Ÿ’fâ/Mfr/w

SOMMAIRE

- LISTE DES ASSOCIATIONS L‘T CBSERIATEURS PARTICIPANTS p. I

- INTRODUCTION p. 3

- MÉTHODOLOGIE ET ORGANISATION _ p. 4

- RÉSULTATS : I-IERON POURPRE p. 6

- CARTE DE RÉPARTITION : IIERON POURPRE p. 16
- CONCLUSIONS: HÉRON POURPRE p. I7
- RÉSULTATS : BUTOR ETOILÉ p. 19
— CARTE DE RÉPARTITION : BUTOR ETOILÉ pk 24
- CONCLUSIONS : BUTOR ETOILÉ p. 25
- RÉSULTATS: BLONGIOS NAIN p. 26
- CONCLUSIONS : BLONGIOS NAIN p. 32
- CARTE DE RÉPARTITION : BLONGIOS NAIN  33
— CONCLUSIONS GËNLRALES l p_ 2.4

- ÉLÉMENTS DE HIBLIOUI‘CA PHIL, p. 36'

 
   

I- Il
—'4-I r‘ I I t V IL I'I

 

I l Il _ I"
_ .' - Il I _ .. '.' _
I n .l.l _ l - I I :1 _- " I 'lg V'. I I
p 'E l  L"  l: î: I  . l l l'-— _ I ,:-I
I I l. ' l 
4‘ _'
.5 #6 L
 ‘ l .
‘I {Nu .3. "I —-'-" 1 I I'.. .I"I'.- '1 l--'4.'.u.i'?e' "52-;- 31T! -"'. :a æ — r
l “ _ l _ wr- l
 .I ‘ "  ,1. I  a Il?  “I Lat?!“ -N

' I .v t". ' _ Il
LI I. ' — _ - . I l fic '— Enpjufi JtI-n _ |ñ__ 4-: “IL z.  '

 
   
    
 
 
     
 
   
  
    

AI
r. ' :th _ - ' I I If.“-
.  .L-‘nç: au. MIL-3%“ 1‘ ,35“. .a fi" a; ' f“
l, _ l n; ' - 1 ' I
.L 1%.. .i 1' I. ""4 ' - ‘H ' l"I'Ü'Ü" if l! ' ""I Î?" '- IË'.‘ f:
'  I " 55 . . Î' nu
' I __. l Il. l nui | u U I —"D
- Ë ‘ :fl" '0' 'f' .ÏI ‘I-J'J'IäuLffl-rîvLHç-fi T._|" un;
b  _ 1 If“... ’1'; l'y I054“ M-_ m!
a .. ,I ___
'  . "mm *  "au ‘aut u: r =n I _ ;'.
l "' I." 3 - ‘  l
D ï ' I. 'r I la]; 11.4. 'ÿ IJI .rfif 'rlr'jl. l. II__:JÏ‘ c. T'a-HL 
_  .5 3
‘ 4:1- lama-7. ...ä=' - . .l- la!“ .1‘
m æ l. _ à; | -
' _ . "  - I
_ n; w av  --TE  m: au — a"- '  e.
I l“ I 't. ' .  .I _'
E, _ I — . , I . .. À u _ l
If ' .- r" Î: 351 l“:  -| I Il: 1:! 4‘273! .‘z_ ‘  Il ‘F “14|. I _ [l5
n ' ' ' .. ' ï  m!  " _ ‘.. " -I-' r3
.‘ a _ ‘ I - I  . |_ IPU'IQ' a: _|_Ï .'__|"‘| 'I _ I .
Ë  m,  . 'l - “h . :1 " ' I
' - :ä - .. ‘. ' ,.
 3 _L '1': .m. .. 11 mm: «tu nm

  
  

_ a :v:  _ -' _ -= z _'ä..-.{Em m'wÿm
mîlnlîokäuulldll I"  Ë:

|| l I Y
g  _:I_ .4an Î.

- 'a‘ a .7 " J -'— - '

‘L

  

SOCIÉTÉ NATIONALE DE PROTECTION DE LA NATURE
ET D‘ACCLIMATATION DE FRANCE

ASSOCIATION FONDÊE LE ID FÉVRIER ‘654 - :ECONIIJE D'JYILITÉ p 'ELIO‘JÎ LF 26 FÊVR'EË 'BSS

57. RUE CUVIER. 5.9 405 » 75221PAR|S CEDEX 05
TEL... (I: 707 3195

INVENTAIRE DES COLONIES DE IIERONS P01 RPRIÏS EN FRANCE:
I:\ ALUATION DES EFFECTIFS REPRODUCTEL'RS DL‘ BUTOR ETOIIL‘

ET DU BLONGIOS NAIN EN FRANCE z
SAISON DE NIDIFICATION 1983.

SECRÉTARIAT D‘ETAT A L‘ENVIRONNEMENT ET A LA QL‘ALI'I‘L‘ m;
LA x15 '

DIRI-‘f‘TIOIÿ DI‘. I.’\ PROTECTION DE I A NA I‘L RIÎ

Lettre de commande n0 LC 83 '13 du 3 août 1983.


			
HERONS PALUDICOLES 1 983

NOUS REMERCIONS VIVEMENT LES-O-R-N-I-THOLOGUES ET LES ASSOCIATIONS
QUI ONT BIEN VOULU NOUS PRETER LEUR CONCOURS POUR CETTE ENQUETE.

Associations garticigantes :

Groupe des Naturalistes de Franche—Conté

Association Ornithologique et Mammalogique de Saône et Loire
Groupe Sarthois Ornithologique

Groupe Ornithologique Normand _

Centre Ornithologique Champagne-Ardennes

Association des Naturalistes Orléanais

Groupe Ornithologique Nord

Station biologique de la Tour du Valat

Centre Ornithologique du Gard

Centre de Recherches Ornithologiques de Provence
Réserve Nationale de Camargue

Association Régionale Ornithologique Midi—Pyrénées
Centre Régional Ornithologique d‘Aquitaine et des Pyrénées
G.R.I.V.E. (Groupe Ornithologique du Languedoc)

Ligue française pour la Protection des Oiseaux

Groupe Ornithologique Vendéen

Groupe Ornithologique Aunis-Saintonge

Groupe Ornithologique des Deux—Sèvres

Centre Ornithologique Rhône—Alpes

Groupe Ornithologique de la Vienne

Société pour l'Etude et la Protection des Oiseaux en Limousin
Centre Ornithologique Auvergne

Station Ornithologique du Bec d‘Allier

Groupe d'Etudes de l‘Avifaune de l'Indre

Centre Ornithologique Lorrain

Groupe Angevin d'Etudes Ornithologiques

Centre Ornithologique' de la Région Ile de France

Centrale Ornithologique Picarde

Centre d'Etudes Ornithologiques de Bourgogne

Coordination nationale et Rédaction

Laurent Duhautois

Coordinations Régionales :

Jean Boutin et John Walmsley (Provence et Languedoc)
Dominique Brugière et Jean-Louis Clavier (Auvergne)
Régis Desbrosses et Guy Janin (Bourgogne—Bresse)

J ean-François Asmodé (Ile de France)

Pascal Grisser (Aquitaine)
' José Godin (Nord)

Xavier Commecy (Picardie)

Christian Riols (Champagne—Ardennes)

Loî'c Marion (Bretagne—Loire)

Guy Flacher (Rhône—Alpes)

François Thommès (Lorraine)

Jacques Trotignon (Brenne—Sologne)

Thérèse Nore (Limousin)

Jean—Jacques Blanchon (Poitou-Charentes et Vendée)
Jean Joachim (Midi—Pyrénées)

Jean—Paul Taris (Languedoc—Roussillon)

Gérard Debout (Normandie)

PLUS DE 130 OBSERVATEURS ONT PARTICIPE A L'ENQUETE PERMETTANT D'OB—
TENIR UNE COUVERTURE SATISFAISANTE DES HERONNIERES CONNUES AINSI
QUE DES EVALUATIONS PRECISES DES POPULATIONS REPRODUCTRICES DE

BUTORS.

Liste des observateurs :

Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs

s.BOUHN0T
J.FRANCOŒ
M.HEMERY
G.SALAS
G.DEBOUT
&P.HARDY

G. JANIN
B.BONNAMOUR
R.DESBROSSES
G.GAUTHŒR
P.NOTTEGHEM
M.RAPHJJARD
C.RKns
G.COPPA
D.PŒRRE
.LM.ROLLET
J. GODIN
C.BOUTROUHLE
B.BRH.
A.DEBOULONNE
G.DECROD(
M.DEFLANDRE
F.DOUARD
C.JOUGLEUX
L.KERAUTRET
S.LAPLACA
.M.LEGUEN ,
M.LUBOWSKI
P.MARCQ

D. NOWICKI
P.PMCHON
P.RAEVEL
G.TERRASSE
lC.TOMBAL
G.VERMERSCH
A.WARD
G.BOUSQUET
J. BOUTIN
J.WALMSLEY
G. OLIOSO
P.HENRY
M.JOUBERT
C. SZOPINSKI
F.SUEUR

J.P. SALASSE

J. BOURIDEYS
O. PINEAU

J.P. TARIS

P. CRAMM

J.M. BOMPAR
J.M. CUGNASSE
H. HAFNER

J. JOACHIM

J.Y BOUTET

C. CHEPEAU

P. IBANEZ

P. GRISSER

M. THEVIOT
J.J. BLANCHON
A. DOUMERET
D. DULUC

C. GONIN

E. ROUSSEAUX
R. ROSOUX

H. ROBREAU
M. JOMOUEAU
J. DAVIAU

B. PAMBOUR

P. AMBROSINI
D. LOOSE

B. PONT

J.Y. CHETAILLE
A. BERNARD

D. MAGNOULOUX
R. ANDRE

G. FLACHER

E. JOUSSEAUME
J. PRIER

G. DUC

J.M. PATON

P. CORDONNIER
M. POUMARAT
P. CROUZIER
Y. ENAY

J.Y. FOURNIER
P. TISSOT

X. COMMECY

M.CAUPENNE
P.PLAT
T.NORE
LP.MALAFOSSE
G.PALMER
M.THEVENET
G. LABIDOIRE
D.GRAFEUHÆÆ
D. BRUGIERE
M.VHLENAVE
P.MAURH
J.L. CLAVIER
J.TR0HGN0N
T. WILLIAMS
D.MUSELET
J.CHESNEAU
B.BAYOU
M.CHANTEREAU
M.DOUBLET
M. HIRTZ

D. BEGUIN
P.BRAGANTI
J.Y. MOITROT
S.LESTAN

F. THIAVILLE
D.DUBOST
IC.K0ENK;
F.THOMMES
L. MARION
LC.BEAUDOHŒ
JÆ.LEMAO
.LEMAO

. HALLIGON
.PAHLEY
.CROUE
.PHHJPPON
LF.ASM0DE
G.LESAFFRE
IP.MBLET
DESBORDES
ENDMCH
J.CHEVAIIER
M.CZAJKOWSKI

"U'U'U'TJ’U

INTRODUCTION

L'étude réalisée en 1983 concerne les trois espèces de hérons dont la reproduction
et l'alimentation sont en grande partie conditionnées par la présence des grandes
roselières caractéristiques des rives d‘étangs et des marais d‘eau douce dans notre

pays.

Elle complète l'inventaire réalisé en 1981 pour les hérons arboricoles, l'ensemble
constituant une mise à jour des connaissances sur le statut des ardéidés nicheurs

de France depuis la première tentative de synthèse faite par Michel Brosselin en
1974.

Pour s'adapter d‘une part aux caractéristiques originales de la biologie de chaque
espèce, d'autre part aux difficultés parfois insurmontables d‘un recensement exhaustif,
et enfin par souci de respect des milieux naturels fragiles qui abritent ces oiseaux,
un protocole d'enquête différent a été adopté pour les butors.

- Pour le héron pourpré, il s‘agit d‘un inventaire qui répertorie les colonies de nidifi-‘
cation connues, précise la répartition géographique de ces colonies, indique les bioto—
pes fréquentés et dénombre les effectifs présents lors de la saison de reproduction
1983.

