifique des mélanges d’alc0oI et d’eau faite par centième de volume, précédée de la description de quelques aréomètres à Pusage de cette table. LE DIMANCHE. Journal littéraire et récréatif à l’usage de Padolescence et de lajeunesse des deux sexes , 7.°' livraison. _ Paris, 1826. GUERRIER DE DUMAST. Chids, la Grèce et l’Europe, poëme lyrique, suivi de la traduction d’une épître grecque moderne adressée , en 18:10, par N.—P. Piccolas à G. Glaracé , l’une des victimes du massacre de Chids, iu—8.° Paris, 1822. LE PROPAGATEUR AVEYRONNAIS. Recueil périodique de ce que l,3gl'lCUltUl`€, les sciences et les arts Olllfêllll d’intéressant, par une Société d’ag1·iculteurs et de négociaus, in-8.° Rodez, 1827. NAULT. Rapport s11r les annales du moyen âge, lu à l'académie des sciences et belles—lett1·es de Dijon , bro- chure in—8.° Dijon, 1826. NOTICE sur les ouvrages de Jérémie Bentliam, suivie d’une analyse des pièces relatives à la codification , in-8.° Paris, 1826.
< 432 ) HISTOIRE du I9.€ siècle; siége de Missolonghi, demi- feuille in-8.° Lille, 1824. V ~ `PAYEN, CHEVALIER ET CHAPEL. Mémoire sur le houblon, sa valeur réelle, sa culture, sa récolte et son usage , brochure in-8.° Paris, 1826. V V PUGH. Observations sur le calorique et sur la lumière, brochure in,-8.° 1826. W RAPPORT GÉNÉRAL Sl1I’ les travaux du conseil de I salubrité de Paris, pendant Pannée`1820. RAPPORT GÉNÉRAL sur les travaux du conseil de É salubrité des Paris, pendant Pannée 1825. RAPPORT GÉNÉRAL sur Pétablissement et les premiers travaux du conseil de salubrité de la ville' de Lyon, du 24 août 1824. ‘ — [ SENAC. Projet de société d’amélioration des animaux domestiques, brochure in—8.° 1826, / YILLARMOIS. Observations sur les forêts.
( 433 ) _ L I S T E C l D E s · I MEMBRES DE LA SOCIETE DES SCIENCES, DE UAGRICULTURE ET DES ARTS , D E LILLE , I AU x.·· Jumu xâay. MEMBRES HONORAIRES. MM. le Comte DE MURAT, Préfet du département du Nord. Le Comte DE MUYSSART, Maire cle Lille. - LAMBERT, ancien Commissaire en chef des poudres. SACHON , Receveur municipal. MEMBRES RÉSIDANS. B U R E A U. Prekùlenz. ........... M. MACQUART, Propriétaire. Vice-Prekùfent ........ M. FEE , Pharmacien-major à l’hô- pital militaire d’instruction de Lille. ' Secrétaire-geizeïal. .... M. TH. BARROIS , négociant. Secrétaire de carre.s72.°'. M. DELEZENNE , Professeur. Tre'.s0rzbr. ........... M. VERLY fils, Architecte. Bilvhblhëcairc. . . . ..... M. MALLET , Commissaire des poudres et salpêtres.