En outre sont présentés les éléments permettant d‘apprécier l‘évolution des popu—
lations de cette espèce depuis la dernière tentative de recensement de 1974.

Dans ce cas, l'étude est basée sur le même principe que pour l'inventaire de 1981.
Pour les héronnières déjà décrites lors de l'enquête de 1974, nous renvoyons au rap-

port correspondant pour les détails concernant situation géographique, supports
choisis et biotopes utilisés.

Les résultats sont présentés sous forme d‘une carte de répartition des colonies sur
l‘ensemble du territoire national, de tableaux donnant les résultats des dénombre—
ments de chaque colonie, classés par région, accompagnés de remarques pour chaque
région naturelle, suivis pour finir des conclusions obtenues sur l‘évolution du statut

du héron pourpré en France, comparé aux données récentes connues pour les autres
pays d'Europe.

- Pour les butors, par contre, il ne peut être question d'inventaire. L‘étude consiste
à effectuer des tests sur des secteurs—témoins dans lesquels les effectifs sont dénom—
brés, puis les populations sont estimées pour chaque région en fonction des superfi-
cies des milieux favorables fréquentés par chaque espèce. En raison du manque de
moyens pour prospecter à fond les régions les moins suivies, ou celles pour lesquelles
les densités sont les plus faibles, les évaluations manquent de précisions dans quel—
ques cas, et seront à affiner sur le terrain dans les années à venir.

Les résultats sont présentés sous forme d‘une carte de répartition des zones fréquen—
tées par chaque espèce sur l'ensemble du territoire'national, suivie d'une analyse
des connaissances passées et présentes sur le statut des nicheurs dans chaque région
fréquentée et son évolution, et enfin des conclusions nationales sur les causes possi—

bles d‘évolution et l'importance de la conservation des marais pour la survie des
butors.

MÉTHODOLOGIE ET ORGANISATION

1) Héron pourpré :

Pour cette espèce, la nidification est comparable dans.ses grandes lignes à celle
du héron cendré, avec des colonies pouvant dépasser la centaine de couples, seul
le support habituel diffère : roseaux (parfois saules ou autres arbres, surtout en
Vendée—Charentes).

Le recensement est donc simple sur le principe bien que délicat dans son applica—
tion : toutes les colonies actuellement connues ont été dénombrées de façon pré—
cise, aussi bien celles déjà connues lors du recensement de 1974 (donc avant la
parution en octobre 1975 du décret instituant la protection totale du héron pour—
pré), que les anciennes découvertes depuis 1974 ou celles d'installation récente.
Dans toute la mesure du possible, pour chaque colonie le contenu de tous les nids
repérés a été vérifié. C‘est donc le nombre de nids occupées qui forme la base des
recensements réalisés en 1983, sans tenir compte du succès ou de l‘échec final
de la reproduction des hérons cette même année.

Toutefois, pour plusieurs colonies établies dans certaines régions dans des roseliè-
res difficiles d‘accès ou fragiles, il n‘était pas question de dégrader le milieu ou
de déranger les oiseaux nicheurs, ni possible d‘effectuer une vérification aérienne:
le nombre de couples nicheurs probable a été alors obtenu par observation des
trafics lors des nourrissages, décompte des jeunes lors de l'envol et utilisation des
données récoltées lors des saisons précédentes.

Pour les colonies déjà bien connues et ne posant pas de problème particulier, une
équipe rodée a effectué un seul passage rapide, lorsque les jeunes étaient assez
grands, soit de fin juin à début août.

Pour les colonies nouvelles ou mal connues, un premier passage à distance de mi—
avril à mi—mai, a permis de repérer les nids et de vérifier la présence des oiseaux,
un second passage en août ou septembre, après le départ des hérons donnant le
nombre de nids occupés, ceux—ci étant identifiables à leur allure et aux fientes
des jeunes ainsi qu‘aux clairières les entourant.

La méthode du recensement aérien, très économique en temps, a été utilisée dans
trois régions, avec des fortunes diverses qui en confirment l‘intérêt, mais en posent
aussi très clairement les limites :

— l‘efficacité maximale est obtenue dans les zones de très grandes roselières occu-
pées par d'importantes colonies, comme c‘est le cas en Camargue et sur le littoral
du Languedoc. Dans cette région, tous les recensements sont maintenant effectués
de cette manière par une équipe rôdée de la station biologique de la Tour du Valat.

— Par contre dans les régions d'étangs classiques, qui se présentent vues d'avion
comme une mosaique de milieux variés, eau libre, roselières, saulaies, landes, prés
et bois, la prospection s'avère beaucoup plus difficile en raison de la petite taille
des surfaces favorables et des colonies de hérons. Le recensement aérien peut donner
des résultats satisfaisant avec un observateur habitué au survol, connaissant par—
faitement la région, et seulement pour vérifier la présence et l'occupation de colo-
nies déjà parfaitement localisées. En 1983, de tels recensements aériens furent
tentés en Brenne et en Bresse, heureusement complétés par les observations au
sol; on pourrait aussi envisager cette méthode pour la Dombes et peut—être la Brière.

— Enfin, dans toutes les autres régions, seule l‘observation terrestre fonctionne:
colonies mixtes, supports faisant obstacle à l‘observation aérienne, nids trop disper-
sés et passant inaperçus...

2) Butor étoilé

Pour les butors, les résultats donneront une estimation des populations de chaque
région basée sur l‘écoute des mâles chanteurs, et non pas un recensement exhaus-
tif des couples nicheurs. Etant donné l'importance des surfaces pouvant accueil—
lir ces oiseaux, et malgré un nombre d‘observateurs plus important que pour les
hérons coloniaux, de nombreux secteurs n‘ont pu être entièrement visités, c'est
donc en fait un échantillonnage qui a été réalisé, en particulier pour le blongios,
le butor étoilé donnant des résultats intermédiaires en raison de la faiblesse de
ses effectifs.

L‘écoute des mâles mugissant s'étend de début“ mars à fin mai, avec un minimum
de deux passages pour les butors repérés en début de saison. Deux biais contraires
peuvent fausser les données recueillies : un butor mugissant ne signifie pas néces—
sairement un couple nicheur, mais on connait plusieurs exemples de couples nicheurs,
ayant élevé des jeunes sans aucune manifestation vocale.

Quelques régions ont manqué de prospection faute d‘observateurs disponibles, les
chiffres établis correspondent alors aux estimations les plus récentes corrigées
en cas de besoin par les éventuelles perturbations des milieux : Sologne, Champagne,
Brière et Gard ont ainsi souffert d‘une couverture minimum.

3) Blongios nain :

En raison de la dispersion des effectifs, de la variété des milieux fréquentés et
de la discrétion de l'oiseau liée à sa petite taille et à ses moeurs nocturnes, les
résultats de l‘enquête concernant le blongios nain sont les moins précis et les plus
difficiles à interpréter, d'autant qu‘aucun recensement un peu rigoureux n‘a été
tenté jusqu‘à présent et qu'il semble que de très fortes variations d'effectifs se
soient produits dans les deux dernières décennies, ce qui complique toute tentati—
ve de comparaison.

Toutefois, et comme pour le butor étoilé, il semble qu'en tenant compte d‘erreurs
'dans les deux sens qui s'annulent en partie, les évaluations globales proposées par
Michel Brosselin en 1974 correspondent vraisembleblement assez bien à la réali—
té de la fin des années soixantes, le décalage dans le temps correspondant à l‘iner—

tie de la transmission des données par simple enquête non complétée simultanément
par des vérifications sur le terrain.

Cependant quelques études de densité et le suivi de l‘évolution des effectifs dans
quelques localités—témoins permettent d‘obtenir de précieuses indications sur'le
statut actuel de l'espèce; il conviendra de poursuivre l‘enquête pratiquement dans

x

toute les régions afin d'obtenir une couverture comparable à celle disponible a
présent pour le butor étoilé, au moins.

Pour le blongios nain, l‘écoute des mâles chanteurs a eu lieu de mi—mai à fin juil—
let, surtout à l'aube et au crépuscule, périodes d‘activité la plus intense, qui permet
parfois des confirmations visuelles. La technique de la repasse au magnétophone
s'avère ici très efficace, mais n‘a pu être utilisée systématiquement par manque
de moyens. En outre, le caractère capricieux des chants et leur portée limitée
dans certains marais envahis par les grenouilles vertes aux concerts assourdissants,
limitent la portée et la certitude des données négatives recueillies.

la prospection n‘a pu être satisfaisante, comme po‘ur le butor étoilé, dans plusieurs
régions : Sologne, Franche—Comté, Champagne, Alsace et Centre-Ouest.

RÉSULTATS : HERON POURPRE.

La répartition géographique générale de l‘espèce est maintenant bien connue : trois
populations principales occupent le sud de l'Europe et l‘Asie occidentale de la Tur—
quie à l'Iran et au Kazakhstan, puis l‘Afrique de l‘Est et du Sud, et enfin l‘Asie orien—
tale des Indes à la Chine. La population du domaine paléarctiqueest la seule totale—
ment migratrice, passant l'hiver essentiellement en zone sahélienne, du Niger à
la Mauritanie pour les hérons d‘Europe occidentale.

Quant à la répartition en France, elle correspond dans ses grandes lignes aux zones‘
citées dans l‘inventaire de 1974 par Brosselin, et précisées par Yeatman dans l‘Atlas
des oiseaux nicheurs de France.

Le héron pourpré peut s‘installer dans toutes les régions marécageuses de notre pays
où subsistent d‘importantes roselières, sauf dans les marais de l'ouest où le support
traditionnel des nids, le roseau commun, est remplacé par les saules et d'autres es-
sences à feuilles caduques.

Les colonies évitent les massifs montagneux, la nidification la plus élevée en France
ne dépasse pas 500 m.

La diversité des supports utilisés est donc des plus restreintes. Lors de l‘enquête
le roseau commun est cité 101 fois, puis viennent les saules. 24 fois, l‘ensemble des
arbustes des "bois mouillés" en Vendée et Charente, 13 fois (frêne, prunellier, au—
bépine, chêne, orme). et enfin deux autres "roseaux", la massette 5 fois et le scirpe
lacustre 3 fois. .

En règle générale, la hauteur d'eau dans la partie de la roselière utilisée par les
hérons pour y installer leurs nids varie entre 60 et 150 cm.

On peut diviser la population reproductrice française en quatre noyaux d‘importance
croissante : d‘abord les colonies relictuelles et menacées de Champagne et de Lor—
raine, numériquement insignifiantes, puis une vaste zone traversant le centre du
pays, du Limousin et de l‘Anjou à l‘Isère et au Jura, avec quatre centres importants
(Brenne, Forez, Dombes, Bresse); ensuite les marais littoraux entre Loire et Gironde
et enfin le réservoir que constituent les vastes roselières de Camargue et des étangs
languedociens. Par rapport à l‘inventaire de 1974, les hérons pourprés semblent avoir
disparu de 2 départements (qui n‘abritaient que des effectifs minimes): Meuse, Savoie.
Par contre, ils sont apparus dans 5 nouveaux départements : l‘Ardèche, la HauteGaronne,
les Pyrénées—orientales, le Tarn et Garonne, la Haute—Vienne, mais également avec
des chiffres réduits. '

Ce sont donc plus les comparaisons d‘effectifs dans les régions fréquentés en 1974
comme en 1983 qu'il convient d‘examiner. Au total, on trouvait en 1983 des colonies
de hérons pourprés dans 31 départements.

x1

Nombre et tailles des colonies :

Lors de l‘enquête de 1983, 136 sites de reproduction utilisés par les hérons pour-
prés furent recensés, dont 19 abritant un couple isolé et 117 une colonie (extrèmes
2 et 316 couples). En 1974, l‘inventaire partiel n‘avait permis de trouver que 85
sites‘utilisés et 76 colonies (de 2 à 200 couples). Etant donné l‘imprécision des con—
naissances à cette date, on ne peut guère tirer de conclusions de ces données bru—
tes, mais la comparaison de la taille des colonies peut donner quelques éléments

de réflexion qui seront ensuite précisés lors de la comparaison des effectifs région
par région.