( 434 ) MM. lj‘EUVION_. fils, Négociant et Fabricant. DUHAMEL , Pharmacien. CHARÉENTIER, Pharmacien en chef de Phôpital militaire d’inst1·uction de Lille. BUHETTE·MABTEL, Propriétaire. DESMAZIEBES, Propriétaire. , _ LIÉNARD, Professeur l’Aca2iémie de dessin. DEGLAND., Docteur en médecine. LOISET, Médlecin—Vétérinai1*e. VAIDY, Médecin en chef de Phôpital militaire d’ins— truction de Lille. CHAMBERET , Médecin en second del’hôpital militaire d’instruction de Lille., LESTIBOUDOIS (THÉM. ) , Docteur en médecine et Professeur de botanique. — , LORAIN, Avocat. I _ p MUSIAS, Notaire. 4 A · X l l _ KUHLMANN, Professeur de chimie. l` " MURVILLE, Docteur en inédecin`ë.'. (_ " i BAILLY, Docteurfen ii·léclccizie".' · A » HEEGMANN , Négociant? ‘ MABTEAU, Sëc1·étaii·e.cn,chef de la mairie. DEMESMAY, Négociant. , l DELEBECIQ, Architecte. LACAHTEBIE, rProfesseurr en pharmacie à Pliôpital militaire^d’iust1·i1ction.. LESTIEOUDOIS (ÃT.—B.) , Docteur en chirurgie. DAMBRICOUBT, Négociant. , DELATTRE, Maître de pension. DESBRIÈBES , Pharmacien à Phôpital militaire d’ins· truction de Lille. A r V
( 435 ) MEM B·I·lE S BESIDANS AGRICULTEUBS. MM. HOCHART, Cultîv. etPr0p1·iét. , à Allérmes. LECOMTE, id. à Bousbecques. `DESCAMPS, icl. à Croix. DELOBEL , id. à Sailly-lez—Laxmoy. HEDDEBAULT , id. à Faèhes. LOBIDAN, id. à Flers. BEGHIN , `_ id. à Thumerîes. ADAM, id. à Obert. WATTELLE, id. à Radînglxemf POTTIER , id. à Allennes-lez·H. DELECOURT (L.), id. à Lomme. DELECOUHT (J.-B.), id. à Lomme. LEPERS QFBANQ.) , id. à Flers. BBULOY (Vmc. ) , id. à Croix. A DESQUIENS , id. à Ascfq. MOHTllEUX(M1C.) , id. à Goudecourt. DEBUCHY ( FBAN. ), id. à Noyelles. COBDONNIER , I ix]. à Anstaîng. LEFEBVRE (A. ) , id. à Ronchiu. CHUFFART (LB.), id. à· Ascq. DESPATURES , icl. à Marcq-en—B. MASQUILLIER , id. à Willems. LIÉNARD, _ icl. à Ammppcs. BONTE , ' id. à Fle1·s. MEMBRES CORRESPONDANS., MM. BECQUET DE MÉGILLE , Maire de Douai. DUQUESNE , Pyopfîétaire , à Douai., V POTTlER,'anclel1 Employé à la Préfeclure dp Nord, a Dàma. 1 A
( 436 ) MM. BOUVET, Ingénieur-Géographe , à Aix-la-Chapelle. LALANDE , à Bruxelles. ~ · ' VANMONS, Chimiste, à Bruxelles. BEYNABD ., Pharmacien , à Amiens. V ` LAPOSTOLLE, Pharmacien , à Amiens. . BOTTIN, àParis. . HÉCART, Secrétaire de la mairie, à Valenciennes. POIRET, Naturaliste , à Paris. , DRAPIER , Inspecteur des ponts et chaussées , à Paris. TARANGET , ancien Recteur de l’Académie de Douai. LIONN E , Professeur de chimie à l’Académie de Turin. BALBIS , Professeur d’histoire naturelle , à“Turin. DEKIN, Professeur d’histoire naturelle, à Anvers. FAQDET, Pharmacien , à Amiens. WOETS , Compositeur de musique, à Paris. ADVENIEZ-FONTENILLEQ , Capitaine du gé-nie ,_ à Paris. LEMAISTRE , ancien Inspecteur général des poudres , à La Fère. VANDENZANDE, Professeur de physique et de chimie , p à Luxembourg. VANDIER , Médecin , à Douai. DEQUEUX—SAIl\lT-HILAIRE , Propriétaire, à Dun- kerque. _i SALADIN, Professeur de mathématiques , à Strasbourg. COUPBANT, Oliicier de santé , à Armentières. VANWYN , Archiviste, à La Haye. DARGELAS, Naturaliste., à Bordeaux. MABRU, Natnraliste, à Clermont—Ferrant. LABOURÉE , Membre de la Société médicale de Bor- deaux. · V l · ~ . BEAUDET-LAFARGE, Naturaliste, à Maringue. LUCAS'lfils, Professeur aux galeries‘d’hist0ire natu- relle , à Paris. i