1974 1983
Couples isolés 9 19
Colonies de 2 à 10 couples 35 80
Colonies de 11 à 70 couples 36 30
Colonies de plus de 100 couples 5 7

Si l‘on excepte les colonies de plus de 100 couples toutes situées en Camargue et
Languedoc, pour lesquelles il n‘y a pas de variation significative (déplacement des
colonies et méconnaissance des colonies du Gard et de l‘Hérault en 1974), deux
faits paraissent se dégager :

— progression des sites connus, et du nombre des petites colonies, reflétant surtout
une meilleure prospection des milieux favorables, et une meilleure connaissance
du statut de l‘espèce, et éventuellement l‘éclatement de certaines colonies, en
raison des transformations de milieux et des dérangements.

- diminution notable du nombre de colonies moyennes, probablement encore plus

importante en réalité. Voilà un indice malheureusement très sûr de la mauvaise
santé des populations chez un oiseau colonial. '

Présentation des résultats régionaux :

l - LITTORAL MEDITERRANEEN 2 - MIDI—PYRENEES

3 - LITTORAL ATLANTIQUE 4 - PAYS DE LOIRE
5 -POITOU-LIMOUSIN 6 - CENTRE
7 - RHONE—ALPES 8 - BRESSE-BOURGOGNE

9 - CHAMPAGNE-LORRAINE

Pour chaque région, outre les renseignements concernant l‘enquête actuelle pour
chaque colonie recensée, deux chiffres sont donnés :

— une évaluation des populations présentes lors de l'inventaire de 1974 : les données
brutes de l‘époque sont corrigées en fonction des erreurs, incertitudes et oublis qui
furent décelés par la suite.

— Une estimation d‘un effectif moyen de peuplement satisfaisant, dans les conditions
du milieu actuelles, en utilisant toutes les données anciennes et modernes connues.

1) LITTORAL MEDITERRANEEN (PROVENCE, LANGUEDOC, ROUSSILLON) :

Nom de la colonie : I Nombre de nids
commune — localité occupés en 1983 :

Ile de Camargue

Arles, le Mas neuf 31
Arles, Basse Méjanes 4
Arles, Marais de Signoret 58
Arles, Pont de Rousty 17
Arles, Paty de la Trinité 23
Stes Maries, Marais de Taxil 63
Stes Maries, Marais de Couvin 6

Plan du Bourg (est du Rhône)

Arles, Etang du Landre 290
St. Martin de C_rau, Etg des Aulnes 4

Gard et Petite Camargue (ouest du petit Rhône)

St—Gilles, Etg de Scamandre 313
Vauvert, Etg du Charnier 316
St—Laurent d'Aigouze, Etg du Lairan 10
St-Laurent d‘Aigouze, Marais du Bourgidou 115

Languedoc - Roussillon

Agde, Etg de Bagnas 115
Vendres, Etg de Vendres 157
Capestang, Etg de Capestang 120
Blomac, Etg de Marseillette 2
Azille, Etg de Jouarres 1
Canet-St Nazaire, Marais de Cagarell et phragmitaie 11
du Golfe

02

Salses, Etg de Leucate
LITTORAL MEDITERRANEEN

Effectifs totaux en 1983 : 1.659 nids
Effectifs totaux en 1974 : au moins 1.600 nids
Effectifs potentiels : plus de 2.000 nids.

Evoluticn des effectifs entre 1974 et 1983 :

Le rapport Brosselin ne signalait en 1974 que 800 couples environ pour la Camargue,
et une cinquantaine pour les étangs de l'Hérault. Toutefois, à cette époque, seule
l'île de Camargue était bien prospectée, et seulement à pied; en fait toutes les gran—
des colonies actuelles étaient soit totalement inconnues (Plan du Bourg et Gard),
soit fortement sous-estimées (Languedoc) en raison des difficultés de recensement
au sol. On peut donc estimer que la population de hérons pourprés atteignait au strict'
minimum 1.600 couples. En fait, depuis quatre ans que les recensements aériens
permettent une bonne couverture des colonies, on peut considérer que la population

présente des fluctuations reflétant le succès de la reproduction et les conditions
d'hivernage en Afrique.

Toutefois, pour ce qui concerne les conditions du milieu, il faut souligner l‘effondre—
ment régulier depuis dix ans des colonies situées dans l'ile de Camargue, entre les
deux bras du Rhône, qui totalisent à peine 200 couples en 1983, contre plus de 800
en 1974. Bien sûr, il semble qu‘une partie des effectifs correspondants se soient
repliés à l‘est et à l‘ouest, mais la situation dans une zone théoriquement privilégiée
demeure inquiétante. Plusieurs facteurs ont pu contribuer à ce déclin : assêchement
de certains marais ou augmentation de la salinité, exploitation des roseaux, extension
et aménagement des réserves de chasse, création d'exploitations piscicoles. La pour-
suite des recensements permettra sans doute de préciser ce phénomène. Dans l'état
actuel de nos connaissances, on peut estimer qu‘un peuplement satisfaisant du litto—
ral méditerranéen devrait compter plus de 2.000 couples de hérons pourprés, lors
d‘une année moyenne, avec 500 couples en Camargue, 1000 pour le Plan du Bourg

et la petite Camargue, et 500 pour le Languedoc et Roussillon.

2) REGION MIDI-PYRENEES :

Nom de la colonie : Nombre de nids
commune-localité occupés en 1983 :

Saix, gravière sur l'Agout, Tarn

Guitalens, gravière sur l'Agout, Tarn

Rieux, val de Garonne. Haute-Garonne

Gagnac, zone verte, Haute-Garonne

Grisolles, la Baraque, Tarn et Garonne 2

HŒNNW

REGION MIDI—PYRENEES

Effectifs totaux en 1983 z 34
Effectifs totaux en 1974 : inconnus
Effectifs potentiels : au moins 50

Evolution de la population :

Cette petite population était inconnue avant 1980, date à laquelle des prospections
et des recensements systématiques ont commencé dans la région.‘Brosselin signalait
seulement un couple dans une colonie de bihoreaux du Tarn, et concluait aux possi-
bilités de reproduction du héron pourpré dans la région. Cette hypothèse est donc
bien vérifiée, l‘avenir de ces petites colonies dépendra du maintien de milieux favo-
rables sur les rives de la Garonne et de ses affluents, ainsi que d'un réaménagement
intelligent des gravières. Deux colonies font déjà l‘objet d‘arrêtés préfectoraux de
biotopes. L'évaluation potentielle correspond à un minimum strict, sans tenir compte
d‘éventuelles découvertes encore possibles.

10

3) LITTORAL ATLANTIQUE (AQUITAINE, CHARENTES, VENDEE) :

Nom de la colonie : Nombre de nids
commune-localité occupés en 1983 :
Marais de la Vergne, Ànglade, Gironde 70
Grand Marais, Ambès, Gironde 7
Tonnay-Boutonne, marais mouillé, Charente—Mme 5
St-Hyppolyte, val de Charente, Charente—Mme 5
St-Froult, marais de Brouage, Charente—Mme 15
St-Laurent de la Prée, Charente—Mme 13
Breuil—Magné, Charras, Charente-Mme 69
Ciré d‘Aunis, bois mouillé, Charente-Mme ' 57
St-Vivien, bois mouillé, Charente—Mme ' 19'
St—Ouen d'Aunis, Charente-Mme 23
Mauzé sur Mignon, Deux-Sèvres 25
Vix, Ile de Charrouin, Vendée 40
Ile d'Elle, marais mouillé, Vendée 7
Chaillé les marais, Pain Béni, Vendée 64
Nalliers—Mouzeuil, la Vacherie, Vendée 3

LITTORAL ATLANTIQUE

Effectifs totaux en 1983 ' 422
Effectifs totaux en 1974 200
Effectifs potentiels 500

Evolution des effectifs entre 1974 et 1983 :

Les colonies du littoral atlantique profitent des grandes ressources de cette vaste
région des marais de l'ouest, maintenant bien connue en raison des graves dangers
d‘assèchement qui la touchent. La population de héron pourpré qui se reproduit ici
possède des caractéristiques particulières :

probablement à cause de l'absence de grandes roselières, compensée par l‘existence
de vastes terrains de gagnage, les hérons pourprés s'installent dans des arbres, soit
les saulaies touffues des marais inondés, soit les taillis et taillis sous futaie, les
"bois mouillés" du marais poitevin et ses environs (chêne, frêne, orme, aubépine...).
Du fait de cette nidification arboricole, le héron pourpré cotoie fréquemment héron
cendré et bihoreau, mais ses zones d‘alimentation diffèrent : en particulier, il n'uti—
lise pas du tout les vasières et chenaux du littoral soumis à la marée.

Le littoral atlantique se distingue également des autres régions (avec la Camargue)

par la précision des recensements, effectués ici uniquement par voie terrestre en
raison des contraintes du milieu. Comme les colonies étaient déjà assez bien Suivies
en 1974, on peut interpréter les résultats obtenus directement : les effectifs ont
doublé en moins de dix ans, et c‘est la seule région de France qui montre une telle
évolution favorable.

Plusieurs facteurs ont pu contribuer à cette progression qui reste fragile, à cause
des dangers de la migration et des menaces pesant sur les marais de l‘ouest dont
le héron pourpré dépend entièrement : '
— en premier lieu, la protection dont l‘espèce bénéficie, avec tous les autres hérons,
depuis 1975, a pu lui permettre de limiter les pertes, d'autant plus que dans cette
zone les milieux fréquentés par ces oiseaux ne sont pas concernés par l‘ouverture
anticipée de juillet, susceptible ailleurs d'éliminer une forte proportion de jeunes
non ou à peine volants.

11

Ensuite, dans les colonies mixtes, les pourprés ont pu profiter de la dynamique
des populations de héron cendré pendant 1a même période; cette possibilité ne pa-
rait pas devoir jouer de façon prédominante cependant. En effet, dans certains
marais, les pourprés et cendrés ne sont pas associés et ne montrent pas du tout
une évolution parallèle de leurs effectifs. Ce facteur ne pourrait jouer que pour
la Vendée, mais sans aucune certitude.

— Enfin il n‘est pas exclu que les transferts d'autres régions aient profité aux colonies
de héron pourpré charentaises et vendéennes : absorption des proches colonies de
la Vienne, qui se sont effondrées, déplacements d'une fraction de la population
espagnole touchée depuis plusieurs années par la sècheresse. Mais aucune preuve
(dénombrements précis en Espagne, reprises de baguage) ne vient encore étayer
cette hypothèse. '

4) PAYS DE LOIRE (BRETAGNE, ANJOU) :

Nom de la colonie : Nombre de nids
commune—localité occupés en 1983 :
St-Philibert, Lac de Grand-Lieu 3 0
St-Joachim, Grande—Brière 10
Chapelle St—Laud, Etg de Singé 6
Jarzé, Maine et Loire 1

PAYS DE LOIRE

Effectifs totaux en 1983 47
Effectifs totaux en 1974 80
Effectifs potentiels au moins 150

Evolution des effectifs :

Statut déconcertant pour le héron pourpré dans cette région qui pourrait pourtant
lui offrir des possibilités immenses, tant pour la reproduction que pour l'alimenta—
tion, au moins dans les marais de la basse Loire, la Brière et le lac de Grand—Lieu.
La baisse des effectifs est certaine depuis les recensements de 1974, mais il semble
que la région n'ait jamais abrité les centaines de couples qui devraient pouvoir
y prospérer : peut-on parler de limite de répartition, de territoires délaissés par
une espèce en régression, ou d‘une concurrence défavorable de la part du héron
cendré qui possède des effectifs importants ici ?

5) POITOU -LIMOUSIN-NIVERNAIS :

Nom de la colonie : Nombre de nids
commune-localité occupés en 1983 :

Etgs Bergère et Combourg, Pressac, Vienne
Etgs de Beaufour, Saulgé, Vienne

Etg Ga‘rdaché, Journet, Vienne

Etg de Landes, Lussat, Creuse

Etg Tête de Boeuf, Lussat, Creuse

Etgs de Saint-Chabrais, Creuse

Etg de Belle Perche, Azat le Ris, Hte Vienne
Etg Gouffier, la Collancelle, Nièvre

Etg Chapeau. Sologne Bourbonnaise. Allier
Cronat, Val de Loire, Saône et Loire

WÇOWNtJäOOœNJüàŒ

12

POITOU-LIMOUSlN-NIVERNAIS

Effectifs totaux en 1983 4 3
Effectifs totaux en 1974 100
Effectifs potentiels 130

Evolution'des effectifs :

Seul le noyau des étangs du Montmorillonais dans la Vienne hébergeait autrefois
des effectifs importants, près de 150 couples au début des années soixant.L‘effon-
drement peut être lié à la disparition de certaines roselières, à l‘aménagement des
étangs et au dérangement, ou à des causes plus générales. Des milieux favorables
subsistent qui pourraient pourtant abriter bien plus que les 12 nids trouvés en 1983!
Pour le Limousin et le Nivernais, on constate aussi une nette régression, les hérons
pourprés ayant déserté au moins sept sites de reproduction depuis dix ans.

6) CENTRE (BRENNE, SOLOGNE) :

Nom de la colonie : Nombre de nids
commune-localité occupés en 1983 :

Etg Ricot, St-Michel en Brenne 41
Etg des Verdets, Vendoeuvres, Indre 17
Etg Ex-Chèvres, Migné, Indre _ 16
Etg de Gabriau, Lingé, Indre 10
Etg Rochefort, Rosnay, Indre

Etg des Gdes Fourdines, Ruffec, Indre

Etg Lion, Mézières en Brenne

Etg Neuf, Mézières en Brenne

Etg Thomas, Rosnay, Indre

Etg de la Mer Rouge, Rosnay, Indre

Etg Lérignon, Lingé, Indre

Etg Perrière, Bossay/Claise, Indre et Loire
Etg Bois—Martin, Mézières en Brenne

' Etg des Loges, Niherne, Indre

Etgs Piégu—Renard, Mézières en Brenne

Etg de la Rouère, Ruffec, Indre

Etg de la Hire, Douadic, Indre

Etg Baron, Indre

Etg de Lys St-Georges, Jeu les Bois, Indre

Etg du Gd—Epinay, Méobecq, Indre

Etgs de Brenne, couples isolés

Domaine de Frogères, St-Viâtre, Loir et Cher
Etg Fontenille et Joncs, Marcilly, Loir et Cher
Autres étangs, Loir et Cher, Cher

HŒVbàNNNNWàŒŒŒŒŒ-JKÎŒŒŒ

._n

CENTRE

Effectifs totaux en 1983 190
Effectifs totaux en 1974 320
4 Effectifs potentiels 450

Evolution des effectifs :

En premier lieu. il convient de souligner que les données de Sologne manquent de
précision : les colonies de héron pourpré n'y ont jamais été nombreuses, mais la cou—
verture réalisée en 1983 apparaît tout à fait insuffisante : très peu de données pour

13

le Loir et Cher, absence de recensement dans le Cher. Les chiffres cités corres—
pondent donc à des estimations basées sur les années antérieures, le total de 20
couples paraissant une évaluation minimale logique pour toute la Sologne.

A l‘opposé, la Brenne compte les colonies sans doute les plus régulièrement suivies
avec celles de Camargue et de Charente, et ce depuis 1975 environ. On constate
une disparition d'un peu plus de 100 couples en même temps qu'un fait significatif
d‘une population en mauvaise santé : la réduction de taille des colonies, une seule
dépassant 40 couples au lieu de 5 ou 6 au début des années soixante-dix.

Outre les problèmes généraux affectant sans doute l‘ensemble de la population
en Europe occidentale et en hivernage, il est certain que deux facteurs ont joué
un rôle important en Brenne : la suppression, l‘entretien ou l'aménagement des
roselières diminuant le nombre d‘étangs susceptibles d‘accueillir une grande colo—
nie; Le dérangement ou le braconnage en été, encore prouvé en 1982, s'opposant
à l‘envol des jeunes dans de bonnes conditions. Le chiffre donné pour les effectifs
potentiels est un minimum et montre qu‘il reste encore de nombreux milieux in—
tacts qu'il convient de sauvegarder.

z

7) RHONE—ALPES (RHONE, FOREZ, ISERE, DOMBES) :

Nom de la colonie : Nombre de nids

commune—localité occupés en 1983 :
Ile du Rhône, Donzère, Drôme—Ardêche 3
Etgs du Forez, Peurs à Montbrison, Loire 40
Marais de l'Ambossu, Mépieu, Isère 1
Etg du Fay, Beaurepaire, Isère 2
Etg du Grand Lemps, le Gd Lemps, Isère 3
Etg de St Bonnet, Bourgoin, Isère 4
Etg du Gd Glareins, Lapeyrouse, Dombes 40
Gd Marais de Dompierre sur Veyle, Dombes 30
Etg du Chêne, Bouligneux, Dombes 30
Etg Chapelier, Versailleux, Dombes 15
Etg Conche, Villars lès Dombes 10
Etg des Bochères, Villars lès Dombes 9
Etg du Grand Turlet, Villars lès Dombes 8
_Etg du Petit Guerrier. St—Paul de Varax 5
Etg des Vermots, Ambérieux en Dombes 3
Etg de la Croze, Villars lès Dombes 3
Grand Etang, Birieux, Dombes 3
Petites colonies sur les communes de
Joyeux, le Plantay, St—Nizier, Chalamont,
Marlieux, Sandrans, Beaumont et St-Marcel 24
RHONE—ALPES
Effectifs totaux en 1983 233
Effectifs totaux en 1974 , 280
Effectifs potentiels 380

Evolution des effectifs :

En Dombes, les recensements de 1983, bien que nettement plus précis qu'en 1974,
n‘ont pu être réellement exhaustifs, il faut compter une marge d‘incertitude de
20 à 30 couples. Entretemps, un recensement complet a été mené à bien en 1978

14

par M. Czajkowski. La diminution des effectifs, d‘un peu plus de 60 couples, peut
s‘expliquer par l‘aménagement et la disparition de quelques grandes roselières,
ou simplement les variations d‘effectifs d‘une année sur l‘autre, 1983 apparaissant
comme une année moyenne (dans toute la France) et 1982 et 1978 deux très bonnes
années pour les hérons pourprés. Enfin il est possible que les incertitudes pesant
sur les colonies du nord de la Dombes, avec des déplacements de colonies, suffisent
à expliquer les différences. '

Pour l‘Isère et le Rhône, les effectifs restent très faibles, par contre, on note une
progression de près de 30 couples sur les étangs du Forez. Toutefois, là encore,
le recensement de 1974 qui ne faisait état que de deux colonies, pêchait probable-
ment par manque d'information.

Pour l‘ensemble de la région, un signe classique ne trompe pas quant à la fragilité
de la situation de l‘espèce : aucune colonie ne dépasse 40 couples, alors qu‘autre—
fois, avec une connaissance très superficielle des sîtes fréquentés, on notait au
moins 4 colonies approchant ou dépassant 100 couples !

8) BOURGOGNE-FRANCHE COMTE (BRESSE, VAL DE SAONE, CHAROLLAIS)

Nom de la, colonie : . Nombre de nids
commune—localité occupés en 1983 :

Etg Pontremble, Lescheroux, Ain 10
Etgs Rouge et Chavenne, Chapelle St-Sauveur 14
Grand Etang, Pontoux, Saône et Loire 12
Etg des Arbois, Serley, Bresse 6
Etg de Mervins, Frontenard, Bresse 4
Etg du Milieu, Charette, Bresse 3
Grand Etang, St-Bonnet, Bresse 2
Etg de Diombes, Devrouze, Bresse 2
Etgs Servotte et Seigneur, Chaussin, Bresse 7
Etgs autour de Sellières, resse, Jura 12
Boucle du Doubs, Petit—Noir, Jura 5
Gravière à Sassenay, Saône et Loire 1
Etg du Gd Baronnet, Martigny, Saône et Loire 3
Etg de Satenay, Gevrey-Chambertin, Côte d'Or 2
BOURGOGNE—FRANCHE COMTE

Effectifs totaux en 1983 83
Effectifs totaux en 1974 120
Effectifs potentiels 180

Evolution des effectifs entre 1974 et 1983 :

En 1974, la majorité des héronnières de Bresse était mal connue ou ignorée, tout
particulièrement dans la zone centrale située en Saône et Loire, autour de St—Martin
et Pierre de Bresse, suivie seulement depuis 1978. Malgré celà, toutes les colonies
citées paraissaient déjà en régression, et de nombreuses persécutions de la part
des pisciculteurs semblaient une raison majeure de l’instabilité et de la fragilité
des effectifs bressans.

15

En 1983, la couverture, bien qu‘encore imparfaite, n‘a probablement pas manqué
une seule colonie importante, et un survol aérien a permis de préciser les résultats,
mais aussi de montrer, comme ce fut le cas en Brenne, que cette méthode n'est
pas aussi bien adaptée sur de petits étangs que sur les grands marais du Midi. L'ins-
tabilité des colonies d‘une année sur l‘autre, et l‘absence de regroupement impor-
tant, atteignant ou dépassant 20 couples, confirment l‘état précaire de cette popu—
lation encore menacée. En outre, il est probable que la taille et les ressources des
étangs de Bresse ne permettraient pas le maintien de colonies aussi importantes
qu‘en Dombes ou en Brenne.

Signalons enfin que les quelques sîtes occupés dans le val de Saône, mieux suivis
il y a dix ans, perdent également une grande partie de leurs hérons pourprés.

9) NORD-EST (CHAMPAGNE, LORRAINE) :

Nom de la colonie : Nombre de nids
commune—localité occupés en 1983 :
Etg de la Horre, Lentilles, Aube 2
Etg du Gd-Coulon, Outines, Marne 3
Couples isolés Champagne humide 2
Etgs autour de Givry en Argonne, Marne 3
Etg de Lindre, Guermange, Assenoncourt,
Zommange, Moselle 10
Etg des Moines, Gelucourt, Moselle 6
Etg de Zommange, Zommange, Moselle 2
Autres étangs de Moselle, Meurthe et Moselle,
communes de Parroy, Donnelay 2
NORD-EST
Effectifs totaux 1983 _ ' 30
Effectifs totaux 1974 55
Effectifs potentiels 120

Evolution des effectifs :

Cette population constituée de deux noyaux proches du seuil d‘extinction, et sépa—
rés par plus de 120 km, régresse depuis plus de vingt ans. Elle est la plus septen-
trionale, dans notre pays, mais peut-on parler de limite de répartition alors que
plusieurs centaines de couples de hérons pourprés se reproduisent aux Pays-Bas?

Pour cette population presque relictuelle, il conviendrait d'assurer un minimum
de sécurité, par exemple par des arrêtés de biotopes, qui ont fait leurs preuves
ailleurs, mais aussi par la disparition de l'ouverture anticipée de mi-juillet pour
le gibier d'eau, qui surprend systématiquement les jeunes hérons encore au nid !

a _
®
0
ë

2 à 20 couples
2] à 70 couples

71 à 17H couples

171 à 300 couples

+ de 300 couples

 

Régm‘tition des colonies de hérons
nourprés on France on 1981i

16

HERON POURPRE : CONCLUSION

Tableau récapitulatif

6

 

    
   
   
   
   
   
   
   

 

REGIONS 1974 i 1983 Potentiel

LITTORAL. MEDITERRANEEN ‘60“ 1659 + 2000
î' __V _ . __}._—_—

MlDl - PYRENEES :50 l 34 + 50

LITTORAL ATLANTIQUE 200 422 + 500

PAYS DE LOIRE 80 Î , 47 150

I
I
5—1
C
D

POITOU-LIMOUSIN-NI\'ERSAIS 43 130

CENTRE 320 190 450
RHONE - ALPES  ' 280 233 380

BOURGOGNE-FRANCle (‘OMTE V 120 Ï 83 180
NORD - EST

TOTAL NATIONAL :

L____;_‘

 

La situation du héron pourpré reste donc très alarmante en France, malgré l‘amé-
lioration des connaissances et surtout la rotection inte rale de uis 9 annees.