( 437 ) MM. BONVOISIN , Membre de l’Académie de Turin. DEBAZOCHES, Naturaliste, à Falaise. LATREILLE, Naturaliste, à Paris. DOUETTEJHCHARDOT, Propriétaire, à Langres. CHAUDRUC, à Agen. GUILBERT, Littérateur, à Rouen. BUGOT, Propriétaire et Cultivateur, à Champigny. BONELLI, Naturaliste, à Turin. MOSSIER, Naturaliste, à Clermont-Ferrant. LIÉGEARD aîné, Littérateur, à Oudenarde. BOCKMANN, Professeur d’histoire naturelle, à Got· tingue. C.-J. JOCKISCH, Naturaliste, à Nuremberg. SCHREIBERS, Naturalîste, à Vienne. DUPONCHEL, Chimiste, à Liége. LAIR, à Caen. CHENEVIX, de l’Académie royale de Londres. MASCLET, dé l’Académie linnéenne de Londres. KIHBY, Naturaliste, à Londres. GREVEAU, Oflicier en retraite. LECOMTE DE LOUXBOURG , Naturaliste, à Francfort. MARCEL DE SERRE , Naturaliste, à Montpellier. LÉONHART, de la Société_ des sciences, àl Hanau. GAEBTNEB, de la Société des sciences, à Hanau. LE BARON DE DELVICSENHUSEN, Colonel retiré, à Francfort. NEUBURG, Médecin, à Francfort. BOEHING, Médecin, à Deux-Ponts. i M. FLAVIER, à Strasbourg. · * H. GABASSIGNY , à Toiruno. _ ~· BODRIGUES, à Bordeaux. PETERSEN, Naturaliste suédois: WICART, Peintre, à Florence. . _:
( 438 ) MM. DUHAMEL, Inspecteur général des mines, à Paris. FARREZ, à Cambrai. ` · · ' COQ, Commissaire des poudres et salpêtres, à Paris. BRULOY, ancien Pharmacien en chef desarmées. NOEL, à Paris. A LAUMOND , Inspecteur général des Mines, à Paris. CHABRIER , Naturaliste, à Montpellier. FRANCOIS DE NEUFCHATEAU , à Paris. ` TESSIER, Membre de l’Institut, à Paris. _ GUILMOT, Bibliothécaire, à Douai. · r TORDEUX, Pharmacien , Paris. SPRUNGLI, Naturaliste, à Berne. I E. SCHERER , Naturaliste , à Saint-Gall, en Suisse. ZOLIKOFFER, Docteur en médecine , à Saint-Gall, en Suisse. à GRAFFENHAUER, docteur en médecine, â Strasbourg. GRÉTRY neveu, Littérateur, à»Paris. RICHARD fils , à’Épinal. l ' ‘ ’ RONDI, Professeur de minéralogie au Musée d’his- toire naturelle , à Paris. V " _ P DELARUE,iSecrétaire de la Sociétéïde médecine, à ' Évrenx. ` " i ' V ZEISTERS , Docteur en médecine, à Hanau. MONHEIM , Docteur en médecine, à Aix-la-Chapelle. DESMARQUOY, Docteur en médecine, àSt.—Omer.,· · DUQUESNE, Agronome , à Mons. MONESTIER , Miuéralogiste , ix Mont-Ferrant. BOINVILLIERS, correspondant de Plnstitut, à Paris. LAUGIER, Professeur de chimie, à Paris. BOSC, Naturaliste, ài Paris. , FAYET, Chirurgien·Major. DESSEAUX—LEBBETON. _ " · BAILLON, Naturaliste, uà Abbeville. `