 

En effet, la stagnation apparente des effectifs cache une lente mais régulière dimi—
nution qui affecte au moins 7 régions, masquée par la découverte des colonies du
Languedoc et la remarquable progression de la population atlantique.

De plus, le chiffre de 1600 couples en 1974 pour le littoral méditerranéen représen—
te un strict minimum, évalué au vu des données obtenues ensuite, et qui masque
également la chute spectaculaire des effectifs en Grande Camargue. Dans cette

18

région, la plus importante pour l‘espèce, les fluctuations annuelles (reflet des con-
ditions. d‘hivernage ?) s‘avèrent très importantes, atteignant le quart, voire le tiers,
de 1a population. '

Après les régions littorales, les noyaux de reproduction les plus importants concer—
nent la Dombes, la Brenne et la Bresse, trois régions d‘étangs de taille moyenne
ou petite, dans lesquelles les roselières connaissent ‘depuis au moins une dizaine
d'années une régression dangereuse.

Globalement, on peut avancer trois causes principales de la régression du héron
pourpré, qui se combinent différemment selon les régions (de moins de 3090 en Dombes
à près de 60% dans le Montmorillonais, le Limousin et le Nivernais) :

- Conditions d'hivernage en Afrique, avec le grave problème que peut poser la sêche-
resse dans 1e Sahel.

— Modification des milieux de reproduction et d‘alimentation en Europe, presque
générale en ce qui concerne les roselières.

- Perturbations dues à l‘ouverture anticipée de la chasse au gibier d‘eau, cette "spé—
cialité" connaissant une vogue particulière depuis dix ans.

L‘impact exact des mauvaises conditions d‘hivernage parait très difficile à cerner
par manque d‘informations précises, et en tout cas provisoirement impossible à mai—
triser au niveau national, par définition. Par contre, il faut absolument tenter de
combattre les deux autres éléments perturbateur : n‘est-il pas significatif que la

seule population en bonne santé celle du littoral atlantique, soit actuellement a
l‘abri de la chasse d‘été et de la disparition des roselières ?

Mesures de protection à envisager :

Le chiffre potentiel d‘environ 4.000 couples de hérons pourprés nicheurs indique
un seuil à partir duquel on pourrait considérer que la sauvegarde de cette espèce
protégée fonctionne, au moins à court terme. Ce n‘est bien sûr en aucun cas un maxi—
mum par rapport aux capacités d'accueil des marais de notre pays.

Il convient donc de mettre en place des mesures efficaces pour obtenir une progres-
sion des effectifs de 1.000 à 1.500 couples. Cette action apparaît d‘autant plus impor—
tante que la France est probablement devenu le pays d‘accueil le plus favorable
d‘Europe occidentale pour les hérons pourprés : les populations des autres nations,
à l‘exception de l‘Espagne pour laquelle on ne dispose pas de recensement complet
et qui vient sans doute au deuxième rang, n‘atteignent pas 3.000 couples au total
(il n‘est pas question ici du sud-est de l‘Europe, Grèce, Yougoslavie et surtout Rouma-
nie, pour lesquels on ne dispose d‘aucune donnée précise).

Les mesures à conseiller sont fort simples : toutes les zones importantes pour le
héron pourpré sont maintenant connues, il faut donc leur assurer tranquillité et pé-
rennité : absence d‘ouverture de la chasse jusqu‘au 15 août, et protection simple
du milieu, par exemple par des arrêtés de biotope, avec un suivi régulier des résul—
tats pour en contrôler l‘efficacité. L‘accent est à porter sur les régions dans lesquel-
les les colonies les plus importantes ne sont pas protégées : Petite Camargue, Dombes,
Bresse, Brenne, mais aussi les régions actuellement marginales, Montmorillonais,
Sologne, Champagne humide et Moselle. Il conviendrait également d‘étudier en dé—
tail les fluctuations dans les zones protégées pour préciser l'importance relative
des différents facteurs de succès ou 'd'échec de la reproduction (et tout spécialement
l'influence des conditions d‘hivernage); plusieurs réserves naturelles sont à suivre
sur ce point : Camargue, Bagnas, Chérines et Grand—Lieu au moins, d‘autres restent
a creer 

19

_RESULTATS : BUTOR ETOILE

De toutes les espèces de hérons de notre avifaune, le Grand Butor se distingue par
ses exigences écologiques très strictes, milieu de reproduction et d‘alimentation
confondu au coeur des grands marais les plus denses et les plus secrets.

Les roselières fréquentées doivent avoir une surface importante, au minimum de
cinq à dix hectares, avec une hauteur d‘eau moyenne, souvent moins grande que
pour le héron pourpré, avec qui il partage cependant un grand nombre de sites de
nidification. Les nids sont placés en général parmi les pousses de roseaux de l'année
précédente, et le cas échéant dans des touffes de laîches ou parmi les marisques.
Le critère de définition d‘un couple nicheur, la présence du mâle chanteur doit don—
ner en moyenne une estimation assez proche de la réalité : en effet si certains mâles

cantonnés ne nichent pas, d‘autres sont polygames, d'autres encore ne mugissent
pratiquement jamais.

Répartition géographique et évolution :

Le Butor étoilé est une espèce essentiellement eurasiatique, son aire de répartition
s‘étend de l'Andalousie et du nord de l'Angleterre au sud de la Finlande et au nord
de la Turquie, puis vers l‘Est jusqu‘à l‘Océan Pacifique en Sibérie et au Japon. On
trouve des populations isolées en Afrique du sud et en Chine, une population relic—
tuelle en Algérie.

En Europe et surtout en Europe occidentale, la répartition du Grand Butor est très
ponctuelle en relation avec la dispersion des zones humides favorables. Avec l‘as—
séchement des grands marais, cette distribution a considérablement diminué pen—
dant le XIXe siècle, et jusqu‘à nos jours à un rythme un peu moindre.

En France, l‘inventaire de“ Mayaud en 1936, puis l‘enquête de Brosselin et l‘atlas
Yeatman en 1975 donnent les grandes lignes de la répartition : toutes les régions
de plaine pourvues de grands marais, mais l‘espèce est pratiquement disparue, du
moins actuellement, de la plus grande partie de la Bretagne, de la Normandie, d'Ile
de France et du Sud—Ouest.

Lors de l‘enquête très superficielle réalisée en 1974, et dont les données correspon—
dent en fait de façon très' précise au statut de l‘espèce dans les années soixante,
on pouvait estimer que le butor nichait encore dans 30 département.

En 1983, le butor n‘est plus présent de façon certaine que dans 24 départements,
et de façon irrégulière ou incertaine dans trois autres : il ne semble plus se repro-
duire dans l‘Allier, l‘Eure et Loire, la Creuse, les Landes, la Haute—Loire, la Nièvre,

le -Bas—Rhin, la Haute—Saône, la Saône et Loire et le Maine et Loire. Par contre,
du fait de la progression des connaissances ou de nouvelles colonisations permises
par la protection de rares grandes zones humides, des butors chanteurs ont été no—
tés dans 4 nouveaux départements, l‘Oise, la Seine et Marne, la Seine—Maritime et
les Deux—Sèvres. Les principaux noyaux de peuplement actuels sont implantés dans
les régions suivantes (par ordre d'importance décroissante) : Provence-Languedoc,
Lorraine, Picardie, Champagne, Sud de la Bretagne, Nord, Sologne et Brenne. Les
populations du midi, de Brenne, de Grande Brière et de Sologne paraissent relati—
vement isolées. alors que le noyau du nord—est forme un ensemble encore assez é-
tendu malgré d‘importantes régressions depuis 15 à 20 ans.

Précision des résultats et densités :

L'évaluation effectuée en 1974 manquait de précision, tant géographique'que numé—
rique, et laissait une large place aux extrapolations rapides. Toutefois, ces défauts

20

étaient compensés par une connaissance de l‘avifaune de notre pays unique à l‘épo-
que, de la part de Michel Brosselin, compilateur des résultats : on peut maintenant
considérer les chiffres de 1974 comme satisfaisants, exceptés pour le midi, où les
principaux points de nidification étaient mal connus, hors Camargue au sens strict
(comme pour les hérons pourprés), ainsi que pour la Lorraine et la Champagne, vic-
times d‘une sous—estimation notable.

Pour l‘enquête de 1983, des imperfections subsistent, dues à la dispersion des effec—
tifs par définition, et au manque de temps et de moyens pour une prospection exhaus—
tive. Toutefois, dans chaque région un ou plusieurs tests ont pu être réalisés dans
des secteurs favorables.

Les incertitudes ou oublis concerneront donc surtout les régions marginales, fréquen-
tées par un très petit nombre de butors (Normandie, Bourgogne, Alsace, Aquitaine),
ainsi que quatre régions importantes qui demanderont une prospection complémen-
taire dans les années à venir (difficultés d'accès) : Picardie (surtout orientale), Cham-
pagne, Sologne et Gard.

Dans bien des régions, la densité de peuplement tombe en—dessous d'un couple pour
100 ou même 200 hectares de marais, mais on peut encore trouver des valeurs bien
supérieures dans les noyaux de population les plus importants (Languedoc, Lorraine,
Nord), couramment 10 à 20 ha par couples, et parfois en raison d‘un effet de regrou-
p'ement sur les secteurs les plus favorables, jusqu'à 5, 4 et même 1 hectare par cou-
ple (au moins 8 cas). Dans la plupart des régions piscicoles, la densité ne dépasse
pas un couple par étang, quelle que soit la taille de la roselière : on peut donc déjà
affirmer que malgré les transformations nombreuses, des quantités énormes de ma—
rais restent favorables au butor en France.

Présentation des résultats :

1 - Littoral méditerranéen

2 — Picardie
3 — Flandre et Artois
4 - Nord—Est

5 -— Nord—Ouest

6 - Centre ouest
7 — Région Centre
8 - Centre Est

Pour chaque région, trois chiffres sont donnés : d‘abord une réévaluation des effectifs
présents au début des années soixante—dix (rapport Brosselin corrigé à la lumière
de données inconnues à l‘époque), puis le nombre de mâles chanteurs observés en
1983, qui donne donc un chiffre minimum, et enfin une estimation du nombre maxi-
mum probable de mâles chanteurs en fonction des zones fréquentées par les grands
butors mais mal ou pas explorées en 1983.

1) LITTORAL MEDITERRANEEN (PROVENCE,LANGUEDOC, ROUSSILLON) :

C'est encore le premier bastion français du grand butor, entre Marseille et Perpi—
gnan, malgré les innombrables perturbations dues à une chasse intensive, a la dé—
moustication, à l‘aménagement touristique du littoral...

21

Nom de la localité ou de la zone 1970 MIN 83 EST 83

Marais au nord et à l‘est de la

Camargue (de Berre à Arles) 25 15 17
Ile de Camargue 30 24 25
Petite Camargue 30 9 30
Marais de l'Hérault 28 23 29
Pyrénées Orientales 3 2 2
TOTAL LITTORAL MEDITERRANEEN : 116 73 103

2) PICARDIE (SOMME, AISNE) :

Quelques incertitudes subsistent sur l‘est de la région, il est possible que l‘estimation
1983 y soit un peu optimiste. L‘ensemble des marais et des vallées du nord—est de
la France reste le second noyau de nidification du grand butor, mais avec une chute
spectaculaire et alarmante des effectifs, contre laquelle il conviendra de réagir
rapidement : 40% en moyenne, alors qu‘il semble qu'une diminution encore plus gra—
ve ait eu lieu dans les années cinquante et soixante, sans qu’elle ait pu être chif-
frée par manque de données de terrain comparables.

Nom de la localité ou de la zone 1970 MIN 83 EST 83
Plaine maritime picarde 5 2 2
Vallées dans la Somme 60 15 28
Vallées dans l‘Aisne 25 6 10
Marais. de Laônnois 1 5 8 10
TOTAL PICARDIE : 105 31 50

3) FLANDRE et ARTOIS (NORD, PAS DE CALAIS) :

Comme en Picardie, le développement de la chasse au gibier d'eau et les aménage-
ments correspondants perturbent gravement l‘installation des butors; on observe
en outre dans de nombreuses vallées une banalisation des milieux naturels : suppres-
sion des roselières, pêche en barque. installation de caravanes, de résidences secon—

daires, même dans certaines zones protégées, dont le nombre s‘avère d'ailleurs tout
à fait insuffisant.

22

6) CENTRE-OUEST (BRETAGNE, ANJOU, POITOU) :

La Grande-Brière constitue la seule zone importante pour les butors dans cette région;
malheureusement, l'évaluation du nombre de territoires occupés se révèle difficile
dans ce milieu fermé et peu accessible. Les autres sites sont encore dispersés et en

limite de répartition, et tous les butors qui s'y maintiennent sont menacés à plus ou
moins brève échéance.

Nom de la localité ou de la zone 1970 MIN 83 EST 83
Grande—Brière 50 20 30
Basse—Loire, sur les deux rives 5 0 3
Poitou et Marais poitevin 5 1 3
TOTAL CENTRE—OUEST 60 21 36

7) REGION CENTRE (BRENNE, SOLOGNE) :

Une population autrefois dispersée mais régulièrement répartie, qui tend à l‘isolement
en raison de la régression ou la dispersion des sites marginaux, à l'ouest comme à l'est.
Les mêmes menaces que dans le nord-est affectent ici les grands butors : disparition
ou aménagement des roselières principalement, dérangements dus à la chasse en géné-
ral et à l‘ouverture prématurée en juillet en particulier.

Nom de la localité ou de la zone 1970 MIN 83 EST 83
Etangs de Brenne 20 12 15
Etangs de Sologne 30 4 20
Etangs du Limousin, du Cher 5 0 0
TOTAL CENTRE 55 16 35

8) CENTRE-EST (BOURDONNAIS, BOURGOGNE, BRESSE, RHONE-ALPES) :

Encore une population très dispersée et dont les effectifs très faibles frôlent l‘extinc—
tion, à cette réserve près que des prospections plus fines sont souhaitables en Bresse
et en Dombes pour contrôler la présence ou l‘absence de quelques couples possibles
sur des zones peu fréquentées par les observateurs.

Nom de la localité ou de la zone 1070 MIN 83 EST 83
Etangs de la Nièvre et l‘Allier 5 0 0
Plaine de Bourgogne et Bresse 5 0 0
Etangs de Dombes 5 1 2
Marais de l'Isère et Forez 8 3 4

TOTAL CENTRE-EST 23 4 6

23

Nom de la localité ou de la zone 1970 MIN 83 ‘EST 83
Vallées et marais du Nord 12 4 6
Vallées du Pas de Calais 14 4 7
Littoral du Pas de Calais 4 2 3
TOTAL FLANDRE-ARTOIS : 30 10 16

4) NORD—EST (CHAMPAGNE, LORRAINE) :

On trouve deux extrême dans cette vaste région, pour la précision du recensement:
couverture très satisfaisante en Lorraine où des équipes d‘ornithologues travaillent
régulièrement sur presque toutes les roselières, le milieu d'élection du butors. En
Champagne, par contre, malgré une bonne connaissance générale des zones favora—
bles et du statut de l‘espèce, le temps et les effectifs ont manqué pour effectuer
des prospections systématiques. Il convient de signaler les menaces pesant sur les
butors de l'Argonne : faucardage ou brûlage des roselières, chasse anticipée en juil—
let, et ,disparition pure et simple des milieux si les projets de barrages—réservoirs
se concrétisent !

En Lorraine, les problèmes majeurs sont liés à la pisciculture, avec la destruction
ou le brûlage des roselières, peut—être aussi avec le faucardage par les rats musqués.

Nom de la localité ou d'e la zone ‘ 1970 MIN 83 EST 83
Marais et étangs de Champagne humide 23 5 8
Etangs d'Argonne . 27 1 3 25
Etangs de Woëvre l 20 16 16
Etangs de Moselle ' ' 25 16 22
TOTAL NORD—EST : 95 50 71

5) ILE DE FRANCE-NORMANDIE (SEINE, OISE) :

Quelques butors presque isolés dans des zones très perturbées, par les aménagements

\

(Ile de France) et la chasse a outrance (Normandie), noyau fragile en marge de la
population du nord et du nord—est.

Nom de la localité ou de la zone 1970 MIN 83 EST 83
Vallée de la Seine 5 2 2
Vallée et marais de l'Oise 5 4 5

TOTAL NORD—OUEST : 10 6 7

Estimation 1983
o 1 à 4 mâles chanteurs
C 5 à 10 mâles chanteurs

1] à 20 mâles chanteurs

M‘ g 21 à 30 mâles chanteurs

A<"\.f

 

Régurtition des mâles de butor

étoilé Chanteurs en I‘mncc
en 1983

25

BUTOR ETOILE : CONCLUSIONS.

Tableau récapitulatif.

REGIONS 1970 MIN 83 EST 83

LITTORALïVIEDITERRANEEN 116 7 3 103

PICARDIE 105 31 50

FLANDRE et ARTOIS

NORD—EST

NORD-OUEST, CENTRE-OUEST

REGION CENTRE

 

10 16

 

50 71

    
 
 

27 43

1 6 35
6
TOTAL NATIONAL 494 211 —

Avec une perte de près de deux cents couples nicheurs en un peu plus de dix ans
(soit 40% de la population), le butor étoilé gagne le triste privilège de mériter une
citation sur la liste rou e des es eces directement menacees de dis arition dans

notre pays a long terme, si des efforts importants ne sont pas entrepris pour la con—
servation de son habitat.

 

N U'l 'q <9 w
DO U'l o U! O

CENTRE-EST

 

Les données avancées pour le début des années soixante—dix diffèrent nettement
de l'estimation réalisée par Brosselin en 1974 : ses chiffres pêchaient par excès pour
le Nord et la Picardie, et par défaut pour le littoral méditerranéen et le nord-est.

Avec le cas du butor étoilé on touche du doigt l‘importance fondamentale d'une pro-
tection intégrée des' espèces et du milieu naturel, indissociables : le butor est, comme
tous les hérons, protégé depuis 1975. Cette protection légale, encore imparfaitement
respectée, a permis un ralentissement de la chute des effectifs reproducteurs, voire
une stabilisation à un niveau très bas, depuis trois ou quatre années; elle ne suffit
pas de toute évidence à rétablir le butor dans le statut qui devrait être le sien en
France. Malgré ce grave problème, la population française, avec plus de 10% des

effectifs, reste essentielle pour l'Europe.

26

RESULTATS : BLONGIOS NAIN.

La tentative d‘évaluation des effectifs reproducteurs du butor blongios ou blongios
nain en France comporte de nombreuses difficultés qu'il n‘a encore jamais été pos—
sible de surmonter totalement : discrétion comparable à celle du grand butor, mais
chant moins facilement repérable et taille très petite, dispersion importante des
effectifs impliquant des moyens d‘observations énormes, adaptation à une variété
de milieux plus grande et enfin petite taille des territoires, jusqu'à moins de 2 hec—
tares.

L‘habitat classique du blongios au printemps comprend eau et végétation : on peut
le trouver dans toutes les phragmitaies inondées même peu épaisses ou de petite
taille, et i1 aime une certaine diversité dans la composition floristique (joncs, scir—
pes, massettes et saules sont également appréciés), ainsi que la présence d‘eau
libre, de clairières et de lisières; ainsi niche—t—il aussi bien dans les marais et autour
des étangs qu‘au bord de simples mares ou le long des cours d‘eau lents, parfois
très près des zones urbanisées s'il peut bénéficier d‘un minimum de tranquillité.
La nidification très tardive du blongios, avec la plupart des pontes en juin, et l‘en-
vol des jeunes entre 1e 10 juillet et le 10 septembre, ainsi que ses migrations au
long cours jusqu‘en Afrique tropicale et équatoriale, constituent des caractéristi-
ques susceptibles d'augmenter les causes de mortalité de l‘oiseau et donc la fragi-
lité des populations nicheuses européennes.

Répartition géographique et évolution :

Le blongios nain possède une aire de répartition très vaste, séparée en quatre popu-
lations distinctes élevées au rang de sous—espèces : Australie, nord de la péninsule
indienne, Afrique au sud du Sahara, et enfin Europe et Asie occidentale et centrale.

La race européenne (présente en quelques rares points d‘Afrique du nord) niche,
de l'Andalousie, le sud de la Bretagne et la Hollande à l‘ouest, jusqu‘en Russie vers
le 60° parallèle, puis 1e Kazakhstan à la hauteur du 50° parallèle et l'Iran à l’est.
En Europe, 1e blongios semble nettement éviter les régions à été frais et humide
(nord-ouest). Ses places fortes sont situées autour du bassin méditerranéen dans
les grands estuaires comme le delta du Danube, ainsi qu‘en Europe centrale.

En France, le blongios a toujours été le héron 1e plus mal connu : non seulement
ses effectifs sont très difficiles à apprécier, mais encore sa présence n‘est pas
constamment vérifiée dans certains départements, d'autant plus qu‘en raison de
fluctuations massives dans les 30 dernières années, les données de la littérature

ne sont guère utilisables, ces fluctuations ayant coi'ncidé avec le développement
de l‘ornithologie moderne.

Les grandes lignes de la répartition en France sont données par l'Atlas des oiseaux

nicheurs, avec beaucoup d‘imprécisions; elles restent valables globalement, mais
il semble que d‘énormes fluctuations d'effectifs, presque toujours en baisse, se
soient encore produites depuis moins de 10 ans : si dans le sud des installations
ont pu se faire sur des gravières en cours de naturalisation le long de certains cours
d‘eau, plusieurs régions fréquentées par les blongios établis 1e long de cours d‘eau
dont les berges sont maintenant rectifiées et aménagées, voient leurs populations
s'effondrer. Dans d'autres cas, les blongios ne nichent plus dans les marais et les

étangs, sans qu‘aucune modification du milieu puisse expliquer régression ou dispa—
rition.

27

Lors de l‘enquête de 1983, le blongios nain a été signalé comme nicheur dans 42
départements. Sur ces départements, on peut considérer que le blongios est menacé
de disparition rapide dans au moins 10 départements, tandis qu'il a déjà quitté 12
autres départements depuis 1975 : en résumé, sur 54 départements dans lesquels
le blongios a été signalé depuis 1977, 22 comptent des populations évoluant entre
0 et 5 couples, et seulement 6 ou 7 hébergent plus de 20 couples. Les régressions
ou disparitions les plus alarmantes affectent le Val de Loire et le sud de la Bretagne,
le Nord et la Picardie, la Bourgogne et la Franche—Comté, le Nivernais et le Limou—
sin. Compte—tenu des régions encore imparfaitement connues (des compléments
importants sont à envisager pour la Sologne, le Poitou, la Champagne, la Franche—
Comté et la Bretagne), on peut presque assurer que les populations de blongios nains
ne sont nulle part en progression dans notre pays !

Précision des résultats et densités :

- Avant l‘enquête de 1983, deux tentatives d'évaluation des effectifs de blongios nains
ont eu lieu, en 1968 et 1974, donnant un ordre de grandeur de la population : 2.000
couples en 1968, entre 1.000 et 1.500 couples en 1974, malgré la progression fulgu—
rante de l‘ornithologie de terrain consacrée aux oiseaux nicheurs.

De grandes imprécisions subsistent encore malgré les efforts importants réalisés:
on peut grossièrement estimer que l‘incertitude sur les évaluations est passée de
plus de 50% en 1968, à environ 30% encore en 1974, pour descendre à moins de 20%
en 1983.‘ Etant donné l‘état plus que préoccupant de la population française de blon-
gios nains, il serait souhaitable et même indispensable de compléter les résultats

actuels pour obtenir une précision supérieure à 10% d‘incertitude.