( 439 ) MM. le comte CHAPTAL, Pair de France, à Paris. DUBUISSON, Ingénieur des imines. ‘ HURTREL-DARBOVAL , Médecin—Vétérinaire , à Bou- logne-sur-Mer. # DUCELLIEB, Ingénieur, à Douai. MASQUE LEZ , ex-Capitaine d’artillerie légère ,iài Loos. J.-L. BARRÉ , Chef de bataillon d’artillerie, â Cambrai. BODENBACK, Médecin, à Bruges. JOHN SINCLAIR, Agronome, à Londres. VITALIS, ancien Professeur de chimie, à Paris. YVART, Membre cle l’Institut , à Paris. · CHAUVENET, Otiiciendu génie , à Bitche. CLEBE , Ingénieur des mines, à Valenciennes. . PIHOREL, Docteur en médecine , à Falaise. COMHAIRE, Littérateur, à Liège. I COGET aîné , à Thumeries. LEJEUNE, Docteur `en médecine, àÈLiége. ONEZYME—LEROY, Homme de lettres, à Valenciennes. CHAHPENTIEER, Docteur en·médecine,·à Valen- ciennes. ' I DUTHILUEUL , Propriétaire, à Douai. PEYRE neveu , architecte , à Paris. DELISLE, Caxiitaine du génie, à Dunléerque. LOISELEUR DES LONGCHAMPS , Docteur en mé- deciue , à Paris. ARCADE BURGOT, à Calais. VILLERMÉ, Secrétaire de la société médicinale rl’émulation, à Paris. DASSONNEVILLE , Docteur en médecine , à Aire. PALLAS, Docteur en médecine , là Paris. DE SAYVE, à Paris. ` DESRUELLES, Docteur en médecine , à Paris. NILO , Docteur en médecine de la faculté de Paris , · à Paris. I
( 440 ) MM. SCOUTTETEN , Docteur en médecine, à Metz. POIRIER-SAINT-·BRICE , ingénieur des mines , à , Paris. · DESSALINES D’ORBIGNY , Professeur d’histoire naturelle , à La Rochelle. , ' CARETTE, Capitaine du génie , à Paris. ‘ RODET, vétérinaire en chef aux hussards de la garde royale, à Paris. · _ ` ' BRISSEZ, Oiîicier de sauté , à Wavrin. · HEUSMANN, Médecin, à Louvain. LEVY, Maître de pension , ' Rouen. TRACHEZ, Docteur en médecine , à Strasbourg. DELALANDE', Receveur des domaines, à Saint- · Quentin. O JUDAS, Pharmacien en chef de Phôpital militaire de Metz. _ DE PRONVILLE , Bibliothécaire, à Versailles. GARNIER, Professeur de mathématiques , à Gand. DESMYTTÈRE , Propriétaire, à Cassel. " BRA, Statuaire, à Paris. LE Vicoivrre. DE LA ROCHEFOUCAULT, directeur _ des beaux-arts , au ministère de la inaison du Roi. DUMORTIER, Directeur du jardin botanique , à Tournai. _ ·— il LÉONARD fils, Chirurgien au 7.° régiment de chas- seurs à cheval. · , COLLADON fils, à'Paris. “ MAURONVAL, Docteur en médecine, à Bapaume. NICHOLSON, Ingénieur mécanicien, à Londres. GEOFFROY DE ST.-HILAIRE fils, Naturaliste au Jardin du Roi. ·· , » ZANDYCK., Docteurlen médecine, àDunke1·que. ' DEBODE (Julien), à Loos. / , '
( 441 ) MM. JULLIEN , Rédacteur de la Revue encyclopédique , à — Paris. ' » ^ DUBRUNFAUT., professeur de chimie , à Paris. DUMÉRIL, Membre de Plnstitut, à Paris. BOSSON , pharmacien , à Mantes. LE BAPr0N DE GOETHE, Ministre-d’État, à Iéna. LE Banorr DE LENZ, Conseiller-d’État, à Jéna. LE CHEVALIER DE KIBCHOFF , Docteur en médecine, à Anvers. A MARCHAND DE LA RIBELLERIE, Sous-Intendant militaire adjoint, à .T0urs. " KUHLMANN, Architecte. LE CHEVALIER DE CAMBERLYN , à Gand. DE BREBISSON père , à Falaise. LA BARAQUE , Pharmacien , à Paris. LE GLAY, Secrétaire de la Société des Sciences, à Cambrai. r TASSAERT, Chimiste , à Anvers. DE BREBISSON fils, à Falaise. · MATHIEU DE DOMBASLE, Agrouome, à Roville. ALAVOINE, Propriétaire, à La Bassée. _ LEBONDIDIER, Chimiste, à Béthune. MÉRAT, Docteur en médecine, à Paris. HOCHART , Receveur des contributions ,` à Roubaix. DE GESLIN, professeur de musique, à Paris. ‘ BAILLY DE MERLIEUX, Secrétaire du'C0mité de rédaction de la Société _d‘h0rticulture,'à Paris.
( 442 ) LISTE DES SOCIETES CORREISPONDANTES. ALBY. Société d’agriculture dn départementclu Tarn. ANGOULEME. Société d’agriculture, des arts et du comme1·ce du département de la Charente; · ARRAS. Société royale pour Pencouragement des sciences, des lettres et des arts. AVESNES. Société d’agriculture. 4 BESANCON. Société d’z-igriculture, des Arrêter dn com- merce. · . ' — ` BESANCON. Société lilire d’ag1·icultu~re ,V arts et com- merce du département du Doubs. BESANCON. Académie des sciences, bellesêlettres et arts. » " il C BORDEAUX.·Académie royale des sciences, belles—lettres et arts. ‘ · n' ( *· A BOULOGNE-SUR-MER. Société d’agriculture , du com- merce et des artts. =’ Y` " ' il BRUXELLES.·'Société de Flore. ' ‘ " A ' - CAEN. Société royale d’agricultux·e et du commerce. · CAMBRAI. Société'd’émulati0n.W T Il ` CHALONS-SUR—1\/IARNE. Société >d’&1gl`ICl.lIIlll`€,` aits et commerce de la Marne. CHAUMONT. Société d’agriculture , arts et commerce du département de la Haute¢Marue. DIJON. Académie des sciences et belles-lettres. DOUAI.-Société centrale d’agriculture, sciences et arts. DOUAI. Société des Amis des arts.
( 443,) DOUAI. Société médicinale. DUNKERQUE. Société d’ag1·iculturc. EVREUX. Société d’agriculture , sciences et arts du département de l’Eure. · · ÉVBEUX. Société d’agx·icultu1·e , de médecine et des sciences accessoires. ~ FOIX. Société d’agriculture et des arts du département de l’Arriège. GAND. Société royale des beaux-arts , belles-lettres, agricultureret botanique. INENA. Société de minéralogie. , . LIEGE. Société libre d’émulatiou et d’encouragement pou1· les sciences et arts. " , ' LYON. "Académie royale des sciences , belles-lettres et arts. . LYON. Société de médecine. . ' MACON. Société d’agriculture, des sciences, arts et Iielles—lettres. V MANS (LE Société royale d’agriculture , sciences ct arts. ' / MARSEILLE. Académie des sciences, belles-lettres et arts. METZ. Société d’agriculture , des lettres, sciences et arts du département de la Moselle. ~ METZ. Société des sciences médicinalesdu département de la Moselle. ~ , MEZIERES. Société libre- d’ag1·icultu1·e , arts et com- merce du département. des Ardennes'. · ‘ MONTAUBAN. Société des sciences, agriculture et belles- lettres du département de Tam-et-Garonne. - NANTES. Société des sciences ,, lettres ,·arts et'Éagri- culture. A _ ,4 . PARIS. Société morale chrétienne. . · ·' Q · PARIS. Société d,8gI’.ICI1llUl'èdll département dela Seine.
( 444) PARIS. Société des inventions et découvertes. PARIS. Athénée des arts. ' A V PARISÃ Société 1·oyale d’agriculture.> ' PARIS. Société d’encouragement et de Pindustrie na- tionale. i ' ~· PARIS. Société médicinale d’émuIation. PARIS. Société d’e1icouragement pour Pîndustrie na- tionale. " ' PARIS. Société ·Linnéenne. ‘ PARIS. Société d’horticulture. ' A ` ‘ POITIERS. Société d’agrîcultu1·e , belles-lettres , sciences et arts du département de la Vienne. RODEZ. Société d’agriculture et de négocians du dépar- tement de l’Aveyron. ROUEN. Académie royale des sciences , belles-lettres _ et arts. · * ROUEN. Société libre d’émulation. L SAINT-QUENTIN. Société des sciences, arts et belles- lett1·es. SAINT-ETIENNE. Société d’agriculture., arts et com- merce de la Loire-Infé1·ienre. STRASBOURG; Société d’agriculture, sciences et arts du Bas-Rhin. — ' STRASBOURG. Société des sciences, agriculture et arts du Bas-Rhin. ` TOULOUSE. Académie des jeux floraux. TOULOUSE. Société royale (Il3gl'LlCUItLIl'€. '· TOULOUSE. Académie royale des sciences,,insc1·iptions et belles-lettres. ' K A A " TOURS. Société d’agriculture du départementd’Indre— ‘ et-Loire. ' . " ` TOURS. Société d’agriculture, sciences, arts et belles- lettres `du département d’Indre-et-Loire. ï · ` A l /