Les densités normales de nicheurs en France, aussi bien au nord qu‘au sud du pays,
atteignaient régulièrement 4 couples pour 10 hectares (Aisne, Maine et Loire, Ile
de France, Hérault...)_. alors qu‘en 1983, si l‘on ne considère que les régions à la fois
bien prospectées par les observateurs et encore fréquentées par les blongios, les
densités moyennes ne dépassent pas 1 couple pour 10 à 20 hectares au mieux, même
si localement on peut trouver un couple nicheur établi sur une vieille gravière de
moins d‘un hectare. Cette comparaison permettra donc de préciser le résultat brut
des évaluations pour 1983 : par rapport à un peuplement sain, la population françai—
se a subi en moyenne une perte de plus de 80% de ses effectifs !

Présentation des résultats :

__________..__.._._-

-1 - Région méditerranéenne.

' 2 - Picardie.

3 — Flandre et Artois.

4 — Nord—Est.

5 — Nord—Ouest.

6 - Littoral Atlantique.

7 — Val de Loire, Centre.

8 - Rhône—Alpes.

9 — Bourgogne, Franche—Comté, Alsace.

Pour chaque zone naturelle de chaque grande région, trois données sont citées :

— une réévaluation des effectifs nicheurs au début des années soixante-
dix, basée sur le rapport réalisé par Brosselin en 1974, précisé ou
corrigé à la lumière des connaissances modernes sur cette période.

- Le recensement des mâles chanteurs notés en 1983 lors de l‘enquê—
te, limite inférieure stricte de l‘estimation actuelle.

— L‘estimation du nombre probable de mâles chanteurs, le chiffre
précédent étant complété par celui des zones pas ou peu explorées
et fréquentées par les blongios, en se basant sur des densités minimales
connues dans la région. Il s‘agit alors d‘un chiffre maximal moyen,
et non pas d‘un maximum absolu. ‘ ' "

28

1) REGION MEDITERRANEENE (PROVENCE, LANGUEDOC, ROUSSILLON, MIDI-—
PYRENEES) :

Nom de la localité ou de la zone 1970 MIN 83 EST 83

Vallécsdu Rhône, du Gard, de la Durance,

Camargue au sens large 100 11 43
Cordon littoral langue'docien 80 ' 8 16
Gravières du Tarn et de' Haute—

Garonne 60 30 50
.TOTAL MEDITERRANEE : 240 49 109

Région très irrégulièrement connue, avec une étendue considérable de milieux favo—
rables diversement fréquentés par les blongios et... les observateurs : la Camargue,
bien suivie, semble presque vide, alors que d‘autres marais voisins ont connu encore
récemment des densités élevées. Malheureusement, quel que soit le niveau de départ,
il semble que la régression soit constante, sauf peut-être dans quelques gravières
le long des rivières. offrant des milieux nouveaux mais souvent éphémères et toujours
très fragiles.

Ici subsistent pourtant les habitats potentiels les plus valables pour le blongios, et
il suffirait peut—être d‘une protection légère et de l‘arrêt de la chasse de juillet-
août, pour retrouver les centaines de couples possibles, pourvu que les conditions
d‘hivernage ne s‘y opposent pas.

2) PICARDIE (SOMME, AISNE) :

î‘ÏngÏÊ la localité ou de la zone 1970 MIN 83 EST 83
Etangs et marais de la Somme ' 150 11 25
Etangs et marais de l'Aisne 80 5 12
TOTAL PICARDIE : 230 16 37

La Picardie était encore l‘un des bastions du blongios nain à la fin des années soixan—
te , et l‘effondrement de cette population est bien documenté grâce à un suivi de
trente années réalisé par S. Boutinot dans le Vermandois : dans certaines localités,
les effectifs actuels sont près de 40 fois inférieurs à ceux connus pendant les années
cinquante ! Les principales vallées, Authie, Somme, Noye, 0mignon, Oise et Aisne,
perdent la majorité de leurs blongios, alors qu'il reste encore de nombreux milieux
favorables. La précision des données n‘est pas constante et de nombreuses vérifica—
tions restent à faire, mais la baisse est évidente et généralisée.

29

3) FLANDRE et ARTOIS (NORD, PAS DE CALAIS) :

Nom de la localité ou de la zone 1970 MIN 83 EST 83
Vallées et marais du Nord 40 5 10
Vallées et marais du Pas de Calais 100 10 17
TOTAL FLANDRES ARTOIS : 140 15 27

Ici encore, régression considérable comparable à celle'notée en Picardie, à tel point
que le blongios nain devient par endroit aussi rare que le grand butor ! L‘aménagement
ou la disparition des roselières, le dérangement et la chasse d'été catastrophiques

x

pour ces oiseaux, ne suffisent pourtant probablement pas a expliquer la totalité
du phénomène.

4) NORD-EST (CHAMPAGNE, LORRAINE) :

Nom_de la localité_ ou_de la zon_e 1970 MIN 83 EST 83 A
Champagne humide 35 5 17
Etangs d‘Argonne 15 ‘? 8
Etangs de Woëvre 10 2 4
Etangs de Moselle 45 15 25
TOTAL NORD—EST . 105 22 54

Prospection inégale, assez précise en Lorraine autour de l‘étang de Lindre, beaucoup
plus faible en Champagne. De même que pour le grand butor, il semble que les faits
soient moins graves ici que dans les proches régions du Nord et de la Picardie, la
population n‘ayant probablement pas perdu plus de la moitié de ses représentants
en moins de 15 ans, ce qui n‘est tout de même guère rassurant pour l‘avenir.

5) NORD-OUEST (ILE DE FRANCE, NORMANDIE) :

Nom de la localité ou de la zone 1970 MIN 83 EST 83
Vallées de la Seine et de l'Oise 10 2 3
Vallée de la Juine . 10 5 6
Etangs des Yvelines 20 8 10
Autres zones 10 1 1

TOTAL NORD-OUEST : 50 16 20

30

Prospection assez complète pour l‘Ile de France, beaucoup moins pour la Normandie,
et en particulier toutes les régions d‘étangs bordant la région au sud, de la Mayenne
au Perche, d‘où le blongios parait absent malgré de nombreux sites favorables. En
Ile de France, la diminution des effectifs est plus récente que dans beaucoup d'au-
tres régions (seulement au milieu des années soixante-dix) et le peu de milieux à
la fois favorables et pas trop perturbés héberge encore quelques blongios. Les den—
sités connues dans une ou deux localités prouvent que cette région fait partie du
noyau nord-est très favorable à l‘espèce, au même titre que la Picardie ou la Lorraine.

6) LITTORAL ALFI‘ANTIQUE (BRETAGNE, PAYS DE LOIRE, CHARENTES) :

N9m_de la lpcalité ou d_e_l_a _zone 1970 MIN 83 EST 83
Vallées et marais du sud de la Bretagne

(Loire—Atlantique) 100 ? 10
Etangs et vallées de l‘Anjou 20 4 5
Marais de Charente-Maritime et Vendée 50 5 20
Marais de Gironde, étangs des Landes 10 1 5
TOTAL LITTORAL ATLANTIQUE : 180 10 40

La régression est bien documentée pour certaines régions du sud de la Bretagne,
comme la vallée de l‘Erdre où vivait une importante population aujourd‘hui complè-
tement disparue. Les données actuelles sont très dispersées, en Vendée et Charentes
l‘espèce n‘a jamais été très bien suivie et le sud—ouest semble presque vide, malgré
tous les milieux apparemment accueillants : étangs du cordon littoral landais, vals
de Garonne ou de Dordogne... On peut donc considérer que la régression a surtout

concerné le nord et le centre de la région, et que ses causes sont en grande partie
externes.

7) CENTRE (VAL DE LOIRE, BRENNE, SOLOGNE, LIMOUSIN, NIVERNAIS) :

Nomde la_l_oca_lité ou_de_la zon_e 1970 MIN 83 EST 83
Etangs de la Brenne 30 11 20
Val de Loire et étangs du Loiret 15 1 2
Etangs de Sologne 30 2 15
Etangs du Limousin et du Nivernais 20 3 4

TOTAL REGION CENTRE : 95 17 41

31

Disparition presque complète de toute la partie méridionale de la région, Limousin
et Nivernais, effectifs très dispersés ailleurs, avec une présence très régulière mais
en faible nombre en Brenne, sans grande variation semble—t—il depuis près de quinze
ans, et un manque de prospection pour les vallées de la Loire et ses affluents, ainsi
que' la Sologne, qui pourrait encore héberger des effectifs égaux ou supérieurs à ceux

de Brenne, n'étaient les problèmes de dérangement par la chasse prématurée de juil-
let.

8) RHONE-ALPES (RHONE, ISERE, FOREZ, DOMBES, SAVOIE) :

N9r_n_de la_l_ocalité c_>u_de la _zc_>n_e 1970 MIN 83 EST 83
Vallée du Rhône, aval de Lyon 20 5 10
Etangs de la plaine du Forez 10 10 10
Marais et étangs de l'Isère 20 11 15
Marais de Haute—Savoie 10 7 7
Etangs de Dombes, rivières de l'Ain 40 6 i 20
TOTAL RHONE—ALPES : 100 39 62

Avant les années soixante—dix, les connaissances sur le statut du blongios manquaient
de précision dans toute la région Rhône—Alpes, Lebreton le citant, par exemple,
en régression d'après la fréquence des observations. mais sans pouvoir fournir de chif-
fre. Un manque de prospection systématique en Dombes peut avoir mené à une sous-
estimation en 1983 pour ce secteur, mais en contrepartie, il est très probable qu'une
partie de la chute de la population soit ici aussi masquée par une progression des

connaissances (3 sîtes ou régions importants n'étaient pas connus il y a seulement
cinq ans).

9) CENTRE-EST (BOURGOGNE,FRANCHE-COMTE, ALSACE) :

l‘îom _de la l_oc_:a_lité ou_de la zon_e 1970 MIN 83 EST 83
Etangs de Bresse de Saône et Loire 50 7 30
Etangs de Bresse du Jura 50 7 20
Val de Saône et environs 10 2 3
Vallée du Rhin 10 6 10
TOTAL CENTRE-EST : 120 22 63

Comme pour la région Rhône—Alpes, les éléments d'appréciation du statut du blon—

gios sont encore fragiles, d'autant plus que les données anciennes font presque entiè-
rement défaut.

32

Il faudra donc préciser rapidement par des tests ponctuels la répartition et la densité
modernes des blongios afin de restreindre l'incertitude qui pèse encore sur les résul—
tats. Ici encore, malheureusement, les seules évolutions connues, sur le cours de plu—
sieurs affluents de la Saône et du Doubs, indiquent une régression considérable, tout
en prouvant l‘étendue encore vaste des milieux naturels favorables à l‘espèce.

BLONGIOS NAIN : CONCLUSIONS.

Tableau récapitulatif.

 

 

 

RÉGIONS A Es,ng
REGION MEDITERRANEENNE 240 n 109
PICARDIE 230 37
FLANDRE ET ARTOIS 140 27

2°
LITTORAL ATLANTIQUE 180 10 40'

TOTAL NATIONAL 1.260 206 453

Estimation 1983

33

O 1 à A r‘nnnlnc

. 5 à 10 couples

e 11 à 20 couples

® 21 à w30 couples a 
æ + de 30 couples ' ..   

  
   

....... .'

Régm‘tition des blongios nains

nicheur‘s on l'mnce en 1983

 

34

Même si l‘on considère qu'en raison de prospections parfois insuffisantes l‘estima-
tion pour 83 pêche encore par défaut, tous les relevés effectués récemment nous
permettent de penser que la fourchette actuelle des effectifs du blongios en France
se situe entre 400 et 600 couples nicheurs maximum. Ce sont donc entre la moitié

et les deux-tiers des effectifs de cette espèce gui ont disparu de notre pavs en moins

de 1 5 ans.

Les facteurs apparemment favorables au maintien du blongios, petite taille des ter-
ritoires. une certaine plasticité écologique par rapport au grand butor, la protection
depuis 1975 et le maintien de grandes étendues favorables, tous ces atouts sont donc
annulés et contrés par la coïncidence de plusieurs éléments négatifs que nous ne
maîtrisons pas actuellement : destructions accidentelles par la chasse en raison
de la nidification tardive, sensibilité élevée aux pollutions ou aux transformations
même faibles du milieu, et surtout hécatombes possibles en migration ou en hiver—
nage sur des zones sensibles affectées par la sécheresse de façon chronique quand
ce n'est pas par les grands et définitifs travaux d'aménagement.

Le cas du blongios nain apparaît à présent comme le plus critique parmi l‘ensemble
des ardéidés nicheurs de France, puisqu‘il est en fait passé en une trentaine d'années
de la première place absolue, tant en nombre d'individus qu‘en surface occupée,
à la dernière place pour la densité de peuplement et la proportion des milieux favo—
rables encore occupés !

CONCLUSION GENERALE.

En 1981, l‘inventaire des hérons arboricoles annonçait un net rétablissement des
populations nationales des trois ‘espèces les plus communes.

En 1983, force nous est de reconnaître qu'il n‘en va pas de même pour les hérons
"paludicoles", bien au contraire. Les hérons dont la nidification est en grande partie
inféodée aux grands marais et aux grandes roselîères connaissent dans notre pays
une dramatique chute de leurs effectifs ou au mieux une stagnation à un niveau
très bas.

Troisagents principaux concourrent à la mauvaise santé des trois espèces, qui démon-
trent bien la nécessité et l‘urgence d‘une protection tenant compteà la fois de l‘es-
pèce et de son habitat :
- pression cynégétique directe insupportable sur les zones humides, en raison de
l‘augmentation continue de la chasse au gibier d'eau et des périodes trop longues
en fin d'hiver et en été.

- dégradations de toute sorte ou disparition pure et simple des habitats, dénoncée
depuis un quart de siècle. Les roselîères sont sans doute les milieux naturels les
plus menacés par ce problème, et il est normal que des hérons en subissent les con—
séquences.

- enfin, pour le héron pourpré et le blongios nain, il ne fait pas de doute que les gra-
ves effets de la sécheresse dans le Sahel et de l'aménagement de certaines grandes
zones humides en Afrique jouent un grand rôle.

Pour tenter d'enrayer cette hémorragie et de rétablir le héron pourpré, le grand
butor et le blongios nain dans le statut qui devrait être le leur en France, il convient
de prendre rapidement des mesures adaptées aux trois causes principales de la ré-
gression :

— Protection des espèces :

Mesures de conservation telles que les arrêtés de biotopes prises systématiquement
pour les noyaux de nidification les plus importants dans chaque région, et à moyen
terme disparition des fermetures tardives et surtout des ouvertures anticipées

de la chasse au gibier d‘eau dans tous les départements abritant des populations
de hérons.

- Protection des habitats :

Des efforts d'information et d'incitation au respect de l'intégrité des dernières
grandes roselières de notre pays doivent être réalisés dans chaque région indépen-
damment des mesures de protection strictes et ponctuelles : l‘existence d‘un réseau
souple d‘observation permettrait de connaître en permanence l‘état de santé des
habitats et de recommander quelques mesures simples propres à améliorer leur
fonctionnement (par exemple.en écartant tous travaux d'aménagement ou d‘entre-
tien des périodes critiques de la nidification).

— Protection des migrateurs :

Ce problème apparaissant comme urgent et grave pour le héron pourpré et le blon—
gios, il faut absolument entreprendre une étude pour connaître de façon plus pré—
cise les lieux et conditions d'hivernage de" ces oiseaux en Afrique dans le but de
mieux cerner l‘origine exacte des problèmes liés à l'hivernage et de pouvoir propo-
ser des mesures capables de stopper la régression au niveau international.

— Suivi des populations :

Etant donné la gravité de la situation, il ne peut être question de se contenter d‘un
suivi lointain avec un inventaire tous les dix ans.

Nous proposons en premier lîeu, une poursuite de l‘enquête pour les deux butors
dans les régions où le statut quantitatif reste encore trop incertain (compléments
d‘étude à réaliser en 1984 et 1985).

Dans le même temps, nous proposons la mise en place d‘un réseau d‘observation
de zones-témoins dans chaque région en prenant en compte la ou les principales
zones de reproduction et d‘alimentation des trois espèces, qui seraient suivies cha-
que année, pour connaître les fluctuations de population des hérons et leurs rela-
tions avec les conditions du milieu. Ce suivi régulier permettra également de con—
naître l’effet des différentes mesures de conservation présentes ou à venîr. Nous
proposons enfin la réalisation d'un ensemble de mesures d‘informations propres
à favoriser une meilleure compréhension des nécessités de la protection des hérons
et de leur habitat.

Laurent DUHAUTOIS
S.N.P.N. - MARS 1984

36

BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages généraux :

- P. GEROUDET, 1978 Grand échassiers. gallinacés et râles d‘Europe, Ed. Delachaux
et Niestlé.

— CRAMP, SIMMONS et al. 1977 Handbook of the birds of the western Palearctic,
Bd. Oxford University Press.

— YEATMAN L., 1976 Atlas des oiseaux nicheurs de France, Ed. 8.0.1”.

- BROSSELIN M., 1974 Statut 1974 des hérons nicheurs de France, rapport S.N-.P.N./
Direction de 1a protection de la nature.

-— MOSER, M., 1983, Ressource partioning in a community of herons and egrets in the
Camargue, thèse (Ph.D.) Université de Durham U.K. '

— VlARION L., 1983, Rapport du groupe de travail sur les "hérons et autres oiseaux pis-—
civoreS" — Mission des études et de la recherche du Secrétariat d‘état à l‘Environne-
ment et au cadre de vie. .

— HAFNER H, MOSER M., 1980, les hérons et la pisciculture en Camargue. Bull. ONC
spécial colloque Zones humides littorales, Aquaculture et Faune sauvage : 255-260.

- BRITTON R.H., MOSER M.E., 1982, Size specific prédation by hérons and its effect
on the sex—ratio of naturel populations of mosquito fish - Oecologie 53 : 146—151.

Butor blongios ou Blongios nain :

- BRASCHLER, LENGWEILER, FELDMANN. Der ornithologische Boebachter. 1961.
— GENZ, Der Falke, 1959. o
— ZlNK, Die Vogelwarte. 1961.

Butor étoilé ou Grand Butor :

- GENTS, Die Grosse Dommel, Neue Brehm Bücherei Wittenberg. 1965.
— HERMANSEN, Dansk Ornithologisk Foreneng‘s. Tidsskrift. Copenhague. 1972.
— JEFFERIES et al., British Birds, Londres, 1967.
KERAUTRET L., L‘Oiseau et la revue française d'ornithologie. 1969.
THIOLLAY J.M., L'Oiseau et 1a revue française d'ornithologie, 1964.
- DESMET J.F., La Niverolle n°2, 22, 1977.
DAY J.C.U. Ôt WILSON, J. 1978 - Breeding Bitterns in Europe - British Birds. 7
285—360.
DAY, J.C‘.U. 1981 — Status of Bitterns in Europe Since 1976 - British Birds T4 : 10—16.
- BIBBY, C.H. 1981 — Wintering Bitterns in Britain — British Birds 74 : 1—10.
- BRAAKSMA. S. 1954 — De Stand van de Roerdomp Botaurus stellaris L. - als broedvogel
in Nederland tot 1953. — Ardea. 42 :151—162.
LOPPENTHIN, B. 1957 — Rodrummen Botaurus stellaris L. - Danmark 1957
Dansk. Orn. Foren. Tidskr. 52 : 106—117.

H éron pourpré :

WILLIAMS G.A.. Some further ecological observations on the purple heron in the
Camargue, Tour du Valat. rapport dactyl.

- FERRY C., 1953, la reproduction du héron pourpré en Bourgone, Alauda .\>\l, 67—68.

— LABITTE A., 1956, la reproduction du héron pourpré dans les départements de l‘Aube
et de la Marne en 1955. Alauda XXIV, 7 .

— OWEN D.F. et PHILLIPS G.C‘., 1956, British Birds 49. 484—499.

» FERRY C. et BLONDEL J., 1960, sur le nombre d'oeufs du héron pourpré. Alauda
XX’VIII. 62—64.

37

— FERNANDEZ—CRUZ M., 1970, Ardeola 16, 36—39.

- FERNANDEZ—CRUZ M.,1975, Ardeola 21, 65—126.

— ROOTH J. et JONKERS D.A., 1972, T.N.O. Nieuws.

— VOISIN C., 1978, Utilisation des zones humides du delta rhodanien par les ardéidés,
l'Oiseau et la revue française d‘ornithologie 48. 329-380.

- BRUGIERE D.. ROCHE D. et P., 1979, Statut des ardéides du bassin de l‘Allier,
de la Loire et du haut val de Cher, 1e Grand-duc 15, 1-49.

- ROCHE J., 1982, Structure de l‘avifaune des étangs de la plaine de Saône; influ—
ence de 1a superficie et de la diversité végétale. Alauda L, 3, 192—215.

— TROTIGNON J., 1983, Les oiseaux aquatiques nicheurs de la Brenne. L'oiseau et
la revue française d‘ornithologie 52, 18—41.

    
       

A l

 
   

à; 11 I_I ü ..  . “'1'! "  .ËE'ÏI " I1: 'Ï .1“
"ñ . :flglfl'fim; :ltmhæmmlæ‘d‘n ..'l'lg.;La:-l 1m mafia-“m'- -' = l
t " .L :I

_ L'ID—‘I-ÇJ r, 9.1:: or "-911 mana .'-1 ni: et: n" .
l l «JIÜÜLWE B Û  “I ü; '1') _';00 H' Ï lblI: î "I Il I“. n‘h— ngn—Î.Qfipq‘ .l ' .I- ñ?! 1 -I
î Il l I l l I I: "AH. ILJ'IÜIH' “2' [Ê  nl‘ .‘l- un; I  1'] {a a'l'filæsl
ë _..'  Iï'lfln'b .‘EfiÏl-‘Fl ‘1‘ u!  1|" Ï."qu  Ill_ ‘4l‘l ___. 4 I: q. ln'. IÏ r

'l

r
|_‘

I'l-
" l‘ " "î "" -:"2'= v'da “.rv' w 13". w" — ' 
4 l - v _ il “S 'îl

F f .-l l N l Q... v. -I
f“ r — - . 1'— I'g:: || I a | Il la la.
I_IJI fi '  I: L 44 1 4 'l _ _. Ill-* Il
a“; — l I l a I I
En ' l F'.‘ .à' \ _ 5‘ I 1’
F :5" - — ' :2 - '. l‘.' — J
'- _l I I ‘l l r
“l  "J. _ _ —. L' .‘ Ê
l... ÏI l J'  I_ ‘ ' Ï“ 'IJ 1 In."- 'Ë‘.
Ë'ÏRN un " . "J'"
I _-_l
l Il — -I - l l . | _ I |.I_ I f I .5
_ _u -l i Il =l -
|l-l ' '.J ç I I r Hr _ l - 
I— “l -l ' .I__,'4' I _ II—I >-
II T'll' l f ) - ‘ Il l au“! nn- | 
I I — I-'_ I' g “U _ I I I Æ’Ilî lbfllä
.—l - .'. 0 u I 1:“ l Il - H- .- .- ' . -I
n _ I ol w - ' . I _ _
r: . I l_ l  W E . . I I: l I  I d _,
I" l_ .v I _ " I I _': I I — Hh 'Il_l :HJIÙHŒII' - '
L'II' l h:- i'c I  n I ' I'-: I - . .
Il: _ _' .l' ; _'_ _ _.-'_ 1 ‘; r; = F2. .. "l'âtangx’äfl _ 5
'. J l- .. I il .I
v3.- .. . _ - a m J  I . I __ J - _ I _ n: ("l'un læll l
. ' .- I