( 445 ) TROYES. Société d’agricnltnre, sciences et arts du département de l’Aube. · YALENCIENNES. Société des sciences, arts et com- merce. _ VERSAILLES. Société de médecine. Après la liste des ouvrages imprimés, composés par les membres de la Société, on a omis la liste suivante des ouvrages manuscrits également composés par lesmembres de ·la Société : » KUHLMANN. Sur les combinaisons de l’acide cbromiqne _ avec la potasse. E. PALLAS. Observations sur les sangsues relativement ` à la manière de les conserver pour les employer plusieurs fois. . — De quelques expériences comparatives qui ont été faites sur le sang veineux et sur celui tiré des vaisseaux capillaires de la peau par les sangsues, etc. — Observation de gastro-entero-encephalites. —Observatious sur la reproduction des sangsues. MOUBONVAL DE WARLENCOURT et J.-B. LEVIEZ. Nutice sur une épidémie du croup uni à une angine plia- ryngienne qui a régné dans diverses communes de l’ar- rondissement d’Arras pendant les années 1822 et 1823. BRISSEZ. Observation sur un accouchement quadruple, précédé d’une hémorrliagie considérable, occasionnée par Pimplantation d’un placenta sur l’oril·ice interne de l’uterus. ZANDYCK. Rapport à M. le sous<préfet du 1.°' ar1·on— dissement·du No1·d sur les maladies qui ont régné à Dunkerque pendant les mois de juillet , août, et septembre _ 1826. _
( 446 ) — Quelques rétléxions sur un cas de grossesse extra- uterine. ' H Vxcœon DEBODE. Int;-oduction·à Pétude de Pharmonie, ou recherches sur les bases de cette science. (Nulm Cel ouvrage vient d`êtrc imprimé en r volume in·B.°) MORONVAL. Quelques observations de médecine. VAISSIÈRE. Sur la conservation du tabac. MARCHANT DE LA BIBELLEBIE. La feuille d’automne. I- A ma Mie ., notre avenir. VAISSIÈRE. La défense des bonnets de coton. ., HÉCART. Dictionnaire rouchi-français. -MACQUART. Notice sur M. Derinchicourt. ` La Société a reçu·en mai dernier, ‘de M. le docteur ' l`lÉB.AT , membre correspondant , une note relative à un genre nouveau fondé sur une plante récemment décou- verte en Espagne , et nommée par ce botaniste Dunèua spzbata ; cette note intéressante sera insérée dans le prochain volume. ’
( 447 > TABLE DES MATIERES. P H Y S I Q U E. ' Pages. Mémoires sur les valeurs numériques des notes de la gamme; par M. Delezezine .................. 1 Note sur le nombre des modes musicaux; par M. Delezemze ............................. . ...... 57 Observation sur- la machine pneumatique à double cylindre; par M. Viktor Derode ................. V 72 Théorie analytique de la machine pneumatique; par Ml Th. Barrozk. ............. ` ........,.... A .... 7 7 Méthode pour déterminer la quantité d’eau qu’un _ puits peut fournir, et lemouvement de son niveau pendant qu’0n puise; par M. Th. Barroù. ....... go Description d’une mécanique â creuser et couper les tables rondes en marbre; par M. Vcrly fils. ..... 100 Mémoire sur l’élasticité de l’air, employée comme ressort, et sur sonapplication au perfectionnement de quelques machines; par M. Delisle. ......... rox Note sur Passainissemeut des étahlissemens chaulïés par le moyen de la vapeur; pa1· M. Delisle. ..... 109 Note sur les améliorations dont est susceptible le système actuel des égoûts de la ville de Dunkerque; par M. Delisle ............. » ................. II4 _ ÉHIMIE Note sur le phytolaca; par M. Kuhlzmzmz. ......... 118 Notice sur la fabrication de l’acide sulfurique; par
( 448 ) rage., M. Kuhlmama. ................................ 120 Mémoire sur les principes colorans de la garance; par M. Kuhlmann ..... . ................ I. ,..,.. 127 Notice sur les moyens de déterminer la qualité et la valeur de la garance; par M. Kuhlmamz. ........ . 149 Examen cliimique d’une concrétion retirée d’une* tumeur située un peu au-dessous de la partie an- térieure de Phypocondre droit d’une femme; pa1· M. Ldcartcrie. ................................ 154 HlSTOlBE NATURELLE. l Essai historique et critique sur la phytonymie on · nomenclature végétale; par M. Fe'e.. ............ 161 Observation sur le Jlïucor "cruivlaceus., Bull. Ch. Egerzïn crusmcea, de C. Flu fr.° Oùlùmz mbens, Link. Obs. Sepedonùmz caseorzmz, Link. Spec. Spo- rendozzema caseï, Desmaz. Mém.; par M. Dcsmazùzres. 185 Sur le pibolus crystallinus de Tode, et le sclerotium ` stercorarium de De Candole; par M. Dcsmazz'ere.v.. . 189 , Notice sur les productions naturelles de l’île de Java; par M. Fée. ...... . ......... . ....... , .......... I93`- Insectes diptères du nord de la France; par M. .M¢zcgu¢trt. . ............ p ............. . . . .·..... 213 M É D E c 1 N E. Observation d’une éruption anomale p1·ise_ pour la petite vérole, survenue chez un enfant qui avait eu la vaccine; par M. Dcglamz', ................ 292 l Expériences servant à démontrer qu’on peut lier tous les gros troncs artériels sans occasionner la mort; par M. Séoulelterz. ........ . .... . ............ ;. . 296
( 449 ) PW ÉCONOMIE POLITIQUE. Essai sur la définition des mots richesse et valeur; ‘ par M. Alex. DamI2ric0m·t.. ..................... 510 LITTÉRATURE. Éloge de Pline le naturaliste; par M. Fée;. ..... 2 . . 340 Le Palais·et la Chaumière; par M. Duhamel ....... 365 L’ESCH]`g0t et la Chenille; par M. Duhamel ........ 367 La Médecine curative; par M. Duhamel, ......... , 368 Éloge du Parapluie; par M. Vaissière .... . .... . .,. . . 369 Le Poëte et la Muse; par Metor Dèrode .... . . 374 Horace à Sextus , traduction libre de la IV.° ode du 1.°" livre ; par M. Delatlre. . , ......... `. , . . . .·.. 389 De la briéveté dela vie et sur Pemploi qu"0`Il en doit faire; par M. Delattren . . . , ..... . . , ...... A . . . 382 ` Ode bachique; par M. Delattreu . . . .... W .......... 3 84 Traduction libre de_la septième des épodes d’Horace; · par M. Delaltre. .. . . . . . . L . ..... ._ .............. 386 Chant grec; par M. Delattre .................... 388 Le Cimetière de village; par M. Fée ............. 390 A mon illustre ami le comte de Sèze ; par M. Canzlacrlyn. 395 IA GBICULTUBE. Séance publique tenue le 4 novembre 1826 pour la distribution des prix en faveur de Péconomie ru- rale ....... : . » ..................... . ......... 400 Extrait du compte rendu des divers concours ouverts par la Société. ................................ 405 Programme des prix proposés en faveur de Péconomie rurale pour être décernés en 1827 et 1828 ....... 407
( 45¤ ) ^ ' · Pages. Rapport sur les travaux de la commission d’agrîcul— ture , pendant Pannée 1826 et le premier semestre de l’année 1827 ,Ipar M. Loiret ..........·...... 411 Instruction sur la météorisation des bêtes à cornes; par M. Lozlset ....... . .......... Ã. .. . . .7 ........ 418 Dons faits à la société .... ,. . . . ./ .... " ............. 42o Ouvrages imprimés, composés par les membres de la société pendant l’année 1826 et les six premiers mois de 1827 ..... -Ã ..... J ............... Z .... 421 Envois des sociétés correspondantes. . .l ........... 425 Ouvrages envoyés par le Gouvernement ........... 430 Envois divers ....·. . ................ A ......... ··.. 43i Liste des membres de la société des sciences , de l’agri— culture et des arts , de Lille ....... . ........... 433 Liste des —mernb1·es correspondans ............ _ ..... 435 ' Lister des sociétés correspondantes. . . ,_. ...... . .... 442 Ouvrages ou mémoires manuscrits composés par les membres de la·Société. .. ._ .... ; .............. ;` 445 · · ` ·— .``` É 2 ' 2 2 . 2 2 2·1»i« 2 lt c
P1? 1 , 1 .... .. H ...... M .. 2%/ ., */ / É @; ~î _î”jîâ·V (
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